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À l’ombre des pyramides, le sec en sueur
8/10
Award Valeur sûre 2017
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Il n’a échappé à personne que le marché des synthétiseurs hardware a connu un regain de vitalité explosif ces derniers temps. Nombre de grandes marques se sont ainsi lancées dans la production de nouvelles machines ou la réédition d’anciennes gloires, bien souvent à des tarifs très concurrentiels pour ne pas dire plus.

Test du Squarp Instruments Pyramid : À l’ombre des pyramides, le sec en sueur

Il va sans dire que cet écla­tant retour en grâce allait être accom­pa­gné par l’ap­pa­ri­tion de nouvelles solu­tions de séquençage hard­ware, telles que par exemple la série BeatS­tep d’Ar­tu­ria, l’évo­lu­tion du Korg SQ-10 en SQ-1 ou — comme nous allons le voir — du Pyra­mid ici présent, sorti en 2015 et vendu actuel­le­ment autour de 700 € TTC.

Alors, prêts à partir explo­rer l’édi­fice que les Pari­gots-Montreuillois de Squarp Instru­ments nous ont fabriqué pour leur première réali­sa­tion ?

Suivez le guide !

Vous êtes main­te­nant des habi­tués, vous savez qu’un test d’AF commence quasi­ment toujours par un débal­lage (et si vous êtes nouveau, bien­venu, vous voilà initié !). La boîte contient donc le Pyra­mid lui-même, un bloc d’ali­men­ta­tion au format USB-mini B, mais dont le câble n’est malheu­reu­se­ment pas déta­chable, ce qui implique l’obli­ga­tion de se procu­rer un câble indé­pen­dant si l’on souhaite relier sa nouvelle acqui­si­tion à un ordi­na­teur (pas bien ça, Squarp !), des stickers (bien plus impor­tants qu’un câble USB, c’est connu…) et enfin un très astu­cieux guide de démar­rage sous la forme d’un masque en carton à appo­ser sur le Pyra­mid et qui permet de se repé­rer très vite dans le work­flow et les fonc­tion­na­li­tés propo­sées par le séquen­ceur.

général

Sachant que l’on ne peut effec­tuer aucune sauve­garde ni mise à jour de l’OS de l’ap­pa­reil sans carte SD, on aurait appré­cié en trou­ver une dans la boîte — j’ai eu droit à cette petite atten­tion en tant que testeur, mais cela ne fait pas partie du bundle stan­dard, dommage. Bien évidem­ment, Squarp en propose à la vente sur son site pour 12 €. Mais bon, entre ça et l’ab­sence de câble USB auto­nome, ça commence à faire pour un appa­reil vendu à ce tarif, même conçu et fabriqué à la main en France. Mais penchons-nous sur le séquen­ceur en lui-même.

Vu de l’ex­té­rieur, le Pyra­mid se présente sous la forme un paral­lé­lé­pi­pède noir de 206 × 268 mm pour une hauteur totale de 44 mm en comp­tant la légère surélé­va­tion de l’ar­rière, le tout pour un poids de 1,6 kg. On peut d’ores et déjà consta­ter que le choix des concep­teurs a été de propo­ser par défaut un boîtier extrê­me­ment sobre en termes de séri­gra­phie. Comme je l’ai déjà souli­gné, ceux qui ont besoin d’un rappel plus complet des fonc­tion­na­li­tés de chaque pous­soir ou poten­tio­mètre se repor­te­ront avec joie au masque en carton cité plus haut. Lesdits poten­tio­mètres sont au nombre de cinq, tous sans fin, cran­tés et pouvant être enfon­cés pour vali­der une entrée ou choi­sir un item. Le plus gros d’entre eux est réservé à la navi­ga­tion interne de l’ap­pa­reil, les autres peuvent être affec­tés libre­ment en sus de leurs fonc­tions d’ori­gine. En paral­lèle desdits potards, le Pyra­mid propose égale­ment un pad X/Y d’au­tant plus appré­ciable qu’il est actif même à travers le masque cartonné, ce qui est une excel­lente chose ! Mais à l’in­verse, on peut égale­ment le désac­ti­ver dans les para­mètres système de l’ap­pa­reil si l’on craint de modi­fier quoi que ce soit invo­lon­tai­re­ment par un simple effleu­re­ment maladroit. Bonne initia­tive.

Sur le côté gauche se trouve un écran LCD mono­chrome, pas très grand certes, mais présen­tant des affi­chages précis et bien pensés de tous les para­mètres de travail. Il remplit très bien son office, mais on regret­tera qu’il ne dispose pas d’un réglage de la lumi­no­sité, ce qui peut s’avé­rer un peu problé­ma­tique en plein jour. On suppo­sera que le Pyra­mid sera davan­tage utilisé dans l’am­biance nocturne d’un club ou du moins sous l’éclai­rage inté­rieur et arti­fi­ciel d’un studio, envi­ron­ne­ments où la puis­sance de son rétro-éclai­rage se montre tout à fait suffi­sante. Mais pour­sui­vons notre explo­ra­tion externe de la bête. Nous dispo­sons de huit pous­soirs permet­tant de sélec­tion­ner les cinq modes prin­ci­paux d’uti­li­sa­tion de l’ap­pa­reil (voir chapitre suivant) ainsi que les modes secon­daires ou encore le réglage de tempo, de trois pads acti­vant les fonc­tions de trans­port surmon­tés de trois autres pads permet­tant de navi­guer dans les menus et pages de séquences ou d’ac­ti­ver des fonc­tions alter­na­tives, et enfin de 21 pads dédiés au jeu et à la program­ma­tion de séquence, mais pouvant égale­ment pour certains servir de raccour­cis pour atteindre certaines fonc­tion­na­li­tés.

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En ce qui concerne la connec­tique, c’est sur la face arrière que nous les retrou­vons, et elles sont plutôt bien four­nies ! En effet l’on dispose, de gauche à droite, d’une prise USB servant à la fois de connec­tique USB-MIDI et d’ali­men­ta­tion, d’un slot SD Card. de trois sorties CV (gate, pitch et enve­loppe), de deux entrés CV (gate et pitch), d’une entrée pour une double pédale (dont chaque pédale pourra être affec­tée à une fonc­tion de trans­port, de tap tempo ou de sélec­tion de séquence ou de piste), deux sorties et une entrée MIDI. À noter que la seconde sortie MIDI est confi­gu­rable en DIN SYNC (vitesses de synchro de 1 à 96) pour connec­ter des synthés de l’ère pré-MIDI. À cela viennent s’ajou­ter un bouton marche-arrêt et une fente de sécu­rité Kensing­ton.

Mais avant de pour­suivre ensemble l’ex­plo­ra­tion pyra­mi­desque, un petit aperçu de son mode de fonc­tion­ne­ment.

Pierre de Rosette

Le Pyra­mid est donc un séquen­ceur hard­ware propo­sant cinq modes de travail. Les quatre premiers regroupent le mode « Live » pour enre­gis­trer des patterns en jouant direc­te­ment sur les pads, le mode « Step » pour entrer des pas de séquence, le mode « Track » pour acti­ver, désac­ti­ver et défi­nir les para­mètres de chaque piste et enfin le mode « Seq » pour lancer les séquences indi­vi­duel­le­ment ou bien prédé­fi­nir un ordre de lecture auto­ma­tique. Chacun de ces quatre modes est iden­ti­fié par un code couleur, aussi bien sur l’ap­pa­reil lui-même que sur le carton super­po­sable ou encore dans le mode d’em­ploi, ce qui améliore gran­de­ment l’ap­pren­tis­sage et le repé­rage des fonc­tions. Le cinquième mode quant à lui permet de gérer les effets liés à chaque track, effets dont le nombre peut varier de 1 à 4.

On béné­fi­cie de quatre banques de 16 tracks chacune (donc un total de 64 tracks) orga­ni­sables en 32 séquences diffé­rentes. Les pas de séquences, les tracks, et les séquences peuvent aisé­ment être copiés, collés et/ou suppri­més. L’en­semble consti­tue des projets qui peuvent être sauve­gar­dés sur une carte SD (la fameuse carte absente du bundle, oui j’in­siste), incluant les réglages d’ef­fets et para­mètres du système.  Les tracks sont au format MIDI. La carte SD sert égale­ment à instal­ler les mises à jour de l’OS maison, PyraOS, télé­char­geables sur le site du fabri­cant.

Enfin, les poten­tio­mètres rota­tifs, en plus de leur utilité pour navi­guer à travers les items et vali­der les choix dans les menus de l’ap­pa­reil, peuvent égale­ment être affec­tés au contrôle de nombreux para­mètres internes ou bien envoyer des messages CC vers les sorties MIDI, tout comme le touch­pad qui peut quant à lui égale­ment servir à entrer des notes ! 

Dieu so-Live

live

Et puisque l’on parle d’en­trer des notes, inté­res­sons-nous à présent au mode prévu prin­ci­pa­le­ment pour cela : le mode « Live », symbo­lisé par la couleur rouge.  Si dans ce mode, les douze pads supé­rieurs symbo­lisent une gamme chro­ma­tique, les pads infé­rieurs — appe­lés super­pads — permettent de déclen­cher direc­te­ment des accords, de suivre une gamme donnée ou bien de déclen­cher des répé­ti­tions de notes allant de la noire au trio­let de quadruple croche.

L’on passe instan­ta­né­ment d’un mode de jeu à l’autre, ce qui s’avère très agréable. Et ce d’au­tant plus que la fonc­tion « live looper » permet d’en­re­gis­trer un pattern aussi long que l’on veut et de le boucler instan­ta­né­ment par une nouvelle pres­sion sur le bouton d’en­re­gis­tre­ment, à la quan­ti­fi­ca­tion que l’on souhaite.

Toutan-Track-on

En revanche, si vous souhai­tez prédé­fi­nir une longueur à votre pattern, c’est par le mode « track » (le jaune) que vous passe­rez. Globa­le­ment ce mode sert à para­mé­trer tout ce qui concerne une piste de jeu… ou « track ». On y trouve ainsi la possi­bi­lité d’ac­ti­ver ou désac­ti­ver ladite track ou encore la mettre en solo, de défi­nir sa desti­na­tion MIDI et/ou CV, sa longueur et enfin sa signa­ture ryth­mique. Le tout là aussi très faci­le­ment.

Concer­nant le routing, chacune des tracks peut être affec­tée à une ou deux sorties simul­ta­né­ment. Par exemple, la track 3 peut être envoyée à la fois vers la sortie MIDI physique A et la sortie USB, sur un même numéro de canal toute­fois, ou encore à la sortie MIDI physique B et la sortie CV gate. Toutes les combi­nai­sons sont possibles. Là encore, les mani­pu­la­tions se font de manière très simple. Je vous enga­ge­rais toute­fois à vous créer des templates avec diffé­rentes précon­fi­gu­ra­tions de sorties MIDI afin de vous éviter des manips faciles, mais poten­tiel­le­ment répé­ti­tives.

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En ce qui concerne les para­mètres tempo­rels et ryth­miques, chaque track peut avoir une durée allant du trio­let de double-croche (1/24) jusqu’à 384 mesures complètes, sur des signa­tures ryth­miques allant de 1/1 à 24/16. Et c’est là que nous décou­vrons l’une des prin­ci­pales carac­té­ris­tiques du Pyra­mid : les tracks de taille et de signa­ture ryth­mique diffé­rentes peuvent être déclen­chées et lues simul­ta­né­ment sans problème, ce qui permet de belles créa­tions poly­ryth­miques et -métriques !

Une autre carac­té­ris­tique très inté­res­sante du Pyra­mid est la fonc­tion « free run », le mode de lecture par défaut des tracks. Celui-ci implique que des pistes actives dans deux séquences diffé­rentes ne reprennent pas à leur début quand on passe d’une séquence l’autre, mais que leur lecture se pour­suit libre­ment. Cela permet entre autres d’avoir par exemple une ligne mélo­dique conti­nue qui se déve­loppe pendant que les chan­ge­ments de séquence apportent de la variété dans la section ryth­mique. Bien entendu, ce para­mé­trage peut être modi­fié pour que les pistes soient redé­mar­rées à leur début à chaque chan­ge­ment de séquence, ou bien encore pour qu’elles ne soient pas bouclées du tout.

Je le répète, les tracks sont sauve­gar­dables au format MIDI. Elles peuvent donc faci­le­ment être retra­vaillées dans une STAN par exemple. De même, on peut tout aussi aisé­ment impor­ter des pistes MIDI afin de les utili­ser à leur tour comme tracks dans le Pyra­mid.

Termi­nons juste ce para­graphe en disant qu’en termes de para­mé­trage, chaque track est indé­pen­dante des autres. À soi de s’or­ga­ni­ser pour savoir si l’on veut pilo­ter un module sonore par banque de gravis (4 au maxi­mum), par track indi­vi­duelle (64 au maxi­mum) ou un mélange des deux. Cela peut abou­tir dans certains cas à des confi­gu­ra­tions très complexes, mais après tout, la complexité ne dépend au final que de sa propre capa­cité à se repré­sen­ter clai­re­ment l’or­ga­ni­gramme de ladite confi­gu­ra­tion, n’est-ce pas ?

Le Nil à Seq

Comme nous l’avons vu plus haut dans l’ar­ticle, les tracks sont regrou­pées en séquences, jusqu’à 32 au maxi­mum, acces­sibles dans le mode « Seq », le bleu. Dans les faits c’est toujours le même pool de tracks que nous retrou­vons d’une séquence à l’autre. Ce qui change, c’est leur état d’ac­ti­va­tion. Consi­dé­rons une track active dans la séquence 1 et inac­tive dans la séquence 2. Dans ce cas, le passage de la première à la seconde séquence entraî­nera la désac­ti­va­tion de la track A. Toute­fois, elle pourra être réac­ti­vée ou et re-désac­ti­vée à volonté au sein de la séquence 2, et c’est son dernier état en date qui sera conservé dans les para­mètres de la séquence en ques­tion.

piano roll

Les séquences peuvent être déclen­chées libre­ment à la volée, selon des règles de quan­ti­fi­ca­tion prédé­fi­nies ou encore être orga­ni­sées en une série selon un ordre et des durées établies pour former un morceau complet. Toute­fois, si l’on peut passer de la lecture d’une série pré-program­mée à une lecture à la volée d’une séquence précise sans inter­rompre le flux, l’in­verse n’est pas vrai. Dommage.

Selon le para­mé­trage du bouton de lecture, la lecture des séquences peut être mise en pause, redé­clen­chée à volonté ou encore simple­ment mutée pour être réac­ti­vée à un point ulté­rieur. Très bien vu ! Une fois de plus, tout cela se fait de manière extrê­me­ment simple d’une pres­sion sur un pad. Et comme c’est la troi­sième fois que je fais réfé­rence à la faci­lité de prise en main de l’ap­pa­reil, je crois pouvoir dire que l’un des maîtres-mots du Pyra­mid, c’est ergo­no­mie ! Et l’er­go­no­mie c’est bien ce qui importe quand il s’agit de pouvoir contrô­ler autant de para­mètres que dans le mode « Step » sur lequel nous allons nous pencher main­te­nant, le plus riche — et le plus vert — de tous les modes de travail du Pyra­mid !

Imheno-step

En effet, chaque pas de séquence ou step — dont la taille peut aller de la quadruple croche à l’équi­valent de la durée de la tota­lité des mesures d’une track — peut ainsi conte­nir non seule­ment une infi­nité de notes — la poly­pho­nie est illi­mi­tée — mais égale­ment des valeurs de para­mètres internes et/ou exter­nes… et tout ceci simul­ta­né­ment.

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En ce qui concerne les notes, on pourra modi­fier comme on le souhaite leur hauteur, leur vélo­cité, leur durée ou encore leur déca­lage tempo­rel. Si un step contient plusieurs notes, ces réglages pour­ront s’ef­fec­tuer aussi bien de manière globale que de manière indi­vi­duelle pour chaque note. Les pas de séquence peuvent aussi être peuplés d’ac­cords prédé­fi­nis, que ce soit en posi­tion fonda­men­tale en renver­se­ment, mais égale­ment de manière pseudo-aléa­toire grâce au séquen­ceur dit « eucli­dien », qui défi­nit la répar­ti­tion des pas actifs d’une track en fonc­tion de deux valeurs défi­nies par l’uti­li­sa­teur : le nombre desdits pas actifs et le nombre total de pas de la track. La gestion de l’aléa­toire se fait égale­ment via les effets internes de l’ap­pa­reil dont je vous parle­rai ci-dessous dans le para­graphe N-Effet-rtiti (oui je sais…).

Mais c’est loin d’être tout concer­nant ce fameux mode « step » ! En effet, on peut opter pour un affi­chage de type piano-roll sur l’écran LCD si l’on souhaite béné­fi­cier d’une meilleure vision des choses lors des mani­pu­la­tions décrites ci-dessus. Et comme vous le savez main­te­nant, le mode step ne permet pas unique­ment la gestion des notes, mais égale­ment la gestion et l’au­to­ma­tion des valeurs de messages CC envoyés via les sorties MIDI ainsi que des para­mètres d’ef­fets internes du Pyra­mid.  Dans les deux cas, la valeur du para­mètre en ques­tion peut être modi­fiée pour chacun des pas de séquence indi­vi­duel­le­ment. Là égale­ment, tout comme pour l’édi­tion de notes, on peut béné­fi­cier d’un affi­chage alter­na­tif. Il s’agit dans le cas présent d’une courbe d’au­to­ma­tion que l’on peut même tracer ou modi­fier à main levée direc­te­ment sur le touch­pad. Le pied, quoi !

Et cela nous conduit tout natu­rel­le­ment à nous inté­res­ser de plus près aux effets internes.

N-Effet-rtiti

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Chaque track béné­fi­cie de 4 effets MIDI chaî­nés en série. On peut très faci­le­ment les choi­sir, les acti­ver et modi­fier leur posi­tion au sein de la chaîne sauf pour l’ef­fet de quan­ti­fi­ca­tion qui ne peut être placé qu’en tête. Outre ce dernier, on trouve un arpé­gia­teur, un harmo­ni­seur, un effet de gestion du swing, deux effets de gestion de l’aléa­toire (l’un agis­sant sur la valeur des para­mètres de notes et l’autre sur le déclen­che­ment de ces dernières), un delay, un équa­li­seur (MIDI, oui monsieur, il agit sur le niveau de vélo­cité des notes en fonc­tion de leur hauteur, et ça fonc­tionne très bien !), un effet de trans­po­si­tion de para­mètre de jeu (note on, vélo­cité, etc.) en valeur de message CC, un effet de chan­ge­ment passa­ger de tempo et un LFO. Chacun de ces effets dispose d’un menu composé de 5 para­mètres maxi­mum pilo­tables respec­ti­ve­ment par chacun des 5 potards rota­tifs situés sous l’écran.

Sorti de ce menu, on peut affec­ter les poten­tio­mètres de manière fixe au contrôle d’un para­mètre ou message CC parti­cu­lier, tout comme le touch­pad (2 para­mètres pour lui, respec­ti­ve­ment pour l’axe X et Y). Cette affec­ta­tion géné­rale est momen­ta­né­ment suspen­due lorsque l’on revient dans le menu de para­mé­trage indi­vi­duel des effets, ce qui est excellent car cela permet de main­te­nir un contrôle absolu sur l’en­semble des para­mètres.

Avant de clore ce para­graphe, juste un petit mot sur la quan­ti­fi­ca­tion. Il peut sembler étrange que la gestion de celle-ci soit délé­guée à un effet. Cela présente en fait deux avan­tages. Tout d’abord, on peut désac­ti­ver ledit effet à tout moment pour retrou­ver le groove d’ori­gine, mais surtout, ses para­mètres sont auto­ma­ti­sables au même titre que les autres, et l’on peut obte­nir par consé­quent des effets ryth­miques encore plus inté­res­sants.

Les 7 plaies d’Égypte

Bon, alors main­te­nant que je vous ai fait baver, que peut-on repro­cher au Pyra­mid ? Eh bien, toute une série de choses. Commençons par les moins ennuyeuses. Tout d’abord, comme déjà signalé plus haut, on peut regret­ter l’ab­sence d’un câble de connexion USB indé­pen­dant du bloc transfo, ainsi que d’une carte SD four­nie au vu du côté indis­pen­sable de l’ac­ces­soire (alerte oxymore !).

headline Squarp Pyramid MIDI Sequencer

Ensuite, il n’y a pas de comp­teur de mesures chif­fré. On a bien le nombre maxi­mal de mesures qui s’af­fiche sur l’écran, ainsi qu’une repré­sen­ta­tion graphique via des petits carrés de l’en­semble desdites mesures. Mais si cela suffit à se repé­rer sur des tracks rela­ti­ve­ment courtes (16 mesures max), cela devient vite impos­sible sur des pistes plus longues.

L’on aurait aimé égale­ment que la fonc­tion « note repeat » ne fonc­tionne pas unique­ment lors de l’en­re­gis­tre­ment, mais égale­ment pendant la lecture de séquences, afin d’ap­por­ter encore un peu plus de vie et d’in­ter­ac­ti­vité. L’on aurait égale­ment appré­cié que la lecture du projet en cours ne s’in­ter­rompe pas lors de la sauve­garde. Mais tout cela n’est pas le plus embê­tant.

On regret­tera davan­tage que l’af­fec­ta­tion des poten­tio­mètres et du pad X/Y ne puisse se faire que de manière globale, et non de manière indi­vi­duelle pour chaque piste. Si l’on conti­nue à béné­fi­cier du contrôle de l’en­semble des effets internes, il n’en va pas de même du contrôle des para­mètres des appa­reils externes ou plug-ins infor­ma­tiques. Quel que soit le nombre de ces modules connec­tés à votre séquen­ceur, vous ne pour­rez contrô­ler en tout et pour tout que 7 de la tota­lité de leurs para­mètres sans avoir à effec­tuer de réaf­fec­ta­tion manuelle. Il serait beau­coup plus perti­nent d’avoir la possi­bi­lité de confi­gu­rer les affec­ta­tions de contrô­leurs de manière diffé­ren­ciée selon la piste sélec­tion­née, ce afin de contrô­ler à chaque fois des para­mètres spéci­fiques du module connecté à la piste sélec­tion­née.

On pestera égale­ment contre le fait qu’il n’y ait qu’un seul niveau d’undo/redo. Sur un séquen­ceur propo­sant un tel degré de profon­deur fonc­tion­nelle, c’est réel­le­ment trop peu. Enfin, on consta­tera avec tris­tesse que si les pads sont très bien pour acti­ver ou désac­ti­ver des pas de séquence, ils sont tota­le­ment inadap­tés au finger drum­ming, ne serait-ce que par le fait qu’ils ne soient même pas sensibles à la vélo­cité. On est très loin de ceux propo­sés par Artu­ria sur son BeatS­tep, et beau­coup plus proches d’un Launch­pad « non pro ». En fait pour le jeu direct, on ne peut que conseiller l’usage d’un péri­phé­rique externe.

Conclu­sion

Si le Pyra­mid n’a pas forcé­ment de grande nouveauté en soi à offrir, il faut recon­naître qu’il fait très bien tout ce qu’il propo­se… et qu’il en propose beau­coup !

Entre la grande richesse de la connec­tique, le nombre impor­tant de tracks qui peuvent être lues simul­ta­né­ment, qui plus est selon des signa­tures ryth­miques et des métriques diffé­rentes, la présence du touch­pad, les effets, les auto­ma­tions, le piano-roll, le mode eucli­dien, etc. On pour­rait ne plus savoir où donner de la tête si en plus de tout cela, le séquen­ceur de Squarp Instru­ment ne propo­sait pas une ergo­no­mie et une lisi­bi­lité excel­lentes.

On regret­tera d’au­tant plus les petits ratés tels que des pads pas très agréables pour le jeu, des contrô­leurs assi­gnables que de manière globale et non diffé­ren­ciée par piste pour les messages CC et le seul et unique niveau d’undo-redo sur un appa­reil aussi riche en fonc­tion­na­li­tés. Espé­rons qu’une mise à jour prochaine de l’OS maison permette de corri­ger ces petits défauts.

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8/10
Award Valeur sûre 2017
Points forts
  • L’ergonomie
  • La richesse des fonctionnalités
  • La richesse de la connectique (MIDI, USB-MIDI, CV, DIN SYNC)
  • L’export et l’import de fichiers MIDI
  • Le touchpad
  • La polyrythmie
  • La polymétrie
  • Le mode euclidien
  • Le piano-roll
  • L’édition d’automations
  • Les effets
  • Les configurations de l’appareil indépendantes selon les projets
Points faibles
  • Des pads non sensibles à la vélocité
  • Des pads inadaptés au finger drumming
  • Des affectations MIDI des contrôleurs uniquement globales et non spécifiques par piste
  • L’unique niveau d’undo/redo sur un appareil de cette richesse fonctionnelle
  • Pas de réglage de l’intensité lumineuse de l’écran
  • La lecture qui s’interrompt pendant la sauvegarde
  • La fonction « note repeat » qui n’est utilisable que pendant l’enregistrement
  • L’absence dans le bundle d’un câble USB autonome et d’une carte SD

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