Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
< Tous les avis Soldano Hot Rod 50
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Soldano Hot Rod 50
Photos
1/121
Soldano Hot Rod 50
Le Taz Le Taz

« La Crunch Machine ! »

Publié le 05/12/13 à 12:36
Ampli mono-canal 50w tous lampes : 2x5881 + 4x12ax7
Entrées High et Low, Preamp & Master Volume, Bass/Middle/Treble+Presence.
Boucle d'effet, sortie et réglage Slave, deux sorties HP et sélecteur d'impédance 4/8/16ohms.
C'est rudimentaire, voire spartiate, mais c'est l'esprit mono-canal, non ?
Côté finition, c'est assez sobre. Au prix du neuf, on s'attend à avoir un ampli un peu clinquant, mais la première impression est la sobriété. Puis en y regardant de plus prêt, on observe la pose parfaite du tolex, les grilles de protection ou même le montage du logo sur celle-ci... Ce n'est pas bling-bling, comme pas mal d'ampli de ce type, mais drôlement soigné et à l'épreuve du temps. Le châssis blanc participe à cette ambiance dépouillée, mais on se prend à apprécier à la sensation de pureté qu'il donne à l'ampli. Une sensation qui se vérifie à l'allumage.

UTILISATION

Confort spartiate ! Soldano est un peu à l'amplification ce que Ferrari est à l'automobile : déco simple et dépouillée, mais très évocatrice et une conception sans concession, pensée non pas pour être moyenne en tout, mais la meilleure en une chose. La Hot Rod succède directement à la SL-60, qui se voulait être la version mono-canal du SLO-100. Tout ce petit monde est en fait basé, originellement sur un JCM 800 2203. Mais ce qu'en a fait Mike Soldano nous emmène beaucoup plus loin qu'une "vulgaire" mod d'ampli Marshall, puisqu'on a un son unique, un son Soldano, identifiable immédiatement.

Bref. Confort spartiate, comme sur n'importe quelle tête mono-canal... Ou presque. On a ici le haut de gamme en terme d'assemblage, de choix de composants. Malgré des taux de saturations dantesques, on est frappé par l'absence presque totale de souffle. L'action de l'égalisation est remarquable. Plus qu'a gérer la balance globale du son, elle intervient surtout dans la sculpture du grain. C'est beaucoup plus efficace qu'une equa Marshall, mais beaucoup plus facile et intuitif que celle d'un Mesa, par exemple. On a toujours cette patte Soldano dans le son, mais la liberté d'en faire un son bluesy à la Gary Moore ou un son lead metal ultra agressif. Revers de la médaille, sauf à la jouer dans un baffle Soldano, on peut regrettera l'absence du réglage Depth pour retrouver les basses qu'on attend d'un ampli pour certains sons actuels.

Le choix d'un cabinet et de HP adaptés seront des atouts non négligeables. Ne voyez pas ça comme une contrainte, mais comme une occasion de donner les moyens à cet ampli exceptionnel d'exprimer pleinement son potentiel.

Dernier point, et non des moindres le gain. L'entrée Low permet d'accéder à une palette de sons clairs limpides et seulement en fin de course, d'aller vers des crunchs vintages très musicaux. L'entrée High attaque très vite et repousse les limites de la saturation. Il faudra choisir l'une ou l'autre entrée, mais ce qui est remarquable, c'est que quelque soit l'entrée et le réglage de gain, le son est toujours corpulent et défini.

Quelque soit le réglage, le son est toujours bon, que vous coupiez les aigus ou mettiez le gain à 3 ou à 6... Tous les sons sont excellents, vous trouverez forcément un son qui vous convient. Attention : pas d'émulations ici, vous ne trouverez pas de sons Marshall 70's ou Fender 60's. Vous aurez un ampli qui sonne Soldano, mais qui peut s'adapter à tous les styles nécessitant plus ou moins de saturation. Vous n'aurez pas les sons vintages de quelques uns de vos héros, mais une vraie palette de texture qui collera à votre style, votre jeu et votre guitare. Ce n'est pas pour rien si le SLO-100 est devenu une référence auprès d'un public allant de Clapton à Lukather. Même SRV avait commandé un modèle customisé, de l'ampli chéri de Gary Moore. Ce Soldano-ci ne déroge pas à la règle, et ce n'est pas pour rien si son créateur lui a donné le nom de son autre grands passion, les vieilles bagnoles customisées made in California.

SONORITÉS

Si vous jouez sur un ampli mono-canal, vous savez que chaque ampli aura des réglages de prédilections, et d'autres où il se montre moins performant. Et c'est là où le Soldano fait la différence : il sonne quelque soit le taux de saturation. En entrée high, on commence avec un crunch bluesy, qui devient un overdrive rock & blues, sauce Marshall, puis déjà plus hard-rock autour de 5/6 avant de se transformer en disto lisse et compressée en arrivant à 11 (spéciale dédicace à Nigel Tufnel). On a plein d'étape intermédiaire, qui vous permet de construire votre drive selon votre envie, de l'overdrive mordant à la saturation lisse... Et là où c'est encore plus fort, c'est que ça reste dynamique quelque soit le réglage, avec un sustain prononcé même avec un drive léger (pureté des composants oblige)... Le jeu est donc facile quelque soit le niveau de gain, et même en drive modéré on retrouve le même confort qu'avec un son ultra-saturé. C'est assez hallucinant, car avoir cette compression naturelle sans le drive ou le volume à donf', vous ne trouverez ça sur aucun autre ampli.

Vous trouverez donc forcément un drive, une texture et une equa qui correspond à votre jeu et à votre style. Question grain, ça reste de la sauce US. Même si la filiation Marshall est palpable en dessous de 6 en preamp, on a une couleur californienne, qui rend le tout plus doux, plus ramassé tout en conservant la nervosité du jeu. C'est donc très typé, mais peut convenir à de multiples usages. C'est le son lead de Gary Moore vers la fin des années 80, début des 90's, mais aussi le son de Nuno Bettencourt (en rythmique, enfin au moins sur 3 Sides to Every Story), ou de Warren Haynes, Vivian Campbell...

En son clair, ce sera pratique. On est loin de la chaleur d'un Fender, c'est plus clinique et peut-être trop propre. C'est le son de Finish What Ya Started de Van Halen qui, quoi qu'il en dise, a joué sur Soldano. Le preamp du SLO 100 (sur le quel est basé le preamp du HR 50) est devenu lui-même la base du preamp du Peavey 5150, avec un voicing différent... et beaucoup de souffle, lui. Le crunch obtenu est par contre vintage, très souple d'utilisation, très "high-gain" également dans les sensations de jeu.

AVIS GLOBAL

On a donc un ampli pas pratique pour faire de la variété et du bal, mais comme le dit la "base-line" de la marque : Amplifiers Built To Rock. Et si vous faîtes du rock, du blues-rock jusqu'au metal, alors ce Soldano, même mono-canal, devient très certainement la meilleure machine à saturer qui soit, car il peut tout faire tous ces types de sons avec une qualité exceptionnelle. Le seul point qui perturbera peut-être quelques guitaristes, c'est la personnalité sonore de l'ampli. Pour qui a déjà posé quelques notes dans un Soldano, le son se reconnaît immédiatement dans nos disques favoris. Non, il ne sonnera pas Marshall ou Mesa, mais Soldano. Par contre, il pourra les concurrencer sur leurs propres terrains de prédilection, et proposer des qualités qu'ils n'ont pas, voire un remède aux défauts qu'on pourrait leur trouver.

Même si on aime pas le son, on se rend compte immédiatement qu'on a à faire à un outil exceptionnel. Peu d'ampli son capable de proposer autant de souplesse et de qualité dans le réglage de la saturation. Jouer dans cet ampli qui n'est sûrement pas passe-partout, est un plaisir indéniable, que ce soit pour les sensations de jeu ou la qualité des sons produits. On pourra lui reprocher un voicing typé années 80 (un manque de basses quoi), mais cela ce corrige avec un baffle approprié, un réglage depth à l'achat ou chez un réparateur, ou une equa dans la boucle.

Grosse personnalité, sensations fortes quelque soit votre type de jeu, ce serait un luxe si on n'en trouvait pas en occasion. Autour de 1100€ en moyenne, ça vaut le coup d'avoir dans son arsenal un ampli aux prestations haut de gamme, au prix d'un ampli anglais ou américains fabriqué en Asie. Pour ceux qui ont besoin de souplesse, le Hot Rod + propose d'avoir les deux canaux switchable.

Je ne regrette absolument pas cet achat d'exception, même si j'espère un jour me dégotter le graal : un Decatone.

Je mets 10, même si il n'est pas parfait d'un point de vue pratique, les sons qui en sortent sont suffisamment incroyable pour le compenser.

Amplis actuels : Marshall JMP 2203 de 1980, Marshall 2210 de 86. J'ai possédé et/ou joué 2550 et 2554 (Jubilee et copie Ceriatone), Splawn, Brunetti, The Valve, Mesa, Peavey, Engl, Fender, Marshall, DV Mark, Jet City, Rivera...