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Dave Smith Instruments Prophet ’08 Pot Edition
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Dave Smith Instruments Prophet ’08 Pot Edition
Blobfish Mastermind Blobfish Mastermind

« Très bon »

Publié le 06/06/12 à 10:46
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
- Synthétiseur analogique similaire au DSI P8 Standard mais en version potentiomètres (Encodeurs ayant une borne min et une borne max bloquée, et dont la valeur peut être lue directement d'après la position du curseur)
- Polyphonie 8 notes
- 2 oscillateurs analogiques contrôlés numériquement (DCO)
- Filtre passe-bas Curtis 2 et 4 pôles (Self-oscillating en 4 pole)
- 4 LFOs
- 3 enveloppes + séquenceur 4 pistes 16 steps par voix
- Deux Layers par programmes (Split, stack)
- Arpégiateur
- Clavier 5 octaves
- Toucher sensible à la vélocité
- Aftertouch
- Molettes de Pitch Bend et Modulation
- Dimensions: 883,9 x 98,4 x 307,3mm
- Poids: 9,98 Kg

Au niveau de la connectique, 4 sorties analogiques (Layer A L et R, Layer B L et R) + casque stereo, 1 MIDI IN, 1 MIDI OUT, 1 MIDI THRU.
Alim externe, pas d'USB, entrée CV, Sustain.

Les possibilités de configuration des sorties analogiques sont larges. Il est par exemple possible d'avoir 2 sorties mono par layer, une sortie stéréo par layer, une sortie stéréo globale, ou deux sorties mono globles.

L'entrée CV est assignable à différents paramètres.

Le séquenceur 4 pistes est génial, ludique et bien foutu.

Les modes de polyphonies sont très intéressants. Unisson : jusqu'a 8 voix par note, avec possibilité de detune plus ou moins fort. Stack : 2 voix par note, réglées indépendamment. Split : Division du clavier en 2 zones de taille paramétrable, réglées indépendamment.

Le clavier est solide et agréable, la finition du synthé excellente.
Les potentiometres semblent robustes, les molettes également.

Le design, l'écran et les leds sont réussies. (Les leds d'occupation des 8 voix sont d'ailleurs assez hypnotiques. Les boutons des LFO clignotent relativement à la fréquence sélectionnée pour le LFO)

Petits bemols :
Je n'aime pas trop les transfo externes pour l'alim, je préfère un cable générique et un transfo interne.

J'aurais préféré une impression sur le metal pour les inscriptions, et non un autocollant. L'autocollant est de très bonne qualité, très solide, plastifié, et bien imprimé, et soit disant plus cher qu'une impression sur le metal, dixit DSI, mais bon, j'aime moins.

Un autre point important à noter : les potentiometres restent des encodeurs.
Ils ont une course de rotation qui est bornée par un minimum et un maximum visible, contrairement au Prophet standard, mais il n'empèche qu'en les tournant, on fait évoluer une valeur numérique qui contrôle le circuit analogique.

Par exemple, le potentiometre de gestion de fréquence du filtre est encodé sur des valeurs de 1 à 164. Il a a donc, pour certains réglages, un effet d'escalier audible lors du passage d'une valeur à la suivante quand la résonance est poussée.

Ce n'est pas vraiment génant. C'est la même chose pour tous les synthés analogiques à commande numérique. C'est ce qui permet de stocker la valeur des paramètres dans la mémoire et d'enregistrer des presets. Mais pour comparaison, le Moog Little Phatty utilise un encodage des paramètres nettement plus précis. Il me semble que la commande du filtre est encodée sur 12bits, soit 4095 valeurs et non 164, c'est à dire une réduction de l'effet d'escalier.

Les générateurs d'enveloppe sont numériques. Les enveloppes suffisement rapides pour moi.

La commande d'un parametre via CV ou pédale d'expression sur le Prophet permet de disposer d'une précision totale, par exemple controler la fréquence du filtre de manière analogique, sans "crans" de valeurs.

A noter que les potards n'étant pas motorisés (Je connais pas un seul synth pour lequel ce soit le cas, à part peut être le defunt Mephisto) mais il est possible de paramètrer intelligement leur comportement. Mode relative : le potentiometre controle le paramètre relativement à sa position au moment du chargement du preset (Il faut donc le "rembobiner" pour bénéficier de l'étendue globale des valeurs). Mode jump : le paramètre saute à la valeur pointée par le potentiometre. Passtrhu : Il faut être "passé" par la valeur stockée du paramètre pour que la modification soit prise en compte. Par exemple, si le preset chargé à une valeur de Filter Freq à 124 et que le potard est pointé sur la valeur 15 lors du chargement du preset, il faudra le tourner après 124 pour faire évoler sa valeur, en gros "rattraper" la valeur de paramétrage stocké.

Les mises à jour du synthé et le chargement de banques se font très simplement, via Sysex, sans problème via PC ou Mac. Le manque d'USB n'est pour moi absolument pas rédibitoire.

J'ai trouvé quelques rares bugs très mineurs, au niveau de l'OS tout fonctionne correctement.

Le prix est plus que correct au niveau des caractéristiques proposées, et au regard du son, décrit ultérieurement.

UTILISATION

Le manuel (Fourni imprimé en anglais) est parfaitement clair et suffisant.
Le synthé est extrèmement simple à utiliser pour quelqu'un qui a les bases en synthèse soustractive (La commande de glide est assez étrange par contre, réglée indépedamment par oscillateur)

SONORITÉS

Je réagis à deux remarques récurrentes concernant le P08.

Les DCO : Les DCO sont des oscillateurs analogiques à commande numérique. Ce ne sont pas des oscillateurs numériques. Ils ont une stabilité de pitch plus forte que les VCO. Sur le P08, il est possible de modifier le réglage de slop pour parvenir à un effet de drift semblable aux vieux VCO.
C'est assez cool d'avoir un synthé qui n'a pas besoin de chauffer pour sonner juste, qui n'a pas besoin d'être accordé.

Filter bleed : Sur certains réglages ou le filtre est fermé avant le VCA, une partie des fréquences passent le filtre, pourtant fermé. Pour certaines personnes c'est un défaut majeur de ce synthé. C'est un défaut assez classique dans le monde des synthétiseurs, et vraiment mineur me concernant. En cas de filter bleed génant, il faut donc bricoler pour gommer l'effet. Avec le VCA, ou en post traitement. Je ne me donne pas cette peine, le filter bleed ne me gène pas plus que ça.

Au niveau du son

Le son est chaleureux, avec un caractère assez trempé et moderne.
j'aime les leads et basses qu'il est possible d'en sortir, mais le domaine de prédilection du P08 est, je trouve, les brass pads bien épais.

Le filtre est vraiment bon, très bon, en 2 pole comme en 4 pole. Il a un grain plutot aggressif et cuivré, ce qui reduit son champ d'utilisation, mais qui fait son charme.

Le clavier est un peu trop réactif au niveau de la vélocité. Il est difficile de donner dans la nuance entre 0 et 60 de vélocité, pour moi et mes gros doigts. L'aftertouch est agréable, bien dosé.

Le mode unisson permet des basses et leads monophoniques efficaces. Dommage que le synthé ait tendance à faire des clics parasites en unisson 16OSC, selon les réglages.

Le synthé ne comporte aucun effet, et tant mieux. ça aurait été dommage de griller un signal 100% analogique avec des effets numériques, ou de le pourrir avec un circuit d'effet analogiques de mauvaise qualité en bout de chaine.

AVIS GLOBAL

Je l'utilise depuis quelques années. J'en suis pleinement satisfait. Pour ce prix, je pense qu'il n'y a aucune comparaison possible. C'est un 100% analogique polyphonique, avec quaisement un potard par réglage, une matrice de modulation extensive, des possibilités de split / stack / unisson étendue, un séquenceur, une bonne finition, et un son vraiment très beau.

Le synthé à quelques petits défaults, mais rien de bien grave pour l'utilisation que j'en ai.

C'est un synthé qui inspire par son coté ludique, simple à bidouiller, et pourtant très complet.