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< Tous les avis Crumar DS2
benjamin3 benjamin3
Publié le 19/02/05 à 19:30
C'est un synthétiseur digital/analogique de la firme Crumar. Il date de 1978, son apparence esthétique est apparentée aux autres claviers de la marque à la même époque. (Orgues T1, T2, Performer et Multiman ).
Il est composé d’ un clavier de quatre octaves et d'un panneau de contrôle destiné à créer des sons à l'aide des nombreuses fonctions. Les flancs sont en bois foncé, le panneau de contrôle en métal noir est inséré dans une valise en bois, recouverte d’un vinyle gris foncé avec des cornières en métal. La sérigraphie est de couleur rouge et crème.

Le "Coeur" du synthé se compose de 2 oscillateurs monophoniques contrôlés 'digitalement', ce qui explique son appellation 'digital / analogique' (Une Première en 1978..) Tous les autres composants sont analogiques. Ce contrôle digital de la tension était sensé apporter plus de stabilité au oscillos, notamment pour la tenue de l'accordage... qui à l'époque était toujours problématique sur les synthés analos
Pour l'oscillo 1, on dispose de 4 formes d'ondes: triangle, dent de scie, carrée, et une variante carrée appelée 'Pulse wave'. Pour l'oscillo 2, on a 3 formes d'ondes: Triangle ,carrée, et dent de scie. les deux oscillos ont chacun leur pitch, leur hauteur d’octave 32’,16’,8’,4’, et leur volume.
La tonalité et la résonance sont modifiables par un filtre 4 pôles très efficace (contrôles 'cutoff filter', 'résonance' et 'ADSR range' .On dispose aussi de 2 circuits ADSR, un VCA qui modifie l'amplitude du son, et un VCF ( le filtre 4 pôles.)
Pour chaque ADSR, on peut modifier l'Attaque, le Decay, le Sustain, et le Release (D'où le nom 'ADSR'!) Pour les amateurs de Solina et autres CS 80, Il comporte aussi une partie polyphonique indépendante émulant de vieux strings.. ( non Mademoiselle, des violons...) avec filtres passe-haut , passe-bas, un pitch, 3 hauteurs d’octave (16’, 8’, 4’ ) et un contrôle d’injection dans les LFOs.
La polyphonie est totale pour ce son, toutes les notes du clavier peuvent donc être jouées en même temps. Idéal pour les accords.
Une partie modulation est accessible au 2 oscillos et à la partie polyphonique. On dispose de 2 LFOs réglables en vitesse et en forme d’ondes : dent de scie, carrée, sinusoîde et ‘descente d’escalier’. Un delay ( retard d’injection des sons dans le LFO ) est réglable et assignable au 2 LFOs.
Grace à ces LFOs, on peut créer des effets de chorus, vibratos, tremolos….

La partie ‘LFO MIXER’ permet d‘ envoyer chaque oscillo (poly ou mono) dans les LFOs.
Une fonction ‘Keyboard Control’ permet de moduler le filtre en fonction de ce que l’on joue sur le clavier, plus on joue des notes aiguës, plus le son devient brillant.
Une fonction ‘Bruit blanc’ ou ‘bruit rose’, au volume réglable, permet d’apporter de la pêche sur les basses ou d’imiter des sons de vagues ou de vent.
Enfin une fonction ‘Glide’ qui est en fait un Portamento réglable en vitesse.
Pour la connectique, il y a 2 sorties générales, haute ou basse impédance, une sortie casque, une sortie indépendante pour la section polyphonique, et une entrée pour passer un instrument externe dans le filtre. Toutes les connections sont en Jack TRS 6,35, excepté une entrée/sortie Gate en TRS 3,5.

UTILISATION

L’appareil n’a pas de mémoires, donc une fois qu’on a crée un son et qu’on veut le conserver, papier, stylo et grattage ! Petite astuce : Prenez en photo le synthé vue de dessus, inversez les couleur de la photo et faites des copies pour avoir des ‘patchs’ de configuration de sons. Comme ça, à chaque fois qu’un son vous plaît, vous n’aurez qu’à dessiner la position des boutons sur la feuille, gain de temps assuré et maux de tête évités !
Pour le manuel, il a fallu que je cherche des mois sur internet pour le trouver, mais bon, c’est tellement simple de faire des sons, on à tout sous les yeux, c’est l’avantage de l’analogique !
Le clavier n’est pas dynamique, mais y’en a pas besoin.
Les sons sont très granuleux, ou très fin et légers, ça dépend. Si vous aimez la chanson ‘MODEL’ de KRAFTWERK, le grain des sons de Depeche Mode sur les premiers albums, c’est tout à fait dans les cordes du Crumar. On peut aussi obtenir des sons purement techno, mais bon, c’est pas trop mon truc… les strings polyphoniques sont magistraux, le chorus des LFO leur donne une ampleur phénoménale, peut être plus encore qu’un Solina, mais bon, c’est encore une affaire de goûts..
On peut aussi créer des sons de basses percussives qui ont beaucoup de pêche
En fait, le nombre de sons dépend du temps que vous passez sur la machine, et de votre imagination ! Amateur de boites à Presets, passer votre chemin !

SONORITÉS

J’utilise ce synthé depuis 2 ans à peu près, je l’ai acheté car j’étais à la recherche d’ un vieil analogique pas trop cher, et je suis par ailleurs amateur des claviers Crumar.

Au chapitre des défauts, j’ai parfois honte de le dire, mais ce synthé est un gouffre à pognon, car pas du tout fiable !
Il tombe en panne à chaque fois que je le regarde.
Non, j’exagère ! Mais c’est vrai que, contrairement aux autres claviers de la marque, celui-ci est réputé pour sa fiabilité catastrophique ! (Technologie pas encore maîtrisée ?)
Il peut marcher pendant des jours sans aucun problème, puis le lendemain, plus rien ! Et comme je suis pas électronicien, ben il faut à chaque fois l’emmener chez l’homme en blouse blanche.
En plus, ce synthé est assez lourd (30 kilos)

Au chapitre des qualités, la chaleur et la texture du son est unique, ses LFOs sont très efficaces, et mention spéciale pour les superbes Strings.
De plus, ce synthé est assez rare. ( mais est-ce une qualité ?)

AVIS GLOBAL

Pour finir, je dirai que la firme Crumar n’a pas eu le succès quelle méritait, ils ont fabriqué de superbes machines, immédiatement reconnaissables tant au niveau du son et de l’apparence, jusqu'à l’arrivée du DX7 en 1983. Il n’ont pas pu survivre au monopôle des marques asiatiques. Dommage..