Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Yamaha SU700
Photos
1/281

Test du Yamaha SU700

Sampleur de la marque Yamaha

Test écrit
1 réaction
La boîte à friandises

Yamaha concentre son savoir-faire des machines à Groove et des échantillonneurs professionnels dans une station d’échantillonnage et de montage de boucles. Avec le SU700, le constructeur parie sur la convivialité et l’efficacité pour séduire les derniers réfractaires aux Samplers. Ira-t-il jusqu’à susciter leur gourmandise ?

Pour répondre à la demande gran­dis­sante d’ins­tru­ments orien­tés techno / dance / Hip-Hop expri­mée par des musi­ciens de plus en plus blasés, les construc­teurs s’éver­tuent à redou­bler d’ori­gi­na­lité. Résul­tat, pour fabriquer le prochain tube de l’été, le musi­cien DJ a aujour­d’hui sous la main un nombre impor­tant d’al­ter­na­tives : stations de travail univer­selles, boîtes à Groove spécia­li­sées, échan­tillon­neurs géné­ra­listes ou pire, solu­tions infor­ma­tiques. Dans le premier cas, il faut tout faire soi-même, bonjour la prise de tête ! Dans le deuxième cas, on dispose de beau­coup de Patterns pré-program­més, mais tôt ou tard, il faudra en créer d’autres avec plus ou moins de bonheur et de nuits blanches. Dans le troi­sième cas, c’est la frus­tra­tion assu­rée face au manque d’ou­tils spécia­li­sés et de commandes en temps réel. Dans le dernier cas… non, il n’y a pas de dernier cas.

L’al­ter­na­tive semble s’orien­ter vers une machine dédiée, capable d’échan­tillon­ner des boucles (il semble qu’une société française vienne de produire une grosse collec­tion de CD abor­dables bour­rés de boucles), de les synchro­ni­ser et de monter tout cela rapi­de­ment, sans prise de tête exces­sive. Roland nous a récem­ment proposé son point de vue avec le SP-808, un échan­tillon­neur de boucles basé sur la tech­no­lo­gie Direct To Zip. C’est au tour de Yamaha de nous présen­ter sa propre vision des choses avec une boîte au look impa­rable truf­fée de boutons et de poten­tio­mètres. Assu­ré­ment, les friands de musiques qui tournent vont se réga­ler !

Couleur bonbon

Yamaha SU700

Au premier coup d’œil, le SU700 ne laisse pas indif­fé­rent. Embarquée dans une console indigo se posant bien à plat, l’unité est saupou­drée de commandes entou­rant un grand écran central. Sur la partie infé­rieure, une rangée de douze poten­tio­mètres rota­tifs sensibles à la vitesse de rota­tion et douze Pads arborent des couleurs de bonbons anglais rose, mauve, orange et gris, la gamme pastel est à la fête ! Ces couleurs flam­boyantes sont reprises sur le magni­fique LCD fluo­res­cent multi­co­lore, sous forme de vu-mètres affi­chant le niveau ou l’état des pistes. L’écran affiche égale­ment en perma­nence le tempo, la loca­li­sa­tion, la réso­lu­tion, le mode de jeu ou la banque sélec­tion­née, en plus des para­mètres et de leur valeur en mode d’édi­tion (seize carac­tères maxi­mum).

Les 10 premiers Pads permettent d’ap­pe­ler 40 sons ou 40 pistes grâce aux 4 boutons « Track Bank » à leur gauche. Les 2 plus petits, auxquels on affecte les boucles de base, sont statiques alors que les 8 suivants sont dyna­miques (4 sont attri­bués aux boucles compo­sées et 4 aux échan­tillons non bouclés). Plus à droite, les deux (petits) derniers Pads permettent de gérer la piste d’en­trée externe et la piste Master. Encore plus à droite, quatre inter­rup­teurs servent à déter­mi­ner le rôle des Pads : déclen­che­ment de sons, mute de piste, roule­ment ou redé­mar­rage de boucle. Au-dessus du LCD, on trouve les commandes de trans­port du séquen­ceur (boutons à ressort très agréables), huit mémoires de scènes et huit Loca­tors. Juste au-dessus, une matrice d’édi­tion 8 × 4 commande les diffé­rentes fonc­tions de la machine. A sa gauche, un pavé de 32 boutons permet d’af­fec­ter des fonc­tions temps réel aux 12 poten­tio­mètres : para­mètres de groove, de synthèse ou d’ef­fets. Sur la partie droite enfin, on trouve un alpha­dial avec ses touches de navi­ga­tion, un Tap Tempo, une section échan­tillon­nage (poten­tio­mètre de volume et touche de déclen­che­ment manuel, bien vu !), un poten­tio­mètre de volume et un ruban de contrôle pouvant faire office de « machine à scrat­cher ».

Yamaha SU700

La face arrière se compose d’une entrée et d’une sortie stéréo (quatre prises jack 6,35), un duo Midi et la prise pour cordon secteur (alimen­ta­tion interne). Au-dessus, 2 trappes permettent d’ins­tal­ler une inter­face SCSI-2 50 broches half pitch et une carte audio compor­tant 3 groupes de sorties stéréo analo­giques sépa­rées, 2 entrées et sorties numé­riques coaxiales et optiques. Voilà qui donnera une dimen­sion profes­sion­nelle au SU700. Sur le devant de la machine, un lecteur de disquettes 2DD/2HD (char­ge­ment / sauve­garde / import AIFF / export AIFF de volumes complets et d’échan­tillons indi­vi­duels) accom­pagne une prise casque fort bien placée. Voilà donc une machine conve­na­ble­ment truf­fée !

On se sucre

Le prin­cipe de fonc­tion­ne­ment du SU700 consiste à échan­tillon­ner des boucles ou des événe­ments sonores, de les tailler sur mesure et de les mixer sur 40 pistes stéréo dans l’une des 20 séquences dispo­nibles. La poly­pho­nie est de 64 voix (32 pistes stéréo simul­ta­nées), la mémoire de séquence s’élève à 32 000 notes et la Ram échan­tillons se monte à 4 Mo (exten­sibles à 68 par barrettes SIMM stan­dard). Etant donné ce prin­cipe de fonc­tion­ne­ment, les spéci­fi­ca­tions énon­cées sont large­ment suffi­santes. Seul reproche, les échan­tillons sont liés aux pistes et aux séquences, à raison d’un seul par piste à l’in­té­rieur d’une même séquence. Impos­sible donc d’uti­li­ser simul­ta­né­ment les 800 échan­tillons théo­riques en mémoire sur les 20 chan­sons : adieu donc les multié­chan­tillons de big band ou de grand piano stéréo, le SU700 n’est pas fait pour cela.

Une fois ces prin­cipes établis, on commence par déter­mi­ner la struc­ture du morceau et le type d’échan­tillons dont on a besoin : boucles prin­ci­pales « Loop » (celles qui vont tour­ner la plupart du temps), boucles compo­sées « Compo­sed Loop » (que l’on va déclen­cher de temps à autre) et événe­ments sonores uniques « Free » (que l’on appel­lera pour enri­chir le tout : percus­sions, voca­li­ses…). Ce choix est impor­tant car les trai­te­ments diffèrent quelque peu suivant le type de piste. Chaque séquence contient 8 pistes « Loop », 16 pistes « Compo­sed Loop » et 16 pistes « Free », ce qui fait bien 40. Avec notre côté snob, nous aurions préféré pouvoir déci­der du type de pistes. Une fois les prises de son effec­tuées, on ajuste les échan­tillons, puis on défi­nit le tempo des boucles simples et le nombre de mesures à répé­ter. On y ajoute les événe­ments des boucles compo­sées et les événe­ments uniques.

Enfin, on passe au mixage, grâce aux poten­tio­mètres et au pavé de boutons de fonc­tions. Suppo­sons que l’on veuille modi­fier la fréquence de coupure du filtre de certaines pistes. Il suffit de sélec­tion­ner cette fonc­tion dans le pavé pour immé­dia­te­ment l’af­fec­ter aux douze poten­tio­mètres. Il ne reste qu’à tritu­rer les poten­tio­mètres en temps réel et le tour est joué, sur les quarante pistes ! Les 32 fonc­tions peuvent ainsi venir enri­chir le mix à tout moment au travers de 8 mémoires de scène par séquence (8 photos de l’état de la machine). Superbe, mais atten­tion aux caries !

Fruits confits

Yamaha SU700

Pour figer les sons dans du sucre, le SU700 utilise l’échan­tillon­nage mono ou stéréo. L’ap­pa­reil s’ac­com­mode sans problème des fréquences de 11.025, 22.05 et 44.1kHz en analo­gique (réglage manuel), ainsi que 32, 44.1 et 48kHz en numé­rique (réglage auto­ma­tique). Mieux, la machine est capable de travailler avec des réso­lu­tions de 8 bits et de 16 bits linéaires, histoire de plaire à tout le monde (j’ai­mais bien aussi le côté « grungy » des Samples 12 bits compres­sés en 8 de l’E-mu Emax). Pour échan­tillon­ner, on choi­sit le niveau et la source audio (micro ou ligne analo­gique, numé­rique ou optique si l’op­tion est instal­lée), on appuie sur la touche « Sampling », puis sur le Pad de la piste de desti­na­tion. Il reste à régler la fréquence d’échan­tillon­nage, la réso­lu­tion et le format (mono ou stéréo). Le LCD affiche alors deux larges vu-mètres à douze barres dans le sens de la largeur afin que l’on puisse affi­ner le niveau d’en­trée à l’aide du très pratique poten­tio­mètre de gain dédié. Il y a même un indi­ca­teur d’écrê­tage. Une nouvelle pres­sion sur la touche « Sampling » lance alors l’échan­tillon­nage qu’une ultime pres­sion suffira à stop­per net. « Finger in the nose », comme on dit chez Monsieur Catburry. Bien sûr, tout est prévu pour éviter d’ef­fa­cer inopi­né­ment l’échan­tillon d’une piste occu­pée.

Reste ensuite à défi­nir les points de début et de fin de boucle à l’aide des touches corres­pon­dantes de la matrice. Les modi­fi­ca­tions se font en temps réel, pas la peine de redé­clen­cher le Pad à chaque fois, merci. Mieux, la machine permet d’édi­ter les points avec une réso­lu­tion variable, de l’unité à la dizaine de millions d’échan­tillons. Une fois le son ainsi taillé, il est possible de lui faire subir quelques trai­te­ments numé­riques, tels que norma­li­sa­tion auto­ma­tique, inver­sion, réduc­tion de fréquence, réduc­tion de bits (de 16 à 8 unique­ment, on aurait préféré un réglage unitaire), conver­sion stéréo vers mono et extrac­tion. Par bonheur, tous ces trai­te­ments béné­fi­cient d’une fonc­tion Undo, idéale pour travailler avec filet. Par contre, rien à voir avec la section DSP d’un S6000, d’un E-mu IV ou d’un K2500, mais cela paraît presque suffi­sant étant donnée l’orien­ta­tion du produit. Une mani­pu­la­tion inté­res­sante est d’uti­li­ser les possi­bi­li­tés de rééchan­tillon­nage du SU700, pour par exemple affec­ter un effet de réso­nance outra­geux à une piste ou se fabriquer une pêche à partir de 39 sons simul­ta­nés. Seules restric­tions, il faudra se conten­ter du 16 bits/44kHz (pas grave) et d’une capture mixée en mono (ça gâche tout !), Yamaha nous ayant habi­tués à abuser des bonnes choses. 

Petite galette

Le SU700 est livré avec une piètre disquette de démons­tra­tion conte­nant quelques échan­tillons et une séquence. Son but est plus de démon­trer avec quelle simpli­cité on utilise la machine que de faire tomber l’au­di­toire par terre. Heureu­se­ment, un CD Audio déve­loppé par AMG a fait le voyage. On y trouve beau­coup de sons indi­vi­duels de percus­sions (Kicks, Snares, Hi-Hat, Cymbales, pêches), des effets spéciaux et énor­mé­ment de boucles. Grâce à ce CD et au chapitre 2 du manuel (100 pages parmi les 350 du « pavé », expliquées méti­cu­leu­se­ment avec la patience du sage et le français du samou­raï, chapeau !), Yamaha nous invite à réali­ser un morceaux complet de A à Z avec une faci­lité décon­cer­tante. Les sons du CD sont en géné­ral de qualité correcte, mais l’ori­gi­na­lité n’est hélas pas au rendez-vous, loin s’en faut. Pire, il n’y a même pas de liste de sons ni d’in­sert indiquant le tempo des boucles, un peu limite pour la desti­na­tion du produit ! D’au­tant que la machine est vide à l’al­lu­mage, puisque les mémoires d’échan­tillons et de pistes sont vola­tiles. Or, c’est souvent la banque sonore ou la compa­ti­bi­lité qui font le succès ou l’échec commer­cial d’un échan­tillon­neur. De ce point de vue, le SU700 ne part pas en meilleure posi­tion, gageons que Yamaha corri­gera rapi­de­ment le tir, la machine le mérite ample­ment !

Pièce montée

Une fois les échan­tillons néces­saires en mémoire, on va pouvoir passer à la program­ma­tion propre­ment dite des pistes. La première chose à faire et de synchro­ni­ser les boucles conti­nues. Pour ce faire, il suffit de préci­ser la longueur que l’on souhaite leur attri­buer (de 1 à 128 batte­ments soit 32 mesures 4/4) et le SU700 se débrouille pour caler tout ce beau monde en fonc­tion des points de départ et de fin spéci­fiés aupa­ra­vant, soit en « Time Stret­chant », soit en modi­fiant le Pitch. Le Time Stretch ne comporte qu’un algo­rithme opti­misé pour les boucles ryth­miques, les arpèges ou les accords stac­cato, car il découpe les sons en mini-tranches et en élimine certaines frac­tions (ce qui ne convient pas trop aux sons tenus évolu­tifs). Cela fait du SU700 un instru­ment vrai­ment à part, les connais­seurs appré­cie­ront les bons résul­tats obte­nus. Atten­tion, la longueur de boucle est limi­tée à un tempo compris entre 40 et 300 BPM, rien de grave. Sur le même prin­cipe, chaque piste peut être soumise à une certaine quan­tité de Groove sur ses temps faibles. Dans le SU700, les boucles simples « Loop » tournent en perma­nence (quand elles ne sont pas coupées), contrai­re­ment aux boucles compo­sées « Compo­sed Loop » qui sont déclen­chées à la demande. Elles permettent entre autre d’ef­fec­tuer des montages appe­lés phrases de boucles, comme par exemple faire tour­ner une boucle sur 16 mesures en la rendant audible à partir de la 3e mesure et ce pendant 5 mesures. Les pistes « Free » doivent être enre­gis­trées manuel­le­ment, car leur repro­duc­tion n’est pas auto­ma­tique. Pour ce faire, une fois la machine en mode d’en­re­gis­tre­ment, il suffit de main­te­nir le Pad enfoncé pendant la durée de repro­duc­tion souhai­tée de l’échan­tillon.

Yamaha SU700

Le SU700 est capable d’en­re­gis­trer en mode de rempla­ce­ment ou en Over­dub. Les événe­ments peuvent être copiés, suppri­més ou déca­lés en éditant leur point de départ, leur durée et leur volume. C’est d’au­tant plus facile que les commandes de trans­port du séquen­ceur « << » et « >> » permettent de sauter d’un événe­ment à l’autre. Sur le SU700, il est égale­ment impor­tant de connaître à l’avance le dérou­le­ment du morceau (intro­duc­tion, arti­cu­la­tions, fin). En utili­sant les 8 mémoires de scène, on peut ainsi couper ou acti­ver les pistes de son choix à diffé­rents empla­ce­ments du morceau, comme par exemple : 12 mesures avec la scène « Top », 10 avec la scène « A », 8 avec la « B », de nouveau 8 avec la « A » et ainsi de suite. A cette vitesse, on n’est pas près de satu­rer la mémoire de 32 000 notes ! Cette program­ma­tion se fait bien évidem­ment en temps réel grâce aux Pads et aux touches de scène, dans la plus pure tradi­tion « une fonc­tion un bouton ». Convi­via­lité maxi­mum ! 

Mixmal­low

Une fois la séquence enre­gis­trée (échan­tillons, coupures / acti­va­tions des pistes, événe­ments), nous sommes prêts pour le Mix final. Pour ce faire, le SU700 dispose d’une palette d’ou­tils assez consé­quente permet­tant d’in­ter­ve­nir en temps réel sur le contenu des pistes. On trouve des para­mètres de synthèse et un triple proces­seur d’ef­fets. La program­ma­tion se fait en temps réel avec le pavé de fonc­tions et les douze poten­tio­mètres rota­tifs. La mémo­ri­sa­tion se fait quant à elle au niveau des scènes. Sur chaque piste, on peut ainsi modi­fier le volume, le pano­ra­mique, le pitch, la longueur de boucle, les réglages du filtre réso­nant deux pôles (passe-bas, passe-haut, passe-bande et réjec­tion de bande), injec­ter un LFO hélas non synchro­ni­sable (quatre formes d’onde, appli­cable au Pitch, au filtre et au volume), défi­nir une enve­loppe d’am­pli­tude AR ou encore ajus­ter un égali­seur deux bandes Shelves.

Yamaha SU700

La section effets est du genre musclé et origi­nal, comme toujours chez Yamaha. Ainsi, en plus des clas­siques réver­bé­ra­tions, chorus et délais (parfai­te­ment synchro­ni­sables au tempo, par ailleurs), le SU700 nous propose des compres­seurs, des suppres­seurs de voix, des effets platine disque, des algo­rithmes lo-fi parfai­te­ment adap­tés à la voca­tion de la machine. Chaque algo­rithme dispose de cinq para­mètres, hélas non modu­lables en temps réel. Les contrôles de niveau d’en­voi ou d’ac­ti­va­tion existent dans chaque piste, selon que les effets sont en mode système ou en inser­tion, comme sur les tranches d’une console. Bien sûr, ce n’est pas une obli­ga­tion de program­mer tout cela, le musi­cien peut inter­ve­nir en Live pendant que la séquence tourne. Dans le même esprit de perfor­mance Live, le SU700 met à notre dispo­si­tion un ruban de contrôle verti­cal qui permet d’agir sur une piste déter­mi­née, soit en Scratch (l’échan­tillon est lu à l’en­droit, à l’en­vers, à une vitesse variable en fonc­tion du mouve­ment du doigt), soit en comman­dant l’une des 22 fonc­tions de synthèse.

Pour termi­ner, un mot sur les 41e et 42e pistes qui ne peuvent conte­nir d’échan­tillon : la piste Audio In permet de mixer (coupure, volume, pano­ra­mique, filtrage, effets) un signal externe produit par un instru­ment connecté aux entrées audio et la piste Master permet un contrôle simul­tané des 41 pistes, tel que coupure globale ou Fade In / Fade Out. Pas de doute, le SU700 est un régal au niveau du Mix, en lecture comme en enre­gis­tre­ment. 

Midi light

Sur le plan du Midi, le SU700 trans­met et reçoit sur les 16 canaux au grand complet. En fait, chacune des 40 pistes peut se voir attri­buer un canal en émis­sion et 16 d’entre elles peuvent être affec­tées à un canal diffé­rent en récep­tion. Pour l’es­sen­tiel, la machine recon­naît les messages de Note On / Note Off, l’hor­loge Midi et le MMC (lecture, reprise, arrêt mais pas enre­gis­tre­ment). Elle peut même recon­naître un code MTC émis par un appa­reil externe, mais pas le géné­rer elle-même. De plus, il est possible d’af­fec­ter un numéro de contrô­leur Midi à 17 des 32 boutons du pavé de fonc­tions. Ainsi, un message de Control Change sera trans­mis par Midi Out dès que l’un des douze poten­tio­mètres rota­tifs sera actionné, et ce sur le canal Midi de trans­mis­sion attri­bué à la piste. Réci­proque­ment, un message externe modi­fiera le para­mètre corres­pon­dant au numéro de contrô­leur sur le canal Midi de récep­tion. En revanche, les messages de chan­ge­ment de programme, de Pitch­bend et de pres­sion sont tota­le­ment igno­rés. Voici donc une section Midi mini­ma­liste, pour les musi­ciens au régime sans sucre.

Crème bouclée

Au final, le SU700 est un échan­tillon­neur auto­nome, origi­nal et sans véri­table équi­valent à ce jour. Toute­fois, sa concep­tion le destine unique­ment aux musiques qui tournent en boucle, Techno, Dance, Hip-Hop et assi­mi­lés. En effet, l’or­ga­ni­sa­tion de la machine dérou­tera pas mal les musi­ciens habi­tués aux échan­tillon­neurs tradi­tion­nels et même les aficio­na­dos des unités spécia­li­sées telles qu’E-mu SP1200, Akaï MPC2000, Enso­niq ASR-X ou équi­va­lents ; car les échan­tillons sont liés aux pistes et ne peuvent être parta­gés entre plusieurs Songs, la mémo­ri­sa­tion des para­mètres de synthèse se fait au sein de scènes et il n’y a pas de post quan­ti­sa­tion.

Certains aspects de la machine sont en revanche assez frus­trants : le SU700 est déses­pé­ré­ment vide à l’al­lu­mage, l’in­ter­face SCSI est en option… d’autres points sont réel­le­ment déce­vants : la compa­ti­bi­lité se limite au format AIFF, il n’y a pas de samples four­nis au format SU700 à part la disquette de démons­tra­tion et le CD Audio laisse à dési­rer. En revanche, le SU700 est capable de trai­te­ments origi­naux avec une rapi­dité et une effi­ca­cité jamais atteintes : montage des échan­tillons, mise au tempo et à la longueur des boucles en temps réel, mixage des pistes et ajout d’ef­fets très origi­naux, tout est fait pour abou­tir rapi­de­ment au résul­tat escompté. En résumé, moyen­nant un petit inves­tis­se­ment en temps (recherche et échan­tillon­nage de CD audio) et en argent (inter­face et unité SCSI à notre avis indis­pen­sables), le SU700 est l’échan­tillon­neur rêvé de tous les musi­ciens qui se goinfrent de musiques en boucle au dessert et même en dehors des repas. Une gour­man­dise !

Glos­saire

Post quan­ti­sa­tion : calage des événe­ments suivant une grille déter­mi­née (divi­sion tempo­relle) après leur enre­gis­tre­ment

Temps faibles : ce sont les temps secon­daires d’une mesure, comme par exemple les 2nd et 4e temps d’une mesure 4/4

AIFF : Audio Inter­change File Format, format d’échan­tillon­nage utilisé sur Macin­tosh et certaines appli­ca­tions multi­mé­dia

Points forts
  • Concept original
  • Unique en son genre
  • Convivialité
  • Filtres résonants
  • Contrôleurs temps réel
  • Triple effet très original
  • Synchronisation des boucles
  • Pads dynamiques
  • Possibilités d’extension
  • Look d’enfer
  • Prix raisonnable des options
Points faibles
  • Peu de samples simultanés
  • LFO non synchronisables
  • Vide à l’allumage
  • Accessoires fournis désuets
  • Seulement compatible AIFF
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.

  • Muh Nods 1416 posts au compteur
    Muh Nods
    AFicionado·a
    Posté le 27/03/2017 à 21:55:07

    C'est vrai que l'écran a l'air classe!

     



Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.