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« Un très bon synthé qui aurait pu être parfait »

Publié le 04/09/20 à 22:28
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
Un avis rapide sur cette nouvelle itération du WS. Tout d’abord, j’ai eu longuement le Wavestation dans les années 90, une machine au son typé et difficile à intégrer mais tellement magnifique, surtout pour produire du soundscape et/ou de l’ambient, avec une profondeur de champ unique. Une ergonomie fastidieuse qui par ailleurs a été l’objet de longues nuits blanches avec des résultats pas toujours heureux, mais toujours ce petit bonheur de triturer ce joystick avec un sourire béat. Bref je me suis précipité pour acheter le Wavestate, réminiscence d’une époque révolue.
A l’ouverture du carton, petite déception même si je le savais déjà, c’est très léger. Beaucoup de plastique mais assemblages et rigidité correctes, potards bien fixés, rien qui branle a priori. Mais bon à côté du Wavestation avec sa belle robe en alu qui n’a pas bougé en 25 ans, petit pincement au cœur quand même. Ensuite le clavier. Là Korg, carton rouge total. C’est mou au possible, aucune sensation, bref grosse déception, presque rédhibitoire pour moi. J’aurais largement préféré payer 100 euros de plus et avoir un vrai clavier digne de ce nom.
Le synthétiseur lui-même : je ne reviendrai pas sur les caractéristiques techniques expliquées dans le test. C’est globalement une usine à gaz en termes de possibilités et de modulations mais avec une ergonomie qui a véritablement fait un bon en avant. A mon sens, du beau travail de la part de Korg. Certes il faut parfois cliquer plusieurs fois avant d’arriver sur un paramètre précis mais globalement c’est bien structuré et idéalement il faut d’abord se rôder sur une seule couche avant de vouloir enchaîner les quatre, sinon cela risque vite de vous dégoûter car cela prend du temps. Mais dans l’ensemble, je le redis, la navigation est logique même si pas toujours rapide. Les 8 potards blancs auraient mérité une fonction secondaire pour gagner en accessibilité, dommage. L’écran, parfaitement contrasté, est vraiment trop petit pour mes yeux. Je pense qu’un écran deux fois plus gros aurait justement permis de gagner également en interactivité sur les fonctions.
Les sons : globalement le Wavestate sonne moins numérique pur que son ancêtre, la présence des filtres très réussis apportant un réel plus. On a parfois l’impression d’avoir un D50 entre les mains, parfois même un VA (pads bien résonnants, leads bien tranchants) ce qui étend considérablement son champ sonore, on peut presque l’envisager comme sa machine principale, ce qui n’était pas le cas de la version originale. Beaucoup de dynamisme, toujours cette sensation d’espace, rien que pour ça, j’adore cette machine. On retrouve bien sûr le son Wavestation, certains ont bien vieilli, d’autres beaucoup moins et se pose toujours la question de savoir comment intégrer le WS dans une compo. Le WS est un synthé qui remplit l’espace à lui tout seul, d’où l’intérêt de programmer soi-même ses layers à partir de rien et surtout d’éviter l’effet « melting pot » qui peut vite donner une bouillie sonore. J’insiste sur ce point mais on peut déjà obtenir de supers résultats avec seulement 1 ou 2 layers, inutile de se sentir obligé d’utiliser les 4 dans un premier temps. Le bloc effets est très réussi, je n’ai rien à lui reprocher, c’est très propre et ça sonne pas du tout artificiel.
Globalement la force de cette machine est également sa faiblesse car son degré d’inventivité est sans limite mais également totalement chronophage. Mais quand on achète un WS, on n’achète pas un Minilogue. C’est une machine qui demande de l’investissement et qui réussit là où le Wavestation était une galère à programmer. Ce ne sera jamais une machine rapide à programmer mais désormais elle est beaucoup plus cohérente dans son approche et surtout plus polyvalente.
Pour finir, un bilan positif entaché par de vilains compromis : d’abord ce clavier vraiment insuffisant tant en termes de qualité que de taille (pourquoi ne pas avoir fait un 5 octaves et/ou une version module pour ceux qui ont déjà un clavier maître) et ensuite quelques détails d’ergonomie mesquins ou améliorables (écran trop petit, potards blancs sous-exploités).