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Cakewalk Sonar X2 Producer
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Test de Cakewalk Sonar X2

Séquenceur généraliste de la marque Cakewalk appartenant à la série Sonar X2

Test écrit
43 réactions
Sonar X passe la deuxième

Chaque année, Cakewalk propose une nouvelle version de son logiciel phare Sonar. Chaque année, même les utilisateurs les plus mordus se demandent « dois-je vraiment payer 100 € pour cette update ? ».

La dernière mouture de Sonar semble ne pas avoir fait excep­tion avec l’im­pres­sion que, comme d’ha­bi­tude, Cake­walk en donne beau­coup surtout côté plug-ins. L’offre est toujours allé­chante, mais elle peut lais­ser un peu froid quiconque est déjà bien garni de ce côté. Pour­tant, nous allons voir que, comme d’ha­bi­tude, les amélio­ra­tions sont nombreuses et que l’up­grade mérite plus que réflexion. Surtout avec la toute dernière mise à jour X2a (gratuite celle-ci) qui fait entrer Sonar dans l’ère du tactile.

Du plug en veux-tu…

Puisqu’on a parlé des plug-ins, commençons par là. On retrouve les grands clas­siques qui accom­pa­gnaient déjà les versions précé­dentes. Pour ceux qui ne connaissent pas Sonar, je vous invite à vous repor­ter aux tests des versions précé­dentes. Une des stars de X2 est la BReverb2 signée Over­loud. Ce plug-in ayant fait l’objet d’un test complet sur Audio­fan­zine, je ne vais pas détailler et vous invite à consul­ter l’ar­ticle (enthou­siaste) de l’ami Slee­pless. Signa­lons tout de même que cette BReverb2 Sonar Edition n’est pas exac­te­ment la version complète du plug-in acheté seul. Il lui manque l’on­glet gate et les types de réverbe dispo­nibles dans le cœur de la matrice sont “limi­tés” aux Hall, Plate, Room et Inverse. Exit les « Space » et les « Source ». La banque de présets suit logique­ment avec des Hall, Plate, Room, Inverse et 80's-90's.

Quand on sait que Breverb2 coûte 200 €, on ne s’éton­nera pas de cette édition limi­tée. Laquelle est cepen­dant plus que satis­fai­sante : je la trouve enthou­sias­mante. Moi qui devais aupa­ra­vant me forcer à monter la réverbe, je dois me refré­ner sur le bouton wet ! Une critique tout de même : la docu­men­ta­tion four­nie est celle de l’édi­tion complète. Un petit effort d’adap­ta­tion aurait été appré­cié. Plus dommage, la gradua­tion des faders ne corres­pond pas tout à fait aux valeurs de gain, lesquelles sont indiquées sous chaque fader.

…en voilà !

Cakewalk Sonar X2

BReverb2 n’est pas le seul plug-in de l’édi­teur Over­loud qui a rejoint la collec­tion Sonar. On trouve aussi le simu­la­teur d’am­pli TH2 Produ­cer qui remplace les simu­la­teurs aupa­ra­vant four­nis. Ne connais­sant pas l’ori­gi­nal, je ne pour­rai vous donner les limi­ta­tions de cette version par rapport au produit auto­nome. On dispose de dix modèles d’am­plis, dix modèles de baffles, dix pédales d’ef­fet, trois modèles de micros, de delay et reverb…

Ce qui est clair, c’est qu’on conti­nue à monter en qualité. TH2 ne se limite pas à une simu­la­tion d’am­pli. C’est toute une chaîne audio de guita­riste qui est propo­sée. On dispose de pré-amplis, effets, enceintes (dont à convo­lu­tion), d’un split­ter, d’un mixeur… Bref, il y a de quoi faire. Tout ça offre pas mal de possi­bi­li­tés (on peut par exemple dépla­cer les micros devant les cabs) et ça sonne très bien.

Esthé­tique­ment et ergo­no­mique­ment, c’est plutôt agréable à utili­ser. Surtout avec la présence d’un « Smart Panel » regrou­pant 8 réglages au choix, ce qui évite d’al­ler se bala­der tout au long de la chaîne pour régler un gain d’over­drive ou un équi­libre entre deux chaînes d’ef­fets. On retrouve aussi faci­le­ment ces réglages au niveau des sources d’au­to­ma­tion. Bien vu. À ceci s’ajoutent un navi­ga­teur de présets clair et bien fichu et la possi­bi­lité, quand on modi­fie un préset, d’en­re­gis­trer le résul­tat comme varia­tion du préset d’usine.

Du remix dans l’R

Cakewalk Sonar X2

L’autre « gros » plug-in mis en avant par Cake­walk est R-Mix. Celui-ci est présenté comme un plug-in de remas­te­ring et de remixage. Il semble lais­ser scep­tique pas mal de gens qui s’in­ter­rogent sur son inté­rêt quand on ne fait ni maste­ring, ni remix. Nous allons voir qu’il offre d’autres possi­bi­li­tés. Le prin­cipe est assez simple (et l’uti­li­sa­tion est enfan­tine) : dans une fenêtre est affi­ché le son de la source sous forme de nuages colo­rés, plus ou moins denses et clairs en fonc­tion de leur inten­sité. On dispose d’un rectangle ou d’une ellipse qu’on peut libre­ment placer et dimen­sion­ner pour sélec­tion­ner une partie du son. Deux faders permettent de régler le volume du son sélec­tionné et de celui non sélec­tionné. Des pano­ra­miques permettent aussi de chan­ger la spatia­li­sa­tion. On peut ainsi par exemple, suppri­mer une voix d’un mix ou au contraire l’iso­ler. Une voix ou toute autre partie du son. Bon, ça, c’est la théo­rie parce que dans la pratique, dans un mix, la plupart des sons ont une bande large et beau­coup de recou­vre­ment avec le reste. Si on supprime une voix, diffi­cile de suppri­mer la réver­bé­ra­tion asso­ciée sans enle­ver beau­coup de choses au mix. N’em­pêche que l’ou­til s’avère plutôt effi­cace et permet pas mal de choses. On dispose par ailleurs d’une petite section d’ef­fets qui m’a semblé super­flue, mais trou­vera peut-être sa justi­fi­ca­tion en sound design, ainsi qu’un débrui­teur que je n’ai pas eu l’oc­ca­sion d’es­sayer.

Histoire de m’amu­ser, j’ai voulu tenter un remix osé de deux de mes décou­vertes récentes : Un morceau de Die Antwoord (élec­tro-punk flir­tant avec le mauvais goût mains­tream) et Rodrigo y Gabriella, duo de guita­ristes épiçant leur flamenco de l’es­prit rock hérité de leur passé de métal­leux. Le résul­tat deman­de­rait encore énor­mé­ment de travail de cohé­rence sonore (et quelques notes qui frottent), raison pour laquelle je n’ai mis qu’un petit bout. Mais bon… je voulais essayer.

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Le R-Mix m’a permis de suppri­mer le synthé tout en conser­vant la voix sur la partie juste après l’in­tro et d’éclair­cir un peu la suite pour faire un peu de place aux guitares. Il m’a permis aussi d’épu­rer les guitares, le son du morceau étant très dense, chargé en réverbe et même assez brouillon (cet album, qui est une merveille musi­ca­le­ment, n’est pas un sommet de la réali­sa­tion sonore).

J’ai aussi utilisé le R-Mix pour corri­ger un morceau de Baba­zoula dont je trouve les voix trop sur-mixées. Comme ce groupe turque n’est pas si connu, je vous ai mis l’ex­trait brut du CD, une version utili­sant un compres­seur avec side-chain pour compres­ser forte­ment quand les voix sont présentes et la version utili­sant R-Mix. En l’oc­cur­rence, j’ai utilisé deux R-Mix sur la piste puisqu’il y a deux voix posi­tion­nées diffé­rem­ment dans l’es­pace. Cette version est tout simple­ment trai­tée en mettant les R-Mix en bypass quand les voix sont absentes pour conser­ver tout le son du mix origi­nal. On remarque que les réponses de délai sur les voix ne sont pas atté­nuées. Je ne l’ai pas tenté et je pense que ça aurait été impos­sible à faire sans massa­crer le reste du mix. Je trouve le résul­tat obtenu avec R-Mix beau­coup plus natu­rel qu’avec le compres­seur qui fait perdre beau­coup d’air.

Baba­zoula origi­nal CD
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  • Baba­zoula origi­nal CD 00:22
  • Baba­zoula compress Side Chain 00:22
  • Baba­zoula traite R Mix 00:22

R-Mix permet aussi autre chose. Pour ce test, j’ai réalisé un mixage complet d’un projet de 24 pistes dont la moitié du morceau est très char­gée avec une guitare acous­tique, deux guitares élec­triques, du piano, un orgue B3, des cordes et du synthé produi­sant nappes et arpèges, tout ça la plupart du temps en stéréo. Mon mix, réalisé assez rapi­de­ment et pas achevé (le but était de tester les fonc­tions de Sonar) est trop dense et manque de sépa­ra­tion. J’ai décidé de tester l’al­lè­ge­ment du bus regrou­pant claviers et cordes en y intro­dui­sant un R-Mix. Ça fonc­tionne pas mal (même si j’y suis allé tout doux). Vous enten­drez l’exemple sonore plus loin, avec des éléments de compa­rai­son.

Cakewalk Sonar X2

Sans faire de miracles, R-Mix se montre un outil très utile. Ses appli­ca­tions sont nombreuses. Cake­walk évoque notam­ment la possi­bi­lité d’iso­ler une piste d’un morceau pour la trans­crire et la travailler. Et inver­se­ment de suppri­mer un instru­ment d’un mix pour jouer par dessus. Dans ce genre de démarche où la qualité sonore est secon­daire, il fera merveille. Je suis plus circons­pect sur l’usage consis­tant à suppri­mer une voix lead pour faire du karaoké. Avec les réver­bé­ra­tions et délais, ça ne peut se faire complè­te­ment sans dégâts sur le reste du mix. De même, isoler une voix pour la récu­pé­rer en vue d’un remix me semble dépendre beau­coup du mixage auquel on a affaire, mais la plupart du temps, il ne faut pas rêver récu­pé­rer une piste comme sortie d’en­re­gis­tre­ment, sans le son de plein d’autres instru­ments qui s’y mélangent. N’em­pêche que R-Mix consti­tue une sorte de couteau suisse auquel on trou­vera de nombreux usages. Sachant qu’il peut être inté­gra­le­ment auto­ma­tisé (y compris taille et posi­tion de la sélec­tion sonore), il peut servir aussi de filtre et d’ef­fet spécial. Un outil simple offrant des possi­bi­li­tés d’ex­pé­ri­men­ta­tion vastes.

On le voit, Cake­walk a encore frappé fort côté bundle pour la version Produ­cer. Mais c’est loin d’être le seul attrait de cette version. Avant de passer aux énormes amélio­ra­tions ergo­no­miques, assu­rons la tran­si­tion avec des choses qui touchent encore au son.

Evolu­tion du ProChan­nel et Emula­tion de consoles

Rappe­lons que le ProChan­nel est une tranche de console complète présente sur toutes les pistes audio. Il dispo­sait déjà de compres­seurs, d’un égali­seur, d’une simu­la­tion de satu­ra­tion à tubes. Deux nouveau­tés viennent s’ajou­ter. La première est le FX Chain qui est une sorte de rack d’in­serts d’ef­fets qui vient en plus de celui de la piste. Il permet d’en­re­gis­trer des confi­gu­ra­tions de suites de plugs avec leur routage. On peut ainsi faci­le­ment copier tout un set de plugs d’une piste à l’autre, le mémo­ri­ser pour le rappe­ler plus tard, y compris dans d’autres projets, ou encore deman­der à l’avoir par défaut sur une nouvelle piste ou un modèle de piste. Un FX Chain comporte sa collec­tion de boutons de réglage (choi­sis par l’uti­li­sa­teur) et on peut même person­na­li­ser l’in­ter­face.

Notons que l’éga­li­seur 4 bandes est aussi amélioré avec des fonc­tions supplé­men­taires et une inter­face clari­fiée et rendue plus ergo­no­mique.

Mais la plus grosse nouveauté est un émula­teur de consoles analo­giques. 3 types sont propo­sés : N-Type sensé émuler une console Neve, S-Type pour SSL et A-Type émulant la fameuse console Trident A Range qui n’a été fabriquée à 13 exem­plaires dans le monde.

Le but de cet émula­teur est d’ap­por­ter un peu de la chaleur et de la vie du monde analo­gique dans le monde numé­rique. Je vais me conten­ter de citer la docu­men­ta­tion : « Le module Console Emula­tor est basé sur les prin­cipes suivants :

● Émula­tion du trans­for­ma­teur d’en­trée, qui intro­duit une hysté­ré­sis et une satu­ra­tion, dépen­dante de la fréquence.

● Le canal est modelé par la réponse en fréquence.

● Dérive de pola­ri­sa­tion des étages actifs.

● Simu­la­tion de la tolé­rance des compo­sants, grâce à une légère modi­fi­ca­tion des valeurs des filtres sur les diffé­rents canaux.

● Satu­ra­tion du bus de mixage.

● Diapho­nie sur les bus stéréo.

Comme avec une console analo­gique, le carac­tère sonore global découle de plusieurs étages de trai­te­ment distincts. Selon le type de console et les para­mètres, vous pour­rez béné­fi­cier des avan­tages suivants :

● Image sonore plus éten­due.

● Sensa­tion de cohé­sion spatiale plus affir­mée.

● Profon­deur et défi­ni­tion accrues.

● Légè­re­ment plus de chaleur et d’agres­si­vité.

● Équi­li­brage des niveaux plus aisé d’une piste à l’autre. »

Je n’ai pas pu compa­rer avec une console SLL ou Neve. Encore moins avec une A-Range (pour ceux que ça inté­resse, les studio Chero­kee vendent leurs 4 Trident en tranches).

Cepen­dant, sans tout à fait croire avoir le son de ces consoles de légende, la diffé­rence est audible. Pas sur une seule piste (heureu­se­ment, sinon on serait plus dans le char­cu­tage que subti­lité), mais au niveau d’un mix complet.

Dans les exemples suivants, les réglages sont :

  • trim (gain d’en­trée) à +2 dB
  • Drive à + 2db (la doc précise que l’ému­la­tion est valable entre –6 et +2 dB au-delà desquels on sort de l’ému­la­tion pour entrer dans la zone effet spécial)
  • Tolé­rance enclen­chée (celle-ci est censée donner une réponse légè­re­ment diffé­rente sur chaque piste comme le font les compo­sants d’une console analo­gique)

J’ai réalisé le mix avec le type A. Ensuite, j’ai simple­ment changé le type sur toutes les pistes avant de faire chaque export. Pour le témoin sans émula­tion, j’ai ajouté quelques dB au fader de bus master pour compen­ser la perte de gain et conser­ver un niveau de sortie équi­valent.

Je vous laisse juger sur ce bout de mix in progress (bonnes écoutes recom­man­dées). Notez que vous trou­ve­rez aussi le mix avec le R-Mix sur le bus Keys & Strings.

Mix sans emula­tor
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  • Mix sans emula­tor 00:36
  • Mix A type 00:36
  • Mix N type 00:36
  • Mix S type 00:36
  • Mix avec R Mix sur keys et strings 00:36

Je me méfie toujours un peu des émula­tions, mais à l’écoute des résul­tats, si je n’ai encore aucune idée du type d’ému­la­tion avec lequel je travaille­rai, je pense adop­ter défi­ni­ti­ve­ment le concept, sans doute avec des réglages plus light. Dans la mesure où le résul­tat ne commence à être audible qu’à partir d’un nombre consé­quent de pistes, on peut tout de même se deman­der si les réglages dispo­nibles sont vrai­ment utiles.

Amélio­ra­tions de l’in­ter­face et de l’er­go­no­mie

Cake­walk avait fait un gros travail de refonte de l’in­ter­face de Sonar avec la version X1. Cette version va encore plus loin, avec de très nombreuses amélio­ra­tions rendant vrai­ment le travail plus facile et surtout plus agréable.

L’au­to­zoom ajuste auto­ma­tique­ment la hauteur de la piste sélec­tion­née dans l’ins­pec­teur (fenêtre prin­ci­pale) de la dernière taille qu’on a défi­nie. Désor­mais, on peut travailler avec toutes les pistes réduites au maxi­mum, celle sur laquelle on clique s’agran­dis­sant auto­ma­tique­ment. Simple et génial. On peut aussi zoomer dans le projet à l’aide de la souris en cliquant sur la barre tempo­relle. Cette fonc­tion a été gran­de­ment amélio­rée et on peut zoomer ainsi du plus petit au plus grand niveau avec flui­dité et rapi­de­ment, tout en déplaçant ou pas le projet hori­zon­ta­le­ment.

Pas mal d’amé­lio­ra­tions aussi du côté des sélec­tions. Avec notam­ment une sélec­tion de type lasso avec un clic droit qui permet de sélec­tion­ner entiè­re­ment les clips qui sont, même partiel­le­ment, inclus dans la zone de sélec­tion. Un des avan­tages est qu’on peut commen­cer une sélec­tion sur un clip lui-même, ce qui est parti­cu­liè­re­ment pratique dans les projets char­gés dont les pistes sont très pleines.

X2a : Un Sonar au bout des doigts

Pendant la réali­sa­tion de ce test est sortie la mise à jour X2a. Outre la correc­tion de bugs et pas mal de « petites » amélio­ra­tions, elle apporte surtout une exploi­ta­tion de l’en­vi­ron­ne­ment tactile multi­points offert par Windows 8. Je n’ai pas pu tester ces fonc­tions, ne dispo­sant pour l’ins­tant, ni de Windows 8, ni d’écran tactile. Ce qui ne va pas durer. Si je ne suis pas convaincu que le tactile soit le sommet de l’in­ter­façage pour l’au­dio, ça fait long­temps que je songe à adjoindre un écran tactile à mes surfaces de contrôle. Avec cette nouvelle version de Sonar, c’est pour bien­tôt.

Les clips ont une nouvelle présen­ta­tion avec une en-tête avec le nom du clip. Désor­mais, une sélec­tion dans le corps du clip effec­tue une sélec­tion partielle tandis qu’un clic sur la tête du clip permet de dépla­cer celui-ci. Ceci fonc­tionne aussi sur les clips MIDI, permet­tant de dépla­cer un clip qui serait affi­ché sous forme de notes (piano roll) dans l’ins­pec­teur. Les nouveau­tés de sélec­tion agissent aussi sur l’au­to­ma­tion. On peut en effet sélec­tion­ner des parties de courbes d’au­to­ma­tion pour les copier et les coller ensuite ailleurs, sur la même piste ou sur une autre ou encore sur un bus. La sélec­tion d’une des courbes d’au­to­ma­tion permet aussi de modi­fier cette portion à la souris avec ajout auto­ma­tique de nœuds aux extré­mi­tés de la sélec­tion. Je regrette juste qu’on ne dispose pas d’une fonc­tion permet­tant d’in­ver­ser une courbe d’au­to­ma­tion, ce qui serait pratique pour gérer des auto­ma­tions de mute entre deux pistes par exemple.

Le travail sur les courbes d’au­to­ma­tion est gran­de­ment faci­lité par le fait qu’elles ne sont plus affi­chées par-dessus les pistes, mais dans des couches situées sous la piste, comme diffé­rentes prises quand on choi­sit de les affi­cher sépa­rées. C’en est terminé de bouger un clip en voulant modi­fier une enve­loppe ou encore les galères de sélec­tion d’une enve­loppe quand une piste en comporte de nombreuses. Si l’on masque les couches, on peut choi­sir d’af­fi­cher ou pas les courbes par-dessus la piste.

Notons aussi que l’écri­ture d’au­to­ma­tion peut désor­mais être enclen­chée à la volée pendant la lecture ou l’en­re­gis­tre­ment (cool) et qu’on dispose main­te­nant de 3 modes de modi­fi­ca­tion de l’au­to­ma­tion. Toujours l’an­cien qui remplace l’au­to­ma­tion exis­tante unique­ment quand on touche le contrô­leur, mais aussi un mode qui remplace de toute façon la précé­dente auto­ma­tion et le dernier mode qui fonc­tionne de façon simi­laire, mais ne commence la réécri­ture qu’à partir du moment où l’on bouge le contrô­leur.

Concer­nant les couches, celles concer­nant les diffé­rentes prises sur une piste reçoivent désor­mais enfin chacune un mute et un solo, ainsi qu’un bouton d’ar­me­ment permet­tant d’en­re­gis­trer une prise sur une couche spéci­fique . En fait, les couches deviennent presque des mini-pistes imbriquées dans une piste. Elles disposent même d’un nom et d’un sélec­teur d’élé­ments à affi­cher.

Le magné­tisme a aussi gran­de­ment été amélioré et à mon avis, ce n’est pas du luxe. Voilà un truc qui marchait bien, mais était souvent agaçant. Désor­mais, on peut avoir deux réglages de magné­tisme actifs et on passe de l’un à l’autre avec un raccourci clavier. Mieux, le réglage change de lui-même selon le contexte (piste audio ou piano roll) et le niveau de zoom. Le réglage d’in­ten­sité du magné­tisme est aussi au nombre des amélio­ra­tions.

Cakewalk Sonar X2

Le piano roll a aussi été amélioré, ce qui n’est pas non plus un mal. Déjà, il est plus esthé­tique. Notam­ment parce les notes ont désor­mais des coins arron­dis, ce qui permet de mieux distin­guer les limites de chacune dans le cas de notes qui se touchent. Une ligne hori­zon­tale et une verti­cale suivant le curseur permettent aussi de bien mieux se repé­rer dans la grille. Enfin, on peut peindre direc­te­ment des notes en cliquant et glis­sant sur la longueur voulue. Tant qu’on n’a pas relâ­ché la souris, on peut chan­ger la hauteur et la durée de la note. La sélec­tion par lasso marche aussi pour les notes dans le piano roll, ce qui fait qu’on peut presque tout faire avec le smart tool, les clics droit et gauche et les touches shift et control. Un gain de temps mons­trueux une fois tout ça mémo­risé.

Vous pouvez voir tout ceci dans cette vidéo (en anglais).

Elle n’évoque pas tout. Ainsi, dans le genre petit truc pratique, la commande de menu contex­tuel « suppri­mer des pistes » annonce combien de pistes sont concer­nées. Mais les nouveaux modes de sélec­tion limitent les risques de sélec­tion­ner invo­lon­tai­re­ment plusieurs pistes. Ajou­tons aussi la possi­bi­lité d’ex­por­ter direc­te­ment ses projets vers Sound­Cloud, une play­list amélio­rée et Publi­sher permet­tant de géné­rer des player à inté­grer sur ses sites.

La vie en rose ?

Pas tout à fait. Ça fait quelques années que Cake­walk a succombé à la mode des éditeurs de logi­ciels, à savoir sortir des nouvelles versions insuf­fi­sam­ment stabi­li­sées. C’était le cas avec X1 qui a connu de nombreux bugs avant mise à jour, bugs que je n’avais pas ou peu consta­tés au cours de mon test, mais qui sont appa­rus à moi-même et à beau­coup d’uti­li­sa­teurs par la suite. Ici, j’ai rencon­tré quelques plan­tages avant l’ar­ri­vée de l’up­grade X2a. Celle-ci s’est avérée beau­coup plus stable et je n’ai eu aucun plan­tage, mais je n’ai pas pu tester ses nouvelles fonc­tions tactiles.

J’ai quand même constaté quelques bugs. Par exemple des groupes rapides qui refu­saient de fonc­tion­ner pour remar­cher quelques minutes plus tard. Agaçant quand vous avez un para­mètre à chan­ger sur 24 pistes. J’ai aussi connu quelques problèmes d’af­fi­chage foireux des formes d’ondes lors de dépla­ce­ments de clips. Assez pénible quand on veut caler une tran­si­toire. En dehors de ça, je n’ai pas constaté de problème. Sauf sous XP qui équipe mon ordi­na­teur de studio (pourquoi chan­ger un truc qui marche aux petits oignons?). Car XP n’est plus supporté par Sonar (comme par Micro­soft), ce que j’ai très vite constaté. Sonar se lance et fonc­tionne, mais on voit vite des problèmes d’af­fi­chage notam­ment. Vista reste « possible, mais pas recom­mandé » (qui recom­man­de­rait Vista de toute façon !). Seven ou Windows 8 obli­ga­toires, donc. C’est ça l’évo­lu­tion. Le test s’est donc déroulé sur mon portable à tout faire (récem­ment réins­tallé) où j’ai été limite au niveau perfor­mances en basse latence avec un projet de 24 pistes, les émula­teurs de console et quelques instances de Breverb et de R-Mix. Il faut dire que c’est un « vieux » Centrino 2. J’ai connu des drop outs et des craque­ments audio qui m’ont obligé à pous­ser la latence de la carte son (Echo Indigo) pour être tranquille (en 24 bits 88.2 kHz). Chaque nouvelle version de logi­ciel est plus gour­mande que la précé­dente et Sonar ne déroge pas à la règle, même si je trouve qu’il se comporte bien compte tenu des amélio­ra­tions. Car côté flui­dité, je n’ai rien à redire. J’ai le senti­ment que c’est même nette­ment mieux que X1.

Je sais que le manque total d’évo­lu­tions du côté de la vue parti­tions fera râler certains. Person­nel­le­ment, ça ne me dérange pas trop, mais sachant que Sonar est parti­cu­liè­re­ment adapté au son à l’image, je comprends que certains compo­si­teurs s’im­pa­tientent gran­de­ment. Depuis, X1, des gens de chez Cake­walk m’ont dit que « quelque chose se prépa­rait de ce côté », mais ma sœur Anne ne voit toujours rien venir. Cubase a beau­coup évolué à ce niveau là et il faut que Cake­walk se bouge.

L’Au­dios­nap ne figure pas non plus dans la liste des évolu­tions et c’est bien dommage. Rappe­lons que cet outil très effi­cace, permet une gestion du tempo du projet et des clips jusqu’au calage des tran­si­toires de plusieurs clips. Il gagne­rait à être clari­fié pour un usage plus aisé et à voir son inter­face un peu moder­ni­sée.

Sinon, j’ai bossé des heures avec seule­ment X2 Produ­cer sans aucun plug-in supplé­men­taire, ayant réins­tallé mon portable récem­ment et je n’ai pratique­ment manqué de rien. Sauf que dans le trai­te­ment du morceau de Baba­zoula, j’au­rais aimé pouvoir modu­ler le bypass du R-Mix avec un side­chain ayant pour source la piste dry. Je n’ai pas trouvé comment le faire. Il paraît que Reaper permet ce genre de choses et je pense que Cake­walk qui me semble faire des choix d’évo­lu­tion plutôt bien vus a inté­rêt à regar­der un peu ce que fait ce genre d’out­si­ders.

J’ajoute la ques­tion des écrans. Heureu­se­ment, mon portable dispose d’une réso­lu­tion de 1920 × 1200. De quoi travailler sur des petits projets, mais pour du sérieux, je lui ai adjoint un 20" HD. Il est vrai que j’ai l’ha­bi­tude de travailler en multié­crans, mais je ne recom­man­de­rai pas de travailler sur un écran unique ou à affi­chage trop congru. Sonar, à l’ins­tar de la plupart des séquen­ceurs d’aujour­d’hui, demande de l’es­pace. L’idéal me semble deux 20" HD ou au mini­mum un écran 1920 × 1200, un second écran, même modeste, permet­tant d’af­fi­cher les plug-ins, offre un confort sans commune mesure.

Conclu­sion

Avec X2, Cake­walk fidèle à son habi­tude livre une nouvelle version de Sonar qui apporte à la fois son lot de plug-ins de grande qualité (dépas­sant large­ment le coût du logi­ciel) et de nouvelles fonc­tions inté­res­santes. Pour moi, le gain de confort et de produc­ti­vité, sans parler du plai­sir d’uti­li­sa­tion, sont évidents et justi­fient l’up­grade pour la plupart des posses­seurs d’une précé­dente version. Les quali­tés du logi­ciel lui-même et du bundle fourni ont de quoi faire de l’oeil aux posses­seurs de séquen­ceurs concur­rents, même bien acha­lan­dés en plug-ins. Tout ceci se paye de quelques exigences qui peuvent refroi­dir les peu fortu­nés : une machine suffi­sam­ment puis­sante, un système d’ex­ploi­ta­tion récent, des affi­chages consé­quents pour travailler confor­ta­ble­ment… si vous n’en êtes pas équipé, ça risque d’alour­dir la facture. Mais on sait que c’est la loi de l’in­for­ma­tique, notam­ment musi­cale.

C’est encore plus vrai si vous voulez béné­fi­cier des nouvelles fonc­tions tactiles qui mettent l’eau à la bouche, mais sont loin d’être vitales. Les surfaces de contrôle ont encore de beaux jours devant elles, mais le tactile est indé­nia­ble­ment l’ave­nir de l’in­for­ma­tique et Cake­walk est déjà dans le mouve­ment. Si l’on compare Sonar à ses concur­rents (exer­cice toujours très déli­cat), on remarquera que ces derniers n’in­tègrent que récem­ment des fonc­tions déjà vieilles dans Sonar tandis que celui-ci semble igno­rer certaines de leurs fonc­tions inté­res­santes (control room ou enre­gis­tre­ment par le net de Cubase, routages complexes de Reaper). Chaque séquen­ceur garde donc ses carac­té­ris­tiques permet­tant de séduire diffé­rentes personnes selon ses usages. Sonar semble parti­cu­liè­re­ment cibler les produc­teurs dans le sens anglo-saxon du mot : ceux qui travaillent sur la matière sonore.

Points forts
  • Ergonomie générale encore améliorée
  • Fluidité du travail
  • Ouverture de la palette sonore avec les émulateurs de consoles analogiques
  • ProChannel souple et puissant
  • Excellente BReveb 2
  • R-Mix ouvrant de vastes horizons
  • Travail sur les automations
  • Gestion des prises
  • Travail dans le piano roll très amélioré
  • Export direct vers SoundCloud
  • Intégration du tactile (non testé : Windows 8)
Points faibles
  • Système récent nécessaire (Seven ou Windows 8)
  • Double écran recommandé
  • Quelques bugs
  • Pas d'évolution côté partitions
  • Pas d'évolution d'Audiosnap
  • Pas de control room à la Cubase

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