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Plus de deux ans après le System-1, Roland enrichit sa gamme AIRA par le haut, avec un puissant synthé polyphonique capable de modéliser plusieurs ancêtres de la marque.

La série AIRA a fait des premiers pas en 2014. Un an plus tard, elle comp­tait déjà une boite à rythmes (TR-8), un séquen­ceur de basse (TB-3), un proces­seur vocal (VT-3), un synthé à multi-modé­li­sa­tions (System-1) et une table de mixage (MX-1). Sont ensuite appa­rus diffé­rents modules de synthèse et d’ef­fets (System-500), puis plus récem­ment une console DJ (DJ-808). Le System-1 a été décliné en version module 19 pouces, le System-1m. Il est capable d’ac­cueillir un logi­ciel addi­tion­nel modé­li­sant certains synthés d’an­tan de la marque : on a le choix entre le SH-101, le SH-2, le Promars et désor­mais le System-100. Il suffit pour cela de char­ger l’ap­pli­ca­tion dans la machine à partir d’une STAN, ce qui vient complé­ter le synthé VA inté­gré poly­pho­nique de 4 voix. Lors du test de 2015, nous avions salué la qualité de modé­li­sa­tion, surpre­nante par son niveau de détail et sa préci­sion ; nous avions toute­fois regretté la faible qualité du clavier et la poly­pho­nie réduite. Il manquait donc à la gamme une machine plus puis­sante, avec un vrai clavier et des modé­li­sa­tions poly­pho­niques vintage. C’est désor­mais chose faite avec le System-8, une version survi­ta­mi­née du System-1

Mise au green

À l’al­lu­mage du System-8, on se demande ce que serait la série AIRA sans la couleur verte. La machine s’illu­mine en vert élec­trique (cerclage des commandes acti­vées et LCD) et se met à cligno­ter lorsqu’elle passe en veille. La lumi­no­sité est heureu­se­ment para­mé­trable, ce qui rend le vert tout à fait accep­table, fina­le­ment.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (24631)

Autre élément emprunté à la série AIRA, la construc­tion à domi­nance plas­tique, ce qui rend la machine légère (moins 6 kg), mais moins robuste qu’une coque en métal. La partie du panneau située au-dessus du clavier est toute­fois consti­tuée de deux plaques en alu brossé peint assu­rant une bonne rigi­dité à la façade. Les commandes sont bien ancrées et agréables à manier. On dénombre 40 poten­tio­mètres (avec détente centrale pour ceux repré­sen­tant des valeurs bipo­laires), 14 curseurs linéaires (très fluides), 16 sélec­teurs rota­tifs (un peu mous du clic), 5 enco­deurs, 42 sélec­teurs mous éclai­rés (vert) et 16 grands sélec­teurs trans­pa­rents multi­co­lores (vert pomme Granny Smith ou Reinette suivant le mode programme ; bleu, blanc, rouge en mode séquen­ceur).

La partie supé­rieure de la façade est divi­sée en sections arpé­gia­teur, LFO, oscil­la­teurs, mixeur, enve­loppe de pitch, filtre, ampli et effets. En partie infé­rieure, on trouve le mode de jeu/édition, les réglages via menu (avec LCD 2 × 16 carac­tères et commandes de navi­ga­tion/entrée des données), le choix du moteur de synthèse, le séquen­ceur à pas et la sélec­tion des programmes. De quoi bien prendre en main la machine sous tous ses aspects ! À gauche du clavier, on trouve le bâton de joie typique de Roland, à savoir un pitch bend laté­ral et une modu­la­tion en pous­sant. Il est assi­gnable au pitch et au filtre (modu­la­tions directes et par le LFO) et grâce à quatre curseurs program­mables.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 17.JPG

Le clavier de 4 octaves est iden­tique à celui du JD-XA : un poil plus court que la moyenne (13 cm), il offre une très bonne réponse à la vélo­cité, mais pas d’af­ter­touch. Cela permet une machine compacte (88 × 36 × 11 cm), mais trop courte en mode split. On peut trans­po­ser très faci­le­ment par octave (-3 à +3) ou par demi-ton (-5 à +6), merci d’avoir prévu les deux, trop souvent oubliés par les construc­teurs. L’er­go­no­mie est bien pensée : commandes directes éclai­rées suivant le contexte (acti­va­tion en fonc­tion du plug-out), peu de fonc­tions de synthèse cachées, program­ma­tion intui­tive des pas du séquen­ceur via les boutons lumi­neux, mode manuel, modes Catch (seuil)/Direct (saut) pour les poten­tio­mètres, acti­va­tion de partie(s) sonore(s) pour le jeu ou la program­ma­tion… on comprend tout de suite !

La connec­tique est rassem­blée sur le panneau arrière : sortie casque (jack 6,35), sorties audio stéréo (2 jacks 6,35 symé­triques), entrées audio stéréo (jack 6,35) avec sélec­teur de gain (micro/ligne), sortie CV/Gate (jack 3,5) pour pilo­ter un synthé analo­gique, entrée Trig­ger (jack 3,5) pour déclen­cher les pas du séquen­ceur interne via un module analo­gique, entrées pour pédales (inter­rup­teur de main­tien et expres­sion conti­nue), lecteur de carte SD (programmes, OS), duo MIDI (Out commu­table en Thru par logi­ciel), port USB type B (MIDI et audio 44–48–88–96–192 kHz) après instal­la­tion d’un driver Windows 7/8/10 ou OS X 10.9/10.10/10.11/10.12), borne pour alimen­ta­tion (hélas) externe avec bloc au milieu et inter­rup­teur secteur. Il manque juste une entrée XLR pour le micro et des sorties sépa­rées pour chaque canal audio, vu que la machine est bitim­bra­le…

Prin­cipes géné­raux

Le Sytem-8 est un synthé à modé­li­sa­tion analo­gique poly­pho­nique de 8 voix et bitim­bral de 2×4 voix. Il est capable d’uti­li­ser jusqu’à 4 moteurs sonores diffé­rents (2 simul­ta­né­ment) : un moteur de base (System-8) et trois plug-out, à savoir des modé­li­sa­tions addi­tion­nelles à char­ger en mémoire. Chaque moteur inté­gré/chargé apporte 64 mémoires de programmes réins­crip­tibles, que l’on peut mélan­ger par 2 au sein de 64 mémoires de Perfor­mance. En plus de son moteur spéci­fique, le System-8 est livré avec une modé­li­sa­tion de Jupi­ter-8 et une modé­li­sa­tion de Juno-106, depuis l’OS 1.1. Il reste donc un empla­ce­ment libre pour accueillir d’autres moteurs option­nels, mais on peut aussi désins­tal­ler ces deux derniers pour libé­rer de la place, si besoin.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (40546)

Au moment où nous réali­sons ce test, on dispose de quatre plug payants option­nels pour le System-8, iden­tiques à ceux du System-1 : SH-101, SH-2, Promars et plus récem­ment le System-100. Le char­ge­ment se fait en USB à partir d’une STAN PC ou Mac ; il n’est pas possible d’uti­li­ser une carte SD, c’est bien dommage pour l’au­to­no­mie.

Chaque plug est à la fois un plug-in (formats VST ou AU) dans la STAN et un plug-out dans le System-8. Ceci est égale­ment vrai pour les moteurs System-8, JP-8 et Juno-106 qui sont dispo­nibles en plug-ins. Pour la descrip­tion et le son des moteurs SH-101, SH-2 et Promars, nous avons repris en très grande partie les para­graphes corres­pon­dants du test du System-1, puisque ce sont les mêmes programmes. Nous avons ajouté un nouveau para­graphe sur le plug System-100, indis­po­nible à l’époque où nous avions fait le test du System-1. Comme ça, c’est complet !

Moteur System-8 : contact

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (16258)

Le moteur System-8 est une évolu­tion du System-1, qui a lui-même évolué depuis notre test initial. Pour chacune des 8 voix, on a 3 oscil­la­teurs, 1 géné­ra­teur de bruit, 1 HPF, 1 filtre multi­mode, 3 enve­loppes et 1 LFO. Les 2 premiers oscil­la­teurs peuvent être accor­dés sur 2–4–8–16–32–64 pieds, par demi-ton et par centième de demi-ton. Leur pitch est modu­lable par une enve­loppe AD dédiée (quan­tité bipo­laire) et un porta­mento (perma­nent ou legato). Iden­tiques, les oscil­la­teurs tota­lisent 12 formes d’onde : dent de scie (2 types), impul­sion (2 types), triangle (2 types), dent de scie avec bruit, logique (empi­lage d’ondes), FM, FM avec synchro, voyelle et percus­sion (clic percu­tant).

Un para­mètre Color permet de modi­fier le contenu harmo­nique des ondes. Il s’agit de la largeur d’im­pul­sion (type 1) ou du désac­cor­dage d’ondes virtuelles empi­lées (type 2) pour les ondes en dent de scie, impul­sion et triangle. Il s’agit ensuite de la modu­la­tion audio pour les ondes en dent de scie avec bruit, logique, FM et FM synchro. Il s’agit enfin des formants pour l’onde voyelle et du déclin de la percus­sion pour la percus­sion. Le para­mètre Color peut être modulé par le LFO, les 3 enve­loppes ou le troi­sième oscil­la­teur (niveaux audio) ou réglé à la main.

Les deux oscil­la­teurs peuvent inter­agir de trois manières en même temps : cross modu­la­tion, synchro et modu­la­tion en anneau ; très complet ! Le troi­sième oscil­la­teur, plus pauvre (plutôt un super sub-oscil­la­teur), est capable de produire une onde en sinus ou triangle à 0/1/2 octaves sous la fonda­men­tale, avec un autre para­mètre Color (une sorte de filtrage ici) et un accor­dage fin sur plus ou moins une octave. Utile pour épais­sir le son ou modu­ler en audio. Enfin, le géné­ra­teur de bruit peut prendre la couleur blanche ou rose.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 10.JPG

Tout ce beau monde est mélangé avec préci­sion dans un mélan­geur (on s’en serait douté !) avant d’at­taquer le HPF statique, suivi du filtre multi­mode. Ce dernier est plus costaud que celui du System-1, puisqu’il dispose au total de 15 modes orga­ni­sés en 3 varia­tions. La première varia­tion comprend 6 filtres offrant une réso­nance plus subtile que ceux du System-1 : LPF 2–3–4 pôles et HPF 2–3–4 pôles. Le deuxième propose 6 filtres Side-Band héri­tés du V-Synth, avec lesquels on peut créer des effets de phase plus ou moins marqués à diffé­rentes bandes de fréquence, en conser­vant ou reje­tant le son d’ori­gine. On peut ajus­ter la fréquence et la largeur de bande. Enfin, la troi­sième varia­tion reprend les 3 LPF 2–3–4 pôles du System-1, plus agres­sifs. La fréquence de coupure peut être direc­te­ment modu­lée par une enve­loppe ADSR dédiée, le suivi de clavier et la vélo­cité (les deux premières modu­la­tions sont bipo­laires). La réso­nance est auto-oscil­lante.

En sortie de filtre, on trouve une section d’am­pli avec enve­loppe ADSR sépa­rée, réglage de Tone et action de la vélo­cité sur le volume. Pour les modu­la­tions, rappe­lons les trois enve­loppes (pitch, filtre, volume) et le LFO pré-assi­gné au pitch, au filtre et au volume. Ce dernier possède 6 formes d’ondes avec 3 varia­tions chacune. La première varia­tion est clas­sique : sinus, triangle, dent de scie, carré, S&H et aléa­toire. La deuxième varia­tion apporte une modu­la­tion lente de la fréquence du LFO avec un LFO esclave composé d’une onde en sinus oscil­lant 5 octaves en dessous de la fréquence prin­ci­pale (modu­la­tion de modu­la­tion) ; on trouve les 6 mêmes formes d’onde que dans la première varia­tion. La troi­sième varia­tion comprend des impul­sions réso­nantes, avec 6 fréquences de réso­nance, permet­tant de créer des ratchets plus ou moins rapides. Le LFO est doté d’un fondu d’en­trée et peut se synchro­ni­ser à l’hor­loge interne/MIDI. Son cycle peut être libre ou redé­clen­ché à chaque nouvelle note ; il peut lui-même redé­clen­cher les enve­loppes à chaque cycle. Enfin, on peut choi­sir le mode de jeu des voix : mono, unis­son et poly­pho­nique. Un seul LFO, pas de matrice de modu­la­tion, des routages limi­tés et souvent prédé­fi­nis par le construc­teur : trop simple ? Cela fait un bout de temps que Roland assume ce choix de simpli­cité au détri­ment de la puis­sance.

Moteur System-8 : allu­mage

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (27578)

Les premiers synthés VA se conten­taient souvent de simu­ler leurs ancêtres à tran­sis­tors, sans grande origi­na­lité. Aujour­d’hui, cela n’est plus suffi­sant pour s’at­ti­rer les faveurs des musi­ciens ou desi­gners sonores, d’au­tant que des solu­tions analo­giques abor­dables existent sur le marché. Le moteur du System-8 offre suffi­sam­ment d’ori­gi­na­lité, comme nous l’avons dit, pour sortir des sentiers battus ; c’est notam­ment le cas au sein même des oscil­la­teurs, dont les modèles les plus exotiques permettent d’em­prun­ter en partie les chemins de la FM, des textures hybrides, des conte­nus harmo­niques évolu­tifs, en modu­lant le para­mètre Color. Le moteur génère toute­fois pas mal d’alia­sing dans les ondes complexes à partir d’une certaine hauteur de pitch. Cela donne un côté bien crade, pas toujours très musi­cal, en tout cas ça sort des sentiers battus analo­giques en ajou­tant du bruit numé­rique. Les niveaux de sortie sont très élevés et nous n’avons pas eu besoin de renfor­cer le signal par la fonc­tion Boost ou le réglage de gain permet­tant +/-12 dB.

Côté filtres, on a égale­ment suffi­sam­ment de modes pour créer une grande variété de nappes planantes, avec des choses inha­bi­tuelles grâce aux filtres Side Band. On peut aussi varier le grain de la machine tout en restant sur le moteur de base, grâce aux diffé­rentes couleurs de filtre (System-8/System-1). Notons à ce sujet qu’un poten­tio­mètre de haute préci­sion assure un réglage nickel de la fréquence de coupure du filtre, sans aucun effet de pas, même à réso­nance maxi­male. D’ailleurs la plupart des commandes conti­nues sont enco­dées sur 256 valeurs. Les enve­loppes savent claquer, le System-8 n’est pas un synthé timide et effacé si on le souhaite ainsi. Il existe aussi un para­mètre permet­tant de faire varier l’âge de la machine, comprendre par-là simu­ler l’usure des compo­sants, créant des fluc­tua­tions et de l’in­sta­bi­lité (accor­dage, cali­brage entre les voix, bruits para­si­tes…). Nous avons trouvé son action trop timide. Il est mémo­risé avec chaque programme et fonc­tionne aussi sur les plug-out, avec des résul­tats diffé­rents suivant la machine émulée. Au passage, nous sommes tombés sur un bug lorsqu’on édite en mono : bouger un poten­tio­mètre tout en jouant des notes coupe le son ; rensei­gne­ment pris, c’est connu du construc­teur : à corri­ger ASAP, SVP !

SYS8 01 TBass
00:0000:37
  • SYS8 01 TBass 00:37
  • SYS8 02 Bass Res 00:21
  • SYS8 03 Saws 00:40
  • SYS8 04 EDM 01:11
  • SYS8 05 Strings 00:38
  • SYS8 06 EP 00:38
  • SYS8 07 Pad Arp 00:28
  • SYS8 08 Voc 00:20
  • SYS8 09 Brass 00:48
  • SYS8 10 Arp 00:25
  • SYS8 11 Sync 00:37
  • SYS8 12 Hybrid 00:35
  • SYS8 13 FM Bells 00:22
  • SYS8 14 Andes 00:30
  • SYS8 15 Slide FX 00:28

Arpèges et séquences

Chaque programme du System-8 peut mémo­ri­ser un accord, un arpège et une petite séquence. La mémo­ri­sa­tion d’ac­cord s’ef­fec­tue en appuyant sur la touche Chord Memory et en entrant les notes ensemble ou une par une (2 à 8). L’ac­cord est ensuite trans­posé au clavier sur toute la tessi­ture. L’ar­pé­gia­teur est très basique : 6 modes de jeu (haut, bas, alterné, le tout sur une ou deux octaves, donc rien d’aléa­toire), 6 divi­sions tempo­relles (1/4, 1/8, 1/16, 1/4T, 1/8T, 1/16T) et une fonc­tion Hold. Il s’ap­plique tel quel par défaut aux plug-out instal­lés, sauf quand le plug comprend son propre modèle d’ar­pé­gia­teur.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 05.JPG

Le séquen­ceur peut mémo­ri­ser jusqu’à 64 pas poly­pho­niques. Chaque pas contient un accord et des mouve­ments de commandes. On peut enre­gis­trer en modes pas-à-pas et temps réel. En pas-à-pas, on commence par entrer une note ou un accord (d’un coup ou en ajou­tant des notes à la première tant qu’on la main­tient) ; l’écran indique les notes entrées. Tant qu’on main­tient une note, on peut en profi­ter pour régler le temps de Gate ou le mouve­ment de commandes (jusqu’à quatre). Dès qu’on relâche toutes les notes, le pas est mémo­risé et le séquen­ceur passe au pas suivant. On peut lier des pas ou program­mer un silence. On peut aussi se rendre à n’im­porte quel pas pour l’édi­ter ou le suppri­mer.

En temps réel, on entre à la volée les notes et les mouve­ments des commandes. Mais où est le métro­nome ? Pas trouvé ! En lecture, on peut spéci­fier le premier et le dernier pas, déca­ler l’in­dex de lecture en conser­vant la longueur de séquence, muter certains pas, choi­sir une échelle tempo­relle (idem arpé­gia­teur), déter­mi­ner le sens de repro­duc­tion (avant, arrière, alterné, pas pairs en avant/pas impairs en arrière, aléa­toire, déclen­ché au clavier), défi­nir un temps de Gate global et ajou­ter du Shuffle (posi­tif ou néga­tif). On peut trans­po­ser la séquence par demi-ton sur plus ou moins une octave en appuyant sur le bouton Edit/Disp et la touche souhai­tée (C3 à C5, mais pas au-delà). On peut assi­gner le déclen­che­ment des pas à une source externe (genre synthé modu­laire ou séquen­ceur analo­gique) via l’en­trée prévue à cet effet. Les 16 touches lumi­neuses multi­co­lores permettent de connaître l’état des pas : curseur bleu en lecture, rouge en enre­gis­tre­ment, vert pour les pas acti­vés, blanc pour les pas mutés. Sympa !

Effets et voco­deur

Plus costaud que le System-1, le System-8 propose six effets internes : trois par programme pour les sons internes, deux sur l’en­trée audio et un voco­deur. Certains para­mètres des effets de programme sont acces­sibles en façade (en géné­ral, le choix de l’ef­fet, la quan­tité de modu­la­tion et le niveau), les autres via le menu. Commençons par les effets de programme, sauve­gar­dés avec chaque son.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 16.JPG

Le premier est un effet d’in­ser­tion, propo­sant diffé­rents types de satu­ra­tion (over­drive, distor­sion, métal, fuzz, crusher, qui font bien le travail de destruc­tion plus ou moins massive qu’on leur demande) et un phaser (un peu terne) ; on peut en régler le grain et la quan­tité de modu­la­tion (vitesse sur le phaser). Le deuxième effet de programme est un délai/chorus offrant six algo­rithmes : délai mono, délai ping pong, chorus clas­sique, élar­gis­seur stéréo (type dimen­sion D), flan­ger, combi­nai­son délai mono -> chorus. On trouve entre 5 et 12 para­mètres par effet, avec de très bons résul­tats dans le prolon­ge­ment de la partie synthèse. Le troi­sième effet est une réverbe à six algo­rithmes : ambiance de proxi­mité, pièce, hall 1, hall 2, plaque et modu­la­tion. Par le menu, on peut régler le temps, le niveau, le temps de pré-délai, la coupure des basses/hautes fréquences réver­bé­rées, la densité et le niveau du signal direct. Ces réverbes sont soignées, pas du tout métal­liques et sans effet de bouclage désa­gréable. Là encore, ce n’est pas un effet gadget. Dommage toute­fois qu’on ne puisse modu­ler les para­mètres en temps réel.

Nous avons dit que l’en­trée ligne pouvait être envoyée dans deux effets. Ces derniers sont indé­pen­dants des effets de programme. Ils disposent des mêmes réglages que les sections de délai/chorus et réverbe des effets de programme. On peut les utili­ser en effet système (globaux pour tous les sons) ou les sauve­gar­der dans chaque Perfor­mance. Enfin, on trouve un effet de voco­deur utili­sant l’en­trée ligne comme signal de modu­la­tion et le programme en cours comme signal porteur : on peut régler fine­ment le déca­lage de formants (graves <-> aigus), le volume des consonnes (pour amélio­rer l’in­tel­li­gi­bi­lité du discours en lais­sant passer les consonnes de l’en­trée ligne), la balance entrée/voco­deur et la source porteuse interne (programme(s) de partie infé­rieure, supé­rieure ou les deux). En compa­rai­son avec l’ex­cellent VP-03, nous avons trouvé le voco­deur du System-8 assez quel­conque et brouillon sur la voix, ce qui le cantonne aux effets spéciaux ou boucles ryth­miques.

Plug Jupi­ter-8 (installé)

Déve­loppé sur le Boutique JP-08, le System-8 intègre de base la modé­li­sa­tion du Jupi­ter-8, sorti par la marque en 1981 et chro­niqué dans nos colonnes. D’ailleurs, les 24 derniers programmes livrés avec la machine sont des repro­duc­tions réus­sies des programmes d’ori­gine du JP-8. Nous avons pu compa­rer leur excel­lente qualité et leur compor­te­ment conforme au modèle. Nous retrou­vons un synthé poly­va­lent, aussi à l’aise dans les basses, les nappes et les cuivres, que dans les strings, les leads et les grosses synchro. Des VCO discrets, un filtre passe-bas très linéaire (certains disent « trop parfait » ou « trop neutre » ou « dépourvu de carac­tère », passons…), des enve­loppes qui claquent… Le plug resti­tue le compor­te­ment du JP-8 avec une grande fidé­lité. Nous avions pu appré­cier cette poly­va­lence et cette couleur sonore carac­té­ris­tique sur le JP-08, nous les retrou­vons ici avec plai­sir et une poly­pho­nie double.

JP8 16 Bass1
00:0000:55
  • JP8 16 Bass1 00:55
  • JP8 17 Bass2 00:18
  • JP8 18 Glide 00:33
  • JP8 19 Strings 00:34
  • JP8 20 Brass 00:23
  • JP8 21 Poly 00:35
  • JP8 22 Square 00:36
  • JP8 23 Trump 00:25
  • JP8 24 PWM 00:23
  • JP8 25 Sync 00:25

Le plug reprend les 44 para­mètres de synthèse et d’ar­pèges du JP-8, auxquels il apporte quelques fonc­tions supplé­men­taires. Le son est généré par 2 oscil­la­teurs accor­dables de 2 à 64 pieds (par octave pour le premier et en plus par demi-ton pour le second), avec Detune, Cross Modu­la­tion (pour géné­rer des effets spéciaux métal­liques) et synchro­ni­sa­tion.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (98018)

Les deux oscil­la­teurs offrent 6 formes d’onde : sinus, triangle, dent de scie, impul­sion variable, carré et bruit blanc. Les largeurs d’im­pul­sion peuvent être modu­lées par le LFO, les enve­loppes ou encore réglées à la main. Le pitch (de chaque oscil­la­teur ou des deux) peut égale­ment être modulé par le LFO ou l’en­ve­loppe de filtre. Les deux oscil­la­teurs sont dosés puis entrent dans un filtre passe-haut statique, suivi d’un filtre passe-bas réso­nant de 2, 3 ou 4 pôles (mode 3 pôles supplé­men­taire par rapport au JP-8), qui s’ar­rête à la limite de l’auto-oscil­la­tion, comme sur le JP-8. La fréquence de coupure peut être modu­lée par le LFO, l’une des deux enve­loppes et le suivi de clavier. La résul­tante passe alors dans un ampli, dont on peut régler le volume et la modu­la­tion par le LFO (bipo­laire). Ce dernier est assez basique, avec réglage de la vitesse, du délai et de la forme d’onde parmi 6 possi­bi­li­tés : sinus, triangle, dent de scie, carrée, aléa­toire (2 types).

Les deux enve­loppes sont des ADSR bien pêchues, qui ont la parti­cu­la­rité de pouvoir suivre le clavier si on le souhaite, fonc­tion rare, mais pour­tant bien utile. L’ar­pé­gia­teur origi­nel n’a pas été oublié, avec ses 4 motifs (haut, bas, alterné, aléa­toire) et son action sur 1 à 4 octaves. Les modes de jeu des voix sont aussi repro­duits : poly1, poly2 (enve­loppes redé­clen­chées), mono et unis­son. Signa­lons que la vélo­cité peut agir sur le filtre et le volume, contrai­re­ment au JP-8 qui en est dépourvu. Les effets sont égale­ment conser­vés tels que dans le moteur sonore System-8.

Plug Juno-106 (installé)

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (23791)

Déve­loppé sur le Boutique JU-06, le System-8 intègre de base la modé­li­sa­tion du synthé Juno-106, sorti par la marque en 1984. Tout comme pour le plug-out du Jupi­ter-8, les 24 derniers programmes livrés avec le plug sont des repro­duc­tions là encore très fidèles des programmes d’ori­gine du Juno-106. On a tout de suite de quoi se mettre sous la main, avec des sons direc­te­ment utili­sables, sans retouche. Comme sur le JU-06, on appré­cie les sections de cuivres ou les poly­synths avec ce fameux chorus à deux posi­tions très typées 80, que ce soit filtre ouvert ou fermé avec une attaque d’en­ve­loppe carac­té­ris­tique. Quelques nappes planantes douces sont montées à bord, tout comme des orgues qui permettent d’ap­pré­cier la pêche de l’en­ve­loppe sur les attaques percus­sives. Un peu plus loin, on s’amuse avec les impul­sions à largeur variable : onde carrée acidu­lée stricte, beaux strings avec modu­la­tion de LFO embel­lis par le chorus (déci­dé­ment très réussi, y compris le souffle modé­lisé que l’on peut heureu­se­ment anéan­tir comme par magie), leads avec la largeur d’im­pul­sion qui se balade d’une note à l’au­tre… Le plug du Juno-106 permet égale­ment des basses puis­santes, aussi bien rondes, réso­nantes que grasses avec sub-oscil­la­teur. Il est moins à l’aise sur les effets spéciaux, hormis un peu de vent ou un LFO oscil­lant dans l’au­dio…

J106 26 Funk Bass
00:0000:25
  • J106 26 Funk Bass 00:25
  • J106 27 Bass1 00:50
  • J106 28 Bass2 00:50
  • J106 29 Poly1 00:39
  • J106 30 Poly2 00:38
  • J106 31 Saws 00:37
  • J106 32 Pad1 00:26
  • J106 33 Pad2 00:25
  • J106 34 House Stabs 00:33
  • J106 35 PWM 00:19

Le Juno-106 est un synthé analo­gique très basique à 24 para­mètres éditables, permet­tant d’al­ler droit au but. Le son est généré par un oscil­la­teur accor­dable sur 2–4–8–16–32–64 pieds, accom­pa­gné d’un sub-oscil­la­teur carré à l’oc­tave infé­rieure et d’un géné­ra­teur de bruit blanc. L’os­cil­la­teur peut géné­rer simul­ta­né­ment une impul­sion à largeur variable et une dent de scie. Il n’y a donc pas d’in­ter­ac­tions d’os­cil­la­teurs (vu qu’il n’y en a qu’un). Le pitch peut être modulé par le LFO, alors que la largeur de l’im­pul­sion peut être modu­lée par le LFO ou l’une des deux enve­loppes (bipo­laire), avec mode manuel sur la PW.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 11.JPG

Sur le System-8, le mixeur d’os­cil­la­teurs permet de doser fine­ment l’onde en dent de scie, l’onde impul­sion, le sub-oscil­la­teur et le bruit. Le tout passe ensuite dans un filtre passe-haut statique (ici à réglage continu), suivi d’un filtre passe-bas réso­nant de 4 pôles, capable d’en­trer en auto-oscil­la­tion. La fréquence de coupure peut être modu­lée par le LFO, l’en­ve­loppe et le suivi de clavier (modu­la­tions bipo­laires). La résul­tante passe alors dans un ampli, dont on peut régler le volume et la source de modu­la­tion (gate ou enve­loppe). Le LFO est plus que basique (une seule onde en sinus), avec réglage de la vitesse (jusqu’au début de l’au­dio) et du délai. Pour l’en­ve­loppe, Roland a eu l’ex­cel­lente idée de conser­ver ici les deux enve­loppes dispo­nibles, assi­gnées sépa­ré­ment au filtre et à l’am­pli. On peut toute­fois bascu­ler en mode à une seule enve­loppe et gate sur le VCA, comme sur le Juno-106. En revanche, rien sur le pitch.

Pour les effets, on retrouve la modé­li­sa­tion des deux posi­tions de chorus du Juno-106 dans le premier multief­fets. Comme déjà dit, on peut même régler (et suppri­mer) le niveau de bruit modé­lisé sur le chorus de l’an­cêtre ! Notons que les deux effets de chorus se substi­tuent aux effets métal et fuzz du System-8, les autres effets étant toujours dispo­nibles sur le plug. Tout comme sur le plug du JP-8 et contrai­re­ment au Juno-106 vintage, la vélo­cité peut agir sur le filtre et le volume. L’ar­pé­gia­teur du moteur du System-8 est aussi conservé, merci !

Perfor­mances à deux

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (38726)

Nous avons dit que le System-8 était bitim­bral. Dans une Perfor­mance, en plus du mode Single, il peut fonc­tion­ner en mode Dual. Dans ce cas, la machine génère deux parties de 4 voix maxi­mum (1 voix sur les modèles option­nels mono), dont on peut régler la tessi­ture à la note près. Ceci permet de jouer des zones sépa­rées et/ou empi­lées. Étant donné que chaque ensemble de 4 voix (ou 1 suivant modèle) est généré par un DSP qui a besoin de toutes les ressources, on ne peut hélas pas venti­ler la poly­pho­nie diffé­rem­ment (genre 2+6 ou 1+7). Pour chacune des deux parties, on choi­sit le modèle et son programme, puis on règle le niveau, le pano­ra­mique, la tessi­ture, l’ac­cor­dage (par octave, demi-ton, fin), la récep­tion des contrô­leurs physiques (pitch bend, pédales) et le canal MIDI.

On doit défi­nir laquelle des deux parties produit l’ar­pège et pour quelle(s) partie(s) il est activé, dommage. En revanche, chaque partie conserve son séquen­ceur à pas tota­le­ment indé­pen­dant de l’autre, une excel­lente nouvelle. Chaque partie conserve égale­ment ses para­mètres d’ef­fets, eux aussi tota­le­ment indé­pen­dants, tels que program­més en mode Patch. Excellent !

On peut modi­fier les para­mètres de synthèse d’une partie dans son contexte de Perfor­mance. Mais quand on mémo­rise une Perfor­mance, on mémo­rise l’as­si­gna­tion des programmes aux parties, pas leurs para­mètres de synthèse. Autre­ment dit, modi­fier un programme en mode Patch modi­fie la manière dont il sonnera dans la Perfor­mance. Et pour conser­ver une Perfor­mance telle que l’on a modi­fié les para­mètres de synthèse des parties, il faut sauve­gar­der les programmes indé­pen­dam­ment en mode Patch, en plus de la Perfor­mance. Cela peut sembler limité, mais n’ou­blions pas que l’on a le lecteur de cartes SD inté­gré pour créer des backups que l’on peut ensuite restau­rer en toute auto­no­mie.

Plug System-100 (option­nel)

Le System-100 est un ensemble semi-modu­laire datant de 1975. Il est composé d’un synthé (Model-101), d’un expan­deur (Model 102), d’un mixeur (Model 103), d’un séquen­ceur (Model 104) et de deux enceintes (Model 109). Le plug System-100 reprend les deux premiers modules de synthèse. C’est une appli­ca­tion payante. Comme tous les plug-out de synthés mono sur System-8, le moteur reste mono, sans libé­rer de poly­pho­nie pour les autres moteurs. Ici, nous dispo­sons des modules suivants : deux VCO, un bruit, un modu­la­teur en anneau, un mélan­geur, un VCF, un VCA, un porta­mento, deux LFO, un S&H, deux enve­loppes, des effets et des entrées/sorties de modu­la­tion. Les VCO peuvent géné­rer des ondes en dent de scie, impul­sion variable ou triangle ; on peut les accor­der de 2 à 64 pieds, avec désac­cor­dage par demi-ton et fin. Le pitch de l’un ou des deux VCO peut être modulé par un LFO ou le Glide. La largeur d’im­pul­sion de chaque onde impul­sion peut être modu­lée par les LFO, les enve­loppes, le Glide ou réglée à la main. Le VCO peuvent être synchro­ni­sés (2 types) ou passer par un modu­la­teur en anneau. S’ajoute un géné­ra­teur de bruit blanc ou rose. Les quatre sources sont dosées dans un mélan­geur puis attaquent le filtre : HPF statique, puis LPF réso­nant. On peut modu­ler la fréquence de coupure par un LFO, une enve­loppe et le suivi de clavier (modu­la­tions toutes bipo­laires). Réglée au maxi­mum, la réso­nance fait entrer le filtre en auto-oscil­la­tion. Puis le VCA, avec modu­la­tion par le LFO et une seconde enve­loppe. Un réglage de tona­lité (EQ simple) est de la partie. En sortie audio, on trouve un phaser, un délai et une réverbe.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (18571)

Sur le plan des modu­la­tions, on a un S&H (avec entrées multiples et Lag), 2 LFO (5 formes d’onde dont une aléa­toire, vitesse pouvant atteindre l’au­dio) et 2 enve­loppes ADSR (avec trig­ger clas­sique, gate ou par le LFO). Les modules du synthé peuvent égale­ment être recon­nec­tés. Une matrice de modu­la­tion repré­sente les connexions entre modules. On peut relier 14 sources à 15 desti­na­tions (sans réglage de quan­tité). Une source peut modu­ler plusieurs desti­na­tions, mais une desti­na­tion ne peut être modu­lée que par une source. Les sources sont le S&H, les 2 LFO, les 2 enve­loppes, les 2 VCO, le bruit, le modu­la­teur en anneau… donc de l’au­dio ! Les desti­na­tions concernent à peu près tous les modules, y compris le phaser. À noter que certains routages sont prédé­fi­nis, mais peuvent être provi­soi­re­ment substi­tués.

La chaîne audio est déjà connec­tée : sources vers mixeur vers filtres vers ampli vers effets. Tous les para­mètres éditables sont repris dans le plug-out envoyé dans le System-8 ; toutes les commandes ne sont toute­fois pas direc­te­ment éditables en façade, mais se retrouvent dans le menu : il s’agit de certains éléments du S&H, du LFO2 et la matrice de modu­la­tion. On perd un peu en ergo­no­mie, mais cela ne se passe pas trop mal quand même. En tout cas, on appré­cie de pouvoir se passer du PC en conser­vant l’ac­cès à tous les para­mètres.

Le System-100 est sans doute le plug-out le plus diffé­rent de tous les autres, au plan sonore comme au plan de la synthèse. Pour ceux qui trouvent les trois moteurs de base poly­pho­niques trop clas­siques, il apporte ce grain parti­cu­lier et cette folie sonore presque rafrai­chis­sante malgré son âge : des drones évolu­tifs, des effets spéciaux chao­tiques, des bruits innom­ma­bles… sans oublier d’énormes basses hyper grasses ou des leads tran­chants. La filia­tion avec le modèle origi­nel est indé­niable, même si nous n’avions pas de System-100 vintage sous la main pour compa­rer en direct. Nous avons toute­fois trouvé un peu d’agres­si­vité numé­rique dans les modu­la­tions audio extrêmes, puisque la machine en est large­ment capable par sa modu­la­rité, contrai­re­ment aux autres plug-out à ce jour. Quand on exagère dans l’au­dio, le synthé se met à gargouiller dans tous les sens…

SYS100 36 Deep Bass
00:0000:22
  • SYS100 36 Deep Bass 00:22
  • SYS100 37 And Sub 00:24
  • SYS100 38 Audio Bass 00:33
  • SYS100 39 Lead1 00:33
  • SYS100 40 Lead2 00:32
  • SYS100 41 Whistle 00:23
  • SYS100 42 Arpeg 00:38
  • SYS100 43 Vortex 00:30
  • SYS100 44 Satel­lite 00:37
  • SYS100 45 Drone 00:45

Plug SH-101 (option­nel)

Le SH-101 est un synthé mono datant de 1982, que l’on pouvait utili­ser à plat ou en bandou­lière, avec un petit acces­soire de contrôle pouvant s’ajou­ter à main gauche (le fameux Modu­la­tion Grip). Il possède un son plas­tique bien « cheesy » très recon­nais­sable, avec son VCO, son sub-oscil­la­teur, son unique filtre, son unique enve­loppe et son petit LFO, tout cela animé par un arpé­gia­teur et un séquen­ceur program­mable. Le plug SH-101 était au départ livré de base avec le System-1 jusqu’à une certaine date, ce n’est plus le cas aujour­d’hui. Lorsqu’il est activé sur le System-8, tous les contrôles non assi­gnés s’éteignent (ou sont réduits). Mais certains n’ont plus les mêmes fonc­tions : par exemple dans le mixeur, les commandes qui servaient à doser le niveau des oscil­la­teurs ajustent main­te­nant les formes d’ondes indi­vi­duelles. Il faudra donc mémo­ri­ser ces petits détails pas si anodins.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (15836)

Au menu, on trouve un oscil­la­teur capable de géné­rer simul­ta­né­ment une rampe et une impul­sion à largeur variable. Il est accor­dable de 2 à 64 pieds. Un sub-oscil­la­teur vient complé­ter le tout, à l’oc­tave infé­rieure (onde carrée) ou à deux octaves infé­rieures (onde carrée ou rectangle). La largeur d’im­pul­sion peut être modu­lée par les 2 enve­loppes, le LFO ou réglée manuel­le­ment. Un géné­ra­teur de bruit rose s’ajoute au mixeur, avant que tout ce petit monde parte attaquer le filtre passe-bas réso­nant. La fréquence de coupure est modu­lable par le suivi de clavier, une enve­loppe ADSR dédiée (bipo­laire) et le LFO. Ce dernier, qui offre 4 ondes cycliques et une onde aléa­toire, peut aussi modu­ler le pitch ; on peut lui substi­tuer le géné­ra­teur de bruit.

En sortie, l’am­pli dispose d’une enve­loppe ADSR sépa­rée (ce que n’a pas le SH-101 origi­nel), redé­clen­chée par les touches ou le cycle du LFO (libre). Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-8. Le son obtenu est vrai­ment carac­té­ris­tique : les quali­fi­ca­tifs qui viennent à l’es­prit sont plas­tique, aigre­let, acidulé (surtout quand on pousse la réso­nance du filtre). La réponse des commandes est parfai­te­ment limpide, notam­ment la fréquence de coupure du filtre qui est très lisse (on pour­rait dire lissée). Avec un son très parti­cu­lier, le plug SH-101 est donc un bon complé­ment aux moteurs inté­grés.

SH 101 01
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  • SH 101 01 00:36
  • SH 101 02 00:56
  • SH 101 03 00:38
  • SH 101 04 00:34
  • SH 101 05 00:42

Plug SH-2 (option­nel)

Le SH-2 est un synthé mono­dique à 2 VCO et 1 Sub-VCO produit à partir de 1978, que l’on entend souvent sur les premiers titres de New Wave. Très simple d’em­ploi, il est carac­té­risé par de grosses basses épaisses, obte­nues lorsqu’on désac­corde les 2 VCO et qu’on active le Sub-VCO. Le plug SH-2 est une appli­ca­tion payante. Tout comme les autres appli­ca­tions, elle peut tour­ner en plug-in sur les STAN compa­tibles ou en plug-out auto­nome dans le System-8. Tech­nique­ment, il s’agit d’une fidèle modé­li­sa­tion du modèle vintage, enri­chie en possi­bi­li­tés de modu­la­tion. L’unique voix est consti­tuée de 2 oscil­la­teurs à 3 formes d’ondes (rampe, impul­sion ou sinus pour le premier ; rampe, impul­sion et bruit blanc pour le second), auxquels on peut ajou­ter un sub-oscil­la­teur (onde carrée à –1 octave). La plage d’ac­cor­dage est éten­due de 2 à 64 pieds, avec accor­dages gros­sier et fin pour le second oscil­la­teur. La largeur de l’onde impul­sion est modu­lable par un tas de sources (sub-oscil­la­teur, 2 enve­loppes, Auto­bend, LFO) ou à la main. Les oscil­la­teurs ne peuvent par contre pas inter­agir.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (81379)

Un mixeur permet de doser les 2 oscil­la­teurs et le sub-oscil­la­teur avant d’at­taquer un unique filtre passe-bas réso­nant, comme sur le SH-2 origi­nel. La fréquence de coupure est modu­lable par le suivi de clavier, le LFO ou l’en­ve­loppe dédiée (modu­la­tions toutes bipo­laires). Contrai­re­ment au SH-2 vintage, on peut cette fois utili­ser 2 enve­loppes ADSR distinctes, redé­clen­chées par le jeu ou le cycle du LFO. Ce dernier possède un délai, 4 formes d’onde basiques et un mode aléa­toire ; son cycle est unique­ment libre.

Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-8. Le son obtenu est gros, gras, percu­tant, brut, sur toute la tessi­ture. On tire rapi­de­ment d’ex­cel­lentes basses gras­souillettes avec filtre ouvert, des pads à la quinte évoca­teurs, avec filtre médium et réso­nance légère, ainsi que de beaux leads coupant dans le mix, filtre ouvert comme fermé. Le plug SH-2 complète très bien les moteurs inté­grés, avec un carac­tère sonore très diffé­rent.

SH 2 01
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  • SH 2 01 00:40
  • SH 2 02 00:27
  • SH 2 03 00:12
  • SH 2 04 00:24
  • SH 2 05 00:42

Plug Promars (option­nel)

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (61275)

Le Promars est un synthé mono­dique à 2 VCO et 2 Sub-VCO produit à partir de 1979, souvent décrit (en partie à tort) comme un JP-4 à une voix. Il est carac­té­risé par un son puis­sant et gras, obtenu lorsqu’on désac­corde les 2 VCO. Il béné­fi­cie de 8 empla­ce­ments mémoires (figées une fois sauve­gar­dées), d’où le terme « Compu­pho­nic » séri­gra­phié en façade. Le plug Promars est une appli­ca­tion payante. Tout comme les autres appli­ca­tions, elle peut tour­ner en plug-in sur les STAN compa­tibles ou en plug-out auto­nome dans le System-8. Il s’agit d’une modé­li­sa­tion très fidèle du modèle vintage, avec quelques fonc­tion­na­li­tés addi­tion­nelles. L’unique voix est consti­tuée d’un double oscil­la­teur à 2 formes d’ondes (rampe ou impul­sion), auxquelles on peut ajou­ter un double sub-oscil­la­teur (onde carrée). On peut accor­der les oscil­la­teurs sur une plage éten­due de 2 à 64 pieds, avec 2 niveaux de Detune program­mables pour le second oscil­la­teur (comme sur le Promars origi­nel). Le LFO peut agir sur le pitch ou la largeur de l’onde impul­sion, cette dernière étant égale­ment réglable manuel­le­ment ou pilo­table par 2 enve­loppes ADSR.

La section mixeur (nouvelle par rapport au Promars origi­nel) permet de mélan­ger les 2 oscil­la­teurs à un géné­ra­teur de bruit blanc. Le signal passe alors dans un HPF statique puis un LPF dyna­mique réso­nant, dont la fréquence de coupure peut être modu­lée par le suivi de clavier, un LFO et une enve­loppe ADSR dédiée (les modu­la­tions du LFO et de l’ADSR sont bipo­laires). L’am­pli dispose de sa propre enve­loppe ADSR. Le LFO possède 4 formes d’onde basiques et un mode aléa­toire ; son cycle peut être libre ou redé­clen­ché.

Ici encore, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-8. Des basses et infra­basses solides, un filtre très effi­cace, des leads inci­sifs, une réponse limpide des commandes, peu de fiori­tures (pas d’in­ter­mo­du­la­tions d’os­cil­la­teurs), voilà qui carac­té­rise le son du Promars, là encore bien complé­men­taire aux autres modé­li­sa­tions. Tiens, on attend toujours la modé­li­sa­tion poly­pho­nique du JP-4 !

ProMars 01
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  • ProMars 01 00:41
  • ProMars 02 00:36
  • ProMars 03 00:36
  • ProMars 04 00:14
  • ProMars 05 00:33
 

Conclu­sion

Nous voici arri­vés au moment de conclure ce test un peu long. Nous avons en tout premier lieu appré­cié la qualité sonore du System-8 et l’ex­pé­rience de program­ma­tion qu’il offre, avec ses commandes contex­tuelles direc­te­ment acces­sibles. Il repré­sente une évolu­tion incré­men­tale de la modé­li­sa­tion ACB maison, ajou­tant des fonc­tion­na­li­tés au moteur de base tout en inté­grant les briques déve­lop­pées sur le System-1 et les synthés Boutique. Il profite égale­ment d’une section d’ef­fets duale de qualité, sans oublier l’ar­pé­gia­teur et le séquen­ceur à pas. Niveau son, il rapproche la moder­nité du moteur System-8 et le retour aux sources à la sauce 70s & 80s avec des plug très réus­sis, dont ceux inté­grés du JP-8 et du Juno-106. Nous aurions toute­fois aimé une poly­pho­nie plus géné­reuse, une allo­ca­tion dyna­mique des voix, des possi­bi­li­tés accrues de modu­la­tion, un peu plus de métal dans la construc­tion et un clavier plus grand pour profi­ter plei­ne­ment du mode split. Quoi qu’il en soit, le Sytem-8 est un synthé qui va droit au but : le son avant tout, moderne et vintage, ainsi que les outils essen­tiels pour le tailler en toute simpli­cité.

Tarif moyen : 1 529 €

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC ; les extraits des SH-101, SH-2 et Promars sont repris d’un précé­dent test)

  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (61275)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (99412)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (24631)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (15836)
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 05.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (81379)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (27578)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (40546)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (16258)
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 10.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 11.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (98018)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (23791)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (24663)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (38726)
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 16.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 17.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (18571)

 

8/10
Points forts
  • Excellente qualité sonore
  • Modélisations très réussies
  • Variété de timbres
  • Commandes directes et contextuelles
  • Prise en main très facile
  • Mode Dual à tessitures séparées
  • Oscillateurs améliorés
  • Nouveaux filtres intégrés
  • Arpégiateur et séquenceur à pas
  • Différentes sections d'effets
  • Emission/réception de CC MIDI
  • Audio et MIDI via USB
  • Jusqu’à quatre moteurs différents
  • Entrées audio
Points faibles
  • Aliasing dans les fortes modulations audio
  • Architecture en général assez figée
  • Un seul LFO (ou presque) en accès direct
  • Clavier un peu court pour jouer en mode split
  • Polyphonie limitée à 8 notes
  • Pas de métronome dans le séquenceur
  • Allocation statique des voix en mode Dual
  • Beaucoup de plastique
  • Pas d’entrée XLR pour micro
  • Alimentation externe
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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