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Pédago
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La synthèse pulsar et par distorsion de phase

La synthèse sonore - 25e partie

Et voilà, tout doucement, nous approchons de la fin de ce dossier  !

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Pour le clôtu­rer, je vais, dans les trois prochains articles, vous présen­ter de manière succinte des formes de synthèse moins répan­dues que les précé­dentes, mais qu’il m’a néan­moins paru impor­tant de ne pas oublier, ne serait-ce que pour mieux souli­gner encore l’ex­tra­or­di­naire diver­sité des modes de créa­tion que nous regrou­pons sous le terme géné­rique de synthèse sonore.

Une fois de plus, j’as­sume l’as­pect subjec­tif et non exhaus­tif de la chose, et j’in­vite tous ceux qui le souhaitent à venir appor­ter leurs connais­sances dans les commen­taires, comme certains – que je remer­cie -  l’ont déjà fait de fort belle manière. 

La synthèse pulsar

Et nous commençons notre tour d’ho­ri­zon des « synthèses rares » par une forme parti­cu­lière de la synthèse granu­laire, la synthèse pulsar, théo­ri­sée par Curtis Roads.

La synthèse pulsar a ceci de commun – entre autres – avec la synthèse granu­laire qu’elle aussi est basée sur des unités très petites, les « pulsa­rettes ». Celles-ci se composent d’une forme d’onde de n’im­porte quel type géné­ra­le­ment appe­lée W suivie d’une période de silence S. La période P (voir article 2) d’une pulsa­rette englobe ces deux valeurs. Faire varier la durée de la « sous-période » de W sans faire varier P permet de simu­ler l’uti­li­sa­tion d’un filtre passe-bande (voir article 7). L’am­pli­tude de l’en­semble peut être modu­lée par une enve­loppe V. La synthèse pulsar permet égale­ment, entre autres, le glis­se­ment en temps réel entre diffé­rentes valeurs tempo­relles musi­cales tradi­tion­nelles (noires, croches, etc.).

La synthèse par distor­sion de phase 

La synthèse sonore par distorsion de phase

La synthèse par distor­sion de phase est une cousine de la synthèse par modu­la­tion de fréquence. Si cette dernière a été prin­ci­pa­le­ment exploi­tée par Yamaha, la distor­sion de phase a été déve­lop­pée et utili­sée par Casio, qui l’a implé­men­tée dans sa série de synthé­ti­seurs CZ.

Le prin­cipe repose sur la lecture de tables d’ondes (voir article 18). Une forme d’onde sinu­soï­dale stockée en mémoire est lue selon une fonc­tion dite « de phase » – une autre onde, puisqu’au final une onde n’est rien d’autre qu’une fonc­tion mathé­ma­tique.

Tant que cette fonc­tion est linéaire, la forme d’onde stockée en mémoire ne sera pas affec­tée. Dès que la fonc­tion n’est plus linéaire, la forme d’onde est « distor­due », comme on peut le voir sur l’illus­tra­tion ci-dessous :

En fait, on peut consi­dé­rer que la synthèse par distor­sion de phase est une manière d’agir sur la vitesse de lecture d’une onde, sans alté­rer la fréquence géné­rale de celle-ci. Au lieu d’agir sur la vitesse à laquelle les cycles s’en­chaînent – ce qui provoque­rait une modi­fi­ca­tion de la fréquence de l’onde – on agit sur la vitesse de lecture au sein même d’un cycle, sans pour autant modi­fier la période (cf article 2) de l’onde elle-même. L’onde qui sort conserve alors sa hauteur, mais n’est plus une sinu­soïde. Ainsi, la synthèse par distor­sion de phase permet de repro­duire assez bien un filtre réso­nant.

Les prin­ci­pales diffé­rences par rapport à la synthèse FM résident dans le fait que la modu­lante – ici la fonc­tion de phase – n’est pas obli­ga­toi­re­ment une sinu­soïde, et qu’elle est obli­ga­toi­re­ment de la même fréquence que la porteuse.

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