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La synthèse velue

Fort des synthèses multiples développées sur le Kronos, Korg présente un nouveau synthé à modélisation, inspiré de machines vintage prestigieuses. Nous fera-t-il grimper à la façade ?

Depuis le Nord Lead de 1995, les construc­teurs de synthés se sont éver­tués à modé­li­ser le synthé analo­gique idéal. Korg a ainsi proposé le MS2000 en 2000, décliné en rack puis amélioré dans sa version B. Après une phase de crois­sance et des machines de plus en plus puis­santes, poly­pho­niques, multi­tim­brales, inté­grant multief­fets et séquen­ceurs, le marché s’est vite replié ; aujour­d’hui, on assiste à un retour certain du synthé analo­gique, parfois même sous sa forme la plus pure, c’est-à-dire sans contrôle numé­rique. La simple synthèse à modé­li­sa­tion analo­gique semble avoir vécu et les construc­teurs doivent inté­grer d’autres tech­no­lo­gies pour se démarquer. En 2006, le Radias a été l’in­car­na­tion tout à fait inno­vante de cette tendance, inté­grant modé­li­sa­tion analo­gique, distor­sion de phase, lecture PCM, synthèse à ondes DWGS et formants de voix. Il lui fallait donc un succes­seur, peut-être plus dépouillé, abor­dable, immé­diat et convi­vial. C’est le rôle du King­KORG, doté d’un nouveau moteur « XMT » multi-synthèses, présenté au NAMM 2013. Voyons s’il reprend digne­ment la relève.

Belle gueule

Dans sa présen­ta­tion, le King­KORG est très diffé­rent du Radias : le gaba­rit est désor­mais celui d’un synthé à clavier de 61 touches avec des commandes espa­cées, qui tranche avec la compa­cité et la concen­tra­tion des boutons de son prédé­ces­seur.

Korg KingKORG

La qualité de construc­tion est assez correcte : si la façade en alu est parfai­te­ment rigide, le reste est fait dans un plas­tique moulé assez fin, comme sur le Krome dont le King­Korg reprend forme, matières et légè­reté (7 kg). Le nom est pompeux, surtout avec le picto de l’Em­pire State Buil­ding très premier degré ; feu M. Katoh, dans sa grande modes­tie, aurait-il appré­cié ? Le look géné­ral est réussi, avec des commandes bien dimen­sion­nées et correc­te­ment ancrées : 23 potards dont 2 gros pour le filtre et le volume, 3 gros sélec­teurs circu­laires à pous­soir entou­rés de 6 diodes pour les effets, 2 gros enco­deurs (data et sélec­tion des ondes), une ouïe à travers laquelle on aperçoit une lampe d’am­pli­fi­ca­tion stéréo, 30 inter­rup­teurs dont certains à LED et pas moins de 3 écrans dont les réglages de contraste sont indé­pen­dants. II y a un écran mono­chrome LCD 2 × 16 carac­tères et 2 écrans OLED 128 × 64 pixels, hyper contras­tés, du plus bel effet.

Sur la partie gauche, des sélec­teurs et potards permettent d’édi­ter les para­mètres d’ef­fets. Autour du LCD, on trouve les touches de choix de mode (programme / global, split…), de défi­le­ment des pages menus (+/-), d’ar­pé­gia­teur et de sélec­tion des programmes par caté­go­rie. La partie droite, enfin, est dédiée aux commandes des prin­ci­paux para­mètres de synthèse accom­pa­gnés des 2 écrans OLED, l’un affi­chant la forme d’onde en cours, l’autre le type de filtre (John Bowen nous a d’ailleurs avoué qu’il soupçon­nait Korg d’avoir copié l’er­go­no­mie sur le Sola­ris). On ne peut s’em­pê­cher de trou­ver la section effets de gauche surdi­men­sion­née par rapport à la section synthèse de droite. Les potards peuvent agir en mode saut, seuil ou rela­tif. Dès qu’on bouge une commande, l’un des affi­cheurs entre en action suivant le para­mètre, permet­tant de visua­li­ser la valeur éditée, mais pas la valeur stockée (cette dernière peut toute­fois être visua­li­sée au moyen d’une LED témoin).

Bien connecté

Korg KingKORG

À gauche du clavier, on retrouve le joys­tick cher à Korg avec pitch­bend (gauche – droite) et 2 modu­la­tions (vers le haut ou vers le bas), surplombé par 2 sélec­teurs d’oc­tave. Le clavier 61 touches est iden­tique à celui du Krome, c’est-à-dire dyna­mique sans after­touch et plutôt moyenne gamme. La prise casque est située à l’avant, sous le joys­tick, bien vu. Le reste de la connec­tique est à l’ar­rière : prise pour alimen­ta­tion externe, inter­rup­teur secteur, prise micro XLR, sorties audio gauche / droite, 2 prises pédales (tenue et inter­rup­teur / conti­nue), une sortie CV/Gate (format mini-jack), un duo entrée + sortie Midi et une prise USB type B. Cette dernière permet les échanges Midi, notam­ment la gestion des programmes avec un biblio­thé­caire dédié télé­char­geable gratui­te­ment sur le site du construc­teur.

Avec la prise CV/Gate et le câble mini-jack TRS fourni, le King­KORG peut être relié au monde analo­gique suivant diffé­rents modes : V/Octave, Hz/Volt, 2 octaves par volt ; on peut limi­ter la tension maxi­mum (5 ou 8 V) et choi­sir la pola­rité du Gate. La machine trans­met sur un seul canal Midi mais peut rece­voir sur deux canaux, un pour chaque timbre. Enfin, les commandes en façade trans­mettent et reçoivent des CC Midi.

Simu­la­tions vintage

Le King­KORG est un synthé qui émule des synthés vintage analo­giques et hybrides, utili­sant des ondes virtuelles analo­giques et numé­riques, des échan­tillons et des filtres modé­li­sés. La poly­pho­nie est de 24 voix maxi­mum sur 2 parties (modes simple, sépa­rés ou empi­lés).

Korg KingKORG

Parmi les 300 programmes dispo­nibles, 200 sont remplis d’ori­gine. Il y a 40 « favo­ris » pour rappe­ler rapi­de­ment ses réglages préfé­rés. Dans les programmes propo­sés, nous nous sommes arrê­tés sur quelques-uns aux noms évoca­teurs : ici des Stabs Oberheim sauteurs convain­cants suivis de grosses pêches prin­cières d’avant l’an 2000 ; là, un doux lead oxygé­na­teur, accom­pa­gné d’une machine à strings dépha­sée (pas très réus­sie pour le coup, surtout le chorus magique du Solina que nous avons mis dans les exemples audio à titre de compa­rai­son) ; là-bas, de belles décli­nai­sons de basses pêchues façon Moog / Oberheim SEM / MS20, se mariant avec des nappes plus ou moins douces à la sauce OB ou DW. Diffé­rents exemples de percus­sions synthé­tiques permettent aussi d’ap­pré­cier la rapi­dité des enve­loppes.

Les diffé­rents programmes d’usine nous font voya­ger au temps de la toute-puis­sance des synthés analo­giques, dont les filtres de machines mythiques ont été modé­li­sés : Mini­Moog, Oberheim SEM, Korg MS20 et SCI Prophet-5. Il faut avouer que l’on retrouve la couleur de ces machines, que nous avons mises à côté durant le test, c’est bien fichu ; le compor­te­ment des filtres est là, tout comme l’in­sta­bi­lité des oscil­la­teurs entre les voix (voir exemple audio). On trouve aussi des programmes au son hybride utili­sant les ondes numé­riques type DWGS (DW8000), puis une série de multié­chan­tillons d’ins­tru­ments acous­tiques et élec­tro­niques vintage, utiles sans être spec­ta­cu­laires. Tout n’est cepen­dant pas idyl­lique : par exemple, on a de l’alia­sing dans les aigus sur des inter­mo­du­la­tions d’os­cil­la­teurs (notam­ment synchro à la P5) ; ques­tion ergo­no­mie, on déplore devoir appuyer sur une touche à chaque fois qu’on veut entendre le chan­ge­ment de la forme d’onde d’un oscil­la­teur (ce n’est pas le cas avec les autres para­mètres) ; modi­fier un temps de délai crée des effets de pitch affreux (sauf le délai basé sur le tempo, heureu­se­ment…) ; enfin, l’édi­tion des para­mètres cachés dans les menus est pénible, car il faut faire défi­ler les para­mètres et les retrou­ver au milieu de tout le reste, sans aucune hiérar­chie ou saut, à part bouger une commande en façade pour se retrou­ver dans la section corres­pon­dante. Moyen !

 

Oscil­la­tions multiples

Korg KingKORG

Chacun des 2 timbres (A et B) du King­KORG possède 3 oscil­la­teurs, un mixeur, un filtre, un ampli et des modu­la­tions. Ils partagent ensuite des ressources communes tels qu’ar­pé­gia­teur et effets. Le son est généré par 3 oscil­la­teurs par voix. On commence par choi­sir la forme d’onde, parmi 127 possi­bi­li­tés, avec un gros enco­deur et l’écran OLED dédié : 28 ondes analo­giques modé­li­sées, de base, 4 types de bruit (rose, blanc, bleu, réso­nant), 64 ondes DWGS, 30 échan­tillons PCM, sans oublier la substi­tu­tion de l’os­cil­la­teur par l’en­trée audio, avec niveau de gain réglable. Tout cela est regroupé dans 4 familles d’os­cil­la­teurs : modé­li­sa­tion analo­gique, DWGS, PCM et entrée micro, avec indi­ca­teur sous le LCD.

Les ondes analo­giques modé­li­sées sont consti­tuées de l’une des 4 ondes base (dent de scie, impul­sion variable, triangle et sinus), puis décli­nées en diffé­rentes variantes : ondes simples, doubles, multiples à l’unis­son (5 couches), inter­mo­du­lées en interne sans consom­mer d’autre oscil­la­teur (synchro, modu­la­tion en anneau, cross modu­la­tion, modu­la­tion de phase). Suivant l’onde, on peut modu­ler un ou deux para­mètres internes : par exemple, la largeur d’im­pul­sion, la struc­ture harmo­nique, le désac­cor­dage, le filtre du bruit, le déclin du bruit, le pitch de l’onde virtuelle synchro­ni­sée, la quan­tité de modu­la­tion d’am­pli­tude / de phase, le multiple harmo­nique… de quoi obte­nir un contenu harmo­nique varié et surtout évolu­tif.

Korg KingKORG

Les ondes DWGS, dont certaines sont issues du DW8000, fonc­tionnent par deux, avec désac­cor­dage et modu­la­tion de phase, permet­tant de créer des évolu­tions spec­trales à partir d’ondes au départ assez statiques. Au programme, des sinus, des ondes inhar­mo­niques, des cloches, des orgues et diffé­rentes décli­nai­sons spec­trales sur un cycle unique ; à l’usage, nous avons remarqué que la poly­pho­nie tombait à 18 voix quand on utili­sait un oscil­la­teur DWGS, désac­cordé au pas. Enfin, les ondes PCM sont consti­tuées de multié­chan­tillons acous­tiques et synthé­tiques non modu­lables orien­tés vintage : piano acous­tique, pianos élec­triques, orgues, cloches, cuivres, cordes, guitares et basses… sans oublier le Mello­tron (strings, flutes et chœur). Ces multié­chan­tillons sont un peu basiques mais peuvent rendre des services en les mélan­geant à d’autres ondes, pour rester dans l’es­prit vintage.

Le pitch peut suivre 10 tempé­ra­ments dont 1 program­mable par l’uti­li­sa­teur, en mode Global. On peut aussi simu­ler l’in­cons­tance des oscil­la­teurs analo­giques sur une échelle de 0 à 127, ce qui fonc­tionne plutôt bien, comme nous l’avons déjà remarqué. De même, on a un porta­mento program­mable et un mode unis­son (2, 3 ou 4 voix simul­ta­nées) avec désac­cor­dage et largeur stéréo. En mode mono, on peut choi­sir de redé­clen­cher ou non les enve­loppes. Chacun des 3 oscil­la­teurs est ensuite mixé avec préci­sion avant d’at­taquer le filtre.

OB 1999
00:0000:09
  • OB 1999 00:09
  • OB Bass 00:15
  • OB Stabs 00:16
  • OB HPF 00:20
  • MS Bass trash 00:17
  • MS Bass acid1 00:10
  • MS Bass acid2 00:38
  • P5 Reso 00:31
  • Tron Strings 00:43
  • Tron Choir 00:22
  • Tron Flutes 00:13
  • Solina fake and true 00:39
  • MG Lead1 00:18
  • MG Lead2 00:23
  • MG Bass 00:12
  • Brass hybrid 00:26
  • Brass drift 00:40
  • Bass voc dcim 00:20
  • Bass groove 00:17
  • Soft pad 00:21
  • Oxycoupe 00:19
  • Squares 00:20
  • Sync Alia­sing 00:18
  • Chor­ded 00:42
  • Z Kdmo1 03:32
  • Z Kdmo2 02:15
  • Z Kdmo3 01:50
  • Z Kdmo4 02:08
  • Z Kdmo5 01:43
  • Z Kdmo6 02:38
 

Filtre à papa

Korg KingKORG

Le King­KORG ne propose qu’un seul filtre, décliné en 18 algo­rithmes. Tout d’abord, 5 filtres origi­naux propres au King­KORG : passe-bas 2 et 4 pôles, passe-haut, passe-bande et un passe-bande spécial. Ensuite, 8 émula­tions de filtres vintage, tels que le passe-bas 4 pôles du Mini­moog, le multi­mode SEM Oberheim (passe-bas, passe-bande, passe-haut), le passe-bas 4 pôles du Prophet-5, les passe-bas & passe-haut 2 pôles du MS20 ou le passe-bas « 4 pôles en 3 » acidulé de la TB-303 ; comme déjà dit, on retrouve bien l’es­prit des modèles : réso­nance auto-oscil­lante sur les Mini­moog et Prophet-5, réso­nance colo­rante à niveau constant sur le SEM, réso­nance oscil­lante acide à niveau constant sur le MS20. Enfin, le King­KORG propose 5 modèles qui revi­sitent des filtres imagi­naires : passe-haut de Prophet-5 ou de TB-303, passe-bande de MS20 ou de TB-303… pourquoi ne pas les avoir clas­sés avec les 5 premiers filtres origi­naux King­KORG ? Curieux choix marke­ting, tout de même…

Une fois le type de filtre choisi, on peut en régler la coupure, la réso­nance, et les actions bipo­laires de l’en­ve­loppe 1, du LFO1, du joys­tick assi­gné au LFO1 (sur l’axe -Y) et de la vélo­cité sur la fréquence de coupure ; du très clas­sique… vient ensuite la section ampli, avec volume, pano­ra­mique, suivi de clavier et para­mètre « punch », permet­tant de boos­ter le niveau du signal dans la phase tran­si­toire et ainsi faire claquer le son de manière très convain­cante, une réédi­tion de la très utile fonc­tion Impact présente sur les claviers Kurz­weil depuis 1995.

Modu­la­tions sympa­thiques

Le King­KORG dispose de certaines modu­la­tions deve­nues clas­siques : 2 enve­loppes ADSR pré-assi­gnées au filtre et au volume, dont la quan­tité d’ac­tion est pilo­table par la vélo­cité. Rapides, elles font parfai­te­ment leur job, sans fiori­ture genre bouclage ou courbes de segments. Viennent ensuite 2 LFO préas­si­gnés au filtre et au pitch. Le LFO1 offre 5 formes d’ondes : dent de scie, carrée, triangle, S&H et aléa­toire ; celles du LFO2 sont un poil diffé­rentes : dent de scie, carrée posi­tive, sinus, S&H et aléa­toire. Le déclen­che­ment de la phase peut être libre, lié aux notes jouées ou unique­ment aux nouvelles notes jouées. La vitesse peut varier de 0,01 à 100 Hz ou être synchro­ni­sée au tempo (horloge interne / Midi) suivant une divi­sion tempo­relle allant de 8 mesures à 1/64 de mesure.

Korg KingKORG

Mais le morceau de choix, c’est sans conteste la matrice de modu­la­tions à 6 cordons. On choi­sit ses 6 sources parmi 12 possi­bi­li­tés, essen­tiel­le­ment les contrô­leurs physiques : vélo­cité, suivi de clavier, pitch­bend, joys­tick (axes -Y et +Y) et 3 contrô­leurs Midi défi­nis en mode global… puis on les relie à 6 desti­na­tions parmi 41 choix : pitch global, pitch de chaque oscil­la­teur, volume de chaque oscil­la­teur, contrôles de chaque oscil­la­teur (1 ou 2 lorsqu’ils existent), coupure du filtre, réso­nance, suivi de clavier du filtre, segments des enve­loppes, fréquence des LFO, volume, pano­ra­mique, niveau de contrôle des 6 cordons de modu­la­tion (modu­la­tion de modu­la­tion, sympa !) et 5 para­mètres d’ef­fets (vitesse, inten­sité, durée…). De quoi bien s’amu­ser, sachant que les quan­ti­tés de modu­la­tions sont bipo­laires.

Pour termi­ner ce rayon modu­la­tions, un petit mot sur l’ar­pé­gia­teur inté­gré. Il n’y en a qu’un, commu­table sur un ou deux timbres. Il est synchro­ni­sable au tempo, dispose d’un mode Latch et trans­met les notes jouées en Midi. Il possède 6 motifs : haut, bas, alterné, alterné avec répé­ti­tion des notes extrêmes, aléa­toire et déclen­che­ment d’ac­cords. On peut défi­nir sa divi­sion tempo­relle (1/1 à 1/32 avec valeurs ternaires), le temps de Gate (en %), ajou­ter un peu de swing (+ ou –100%) et la tessi­ture (1 à 4 octave). On peut égale­ment inter­ve­nir sur les 8 pas qui le composent, à savoir acti­ver / désac­ti­ver chaque pas et défi­nir le dernier pas. Pas mal, mais on aurait aimé un arpé­gia­teur indé­pen­dant par timbre, cela ne semblait pas très compliqué…

Effets comp­tés

Korg KingKORG

La section effets du King­KORG se décom­pose en effets programmes et effets globaux. Il y a 3 blocs d’ef­fets programmes enre­gis­trés avec chaque programme : inser­tion, modu­la­tion et ambiance. Chacun des 3 blocs d’ef­fets est assi­gnable aux parties A ou B ou A+B, simple­ment en appuyant alter­na­ti­ve­ment sur les 3 gros sélec­teurs qui leur sont assi­gnés (contrôle d’as­si­gna­tion avec petites LED témoin). Chaque bloc d’ef­fet comporte 6 algo­rithmes. Pour les effets d’in­ser­tion, il s’agit de distor­sion, déci­ma­tion (réduc­tion de la fréquence d’échan­tillon­nage pour simu­ler des samplers vintage), modu­la­tion en anneau, simu­la­tion d’am­pli guitare, simu­la­tion d’am­pli de piano élec­trique (un Rhodes) et Tone (EQ 2 bandes simples) ; il n’y a qu’un para­mètre éditable pour cette série d’ef­fets : la quan­tité de modu­la­tion.

Pour les effets de modu­la­tion, on a une sélec­tion de flan­ger, chorus, U-Vibe, trémolo, phaser (simu­la­tion de Small Stone Elec­tro-Harmo­nix) et HP tour­nant ; on peut en régler la profon­deur et la vitesse de modu­la­tion ; sur le HP tour­nant, la vitesse peut être commu­tée avec le joys­tick sur l’axe +Y. Enfin pour les effets d’am­biance, il s’agit de 3 réverbes (hall, plate, room) et 3 délais (simu­la­tion d’écho à bande vintage, délai stéréo, délai BPM) ; les para­mètres éditables sont la profon­deur et la vitesse ; pour les deux derniers délais, les vitesses sont synchro­ni­sées au tempo. Côté son, c’est pas mal du tout, mais on se tire les cheveux qu’il nous reste de ne pouvoir accé­der à plus de para­mètres, surtout pour les simu­la­tions où on aurait aimé retrou­ver les fonc­tions origi­nelles, comme sur le Kronos.

Korg KingKORG

Au niveau global, il y a encore 2 petits effets addi­tion­nels, sauve­gar­dés en mode Global et placés juste avant les sorties audio : une lampe analo­gique stéréo dont on peut régler la quan­tité de satu­ra­tion et le boost (ça peut déchi­rer grave !) et un EQ 2 bandes type Shelf, sur lequel on règle le gain et la fréquence, très utile en concert. Ces effets sont contrô­lables en façade et permettent d’ajou­ter rapi­de­ment une touche de grain supplé­men­taire. Voici une section effets très simple d’ac­cès mais limi­tée en para­mètres par rapport à ce qu’offre habi­tuel­le­ment Korg ; un peu trop dépouillée, mais ça sonne bien !

Voco­deur puis­sant

Korg KingKORG

N’ayons pas peur de le dire, le voco­deur du King­KORG fait partie de ce qu’on trouve de mieux sur des synthés numé­riques. Il travaille sur 16 bandes et peut utili­ser 2 programmes internes en porteur / modu­la­teur ou substi­tuer l’en­trée audio micro en signal modu­la­teur. On ne peut donc pas injec­ter son propre signal de synthèse, ce qui est le seul reproche à lui faire. Comme sur tout bon voco­deur, on peut régler un certain nombre de para­mètres du signal audio modu­la­teur, très impor­tant pour une bonne intel­li­gi­bi­lité : niveau, temps de Gate, seuil, extrac­tion des hautes fréquences du signal audio externe pour régler l’in­ten­sité et la durée des sifflantes (HPF + Gate). On peut même déca­ler les formants (en plus ou en moins), les main­te­nir (Freeze), les modu­ler avec une source assi­gnable et régler la réso­nance des filtres. En sortie, tous les niveaux sont réglables, tout comme l’élar­gis­se­ment stéréo des bandes. Une belle réus­site qui vient parfai­te­ment enri­chir les diffé­rentes synthèses dispo­nibles.

Au poil !

Le King­KORG apporte sa propre touche aux synthés à modé­li­sa­tion, évoluant vers l’ef­fi­ca­cité plutôt que l’abon­dance. Sans révo­lu­tion­ner le genre et bien moins complexe que le Radias, il offre un son de qualité, une variété de timbres consé­quente, des commandes directes bien dimen­sion­nées, permet­tant d’ar­ri­ver rapi­de­ment à ce que l’on souhaite, mais en nombre un peu trop réduit. Les émula­tions de machines vintage, analo­giques, hybrides et numé­riques sont tout à fait convain­cantes, en parti­cu­lier grâce aux filtres réus­sis. Le voco­deur est égale­ment fort sympa­thique. Au moment du choix, on peut trou­ver des alter­na­tives avec plus de multi­tim­bra­lité, de commandes directes ou d’ef­fets, mais sur le plan de la qualité sonore et de la convi­via­lité, ce King­KORG a indé­nia­ble­ment son mot à dire, haut et fort !

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Points forts
  • Ergonomie et prise en main aisées
  • Modélisation VA convaincante
  • Variété des oscillateurs
  • Filtres émulés bien réussis
  • Matrice de modulations
  • Effets plus que corrects
  • Vocodeur intégré
  • Traitements audio externes
  • Un arpégiateur…
Points faibles
  • … certes, mais un seul !
  • Édition pénible pour les paramètres cachés
  • Édition différée des ondes des oscillateurs
  • Un seul filtre par programme
  • Effets trop dépouillés
  • Alimentation externe
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.