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Yamaha SK20
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Yamaha SK20

Clavier synthétiseur analogique de la marque Yamaha

petit professeur petit professeur

« l'ancêtre poli du Nord Stage »

Publié le 18/11/18 à 11:05
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
J'ai acheté ce clavier car j'avais envie d'essayer une string machine depuis longtemps. Je lorgnais sur la série des SK, qui sont des claviers de scène Yamaha de la fin des années 70's, et qui se déclinent en plusieurs modèles à la complexité croissante (orgue orgue+strings, orgue+strings+polysynth, et l'imposant SK50 qui combine orgue, strings polysynth et synthétiseur monophonique).
J'ai eu l'occasion d'acheter par looper un exemplaire du SK20 en état mint à son sympathique premier propriétaire qui l'avait bichonné, et comme je me fais une mini-collection de synthétiseurs vintage Yamaha j'ai foncé.
J'utilise ce clavier pour faire des accompagnements en accords, ça tombe bien il est polyphonique 2 fois 7 voix.

Le SK20 est un petit tank au poids contenu de 15 kilos, il sera assez compact pour être déplacé sur scène, on retrouve la qualité Yamaha, tout est parfaitement fini, à part certains potentiomètres linéaires qui crachent sur mon exemplaire mais il a 40 ans, il faudra un peu les nettoyer à l'occasion. Le clavier est très agréable à jouer, 5 octaves avec une possibilité de split entre l'orgue et les strings/synthé.
L'ergonomie est TRES bonne, c'est le point fort de ce petit clavier de scène, car on a donc les 3 sections qui se mélangent à la main gauche, et des gros boutons en bas du panneau de commande pour alterner entre les presets de chaque section (3 pour les parties orgues et polysynth, 2 pour la partie strings) et 2 boutons MANUAL qui permettent d'éditer les parties orgue et polysynth. Du coup en live on a rapidement un son potable, les 3 presets d'orgue présentent des registrations différentes, et les 3 presets de synthé 3 versions de son de cuivres.

Au niveau des possibilités d'édition, la partie manuelle de l'orgue est la plus complète, avec les tirettes harmoniques, les 2 percussions et des réglages de sustain et de decay. La partie polysynth est assez basique avec un réglage de hauteur des oscillateurs, et un filtre global, dont la résonance peut être assez marquée, mais qui sur mon exemplaire ne ferme pas complètement.
La partie string est dérivée de la partie polysynth, et possède deux présélections à une octave d'écart.

On sent clairement que les possibilités d'édition ont été limitées pour rester dans le domaine musical, mais du coup le son n'est pas très typé. J'aurai souhaité un peu plus d'amplitude de réglage sur le filtre, avec pourquoi pas une modulation par le LFO/vibrato (dont le réglage d'amplitude est indépendant pour les deux parties (orgue et synthé/string) mais dont l'amplitude et la basse fréquence sont un peu limitées à mon gout.

Même constat pour les effets, on a un effet trémolo et un effet ensemble qui sonnent très bien, et qui sont assignables indépendamment aux différentes sections, mais une fois encore j'aurai aimé un peu plus d'amplitude, on reste sur quelque chose de très policé.

Au niveau de la génération sonore, il faut savoir que ce n'est pas une string machine traditionnelle, avec un principe de division d'octave, c'est une génération sonore numérique rudimentaire (le système PASS) que yamaha avait mis au point pour sa gamme d'orgues de salon. la polyphonie est de 7 voix par processeur donc 7+ 7 en split orgue/ string, et 7 voix si on les met en layer.
Tiré du site YamahaSynth "Pulse Analog Synthesis System (PASS) (...) combined digital and analog technologies and was adopted for use in Electone tone generators in 1977"
Donc filtre ouvert ça sonne plus comme un orgue de salon que comme un CS80, mais ça a a son charme ;).

Une autre particularité c'est le fonctionnement paraphonique, on a une enveloppe de filtre qui se redéclenche quand on joue staccato, et par contre l'enveloppe de volume est indépendante pour les 7 voix (ce qui semblerait aller dans le sens d'une génération sonore numérique). ce qui est dommage c'est qu'elle est éditable seulement pour la partie orgue, on a un réglage de decay. Pour la partie string et polysynth on a l'inverse, seulement un réglage SLOW pour gommer l'attaque, le réglage de decay est remplacé par un réglage SUSTAIN. On peut contourner ça en jouant staccato, selon le réglage de SUSTAIN on arrive a imiter un decay, sinon on est condamné à des sons de synthé tenus, d'autant qu'on ne peut pas tricher avec le filtre puisque celui-çi ne ferme pas complètement !!

Point positif pour les joueurs d'orgue, on a une émulation de Leslie avec deux réglages slow et fast, quand on appuie sur le switch le réglage se fait progressivement, classe :bravo: ! Il y a d'ailleurs une sortie 11 broches pour brancher une véritable cabine Leslie, et le switch sert alors de télécommande :bravo:.

Pour conclure, je dirais que c'est un clavier attachant et inspirant bien que limité, qui trouvera sa place dans un homestudio au rayon curiosités, ou en live pour une utilisation principalement de l'orgue et des presets de brass, mais pas en clavier principal à mon avis. Ce devait être un bon choix pour le musicien live du tout début des années 80, qui trouvait une machine tout en un avec quelques présets, à mettre au dessus de son Pianet T... On comprend aussi mieux la déferlante DX7 quand on voit le panel somme toute restreint des sonorités proposées par la technologie de l'époque .....