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Steinberg Cubasis App
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Test de Cubasis, séquenceur pour iPad de Steinberg

Test écrit
62 réactions
iCubase Lite
8/10
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Malgré son relativement jeune âge, l’iPad est déjà à la tête d’une bien belle logithèque audio, au sein de laquelle figurent plusieurs séquenceurs qui n’ont rien de jouets. Dernier arrivé dans cette catégorie, le Cubasis de Steinberg n’est assurément pas sans défaut, mais il fait montre de tant de qualités qu’il s’impose immédiatement dans le trio de tête du genre. Revue en détail.

Le mot Cuba­sis parlera sans doute aux plus anciens, puisque ce fut long­temps le nom donné au séquen­ceur d’en­trée de gamme de Stein­berg, avant que celui ne soit rebap­tisé Cubase LE. D’ailleurs, si ce Cuba­sis pour iPad évoque, en termes de look, le récent Cubase 7, il ne fait aucun doute qu’en termes de fonc­tion­na­li­tés, il n’est en rien un portage du séquen­ceur vedette de Stein­berg, mais plutôt un petit cousin, pensé comme un bloc-notes pour musi­cien et donc parfai­te­ment dans la philo­so­phie de l’iPad.

De quoi s’agit-il alors ? D’un séquen­ceur audio + MIDI dispo­sant du strict néces­saire pour poser les bases d’un morceau et le mixer gros­siè­re­ment, avec une ergo­no­mie repre­nant les fonda­men­taux de Cubase à la sauce tactile. Les utili­sa­teurs de ce dernier ne seront donc pas dépay­sés puisque des icônes aux codes couleurs, tout ici semblera fami­lier au Cuba­sien, cepen­dant que les desi­gners de Stein­berg sont parve­nus à rendre le tout très ergo­no­mique : pas de détails minus­cules sur lesquels on galère pour cliquer, et quan­ti­tés de panneaux ou d’in­fos affi­chables ou esca­mo­tables simple­ment pour que jamais on ne se sente handi­capé par la taille de l’écran de l’iPad tout en ayant accès à un nombre non négli­geable de fonc­tion­na­li­tés, comme nous allons le voir.

Cubase : ça touch ou ça touch pas ?

Il ne saurait y avoir de séquen­ceur sans bloc de lecture et c’est tout natu­rel­le­ment qu’on retrouve celui-ci au sommet de l’in­ter­face, avec ses habi­tuelles fonc­tions : lecture, enre­gis­tre­ment, avance, retour, lecture en boucle, timer (utili­sable en mode mesure ou tempo­rel), tempo BPM (avec Tap Tempo inclus), signa­ture ryth­mique et métro­nome.

Steinberg Cubasis iPad

À la droite de ce bloc, Tools permet d’af­fi­cher/masquer la tradi­tion­nelle barre d’ou­tils qui servira dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, Setup donne accès aux options de confi­gu­ra­tion du logi­ciel et Help propose d’ac­cé­der à sa doc, illus­trée, mais en anglais seule­ment.

À gauche du bloc de lecture, trois icônes permettent d’af­fi­cher ou de masquer le gestion­naire de médias, le clavier virtuel (qui peut être commuté en matrice de 2×8 pads) ou le mixeur, toutes ces inter­faces venant se placer dans la partie basse de l’in­ter­face au-dessus de la fenêtre prin­ci­pale : la fenêtre d’ar­ran­ge­ment.

Sans surprise, cette dernière rassemble les diffé­rentes pistes audio ou MIDI du projet, chacune faisant face à un bandeau avec les boutons de base : Mute, Solo, Arme­ment de l’en­re­gis­tre­ment et, dans le cas des pistes audio unique­ment, un bouton pour acti­ver le retour son.

À gauche de l’écran, on dispose égale­ment d’une colonne esca­mo­table pour chaque piste, laquelle permet­tra d’ac­cé­der à des options supplé­men­taires, diffé­rentes suivant qu’il s’agit d’une piste MIDI ou audio. Pour une piste audio, on aura ainsi : nom de la piste (renom­mable via un clic), sélec­tion de l’en­trée audio, effets d’in­serts (3 slots), effets auxi­liaires (3 slots), couleur de la piste et Chan­nel, qui permet d’ac­cé­der au fader de volume et au réglage du pano­ra­mique, le tout étant flanqué d’un vumètre et des commandes déjà dispo­nibles dans le bandeau des pistes (Mute, Solo, etc.).

Pour une piste MIDI, on aura à peu près la même chose à ceci près que la sélec­tion de l’en­trée audio sera rempla­cée par un onglet sur les entrées/sorties MIDI (canal, etc.) et un qu’un autre onglet permet­tra de défi­nir l’ins­tru­ment utilisé sur la piste, et de régler sommai­re­ment son enve­loppe de volume (attaque et relâ­che­ment).

Le petit monde de l’édi­tion

Steinberg Cubasis iPad

Dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, chaque clip audio ou MIDI dispose de poignées permet­tant de le redi­men­sion­ner, de défi­nir son niveau ou encore de faire des fondus d’en­trée ou de sortie. Bien évidem­ment, tous les outils d’édi­tion de base remi­sés dans la barre d’ou­tils sont ici utili­sables : Selec­tion, Split, Glue, Suppres­sion, Mute, Copier et Coller.

Le dépla­ce­ment d’un clip se fait d’un simple glis­ser avec possi­bi­lité d’ac­ti­ver une grille magné­tique à la réso­lu­tion max de 1/64, cepen­dant qu’on dispose égale­ment de fonc­tions de quan­ti­sa­tion (réso­lu­tion max de 1/32T avec para­mètre Swing) et de trans­po­si­tion, réser­vées toute­fois au MIDI et à lui seul.

Un double clic sur un conte­neur permet de l’ou­vrir dans l’édi­teur audio ou MIDI, selon sa nature, ce qui nous amène à parler de ces derniers.

L’édi­teur audio se veut simple, mais réunit tout de même les fonc­tions essen­tielles : sélec­tion, rognage, suppres­sion, inver­sion, norma­li­sa­tion, fondu d’en­trée et fondu de sortie. Évidem­ment, pour travailler avec plus de préci­sion, il est possible, comme dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment ou le Piano Roll d’ailleurs, de pincer pour zoomer ou dézoo­mer dans la forme d’onde. Une fois votre édition termi­née, il ne restera plus qu’à cliquer sur Save to Media pour que votre nouveau fichier puisse être sauve­gardé et acces­sible depuis le gestion­naire de médias.

Steinberg Cubasis iPad

Le piano roll est pour sa part encore plus simple puisqu’en dehors du choix, du place­ment et de la durée des notes, le seul contrô­leur continu qu’il permet d’édi­ter est la vélo­cité. C’est d’au­tant plus éton­nant que lorsqu’on utilise le clavier virtuel du soft, on dispose d’une molette de Pitch Bend et d’un bouton Sustain dont on pourra enre­gis­trer les états… sans pouvoir les éditer plus tard. Dommage !

Puisqu’on parle du clavier virtuel, jetons un œil aux inter­faces de saisie qui sont au nombre de deux : un clavier donc, redi­men­sion­nable et trans­po­sable à l’en­vie, et une matrice de 2 fois 8 pads, les deux inter­faces étant dispo­nibles que l’ins­tru­ment soit mélo­dique ou percus­sif.

Steinberg Cubasis iPad

Suivant l’un ou l’autre cas, un pad servira ainsi à déclen­cher un sample (avec possi­bi­lité de brico­ler votre kit en choi­sis­sant les samples assi­gnés à chacun) ou encore à jouer un accord plaqué (sachant que là encore, vous pouvez défi­nir quel pad jouera quel accord). En vue clavier, on dispose d’ailleurs de 10 touches repre­nant les pads, pour déclen­cher soit des accords soit des combi­nai­sons de sons percus­sifs.

Bref, cette partie est plutôt bien fichue, et si l’on aurait appré­cié dispo­ser d’un petit arpé­gia­teur ou mieux, d’un géné­ra­teur de Motif comme dans HALion Sonic, force est d’ad­mettre qu’elle permet de saisir les notes effi­ca­ce­ment.

Mauvais effet

Steinberg Cubasis iPad

Pour ce qui est des effets, chaque piste dispose de 3 slots d’In­sert et de 3 slots d’en­voi, les effets présents dans ces derniers étant communs à toutes les pistes. Chaque slot sera suscep­tible d’ac­cueillir un des onze effets four­nis qui sont, notons-le, de qualité toute à fait hono­rable : Reverb, Delay, Chorus, Phaser, Flan­ger, Filter, Limi­ter, Compres­sor, Amp Sim, Over­drive ou EQ. Évidem­ment, Stein­berg a tenu à faire simple : on ne dispose ainsi, pour la plupart des effets, que de deux ou trois para­mètres en plus du dosage (Dry/Wet). La chose n’a rien de gênant sur un Chorus ou un over­drive, mais elle tourne au défaut concer­nant l’EQ, un shelf… à une bande seule­ment ! Pour dispo­ser d’un EQ trois bandes (ce qui n’a rien d’un luxe), il vous faudra donc griller les 3 slots d’in­sert d’une piste, et renon­cer ainsi à utili­ser un compres­seur, un delay ou un effet sur cette dernière.

Bref, une limi­ta­tion vrai­ment stupide et qui n’est pas la seule à rendre cette section d’ef­fets indigne du créa­teur de la norme VST : pas de preset, pas d’au­to­ma­tion, pas de freeze de piste pour écono­mi­ser des ressources et surtout, pas de possi­bi­lité d’ac­cueillir des plug-ins d’un éditeur tiers, toutes ces choses étant propo­sées par Auria depuis plus de 6 mois…

Du coup, on espère fran­che­ment que Stein­berg va revoir sa copie sur ce point car, en l’oc­cur­rence, cette section est, à mon sens, le gros point faible de l’ap­pli face à ses rivales.

Avec des bouts d’HALion Sonic dedans

Steinberg Cubasis iPad

Doté d’une inter­face claire, le gestion­naire de médias n’est pas bien dur à utili­ser et vous permet­tra à la fois de navi­guer dans vos fichiers audio, MIDI ou vos instru­ments, mais aussi dans vos projets. Hélas, à vouloir faire simple, Stein­berg a encore fait simpliste sur ce plan : si l’on peut trier les ressources par taille ou type d’ex­ten­sion (ce qui ne présente pas grand inté­rêt), on ne peut pas les ordon­ner par famille d’ins­tru­ment ou genre musi­cal, cepen­dant qu’au­cun moteur de recherche ne vient simpli­fier la navi­ga­tion. En s’amu­sant avec la petite biblio­thèque de fichiers four­nie de base avec le soft, on s’aperçoit en outre que ce dernier est tota­le­ment dépourvu d’algo de Time Stretch ou de Pitch Shift. Voilà qui limite gran­de­ment l’in­té­rêt des boucles audio livrées, cepen­dant que les boucles MIDI se cantonnent à un seul instru­ment la batte­rie…

Steinberg Cubasis iPad

Reste à parler des instru­ments qui, issus du Yama­hi­sant Halion Sonic, alternent le bon et le moins bon. Comme souvent, les synthés, instru­ments à clavier et les percus­sions acous­tiques ou élec­tro­niques parviennent à tirer leur épingle du jeu, cepen­dant que les instru­ments plus complexes sont moins bien servis : sans être ce qu’on a entendu de pire, les vents et les guitares sonnent très synthé­tiques, tandis que les cordes ne sont présentes qu’en section (pas de violon, d’alto, de violon­celle ou de contre­basse en solo donc). On espère vive­ment que Stein­berg, quitte à propo­ser de l’achat In-app, permet­tra à l’uti­li­sa­teur d’amé­lio­rer tout ça.

Open DAW

Steinberg Cubasis

Toute­fois, venant contre­ba­lan­cer ces défauts ou la faiblesse de sa section d’ef­fets, la très bonne surprise de ce Cuba­sis vient de la belle ouver­ture dont il fait preuve. Si l’on ne sera pas étonné par le fait que les projets peuvent être impor­tés direc­te­ment dans Cubase 7, on sera ravi d’ap­prendre que le soft permet d’ex­por­ter vers Sound­cloud et Drop­box ou via mail, qu’il gère Audio­copy et Audio­paste, iTunes File Sharing et surtout Audio­bus. De fait, il est tout à fait possible de se servir d’ins­tru­ments externes, ou d’ef­fets, pour étendre le champ des possibles.

Cette ouver­ture ne se cantonne pas d’ailleurs qu’aux logi­ciels, puisque Cuba­sis est utili­sable avec tout maté­riel compa­tible Core Audio ou Core Midi : de l’IO Dock aux micros Blue en passant par les contrô­leurs IK Multi­me­dia ou la Fire­face UCX de RME, une ribam­belle de péri­phé­riques sont utili­sables dans le contexte de l’ap­pli­ca­tion…

Conclu­sion

Il faut bien l’avouer : cette appli de Stein­berg est une bien belle surprise. Stable, ergo­no­mique, ouverte et rela­ti­ve­ment riche sur le plan fonc­tion­nel, elle se présente un peu comme le chaî­non manquant entre Gara­ge­Band et Auria, ce qui en fait un séquen­ceur bien plus agréable à utili­ser qu’un Xewton Music Studio / FL Studio ou qu’un Meteor. Les aficio­na­dos de Beat­Ma­ker ou de Nanos­tu­dio lui repro­che­ront sans doute son prix, d’au­tant que l’ap­pli n’est pas dispo­nible sur iPhone, mais comme elle est plus géné­ra­liste (Beat­Ma­ker et Nanos­tu­dio sont tout de même très orien­tés Hip Hop ou Elec­tro), elle devrait deve­nir le bloc-notes de plus d’un iMusi­cien.

Malgré quan­tité de bonnes choses, le logi­ciel demeure toute­fois perfec­tible sur bien des points : outre son EQ ridi­cu­le­ment limité, on lui repro­chera souvent de confondre ‘sim­ple’ et ‘sim­plis­te’ et l’on espère que Stein­berg saura le faire évoluer, par le biais de mises à jour ou de conte­nus payants.

Une affaire à suivre donc…

8/10
Points forts
  • Ergonomie générale très réussie
  • Produit relativement complet
  • Les Cubasiens retrouvent leurs petits
  • Compatible avec Cubase 7/6.5
  • Compatible AudioBus
  • Compatible avec la majorité des périphériques audio et MIDI iOS
  • Exports DropBox, SoundCloud et AudioCopy
  • Une sympathique collection de boucles audio et MIDI livrée avec le soft
Points faibles
  • L’EQ : ridicule ?
  • Trois inserts par piste seulement
  • Pas de Time Stretch ou de Pitch Shift malgré la présence de boucles
  • Pas de plug-in tiers comme sur Auria
  • Pas de Freeze
  • Automations réduites
  • La vélocité est le seul contrôleur continu éditable
  • Pas de presets sur les effets
  • Pas de cordes en solo
  • Pas de version iPhone
  • Entre Garageband et Auria, 20 € aurait été un prix plus juste
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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