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Pédago
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Résolutions indirectes

Les bases de l'harmonie - 26e partie

Nous avons observé dans l'article précédent que les résolutions pouvaient être régulières ou… irrégulières. Ce sont ces dernières que nous allons commencer à explorer aujourd'hui. Ce faisant, nous allons pouvoir à nouveau constater à quel point tout est lié dans le domaine de l'harmonie musicale. Car en effet, nous allons retrouver ici des notions que nous avons déjà abordées, à savoir celles concernant les cadences et les substitutions d’accords. Allons-y.

Résolutions indirectes : Les bases de l'harmonie - 26e partie
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Réso­lu­tion indi­recte conso­nante

Nous avons vu la dernière fois que l’une des prin­ci­pales raisons d’être d’une réso­lu­tion irré­gu­lière est de retar­der l’ap­pa­ri­tion de la réso­lu­tion finale. Et nous avons égale­ment vu qu’une réso­lu­tion irré­gu­lière peut abou­tir certes à une disso­nance, mais dans certains cas égale­ment à une conso­nance. Mais si vous avez bien suivi depuis le début de ce dossier, peut-être avez-vous été alors frappé par la foudre de la soudaine illu­mi­na­tion, et vous êtes-vous dit : « ventre­bleu, ne parle­rait-on pas ici de cadence rompue ? »

Eh bien oui, la cadence rompue est une forme de réso­lu­tion irré­gu­lière, puisque si elle n’abou­tit pas à une disso­nance à propre­ment parler, elle permet d’ob­te­nir une nouvelle conso­nance, autre que celle initia­le­ment prévue, et ainsi de retar­der la réso­lu­tion atten­due (et acces­soi­re­ment de modu­ler par exemple dans une tona­lité rela­tive à celle d’ori­gine – cf article 18).

Ainsi, dans l’exemple ci-dessous en Fa majeur, la demi-cadence IV-V de la première mesure ne s’en­chaîne pas sur une cadence parfaite V-I comme on l’at­ten­drait, mais sur une cadence rompue V-III. La cadence parfaite – et donc la véri­table réso­lu­tion – n’in­ter­vient qu’en fin de morceau. 

cadence rompue
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Réso­lu­tion indi­recte disso­nante

Mais comme je l’ai dit précé­dem­ment, une réso­lu­tion irré­gu­lière présente en géné­ral la parti­cu­la­rité de résoudre non sur une conso­nance, mais bien sur une nouvelle disso­nance. La réso­lu­tion indi­recte – et disso­nante – la plus simple à obte­nir est encore et toujours au niveau de la cadence parfaite, en adjoi­gnant à la domi­nante normale la domi­nante de substi­tu­tion que l’on emploie habi­tuel­le­ment… pour la rempla­cer (cf article 15). Pourquoi ? Tout simple­ment parce que les deux accords possèdent le même triton, et donc la même disso­nance. On conserve donc la disso­nance en passant d’un accord à l’autre.

Dans l’exemple ci-dessous en Do majeur, l’ac­cord Sol septième de domi­nante ne résout pas immé­dia­te­ment sur l’ac­cord de tonique. On passe par une réso­lu­tion indi­recte via la l’ac­cord de substi­tu­tion Réb 7. La disso­nance commune se situe au niveau du triton Fa-Si. Sol 7 résout donc indi­rec­te­ment et de manière disso­nante sur Réb 7, qui résout ensuite direc­te­ment sur Do majeur.

résolution sur substitut
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Enfin, les mouve­ments obli­gés évoqués dans l’ar­ticle 25 s’ap­pliquent aux réso­lu­tions directes. Si l’on n’ap­plique pas la tota­lité des mouve­ments obli­gés à un accord, on peut obte­nir une réso­lu­tion indi­recte et disso­nante. Ainsi, avec un accord de septième de domi­nante, on résout sur un accord disso­nant si l’on se contente de ne bais­ser que la septième, comme dans l’exemple suivant :

resolution indirecte
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La disso­nance n’est ici bien sûr pas liée direc­te­ment au degré III qui n’est pas disso­nant en soi lorsqu’il est en posi­tion fonda­men­tale, mais à son renver­se­ment qui place une seconde majeure en haut de l’ac­cord. 

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