Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago

Les notes et les silences

Solfège : Les notes et les silences

Cet article, suite du dossier sur la notation musicale, permet à chacun de connaître les bases utiles en solfège de manière progressive et sans douleur. On y découvre comment fonctionnent les noms et positions des notes ainsi que leurs valeurs rythmiques.

Accéder à un autre article de la série...

Cet article, suite du dossier sur la nota­tion musi­cale, permet à chacun de connaître les bases utiles en solfège de manière progres­sive et sans douleur. On y découvre comment fonc­tionnent les noms et posi­tions des notes ainsi que leurs valeurs ryth­miques.

Le nom et la posi­tion des notes

Exac­te­ment comme l’al­pha­bet possède 26 lettres dési­gnées de A à Z, l’al­pha­bet musi­cal possède 7 noms donnés aux notes : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La et Si.

Dans ce dossier et les prochains, nous travaille­rons sur base de la clef de sol. Voici la posi­tion de ces 7 notes lorsqu’une [def]clef[/def] de sol est placée au début de la portée :

Le nom de la clef de sol provient du fait suivant : la boucle du milieu de cette clef est centrée autour de la deuxième ligne de la portée, qui est la ligne sur laquelle on place la note Sol.

Qu’en est-il du nom des notes plus graves et plus aiguës que ces 7 notes ? On utilise à nouveau les mêmes noms. Plus haut que le Si, on reprend le nom Do, puis Ré et ainsi de suite. Plus bas que le Do, on reprend le nom Si, puis La, etc. Voici ce que cela donne pour les notes plus hautes :

En montant plus haut encore, on reprend à nouveau les mêmes noms. Voici d’autre part ce que cela donne pour les notes plus basses :

Pourquoi donner des noms iden­tiques à des notes qui sont situées à des hauteurs diffé­rentes ? La raison doit être cher­chée du côté des vibra­tions sonores. Nous avions vu dans le dossier précé­dent que chaque hauteur de note corres­pond à un certain nombre de vibra­tions de l’air par seconde.

Lorsque vous jouez une note qui produit par exemple 440 vibra­tions par seconde (un La) et que vous y ajou­tez une autre note qui vibre exac­te­ment deux fois plus vite (donc à 880 vibra­tions par seconde), votre oreille va remarquer une forte simi­li­tude entre les deux notes. Elles sont très semblables tout en étant à une hauteur diffé­rente. Elles sont en harmo­nie l’une avec l’autre. C’est une obser­va­tion que vous pouvez faire en écou­tant deux mêmes notes à une octave de diffé­rence.

La parti­tion suivante contient 2 portées de 4 mesures :

Pendant les 2 premières mesures, une des flûtes joue une petite [def]mélo­die[/def]. Dans les 2 dernières mesures, elle recom­mence à l’iden­tique pendant que la flûte du dessus joue la même mélo­die mais avec des vibra­tions exac­te­ment au double de l’autre. Si vous avez la possi­bi­lité d’écou­ter le résul­tat, vous pour­rez entendre que dans les 2 dernières mesures la mélo­die garde sa couleur origi­nale, tout en étant renfor­cée par l’autre flûte.

Le même phéno­mène est valable lorsque vous jouez une note vibrant deux fois moins vite (ici à 220 vibra­tions par seconde). Ce rapport du double au simple joue un rôle impor­tant en musique.

Lorsque deux notes vibrent à une vitesse double l’une de l’autre, on leur donne le même nom. Dans l’exemple précé­dent, la mélo­die commence toujours par la note La aussi bien pour la flûte 1 que pour la flûte 2. Voici par exemple les 3 notes nommées La et la vitesse à laquelle elles vibrent :

Le même prin­cipe est valable pour les 6 autres notes, les fréquences des vibra­tions étant diffé­rentes de celles indiquées ici, mais toujours dans un rapport de 2.

Rete­nons donc la règle de base : en partant du Do vers le haut, on nomme les notes suivantes Ré, Mi, Fa, Sol, La et Si, qui corres­pondent à des vibra­tions de fréquence de plus en plus élevée. La note suivante corres­pond au double de la vitesse du premier Do et on l’ap­pelle égale­ment Do. La note suivante corres­pond ensuite au double de la vitesse du premier Ré et on l’ap­pelle aussi Ré et ainsi de suite. En descen­dant en dessous du Do, la vitesse de la note suivante est la moitié du Si et on l’ap­pelle égale­ment Si. Puis c’est le La, etc.

Les valeurs ryth­miques des notes

Pour indiquer combien de temps une note doit durer, on utilise un système de valeurs ryth­miques, chacune repré­sen­tée par une manière de dessi­ner la note.

Commençons par la [def]noire[/def]. Nous allons l’uti­li­ser comme la durée de base pour défi­nir les autres durées.

La note noire est dessi­née par une forme arron­die pleine, atta­chée à un petit trait verti­cal. Ce trait s’ap­pelle la hampe de la note. En voici des exemples à diffé­rentes hauteurs :

En plaçant une série de noires sur une portée, cela signi­fie que l’on doit les jouer toutes avec la même durée. Mais cette durée n’est pas déter­mi­née, car on peut les jouer rapi­de­ment ou lente­ment. Il faut donc d’abord défi­nir le [def]tempo[/def]. Celui-ci indique à quelle vitesse on va jouer les noires. Le tempo indiquera par exemple le nombre de noires que l’on jouera en une minute. En prenant un tempo de 60 à la noire, cela signi­fie que l’on doit jouer 60 noires en une minute, c’est-à-dire une par seconde. Le tempo est souvent indiqué par le dessin d’une noire égalée à un chiffre, comme par exemple :

qui signi­fie qu’il faut jouer 120 noires en une minute, c’est-à-dire 2 par seconde. Le tempo est souvent indiqué au début de la parti­tion et il reste valable jusqu’à la fin, sauf indi­ca­tion contraire. Le tempo est donné à titre indi­ca­tif, car personne ne comp­tera vos notes pour voir si vous avez joué 119 ou 121 noires en une minute.

Une mesure contient toujours une quan­tité bien déter­mi­née de valeurs ryth­miques. On indique la conte­nance d’une mesure par un symbole spécial au début du morceau, juste après la clef sur la portée. La mesure la plus courante est le 4/4 (quatre quatre) :

Nous verrons plus loin la signi­fi­ca­tion de ces deux chiffres. Rete­nons pour l’ins­tant qu’une mesure en 4/4 doit toujours conte­nir l’équi­valent de 4 noires.

On parle égale­ment de cette mesure en disant qu’elle contient 4 [def]temps[/def] et que chaque temps vaut une noire. Un temps est donc une subdi­vi­sion de la mesure, ici en quatre parties égales d’une durée d’une noire chacune. On parlera du premier, deuxième, troi­sième ou quatrième temps de la mesure pour dési­gner les 4 parties de la mesure.

Le signe 4/4 ne doit être indiqué qu’au début du morceau, à la première mesure. Il ne doit pas être replacé à chaque début de portée, contrai­re­ment à la clef.

Exemple

La ligne supé­rieure est une portée à une seule ligne qui permet d’écrire un rythme. Elle est utili­sée pour vous indiquer les 4 temps de la mesure. Chaque temps y est marqué par une noire. Il y en a 4 par mesure, parce que nous sommes en 4/4.

Le tempo est indiqué : 60 noires par minute, donc une noire par seconde. La première mesure de la flûte comporte un petit rectangle qui indique que rien n’est joué dans cette mesure. Nous y revien­drons plus loin. Ensuite, vous trou­vez une mélo­die de 8 noires, répar­ties sur les 2 dernières mesures. Il y a bien 4 noires par mesure, le compte est juste.

A partir de la deuxième mesure, les notes de la flûte sont jouées à la même vitesse. La première noire commence sur le premier temps (en même temps que le son de percus­sion) et se termine juste avant le deuxième temps. Ensuite la deuxième noire s’en­chaîne direc­te­ment sur le deuxième temps et ainsi de suite jusqu’à la fin.

En ayant pris la noire comme étant la base du temps, nous allons main­te­nant défi­nir les autres valeurs ryth­miques en fonc­tion d’elle. Commençons par les valeurs plus longues.

La [def]blanche[/def] est deux fois plus longue que la noire. Elle dure 2 temps. Il peut donc y avoir 2 blanches dans une mesure en 4/4. La blanche est notée par une forme arron­die creuse asso­ciée à un trait verti­cal, la hampe. Voici un exemple d’une mesure compor­tant 2 blanches :

La [def]ronde[/def] est une valeur ryth­mique équi­va­lente à 4 noires. A elle seule, elle remplit une mesure de 4/4. Elle est repré­sen­tée par une forme arron­die creuse qui ne comporte pas de hampe :

Exemple 2 : il comporte 6 mesures avec des rondes, des blanches et des noires :

La ligne supé­rieure vous indique le début de chaque temps avec un instru­ment à percus­sion. Véri­fiez le contenu de chaque mesure, vous y trou­ve­rez chaque fois un total de 4 temps. La quatrième mesure par exemple comporte deux noires (2 × 1 temps) et une blanche (2 temps), ce qui fait un total de 4 temps.

La [def]croche[/def] est une valeur ryth­mique valant la moitié d’une noire. On joue donc deux croches pendant la durée d’une noire. Elle est repré­sen­tée par une forme arron­die pleine et elle comporte une hampe termi­née par un crochet :

Comme une croche vaut un demi-temps, il en faut 8 pour remplir une mesure de 4/4 (dont la durée doit compor­ter 4 temps).

La [def]double croche[/def] est une valeur ryth­mique valant le quart d’une noire. On joue donc quatre doubles croches pendant la durée d’une noire. Elle est repré­sen­tée par une forme arron­die pleine et elle comporte une hampe termi­née par un double crochet :

Comme une double croche vaut un quart de temps, il en faut 16 pour remplir une mesure de 4/4. Le terme double porte parfois à confu­sion, car la double croche ne vaut pas le double de la valeur d’une croche mais bien la moitié d’une croche.

Exemple 3 : il comporte 3 mesures conte­nant des noires, des croches et des doubles croches :

La ligne supé­rieure sépare la mesure en 4 temps. Véri­fiez le contenu de chaque mesure de la flûte. Vous y trou­ve­rez toujours un total de 4 temps. Voici le calcul pour la première mesure : 1 noire (1 temps) + 2 croches (2 × 1/2 temps = 1 temps) + 1 noire (1 temps) + 4 doubles croches (4 × 1/4 temps = 1 temps) = 4 temps. Exer­cez-vous sur les autres mesures.

Remarquez que les noires de la ligne supé­rieure sont alignées avec les notes de la flûte qui commencent sur chaque temps. En écri­vant plusieurs portées qui jouent ensemble, on essaie toujours d’ali­gner le départ des notes qui sont jouées en même temps.

Remarquez les groupes de croches : deux croches sont jouées pendant le temps d’une noire. De même, 4 doubles croches sont jouées pendant le temps d’une noire.

Il existe encore des valeurs ryth­miques plus rapides que la double croche. Voici par exemple la [def]triple croche[/def], qui vaut la moitié d’une double croche :

Elle se diffé­ren­cie par 3 petits crochets dessi­nés sur la hampe. Il y a donc 8 triples croches par temps et il en faut 32 pour remplir toute une mesure de 4/4.

Voici ensuite la quadruple croche, qui vaut la moitié d’une triple croche :

Elle se diffé­ren­cie par 4 petits crochets dessi­nés sur la hampe. Il y a donc 16 quadruples croches par temps et il en faut 64 pour remplir toute une mesure de 4/4.

Enfin, nous avons la quin­tuple croche, qui vaut la moitié d’une quadruple croche :

Elle se diffé­ren­cie par 5 petits crochets dessi­nés sur la hampe. Il y a donc 32 quadruples croches par temps et il en faut 128 pour remplir toute une mesure de 4/4.

Les quadruples et quin­tuples croches sont assez rares.

Exemple 4 : il montre un exemple utili­sant des valeurs ryth­miques rapides alter­nées à des valeurs plus lentes :

En calcu­lant la somme des temps présents dans chaque mesure, vous en trou­ve­rez chaque fois 4.

On pourra enfin trou­ver égale­ment la [def]maxime[/def]. En voici trois exemples :

Cette valeur ryth­mique est assez rare. Elle vaut le double de la ronde, c’est-à-dire l’équi­valent de 8 noires. Il n’est donc pas possible de l’uti­li­ser dans une mesure en 4/4, car celle-ci ne peut conte­nir que 4 temps au maxi­mum. Nous verrons plus loin que l’on peut défi­nir des mesures compor­tant plus que 4 temps, qui permettent alors d’uti­li­ser la maxime.

Pour résu­mer simple­ment

1 ronde 
= 2 blanches
= 4 noires
= 8 croches
= 16 doubles croches
= 32 triples croches
= 64 quadruples croches
= 128 quin­tuples croches

 

Les silences

Lorsqu’un instru­ment joue un morceau, il rencontre des moments où il ne doit pas jouer. La musique est un discours compor­tant des phrases musi­cales entre­cou­pées de moments où l’ins­tru­ment ne dit rien. Ces moments sont appe­lés des [def]silence[/def]s. Même si l’ins­tru­ment ne joue pas, il doit conti­nuer à comp­ter les temps de la mesure qui passent, pour pouvoir reprendre le jeu en même temps que les autres instru­ments de l’or­chestre, lorsque les silences sont termi­nés.

Pour chaque valeur ryth­mique vue précé­dem­ment, il existe un silence de durée équi­va­lente. Chaque silence porte un nom et possède un symbole graphique qui le repré­sente sur la parti­tion. Ils sont placés dans la mesure, comme les notes. La hauteur où on les place n’a pas d’im­por­tance, si ce n’est pour un aspect esthé­tique de la parti­tion. On les place habi­tuel­le­ment à mi-hauteur dans la mesure.

Comme une mesure doit toujours conte­nir l’équi­valent de sa durée totale (4 temps pour une mesure 4/4), si un instru­ment ne joue que pendant une partie de la mesure, on complète celle-ci avec des silences.

Le [def]soupir[/def] est un silence qui vaut la durée d’une [def]noire[/def]. Voici le symbole qui le repré­sente dans la mesure :

Lorsqu’un instru­ment rencontre ce symbole dans la mesure, il sait qu’il ne doit pas jouer pendant un temps.

Exemple : cet exemple repré­sente 4 mesures compor­tant des noires et des soupirs :

Pendant que les batte­ments supé­rieurs conti­nuent, la flûte s’ar­rête de jouer pendant les soupirs.

La [def]pause[/def] et la [def]demi-pause[/def] valent respec­ti­ve­ment 4 et 2 noires. La pause est le silence équi­valent à la ronde et la demi-pause équi­vaut à la blanche. En voici les symboles graphiques :

Elles sont toutes deux repré­sen­tées par un petit rectangle noir. La pause est accro­chée juste en dessous d’une ligne et la demi-pause est dépo­sée sur une ligne.

La pause possède une carac­té­ris­tique parti­cu­lière. Par conven­tion, elle a la faculté de remplir une mesure complète, même si la mesure peut conte­nir plus ou moins que 4 temps. On l’uti­lise pour complé­ter la mesure d’un instru­ment qui ne joue pas. Nous verrons plus loin que l’on peut créer des mesures en 3/4 qui ne comportent que 3 noires. Par conven­tion, il est donc correct de placer une pause pour remplir une mesure de 3 temps.

Le [def]demi-soupir[/def] et le [def]quart de soupir[/def] corres­pondent respec­ti­ve­ment à la [def]croche[/def] et à la [def]double croche[/def]. Leurs durées valent 1/2 et 1/4 de la durée d’un soupir. Ici, le nom ne prête pas à confu­sion comme dans le cas des doubles croches. Voici les symboles graphiques qui les repré­sentent :

Dans le cas des mesures en 4/4, le contenu de chaque mesure doit toujours tota­li­ser l’équi­valent de 4 noires, soit en notes, soit en silences, soit en un mélange des deux.

Exemple :

Le huitième de soupir, le seizième de soupir et le trente-deuxième de soupir sont des silences corres­pon­dant respec­ti­ve­ment à la triple, quadruple et quin­tuple croche. En voici les symboles :

Comme pour le 1/2 soupir et le 1/4 de soupir, ces symboles comportent le même nombre de crochets que la note de durée équi­va­lente.

Nous avions vu que la maxime est une note qui dure 8 noires. Son silence équi­valent est le bâton de pause. Il est repré­senté par un carré noir :

Comme la maxime, le bâton de pause se rencontre assez rare­ment.


Pour résu­mer simple­ment

1 pause 
= 2 demi-pauses
= 4 soupirs
= 8 demi-soupirs
= 16 quarts de soupirs
= 32 huitièmes de soupirs
= 64 seizièmes de soupirs
= 128 trente-deuxièmes de soupirs

Conclu­sion

Les notes et les silences permettent d’écrire sur une portée ce qu’un instru­ment joue. La clef et la posi­tion verti­cale des notes sur la portée indiquent la hauteur des sons à jouer. La mesure, les symboles ryth­miques et les silences décrivent exac­te­ment la séquence tempo­relle à respec­ter pour les jouer.

Les bases théo­riques de la nota­tion musi­cale sont résu­mées dans ce dossier. Pour maîtri­ser la lecture d’une parti­tion, il faut apprendre à lire couram­ment le contenu d’une mesure, sans devoir réflé­chir à chaque note pour savoir pendant combien de temps il faut la jouer ou à quelle note de l’ins­tru­ment elle corres­pond. C’est une ques­tion de travail et de pratique régu­lière.

Un grand merci à Domi­nique Vanden­neu­cker d’Arpège Musique pour son auto­ri­sa­tion de publier cet article sur Audio­Fan­zine. Copy­right ARPEGE sprl.

← Article précédent dans la série :
Le guide de la notation musicale
Article suivant dans la série :
La gamme et le clavier musical →
Soyez le premier à réagir à cet article

    Vous souhaitez réagir à cet article ?

    Se connecter
    Devenir membre