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Korg microSAMPLER
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Test du Korg MicroSampler

Sampleur de la marque Korg appartenant à la série micro

Test écrit
19 réactions
Sampleur poids plume

À la surprise générale, Korg présente un petit clavier échantillonneur dédié. Voyons ce que l’on peut en tirer et pour quelle utilisation.

Le premier clavier échan­tillon­neur tout-en-un remonte à presque 30 ans. Né sous le soleil de Cali­for­nie en 1981, l’Emu­la­tor propo­sait 4 ou 8 voix, un clavier de 4 octaves et 128 Ko de Ram, de quoi stocker 4 secondes d’au­dio codés sur 8 bit / 28 kHz. « Il peut même jouer du dindon », disait alors la pub… et même 8 dindons, si on mettait 100.000 francs ! À cette époque, seuls les gros systèmes Fair­light régnaient et le Syncla­vier ne savait pas encore échan­tillon­ner. C’est le Mirage d’En­so­niq qui vint démo­cra­ti­ser le concept en 1984. S’en­sui­vit alors une véri­table course à l’ar­me­ment : mémoire, réso­lu­tion, fréquence d’échan­tillon­nage, poly­pho­nie, section de synthèse, effets, séquen­ceur… E-mu, Enso­niq, Kurz­weil, Akaï et Roland furent les grands archi­tectes de cette époque. Korg parti­cipa égale­ment à l’aven­ture en 1986 avec le DSS-1. L’avè­ne­ment de l’in­for­ma­tique, avec des banques gigan­tesques, rédui­sit alors le marché du clavier sampler dédié à néant… jusqu’à ce que tout récem­ment, à la surprise géné­rale, Korg lance le Micro­Sam­pler, un clavier échan­tillon­neur poids plume. Pour qui, pour quoi faire, comment ?

 

 

Drôle de packa­ging

 

 

Avec à peine 2 kg tout mouillé sur la balance, le Micro­Sam­pler n’a rien d’un tank. Le panneau avant est tout en plas­tique gris un peu toc, sur un fond plas­tique. Toutes les commandes sont enfon­cées dans la coque. Certes, ça les protège pour le trans­port, mais leur accès est rendu diffi­cile. C’est d’au­tant plus gênant pour les boutons « Tap Tempo » et « Sampling », que l’on aurait aimé pouvoir enfon­cer avec plus de faci­lité ! Il y a en tout 6 enco­deurs, qui évoquent les sélec­teurs de programme de machine à laver, et 16 pous­soirs. Le panneau avant est divisé en 4 sections prin­ci­pales : Keyboard (permet­tant la sélec­tion et l’as­si­gna­tion des samples), Pattern Sequen­cer, Sampling et navi­ga­tion. Cette dernière propose un LCD rétro éclairé, des touches de navi­ga­tion et 2 enco­deurs : l’un pour faire défi­ler les para­mètres, l’autre pour les éditer. Le clavier est du type 37 mini­touches sensibles à la vélo­cité : sans conteste, le Micro­Sam­pler est fait pour les gens adroits, que ce soit pour éditer ou pour jouer, même si les touches noires sont un peu plus longues qu’à l’ha­bi­tude sur ce type de mini­cla­vier… juste au-dessus du clavier, on trouve une rangée de 37 diodes insé­rées dans une barre métal­lique, indiquant le(s) sample(s) en cours de jeu ou d’édi­tion. Au fait, il n’y a pas de joys­tick ou de molettes ! Par contre, il y a 2 fentes pour mettre un mobile, un jeu de cartes, des chewing-gums ou des biffe­tons, bon…

 

 

 

Côté bran­che­ments, Korg four­nit un micro dyna­mique col de cygne qui se connecte en façade sur une prise XLR. Le reste de la connec­tique est situé à l’ar­rière : prise casque, 2 sorties audio stéréo jack, 2 entrées audio stéréo jack avec potard de gain et sélec­teur de source, 2 prises Midi, une prise USB type B, une borne pour alimen­ta­tion externe et un bouton marche / arrêt. La prise USB permet de relier le clavier à un ordi­na­teur afin d’échan­ger des samples et des données Midi (voir enca­dré). Sous le capot, une trappe permet d’in­sé­rer 6 piles de type AA pour 4 heures d’au­to­no­mie (indi­ca­teur avec alerte de décharge à l’écran), idéal pour partir sampler à la plage ou dans la forêt vier­ge… La prise en main est plutôt aisée, la machine étant peu profonde, la plupart des commandes étant à portée de main. En appuyant sur le bouton « Edit » et sur une touche du clavier, on accède direc­te­ment à la page d’édi­tion séri­gra­phiée au-dessus de celui-ci. Seul grief d’ordre ergo­no­mique, l’en­co­deur « Value » pour le réglage des para­mètres n’est pas d’une préci­sion abso­lue, ce qui fait regret­ter l’ab­sence de boutons d’in­cré­men­ta­tion / décré­men­ta­tion.

 

 

 

Mémoires et sons

 

 

Le Micro­Sam­pler travaille en 16 bits stéréo / 48 kHz, comme toutes les machines Korg depuis le Trini­ty… Il dispose d’une mémoire perma­nente lui permet­tant de sauve­gar­der 8 banques de 36 samples utili­sa­teur chacune, avec jusqu’à 160 secondes par banque (la moitié en stéréo). Une seule banque peut être utili­sée à la fois et doit pour cela être char­gée en mémoire interne, cette fois vola­tile. Nous igno­rons si les données sont compres­sées, mais en linéaire, cela corres­pon­drait à 116 Mo de mémoire Flash et 15 Mo de mémoire interne vola­tile. La poly­pho­nie est de 14 voix, mais les Samples utili­sant le Time Stretch consomment le double de voix.

 

Pour ne pas partir de zéro, le Micro­Sam­pler est livré avec une banque en Rom interne compre­nant 36 samples et 16 patterns dont voici quelques extraits (Drums, Pitched, Looped). Pas très géné­reux et de petite quali­té… En mode « Sample », on accède aux 36 samples répar­tis sur tout le clavier à leur hauteur d’ori­gine, mis à part le do supé­rieur qui fait office de porte pour les sources connec­tées aux entrées audio. En mode « Keyboard », l’échan­tillon en cours est étendu sur les 37 touches, le second do à partir de la gauche corres­pon­dant à sa hauteur d’ori­gine. On ne peut trans­po­ser au-delà de cette tessi­ture, même avec un clavier externe ! Si d’autres samples tournent en boucle lorsqu’on passe dans ce mode, ils conti­nuent à jouer. En revanche, il faut relâ­cher les notes pour chan­ger de sample.

 

 

Micro­Sam­pler Rom Drums
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  • Micro­Sam­pler Rom Drums00:07
  • Micro­Sam­pler Rom Pitched00:31
  • Micro­Sam­pler Rom Loops00:21

 

Modes d’échan­tillon­nage

 

 

Pour échan­tillon­ner sur le Micro­Sam­pler, il suffit de sélec­tion­ner une entrée (micro ou ligne), de régler le sélec­teur, puis la sensi­bi­lité du gain d’en­trée en contrô­lant la LED témoin située en façade. En appuyant sur le do de droite, on entend la source. S’il s’agit d’une boucle ryth­mique, on peut en indiquer le tempo avec la touche [Tap] à la volée et/ou l’ajus­ter fine­ment via l’édi­teur en cas de néces­sité. On règle ensuite le type de sample à l’aide du sélec­teur dédié : Loop pour les ryth­miques répé­ti­tives, One Shot pour pour­suivre la lecture après relâ­che­ment de touche, Gate pour la lecture clas­sique, Auto­next pour assi­gner auto­ma­tique­ment des échan­tillons à des notes succes­sives et Key Gate pour sampler sur une note donnée pendant un temps donné.

 

 

 

On choi­sit alors la touche sur laquelle le sample sera placé, la fréquence d’échan­tillon­nage (6, 12, 24 ou 48 kHz), le type mono / stéréo, le mode de déclen­che­ment de l’échan­tillon­nage (via le bouton Sampling, une touche ou un seuil audio program­mable), la durée de capture et l’uti­li­sa­tion ou non des effets. Notons qu’il n’est pas possible de déclen­cher l’échan­tillon­nage via une pédale externe ou le Midi, ce qui limite l’uti­li­sa­tion live. On peut stop­per l’échan­tillon­nage en cours en appuyant sur « Exit ». Le Micro­Sam­pler peut égale­ment ré-échan­tillon­ner ses propres sorties avec autant de faci­lité, même pendant qu’une séquence tourne. En relec­ture, on peut main­te­nir / stop­per les sons bouclés en main­te­nant le bouton « Loop Hold » à la volée, comme dans cet exemple.

 

 

 

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Édition mini­ma­liste

 

Édition dépor­tée

 

Une fois que la mémoire flash interne est pleine, le seul moyen d’échan­ger des samples avec le monde exté­rieur est la prise USB. Cela signi­fie un ordi­na­teur (PC ou Mac), un driver (XP / Vista / Seven, OSX) et un éditeur / biblio­thé­caire. Ces éléments ne sont pas livrés avec la machine, mais dispo­nibles sur le site du construc­teur. Outre le format proprié­taire, l’édi­teur accepte unique­ment l’im­port de fichiers Wav ou Aiff linéaires mono / stéréo, jusqu’à 24 bits et en 6–12–24–44–48 kHz. Ils sont immé­dia­te­ment conver­tis au format Micro­Sam­pler. Les samples à 44 kHz sont conver­tis à 48 kHz. Pour toutes les autres fréquences non citées, les samples sont char­gés, mais trans­po­sés. Il faut alors les réac­cor­der à la main ou à la souris, pfff… Les samples peuvent égale­ment être expor­tés au format Wav et Aiff.

 

Côté effets, un onglet dédié permet de visua­li­ser et modi­fier les para­mètres ; du clas­sique ! Pour les patterns, rien n’est éditable, on n’a qu’un simple biblio­thé­caire (copie, suppres­sion, dépla­ce­ment). Maigre conso­la­tion, on peut impor­ter / expor­ter des fichiers SMF, histoire de commu­niquer avec un logi­ciel de séquences. Au global, il faut signa­ler que toutes les modi­fi­ca­tions faites sur l’or­di­na­teur sont géné­rées par l’édi­teur lui-même, pas par le Micro­Sam­pler. Lorsqu’on est satis­fait des éditions, il faut donc envoyer le sample / le pattern / l’ef­fet / la banque dans la machine. Donc pour le côté immé­diat, on repas­se­ra…

 

 

 

L’édi­tion des samples est plutôt mini­ma­liste : bouclage, mise au tempo en modi­fiant ou nom la hauteur (Pitch Change / Time Stretch), inver­sion, modi­fi­ca­tion du point de départ et de fin de lecture (en pour­cen­tage, en absolu ou en nombre de mesures). On trouve aussi des para­mètres de déclin, relâ­che­ment, accor­dage (par demi-ton et fin), volume, réponse du volume à la vélo­cité, pano­ra­mique et départ vers les effets (une simple affaire de marche / arrêt, sans dosage). Toutes ces commandes sont non destruc­tives. Plus radi­ca­le­ment, on peut déci­der de norma­li­ser l’échan­tillon, d’en chan­ger le gain et de le tronquer entre les points de début et de fin de lecture réglés précé­dem­ment. Ces commandes s’ap­pliquent, cette fois, défi­ni­ti­ve­ment.

 

Tout ceci est très clas­sique et ne riva­lise pas avec les samplers logi­ciels ou maté­riels plus costauds. En effet, il n’y a pas de détec­tion auto­ma­tique de points de bouclage, de combi­nai­son de samples, de fade in / out, de décou­page de boucles, de conver­sion de fréquence de lecture (sauf à resam­pler à la main, mais quelle perte de temps !), de conver­sion de réso­lu­tion ou autres trai­te­ments exotiques. De même, les para­mètres de synthèse type filtres, LFO, enve­loppes complexes sont aux abon­nés absents. Enfin, il est impos­sible de créer des banques de multi­samples qui se chevauchent ou se déclenchent suivant la vélo­cité.

 

 

 

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Petits patterns

 

 

Chaque banque peut compor­ter 16 patterns ryth­miques tota­li­sant 64.000 notes. Chaque pattern se compose de 1 à 99 mesures à concur­rence de 16.000 notes. L’en­re­gis­tre­ment se fait unique­ment en temps réel et en Over­dub (les nouvelles notes entrées sont ajou­tées à chaque nouvelle boucle). Donc pas de pas-à-pas… On peut utili­ser le maxi­mum de réso­lu­tion (96 bpqn) ou quan­ti­ser à l’en­trée (de la croche à la triple croche, en passant par les trio­lets). Le Micro­Sam­pler permet de bascu­ler en mode d’en­re­gis­tre­ment alors qu’une séquence tourne déjà, pour saisir l’ins­pi­ra­tion du moment, sympa ! En relec­ture, les samples de chaque note peuvent être coupés à la volée, idéal pour la scène, car on arrive vite au bout des 16 mémoires de patterns. Concer­nant l’édi­tion, c’est le grand désert : on peut effa­cer toutes les notes corres­pon­dant à un sample dans un pattern, tout un pattern ou tous les patterns, point barre ! Inutile de le dire, la Micro­Sam­pler n’est pas fait pour la construc­tion de séquences milli­mé­trées.

 

 

Effets garan­tis

 

 

Depuis plus de 20 ans, les works­ta­tions Korg ont été des modèles du genre en termes d’ef­fets inté­grés. Sans riva­li­ser avec ses grands frères, le Micro­Sam­pler embarque une section d’ef­fets de très bonne qualité, issus des séries Kaoss Pad. Bien sûr, on peut les utili­ser pour l’échan­tillon­nage ou le ré-échan­tillon­nage. On dispose de 21 algo­rithmes variés et sophis­tiqués, avec synchro­ni­sa­tion au tempo des éléments tempo­rels. Un seul réglage d’ef­fet est sauve­gardé avec chaque banque. Au programme : compres­seur stéréo, filtre multi­mode réso­nant avec LFO dédié, EQ para­mé­trique 4 bandes, distor­sion, déci­ma­teur (réduc­teur de bit et de fréquence), réver­bé­ra­tions (diffé­rents modèles : hall / plate / room), délais (diffé­rents types : stéréo, LCR, pano­ra­mique, modulé par un LFO), écho à bande, chorus, flan­ger, vibrato, phaser, trémolo, modu­la­tion en anneau, Grain Shif­ter, Pitch Shif­ter, filtre à voyelles et géné­ra­teur de boucles en temps réel. La majo­rité de ces effets sont stéréo en entrée et en sortie et proposent de nombreux para­mètres d’édi­tion (souvent 10 à 15). Idéale pour trai­ter les samples avant ou après la capture, cette section de bon niveau est un bel atout pour le Micro­Sam­pler. Ah si seule­ment ils avaient pu faire rentrer un voco­deur !

 

 

Micro­Sam­pler Filter
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  • Micro­Sam­pler Filter00:21
  • Micro­Sam­pler Deci­mate00:13
  • Micro­Sam­pler Reverb00:22
  • Micro­Sam­pler Grain00:13

 

Conclu­sion

 

Le Micro­Sam­pler revi­site un concept vieux de 30 ans, avec les tech­no­lo­gies actuelles. Résul­tats : poids plume, auto­no­mie, mémoire perma­nente, échan­tillon­nage en temps réel, effets inté­grés, petit séquen­ceur et connexion au monde infor­ma­tique. Le mini­cla­vier, l’édi­tion somme toute super­fi­cielle, le micro inté­gré et l’au­to­no­mie le destinent prin­ci­pa­le­ment à des appli­ca­tions nomades ou prépa­rées à l’avance en studio pour la scène, car dans un envi­ron­ne­ment pure­ment studio, il ne fait pas le poids face aux logi­ciels. L’er­go­no­mie aurait toute­fois pu être meilleure, compte tenu de l’uti­li­sa­tion ciblée : commandes plus acces­sibles, déclen­che­ment du sampling à distance, touches stan­dard, plus de banques… En tout cas, voici une sympa­thique petite machine moins gadget qu’il n’y parait, qui n’at­tend qu’à être trim­ba­lée partout.

 

Points forts
  • Très compact
  • Simple d’emploi
  • Orienté temps réel
  • Time stretch en temps réel
  • Mémoire Flash
  • Section d'effets complète
  • Échange de la mémoire avec un ordinateur
  • Éditeur PC / Mac (à télécharger)
  • Import Wav / Aiff via l’éditeur
Points faibles
  • Position en retrait des commandes
  • Possibilités de synthèse réduites
  • Format de sample propriétaire
  • Pas fait pour les multisamples
  • Jeu limité aux 37 touches
  • 1 seule banque en mémoire vive
  • Nombre limité de banques internes
  • Nombre limité de samples par banque
  • Pas de sauvegarde sur clé / carte
  • Édition quasi nulle des patterns
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.