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Ace of Spades
9/10
Award Valeur sûre 2019
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On ne compte plus les amplis qui tentent d’émuler le son britannique traditionnel que l’on aime tant. Alors que la mode est aux petites têtes qui ont tout des grandes, voici venir la Colt avec ses 20 watts sous le capot et fabriquée par Fx Amps.

Test de la tête d'ampli Ace Amplification Colt : Ace of Spades

Ce son… Vous savez, LE son. Celui du Van Halen de 78 ou d’An­gus de 79, celui de Malcolm aussi d’ailleurs et celui de telle­ment de légendes. Le look ne trompe personne, l’Ace Colt prétend offrir LE son britan­nique à faible puis­sance, voire très faible… Analyse.

You really got me…

Mon Dieu qu’elle est belle cette Colt. Avec ses 7,5 kg, elle est aussi légère qu’agui­cheuse. Son look abso­lu­ment parfait nous permet de voir ses entrailles, compo­sées de deux lampes EL34 en puis­sance et trois ECC83S en préam­pli­fi­ca­tion. Nous remarquons aussi la présence de trans­for­ma­teurs volu­mi­neux compte tenu du gaba­rit de cette jolie lunch­box. Inutile de rappe­ler l’im­por­tance capi­tale des trans­for­ma­teurs, leur qualité influant direc­te­ment sur le grain et le rapport signal/bruit final.

220 watts donc, commu­tables en 2 watts pour jouer à bas volume avec un mini-switch situé sur la partie arrière. Impos­sible d’avoir un son réaliste avec cette puis­sance, quelle idée ! C’est que nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises.

Deux canaux mettent donc cette tête en voix, simu­lant pour l’un le fameux Plexi et pour l’autre un JCM800 aux hormones, modi­fié et racé. Ces deux canaux répon­dant aux noms de Plexi et Boost se partagent une égali­sa­tion compo­sée de basses, médiums et aigus. Un volume par canal nous permet d’éga­li­ser les niveaux lors des chan­ge­ments via un foots­witch non fourni. Préci­sons que cette tête est tout à fait compa­tible avec les swit­chers dispo­sant d’une fonc­tion de trig­ger pour chan­ger de canal. Une boucle d’ef­fets à lampe complète la connec­tique ainsi que deux sorties pour baffles 8 et 16 Ohms. Le look typé Far West est en tout cas une parfaite réus­site, avec des as de pique joli­ment taillés dans le carcan métal­lique qui enferme cette beauté. Notons l’ab­sence de standby, fonc­tion­na­lité de plus en plus débat­tue de nos jours. Qu’im­porte, bran­chons la bête !

Ace Colt ain’t noise pollu­tion

4Le baffle choisi pour réali­ser ce test est un Marshall 4×12 équipé de quatre Celes­tion G12T75 pour garan­tir une fidé­lité maxi­male à l’es­prit British de base. La guitare est une Char­vel sur laquelle sont montés des Seymour Duncan TB4 et SH1N, un couple de micros clas­sique devant l’éter­nel. Le son est comme d’ha­bi­tude main­te­nant repiqué avec un Shure SM57 via une carte son Scar­lett de Focus­rite. Aucun effet n’est ajouté dans Cubase et le seul effet que l’on se permet est une Ibanez TS9 en boost de gain pour deux exemples audio.

Le premier canal Plexi est très souple et réagit immé­dia­te­ment au potard de volume de la guitare. Le grain est pâteux, rond et boueux, exac­te­ment comme celui d’un Plexi. La réac­ti­vité du potard de gain du canal change radi­ca­le­ment le visage du son et nous fait déjà sentir des relents de pub rock. La trans­pa­rence reste totale avec une défi­ni­tion toute britan­nique, chapeau !

canal­plexiEQ50%
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5Lorsque l’on tripa­touille l’éga­li­sa­tion, tout répond bien. Dans les extrêmes on sent tout de même une bosse de volume quand les aigus sont au mini­mum, ce qui n’est en rien un souci du moment que l’on dose avec parci­mo­nie. Les basses et médiums sont exempts de tout reproche et modèlent le son de belle manière. Avec une TS9 en boost de gain et réglée tradi­tion­nel­le­ment dans ce but (drive à zéro et volume au maxi­mum), les basses perdent un peu de présence pour serrer l’en­semble de la dyna­mique. C’est une réac­tion normale et saine d’un bon ampli qui subit un boost de gain. Le heavy metal anglais s’ouvre alors à vous, comme tout bon Plexi à l’époque sainte des années 80. On regrette très légè­re­ment l’ab­sence de réglage de présence même s’il est la plupart du temps inutile sur les Marshall d’an­tan mais il faut bien cher­cher la petite bête tant le rendu du canal Plexi est convain­cant.

Le canal Boost quant à lui se rapproche bien plus d’un JCM800 ayant mangé beau­coup de soupe sans pour­tant qu’il en porte le nom, sans doute pour une raison de propriété. Il n’en a toute­fois cure, puisque le son déli­vré est abso­lu­ment fidèle et parfai­te­ment respec­tueux de cette magie Made in Dio ou Saxon. La satu­ra­tion est épaisse et plus intense qu’un JCM800 non modi­fié. Pour obte­nir le même taux de gain il faut se placer aux alen­tours des 50 %, qui peut le plus peut le moins !

canal­boos­tEQ50%
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15L’éga­li­sa­tion réagit aussi bien qu’avec le canal Plexi à ceci près que les aigus sont encore plus sensibles dans les valeurs les plus basses. Le volume augmente en effet beau­coup, au point de faire satu­rer la prise de son comme vous pouvez l’en­tendre. À nouveau, il faudra avoir la main légère quand on baisse cette plage de fréquences.

Avec un boost, c’est le para­dis. Comment ne pas aimer un tel son ? C’est géné­reux, réac­tif et parfai­te­ment hard rock. Les harmo­niques s’in­vitent sans rechi­gner pour un déluge anglais abso­lu­ment divin. Quel son, venant d’une si petite boite !

Testons main­te­nant l’at­té­nua­tion en bascu­lant le switch Power Mode à l’ar­rière. Le son est égalisé à son acti­va­tion avec une modi­fi­ca­tion des aigus pour éviter le côté criard à bas volume tout en gardant une ampleur suffi­sante. Pari réussi, aucun besoin d’at­té­nua­teur externe. Le son obtenu est digne des plus beaux Marshall avec le potard à toc, avec un volume de télé­vi­sion. Bluf­fant.

test­po­wer­mode
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Comment résis­ter à une jam sur Riff Raff en guise de mix final ? Sans aucune égali­sa­tion autre que celle de l’am­pli, on se sent pous­ser des ailes. Micro manche, aigu, penta­to­nique, gros accords, tout y passe. Avec succès.

mix
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Assez d’es­sais

L’évi­dence est sous nos yeux : cette tête de concep­tion française et fabriquée en Grèce fait un carton. Si vous ajou­tez à cela un prix infé­rieur à 700 euros, vous avez le compa­gnon de jeu idéal de tout rockeur ou hardos amou­reux du son qui a fait de l’An­gle­terre la Terre Promise de la musique du Diable. Si c’est pour avoir des amplis de cet acabit tous les jours, je veux d’ailleurs bien lui vendre mon âme.

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9/10
Award Valeur sûre 2019
Points forts
  • Un son bluffant de réalisme, que ce soit pour le Plexi ou le JCM800
  • Pas de chichi : on branche, ça sonne
  • La fabrication au top
  • Un look et un poids parfaits
  • Un silence impressionnant
  • Un prix très raisonnable
  • Des transfos de grande qualité qui font la différence
Points faibles
  • Un potard d'aigus à ne pas trop descendre dans les extrêmes
  • Absence de réglage de présence

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