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Steinberg Cubase 11 Pro
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Test de Steinberg Cubase Pro 11

Séquenceur généraliste de la marque Steinberg appartenant à la série Cubase Pro

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Prix public : 582 € TTC
Test écrit
48 réactions
Comme 11 retrouve...
9/10
Award Valeur sûre 2020
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Entre dinde et marrons, Steinberg glisse sous le sapin la traditionnelle mise à jour de Cubase qui passe en version 11 et progresse sur quantités de points.

Il est bien dur de faire évoluer un outil de l’âge aussi véné­rable que Cubase, tant le séquen­ceur phare de Stein­berg semble complet. C’est pour­tant ce qu’ar­rive à faire l’édi­teur alle­mand avec la onzième mouture de son logi­ciel phare, qui propose son lot de nouveau­tés en amélio­rant certains pans ergo­no­miques ou fonc­tion­nels du logi­ciel, ou en s’ins­pi­rant de ce qui se fait ailleurs pour l’in­té­grer à Cubase.

Vous connais­sez le programme : on découvre cela ensemble en vidéo, ou via le texte qui suit :

Un Cubase Izoto­pien…

frequency2Dur en effet de ne pas penser à Izotope voire Fabfil­ter en voyant les nouveau­tés du côté des plug-ins. Ça commence avec Frequency 2, l’EQ para­mé­trique maison qui se dote désor­mais d’un mode dyna­mique qui permet­tra de se passer des services d’un Fabfil­ter Pro-Q par exemple. Cette nouveauté est d’au­tant plus la bien­ve­nue qu’elle s’ac­com­pagne d’un side-chain indé­pen­dant pour chacune des huit bandes de l’éga­li­seur : une fonc­tion­na­lité origi­nale qui permet­tra d’évi­ter de démul­ti­plier les occur­rences de Frequency à l’heure du mixage. Bref, un bien bel outil auquel ne manque que la possi­bi­lité, comme chez Fabfil­ter, d’af­fi­cher les zones de masquages entre les diffé­rentes pistes utili­sant le plug et pas seule­ment la courbe d’une autre piste en surim­pres­sion.

imagerDans le sillage de Frequency 2, on sera aussi ravi d’ac­cueillir Squa­sher et Imager, deux trai­te­ments multi­bande dédiés à la compres­sion pour le premier et à la gestion de l’image stéréo pour le seconde. Dur de ne pas penser aux modules d’Izo­tope Ozone en décou­vrant leur inter­face au look vecto­riel, mais on n’en voudra pas aux Alle­mands de s’ins­pi­rer d’une telle réfé­rence, à plus forte raison si cela permet aux Cuba­siens de faire l’éco­no­mie de plug-ins de tierce partie. Qu’en dire : que cela fait parfai­te­ment le job en tout simpli­cité, même si l’on ne comprend pas trop pourquoi on dispose de quatre bandes sur Imager et de trois seule­ment sur Squa­sher et qu’on aurait bien vu sur le premier un bouton pour véri­fier la compa­ti­bi­lité mono…

squasherPréci­sons aussi que s’il exis­tait déjà un compres­seur multi­bande dans Cubase (doté de quatre bandes d’ailleurs), Squa­sher, comme son nom l’in­dique, vise à donner dans le trai­te­ment lourd prisé en EDM notam­ment : l’idée, c’est de pouvoir faire de l’über­com­pres­sion en maitri­sant le pompage, grace notam­ment au fait de pouvoir défi­nir un ratio et un seuil diffé­rents pour l’at­taque et le relâ­che­ment, chaque bande étant assor­tie en sus d’un Drive et d’un Gate. Bref, de quoi squa­sher !

Le goût du RX

supervisionMais la réfé­rence à Izotope va plus loin encore lorsqu’on découvre Super­vi­sion et Spec­tra­layer One. Le premier est un multi­mètre audio qui n’est pas sans rappe­ler Insight et qui permet de visua­li­ser le signal sous tous les angles : du point de vue du spectre comme de celui de la dyna­mique en passant par la phase, l’image stéréo. C’est vrai­ment un excellent ajout qui s’avé­rera d’au­tant plus pratique qu’il est très confi­gu­rable : on peut ainsi orga­ni­ser la fenêtre à loisir, dispo­ser les diffé­rents visua­li­seurs là où on le souhaite, et libre­ment redi­men­sion­ner tout cela. Un très bon ajout donc, auquel ne manque que la possi­bi­lité d’af­fi­cher des infor­ma­tions en prove­nance des diffé­rentes occur­rences du plug-in. On aime­rait en effet pouvoir affi­cher la courbe de réponse en fréquence d’une piste en surim­pres­sion d’une autre pour juger des problèmes de masquage. Pour une version ulté­rieure peut-être, sachant qu’Izo­tope ne le propose pas non plus…

spectralayersMais c’est avec Spec­tra­layer One que l’on pense le plus à l’édi­teur améri­cain puisque par son biais, Stein­berg intègre à Cubase une sorte de mini RX qui va permet­tra à tout un chacun de béné­fi­cier de la puis­sance de l’édi­tion spec­tro­gra­phique. L’ou­til sera évidem­ment inté­res­sant pour toutes les taches de restau­ra­tion (reti­rer une ronflette secteur sur une prise, un bruit de toux ou de portable lors d’une capta­tion) mais il s’avè­rera d’au­tant plus créa­tif que Stein­berg l’ac­com­pagne d’une fonc­tion de démixage comme on en trouve une dans RX…

Voyez ce que cela donne sur le même chan­son que j’avais utili­sée pour le test de RX 8, dont je vous remets l’exemple d’iso­la­tion de voix en fin de play­liste pour compa­rer :

Paul McCart­ney – At The Mercyo­ri­gi­nal
00:0001:08
  • Paul McCart­ney – At The Mercyo­ri­gi­nal01:08
  • paul­voix­cu­base01:08
  • paulins­tru­cu­base01:08
  • Vocal01:09

Pas mal pour un outil interne au point qu’on se demande si ce ne sont pas les mêmes algos que dans le soft d’IZo­tope. On tempè­rera aussi notre enthou­siasme en souli­gnant qu’on ne dispose hélas que de la sépa­ra­tion de la voix et de l’ins­tru­men­tal et qu’on aurait aimé dispo­ser d’al­gos pour isoler la batte­rie ou la basse comme dans RX ! C’est en tout cas d’au­tant plus inté­res­sant que cela ouvre la voie vers du remixage et du sampling, sachant qu’à ce niveau aussi on trouve des nouveau­tés inté­res­san­tes…

Sample comme bonjour

slicesLa piste échan­tillon­neur de Cubase 11 propose en effet de nombreuses nouveau­tés qui la rende plus inté­res­sante, dont un nouveau mode Slice pour décou­per vos boucles et les assi­gner simple­ment à votre clavier MIDI. Voilà qui manquait cruel­le­ment tandis que le mode « normal » en profite lui aussi pour se déve­lop­per.

lfoStein­berg a en effet profité de cette mise à jour pour inté­grer deux LFO qui anime­ront les para­mètres du sampleur, tandis qu’on dispose d’un nouveau mode Vintage pour sonner comme les sampleurs à l’an­cienne et d’un Glide qui permet­tra de jouer les sons en legato mono. Bref, ce qui n’était au départ qu’un outil un peu anec­do­tique devient peu à peu une belle petite usine à créer, et on espère que Stein­berg aura à coeur de conti­nuer à déve­lop­per cette piste échan­tillon­neur qui promet le meilleur, avec des fonc­tions granu­laires par exemple.

gammeAu rang des fonc­tions musi­cales, préci­sons que cette version 11 progresse égale­ment sur le plan de l’ar­ran­ge­ment, avec la possi­bi­lité de défi­nir une tona­lité globale du morceau qui va inter­agir avec les outils de saisie pour éviter les fausses notes. La chose est d’au­tant plus perti­nente que Cubase est à même de détec­ter la tona­lité du morceau et qu’il vous affi­cher en fonc­tion les notes qui sont dans la gamme ou non, ou sera capable de remettre un solo un peu free jazz sur des rails un peu plus conven­tion­nels.

Stein­berg nous aide aussi à la saisie dans le piano roll en propo­sant deux nouveau­tés : des courbes de Bézier pour les contrô­leurs conti­nus et la possi­bi­lité d’af­fi­cher les Global Tracks (pistes Tempo, Signa­ture, Accords, etc.) en vis-à-vis des notes lorsque l’édi­teur est en plein écran. Voilà qui permet de gagner en préci­sion et de gagner du temps aussi.

  • beziers
  • globaltracks

De stems en partoches

exportOn en dira autant de la dernière nouveauté impor­tante : la refonte de la fenêtre d’ex­port audio. À la faveur de cette dernière, il est désor­mais possible comme par le passé d’ex­por­ter toute ou partie d’un projet au format que l’on souhaite, en choi­sis­sant de prendre en compte les effets auxi­liaires et master ou non, mais on peut désor­mais créer des presets et même faire une liste d’ex­port, ce qui gagnera gran­de­ment du temps à l’heure où il faut parfois livrer des stems et des formats tous diffé­rents aux diffé­rents prota­go­nistes travaillant sur un même projet. Une chose que l’on aime­rait voir dans toutes les STAN du marché.

Voilà qui va dans le bon sens, tout comme l’évo­lu­tion de l’édi­teur de parti­tion qui tire profit des avan­cées de Dorico, l’édi­teur de parti­tions de Stein­berg. On dispose ainsi d’un nouvel onglet des proprié­tés pour accé­der rapi­de­ment aux para­mé­trage des notes en cours de saisie, mais surtout d’un ingé­nieux système qui permet d’af­fi­cher un mode piano roll en surim­pres­sion pour modi­fier intui­ti­ve­ment les durées et vélo­ci­tés des notes.

  • scoreproperties
  • scorelayer

 Ajou­tez à cela une grosse louche de nouveaux sons et de boucles, la compa­ti­bi­lité surround pour le Multi­tap Delay ou la prise en charge des dernières consoles Avid et vous aurez un aperçu de tout ce que peut vous appor­ter ce Cubase 11.

Faut-il mettre à jour ?

A la ques­tion « la mise à jour vaut-elle le coup », disons que cela dépend sincè­re­ment de l’usage que vous faites de Cubase et des plug-ins dont vous dispo­sez déjà. Il va sans dire que ceux qui sont déjà posses­seurs d’un Izotope RX et d’un Ozone ne seront pas forcé­ment sensibles aux évolu­tions appor­tées par les nouveaux plug-ins d’ef­fet ou par Spec­tra­layers One. Idem pour l’évo­lu­tion de la piste Échan­tillon­neur qui n’in­té­res­sera pas ceux qui utilisent déjà un sampler de tierce partie comme Kontakt, Falcon, ou encore un Nuance pour taper dans quelque chose de plus proche. Et c’est aussi la même chose pour ce qui est de l’édi­teur de parti­tions ou du module d’ex­port. De fait, sans qu’on puisse dire que cette mise à jour manque d’in­té­rêt, il faut admettre qu’elle ne propose quasi­ment aucune évolu­tion qui touche tout le monde, quel que soit son usage de Cubase, comme cela a pu être le cas sur des versions passées. À vous de voir donc.

Quant à se pronon­cer sur Cubase de manière géné­rale, il ne fait aucun doute que la STAN de Stein­berg mérite ample­ment sa répu­ta­tion de logi­ciel ultra complet et effi­cient, tant il ne semble rien lui manquer d’es­sen­tiel au premier abord et tant il excelle même sur certains aspects. Bien sûr, on voudrait toujours plus d’ef­fets ou d’ins­tru­ments, tout comme la possi­bi­lité d’ef­fec­tuer des trai­te­ments en Mid/Side depuis tous les plug-ins. On déses­père aussi de dispo­ser un jour de la possi­bi­lité de faire des multis comme dans Reason, Wave­form ou Studio One pour n’en citer que trois à le faire, tout comme de la possi­bi­lité de sauve­gar­der l’his­to­rique d’an­nu­la­tion, de dispo­ser d’un système d’objets audio à la Sampli­tude. Enfin, on râlera toujours sur le système de protec­tion par Dongle qu’on aime­rait voir deve­nir logi­ciel comme chez les concur­rents iLok. Bref, il y a toujours une marge de progres­sion pour le bon vieux Cubase, et c’est presque rassu­rant, car cela nous assure bien des discus­sions encore sur ce fabu­leux logi­ciel qu’il est néan­moins.

Conclu­sion

Cette onzième four­née tient la route, c’est indu­bi­table, même si elle ne séduira pas tous les anciens utili­sa­teurs, car nombre de ses nouveau­tés résident dans des outils qui font peut-être déjà partie de leur arse­nal. Si l’in­té­gra­tion d’un Spec­tra­layers One est par exemple un vrai plus dans l’ab­solu, force est d’ad­mettre que cela ne fera pas lever le sour­cil de ceux qui possèdent déjà Izotope RX. Quant à juger Cubase dans son ensemble, si bien sûr il lui manque encore quelques fonc­tions qu’on trouve chez ses rivaux, force est d’ad­mettre que c’est une STAN ultra complète et fiable que l’on recom­man­dera chau­de­ment. Bravo donc Stein­berg, en atten­dant la 11.5 avec impa­tience.

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"
9/10
Award Valeur sûre 2020
Points forts
  • Frequency 2, EQ dynamique avec un sidechain différent par bande
  • Squascher et Imager, simples et efficaces
  • Supervision, super bien vu
  • Spectralayers One, un petit RX fourni en standard…
  • …et capable de séparer une voix de la musique !
  • La surimpression des notes façon piano roll sur la partition
  • Une fenêtre d’export encore plus puissant avec la possibilité de faire du traitement par lot
  • La piste échantillonneur capable désormais de slicer
  • Assistance de la saisie avec la tonalité du morceau
  • L’une des STAN les plus complètes du marché, avec de vraies originalités (section de monitoring, éditeur logique, etc.)
Points faibles
  • Pas de séparation autre que voix/instru dans Spectralayers
  • Toujours ce fichu dongle
  • Toujours pas de sauvegarde de l’historique, de gestion globale du M/S, de multis, et une gestion des connexions audio très perfectible…
  • Un côté usine à gaz qui demeure
  • Aucune nouveauté qui rende cette mise à jour imparable pour tout le monde
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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