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Arturia Pigments
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On refait le patch #83 : Test d’Arturia Pigments

Test écrit
113 réactions
Arturia passe à tables
9/10
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Après avoir brutalisé le monde du synthé matériel, Arturia entend bien mettre de la couleur dans nos logiciels avec Pigments, une sorte de synthé somme qu’on espère haut en couleur.

En presque vingt ans d’exis­tence, le moins que l’on puisse dire, c’est que la société greno­bloise Artu­ria a fait du chemin malgré une forme de gentille schi­zo­phré­nie dont témoigne son cata­logue. Du côté logi­ciel, la marque n’a en effet eu de cesse de repro­duire des synthés de légende construits par d’autres, tandis que du côté maté­riel, elle a tout misé avec la famille Brute sur des desi­gns origi­naux au carac­tère bien trempé. C’est dire si ce Pigments marque un tour­nant dans l’his­toire d’Ar­tu­ria car si l’on excepte l’an­té­di­lu­vien Storm qui tenait plus de la Works­ta­tion façon Reason, l’ex­cel­lente boîte à rythmes Spark et le non moins excellent expan­deur Analog Lab propo­sant un Best of de presets issus de la V-Collec­tion, il est ni plus ni moins le premier synthé logi­ciel de la marque qui ne soit pas une émula­tion mais repose sur un design origi­nal.

Notez que le mot « origi­nal » est à prendre ici au sens premier du terme, car le concept sur lequel il repose n’a rien de fonda­men­ta­le­ment nouveau, bien au contraire : il s’agit d’un synthé hybride dont les deux géné­ra­teurs sonores peuvent au choix se baser sur de clas­siques oscil­la­teurs à modé­li­sa­tion analo­gique ou sur des tables d’ondes, tout cela étant ensuite soumis aux tradi­tion­nels outils de la synthèse sous­trac­tive : filtres, modu­la­tions et effets. Bref, on se retrouve face à un concept qui n’a rien de bien rare sur le marché, surtout qu’après les succès phéno­mé­naux de Massive et Serum, quan­tité de déve­lop­peurs ont réalisé des synthés à tables d’ondes, jusqu’aux éditeurs de STAN. À la faveur de ce qui semble être un véri­table effet de mode, on dénombre ainsi sur le papier une petite tren­taine de synthés à tables d’ondes sans parler de l’offre Free­ware.

Artu­ria n’est toute­fois pas né de la dernière pluie et vous vous doutez bien que s’il se place sur un marché aussi concur­ren­tiel, l’édi­teur a fourbi ses armes pour s’éle­ver au-dessus de la mêlée. C’est donc dans le diable et ses détails qu’il va falloir exami­ner ce Pigments, après avoir installé le logi­ciel dispo­nible sous Mac comme PC aux formats VST, AU et AAX, mais aussi en version auto­nome.

Pour la vidéo, c’est juste en dessous. Et pour le texte, c’est encore plus en dessous :

Dans le courant d’une onde épurée…

À l’ins­tar d’un Serum, l’écran qui nous accueille présente les deux géné­ra­teurs sonores et deux filtres dans la partie haut tandis que tout le bas de l’in­ter­face est dédié aux modu­la­tions et macros. Les effets et outils de séquence (séquen­ceur et arpé­gia­teur) disposent quant à eux de leur propre page acces­sible depuis un jeu d’on­glet.

Offrant la possi­bi­lité de navi­guer dans les sons via une arbo­res­cence ou par tags, le navi­ga­teur de presets est le même que sur tous les produits Artu­ria, tout comme les préfé­rences, la possi­bi­lité d’agran­dir ou rétré­cir l’in­ter­face par pas de 10%, ou encore le MIDI Learn. Graphique­ment, on reste dans les canons Artu­riens avec un mélange de gris sombres, de blanc et de bleu turquoise assai­son­nés à la sauce Flat Design. Tout est clair, lisible et en dehors des modu­la­teurs qui agitent leurs ondes colo­rées sur le patch par défaut (d’où le nom de Pigments), disons que nous sommes face à une austé­rité classe et de bon goût.

TIPSPetite origi­na­lité : en marge d’un manuel complet et rela­ti­ve­ment péda­go­gique bien qu’en anglais dans la version qui a été mise à ma dispo­si­tion (mais qui est en cours de traduc­tion), une petite ampoule fait son appa­ri­tion dans le bandeau qui surmonte l’in­ter­face. Un clic sur cette dernière permet d’af­fi­cher en jaune les réglages aves lesquels le desi­gner du patch vous suggère d’in­ter­agir. Une excel­lente idée qui permet, au-delà du son, de décou­vrir effi­ca­ce­ment le soft.

Ce tour global achevé, voyons ce qu’il en est à présent des diffé­rents modules qui composent la bête en commençant logique­ment par ses géné­ra­teurs sonores.

Engine bleu

ANALOGPigments repose donc sur deux moteurs qui peuvent être commu­tés en deux modes de fonc­tion­ne­ment chacun. Dans le mode Analog, vous dispo­sez de trois LFO propo­sant quatre formes d’ondes, deux pour géné­rer le son et le dernier pour modu­ler les deux autres, mais aussi d’un géné­ra­teur de bruit utili­sable lui aussi comme modu­la­teur. Première origi­na­lité : on s’aperçoit qu’il est possible de contraindre les notes géné­rées par les oscil­la­teurs à une gamme. Nous y revien­drons.

WAVETABLEDans le mode Wave­table, outre la sélec­tion de la table d’onde que vous pouvez affi­cher en 2D ou 3D, vous retrou­vez les commandes habi­tuelles sur ce genre d’os­cil­la­teurs… flanquées de petites choses plus origi­nales. C’est ainsi que vous pouvez acti­ver ou non un morphing entre les quatre états station­naires de la table, placer la « tête de lecture » où bon vous semble le long de cette dernière, mais que vous dispo­sez en sus de quatre outils pour maltrai­ter notre gentille table : le premier fait de la modu­la­tion de fréquence, le second de la modu­la­tion de phase, le troi­sième de la distor­sion de phase et le quatrième du Wave­fol­ding, sachant que nos quatre amis sont soumis à un oscil­la­teur qui, au-delà des tradi­tion­nelles ondes sinu­soï­dales, trian­gu­laires, en dents de scie, en rampes ou carrées, permet aussi de géné­rer cinq types de bruits. Complé­tant le tout, un unison stéréo 8 voix permet d’épais­sir le son, sachant qu’il peut fonc­tion­ner en mode Clas­sic ou Chord auquel cas on pourra défi­nir le type d’ac­cord à obte­nir (Majeur, Mineur, septième, etc.), une fonc­tion qui trou­vera tout son inté­rêt avec les motifs du séquen­ceur/arpé­gia­teur inté­gré.

QUANTIZEPITCHCette incur­sion dans le domaine du solfège est d’ailleurs idéale pour vous parler d’une fonc­tion commune au géné­ra­teur analo­gique et au géné­ra­teur à tables d’ondes : l’un et l’autre disposent d’un module Tune qui, outre son clas­sique rôle d’ac­cor­deur, permet de quan­ti­ser la hauteur du signal généré sur une gamme. Voilà une excel­lente idée qui vous assure d’ob­te­nir quelque chose de jouable quelles que soient les bidouilles que vous opériez au niveau des géné­ra­teurs sonore.

Évidem­ment, on retrouve aussi dans ces derniers le dosage du signal envoyé vers chacun des deux filtres que propose Pigments et vers lesquels il convient à présent de nous diri­ger.

Filtres d’amour

FILTEROn s’y atten­dait, Artu­ria fait ici montre de son expé­rience en la matière en nous propo­sant 8 types de filtres dotés chacun de diffé­rents modes : multi­mode est le filtre par défaut de Pigments pouvant offrir des pentes déjà bien raides de 36 dB par octave, Surgeon est un filtre propo­sant des pentes plus raides encore de 64 dB par octave, SEM, M12 et Mini proviennent des émula­tions des synthés Oberheim et Moog réali­sés par la marque (et récem­ment sortis en tant que plug-ins auto­nomes) et enfin Comb, Phaser et Formant sont des filtres dont le nom est éloquent, sachant que le Phaser Filter peut gérer jusqu’à 12 pôles (12 pics/notches donc). Certes, on pourra se deman­der pourquoi Artu­ria n’a pas carré­ment mis tout son cata­logue de filtres dans le logi­ciel mais admet­tons qu’il y a déjà large­ment de quoi faire avec ce qui nous est proposé.

Préci­sons que nos deux amis peuvent être routés en série ou en paral­lèle avec – et c’est intel­li­gent – la possi­bi­lité d’avoir des états inter­mé­diaires entre ces deux routings (qui sont donc fina­le­ment eux-mêmes paral­lèles). Avec un seul et unique potard, il fallait y penser !

FXOn ne s’at­tar­dera pas sur la section de sortie qui jouxte l’étage de filtre et qui ne propose rien de notable pour sauter à l’on­glet suivant où nous attend la section d’ef­fets de Pigments. Cette dernière présente deux chaînes de trois effets en insert ainsi qu’un bus auxi­liaire propo­sant lui aussi une chaîne trois effets. Pour chacune de ces trois chaînes, vous pour­rez choi­sir parmi 13 effets ou trai­te­ments : Multi Filter, Param EQ, Compres­sor, Distor­sion, Over­drive, Wave­fol­der, Bitcru­sher, Chorus, Flan­ger, Phaser, Stereo Pan, Delay et Reverb. Si on ne trouve dans cet arse­nal rien de très exotique ni rien de trop gour­mand (pas de proces­seur à convo­lu­tion, pas de simu­la­tion d’am­pli, préam­pli, HP ou Leslie, etc.), il faut admettre que la section est plutôt complète, d’au­tant que chaque effet inclut son lot de réglages, ce que des presets pour chaque module permettent d’illus­trer. On appré­ciera en outre la possi­bi­lité d’uti­li­ser les deux chaînes d’ef­fets en insert en série, en série inver­sée ou en paral­lèle, de sorte que le nombre de combi­nai­sons possibles est assez consé­quent. Si consé­quent d’ailleurs qu’un gestion­naire de presets global pour la section d’ef­fets dans son entier aurait eu du sens… Qu’im­porte, car l’heure est venue de détailler une section plus enthou­sias­mante encore.

Tu pensais qu’es­tait Seq estait mais Seq pas ça qu’es­tait *

SEQUn troi­sième onglet permet d’ac­cé­der au séquen­ceur et à l’ar­pé­gia­teur de Pigments qui se partagent la même grille de saisie sur 16 pas, la seule diffé­rence étant que l’ar­pé­gia­teur dispose d’une ligne pour saisir la hauteur des notes et d’une possi­bi­lité de les contraindre à une gamme en plus des lignes servant à défi­nir leur octave, leur vélo­cité, leur longueur, leur liai­son (glide) et la proba­bi­lité qu’elles soient jouées ou non.

En marge des habi­tuelles options d’ordre de lecture, réso­lu­tion, swing, on notera deux choses inté­res­santes. La première, c’est que vous pouvez défi­nir le nombre de pas pour chaque ligne, ce qui permet de géné­rer simple­ment de lentes évolu­tions de votre arpège ou votre séquence en jouant sur la poly­ryth­mie des para­mètres. La seconde tient dans la possi­bi­lité d’uti­li­ser le hasard pour redé­fi­nir toute ou partie de la séquence ou de l’ar­pège à un inter­valle que vous choi­si­rez. Chaque ligne dispose ainsi d’un petit dé qui, de 0 à 100 %, permet de défi­nir comment sera affec­tée la ligne à chaque régé­né­ra­tion du motif. C’est vrai­ment très effi­cace et, en conjonc­tion avec la longueur variable des lignes, cela devrait vous permettre de faire varier vos séquences autant que vous le souhai­tez.

Et puisqu’on parle de varia­tions, l’heure est venue d’évoquer le plus gros point fort du logi­ciel : ses modu­la­tions.

Modu­la­tions

La moitié basse de l’in­ter­face est dévo­lue aux 23 sources de modu­la­tions (!) que propose Pigments et qui lui donnent son nom. 23 oscil­lo­scopes permettent en effet de visua­li­ser le signal créé par chaque modu­la­teur, sachant que la couleur de leur forme d’onde dépend de la nature de la modu­la­tion effec­tuée. En fuch­sia, on dispose ainsi des 5 modu­la­tions liées au contrô­leur MIDI, en orange de 3 enve­loppes, en jaune de 3 LFO, en vert de 3 fonc­tions, en violet de 3 géné­ra­teurs aléa­toires, en pourpre de 2 combi­na­teurs, et en bleu de 4 macros.

S’il parait inutile de s’at­tar­der sur les clas­siques contrôles physiques, les enve­loppes ou les LFO, les autres types de modu­la­tions méritent plus d’at­ten­tion.

MODFUNCTIONCommençons par les fonc­tions qui sont les plus géné­riques dans la mesure où ce sont des courbes dans lesquelles vous pouvez créer autant de segments que néces­saire. À la manière des outils de Cable­guys, chaque fonc­tion pourra donc géné­rer des modu­la­tions complexes comme se compor­ter comme un LFO de base ou un Step Sequen­cer (Shift+­clic permet de tracer des paliers plutôt que de simples points).

MODRANDOMLes géné­ra­teurs aléa­toires permettent pour leur part de créer des courbes au hasard, soit de manière binaire (oscil­la­tion entre deux valeurs), soit en se basant sur un autre modu­la­teur dans lequel seront aléa­toi­re­ment préle­vées des valeurs en fonc­tion d’un trig­ger (Sample & Hold), soit en se basant sur un jeu de contraintes préci­sées par l’uti­li­sa­teur (Turing), permet­tant au hasard d’évo­luer dans une boucle et de géné­rer des motifs plus exploi­tables musi­ca­le­ment qu’un complet hasard.

MODCOMBINATELes combi­na­teurs permettent de créer une modu­la­tion en effec­tuant une opéra­tion mathé­ma­tique entre deux modu­la­tions. On peut ainsi divi­ser un LFO par une enve­loppe, ou encore addi­tion­ner à cette dernière le signal issu d’un géné­ra­teur aléa­toire. Là encore, c’est malin car cela permet de géné­rer une modu­la­tion qui, tout en étant diffé­rente, sera appa­ren­tée à d’autres modu­la­tions et dont l’ef­fet sera ainsi cohé­rent avec ces dernières.

Finis­sons enfin par les quatre macros qui, comme vous vous en doutez, sont là pour simpli­fier le jeu avec Pigments. Vous pouvez en effet assi­gner à chaque macro plusieurs para­mètres du synthé pour inter­agir avec eux via un simple bouton. L’édi­teur a d’ailleurs fait de notables efforts pour propo­ser des macros prêtes à l’em­ploi pour tous les presets de Pigments : merci pour ça.

ASSIGN2Voyez qu’en termes de modu­la­tions, le dernier-né d’Ar­tu­ria offre de quoi faire. Mais vous en convien­drez, cet arse­nal ne serait pas bien utile sans desti­na­tion de modu­la­tion, et c’est là que Pigments fait à nouveau très fort puisque, pour faire simple, l’écra­sante majo­rité des potards du logi­ciel sont suscep­tibles d’être la desti­na­tion de ces modu­la­tions (en fait, tous les potards cernés d’une bague). Cela inclut la plupart des para­mètres des Engine ou des effets, mais aussi la synchro du séquen­ceur et un certain nombre de para­mètres des modu­la­teurs eux-mêmes. Et chaque para­mètre peut rece­voir jusqu’à 23 modu­la­tions : ah ouais, quand même.

ASSIGNPour réali­ser une assi­gna­tion, deux méthodes sont propo­sées : soit on sélec­tionne un des modu­la­teurs et on clique-glisse sur la bague d’un para­mètre jusqu’à obte­nir l’am­pli­tude de modu­la­tion souhai­tée. Soit on clique sur le petit plus se situant dans le coin supé­rieur droit de chaque para­mètre et on assigne tous les modu­la­teurs souhai­tés à la propor­tion voulue grâce à la partie médiane de l’in­ter­face. C’est telle­ment simple et bien foutu qu’on ne se lasse pas de le faire, au risque toute­fois de ne plus savoir qui module quoi à moins de faire un clic droit sur le petit plus dont nous parlions. Disons qu’un retour visuel n’au­rait pas été du luxe à côté de chaque para­mètre, sachant qu’un petit point de couleur aurait suffi.

En entendre de toutes les couleurs

Les fonc­tion­na­li­tés, c’est bien beau me direz-vous. Mais sur le terrain du son, que vaut ce Pigments ? Je vous renvoie à la vidéo pour vous faire une idée, ainsi qu’aux extraits suivants comme à la page de l’édi­teur :

bass(2)
00:0000:08
  • bass(2)00:08
  • bass(5)00:08
  • bass(6)00:08
  • bass500:08
  • bass600:08
  • bass­nuts00:08
  • brass00:08
  • groove00:08
  • groo­ve200:08
  • keys­glitch00:08
  • synth(6)00:08
  • PIGMENT­carp01:32
  • PIGMENT­Sopt00:33
  • PigmentW­HOLE(2)02:28

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le spectre couvert par l’ins­tru­ment est large, des basses et nappes conven­tion­nelles à des choses nette­ment plus barrées, des séquences surpre­nantes, des effets.

Puis­sant, poly­va­lent et simple d’ac­cès, ce Pigments n’au­rait-il aucun gros défaut ?

Conclu­sion

Il n’y a en effet pas grand-chose à repro­cher au dernier-né d’Ar­tu­ria qui parvient sans problème à se hisser dans le pelo­ton de tête des synthés à tables d’ondes sur un marché pour­tant très disputé. L’uti­li­sa­tion de l’aléa­toire comme les contraintes harmo­niques ou les impres­sion­nantes possi­bi­li­tés de modu­la­tion font de Pigments un instru­ment puis­sant mais qui demeure toujours musi­cal. Pour ne rien gâcher, les concep­teurs d’Ar­tu­ria ont soigné l’er­go­no­mie, de sorte qu’on ne se sent pas perdu face au monstre en dépit de sa richesse. C’est le genre de synthé avec lequel on pour­rait apprendre la synthèse.

Certes, on aurait aimé dispo­ser d’un peu plus d’in­fos sur qui module quoi sans avoir à jouer de la souris pour s’en assu­rer mais à bien y regar­der, il n’y a pas vrai­ment de gros grief à formu­ler à l’en­contre de Pigments dont le seul défaut tien­drait dans le petit manque d’ori­gi­na­lité de l’édi­teur sur le choix de la synthèse utili­sée pour cet instru­ment.

Comme nous le rappe­lions en intro, depuis les succès de Massive et Serum, des dizaines de synthés à table d’ondes ont vu le jour, certains étant même four­nis dans les bundles des séquen­ceurs. De fait, ce n’est pas tant sur ce registre qu’on atten­dait les Greno­blois qui ont par ailleurs des tech­no­lo­gies bien moins courantes dans leurs cartons : après avoir modé­lisé toute la crème de la synthèse mais aussi des orgues à roues phoniques ou des pianos acous­tiques et élec­triques, on rêvait de les voir chatouiller AAS sur le terrain de la modé­li­sa­tion physique par exemple. Ca ne sera donc pas pour cette fois même si on est, du coup, impa­tient de voir la suite…

Reste à parler du prix qui suit la grille habi­tuelle d’Ar­tu­ria comme les bonnes habi­tudes marke­ting de l’édi­teur. Les 200 euros récla­més de base peuvent sembler un tanti­net élevés en regard de la concur­rence (150 en période promo­tion­nelle) mais en fonc­tion des produits dont vous dispo­sez déjà, vous dispo­sez d’im­por­tantes ristournes depuis votre espace utili­sa­teur, sachant que les promos ne sont pas rares non plus du côté de Grenoble. Enfin, une version d’es­sai non bridée de 80 jours est propo­sée, de sorte que je vous recom­mande chau­de­ment d’es­sayer vous-même ce Pigments dont la palette pour­rait bien se marier à merveille avec toutes vos compos.

 

spéciale dédi­cace à nos amis du Quebec

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"
9/10
Points forts
  • 23 modulateurs (!)…
  • …dont certains relativement originaux (Random et Combinate notamment)…
  • Possibilité de moduler à peu près tout sans que ça tourne à l’usine à gaz
  • Systèmes de contrainte à une gamme permettant au synthé de rester musical
  • Le Step Sequencer/Arpegiateur polyrythmique…
  • Le fonction Regen pour changer toute ou partie de la séquence à intervalle définissable
  • Le générateur à tables d’ondes bien complet
  • Le mode Chord sur l’unison, à combiner avec les possibilités de séquence
  • Les presets avec les macros prêtes à l’emploi
  • Le système de tips qui permet d’aller encore plus loin dans un preset
  • L’ergonomie globale qui offre un bon rapport puissance/simplicité
  • La polyvalence
  • Manuel bien foutu
Points faibles
  • Ce n’est pas comme si on manquait de synthés à tables d’ondes…
  • Pas de possibilité de voir qui module quoi au premier coup d’oeil
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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