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Korg Kronos 73
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Korg Kronos 73

Workstation de la marque Korg appartenant à la série Kronos

11 avis

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4.2/5
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Cible : Utilisateurs avertis Rapport qualité/prix : Correct
Serge_2004Serge_2004

Mitigé

Korg Kronos 73Publié le 07/04/21 à 15:00
Je ne reviens pas sur les détails techniques - Ceux-ci sont repris dans la fiche du produit, de manière détaillée

Je l'ai acheté pour remplacer un Roland entrée de gamme multitimbral qui avait des possibilités comparables: j'avais besoin de pouvoir gérer des arpégiateurs / séquences ou samples en live pour certains morceaux, et, en même temps d'avoir de bons sons de pianos/EP, voire de basses + 1 vocodeur, de pouvoir router le clic vers le batteur et d'une relative simplicité d'utilisation

Mon impression générale après 1 ou 2 semaines d'essai:

- Côté fabrication/solidité, ça semble bon. Le clavier répond correctement même si le toucher lourd n'équivaut pas à celui d'un bon piano -...…
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Je ne reviens pas sur les détails techniques - Ceux-ci sont repris dans la fiche du produit, de manière détaillée

Je l'ai acheté pour remplacer un Roland entrée de gamme multitimbral qui avait des possibilités comparables: j'avais besoin de pouvoir gérer des arpégiateurs / séquences ou samples en live pour certains morceaux, et, en même temps d'avoir de bons sons de pianos/EP, voire de basses + 1 vocodeur, de pouvoir router le clic vers le batteur et d'une relative simplicité d'utilisation

Mon impression générale après 1 ou 2 semaines d'essai:

- Côté fabrication/solidité, ça semble bon. Le clavier répond correctement même si le toucher lourd n'équivaut pas à celui d'un bon piano - mais sur ce point ça ne me dérange pas plus que ça - Par contre, l'aftertouch nécessite une pression de ouf, malgré le réglage de la courbe (à noter que peu de sons d'origine ne font appel à l'after-touch; ceci expliquant sans-doute cela). 1 touche (si bémol 2) claque quand on l'enclenche un peu trop fort (bon je ne l'ai pas remarqué à l'achat car je ne me suis pas acharné sur le clavier) - En soi rien de grave pour le rendu sonore (imperceptible) mais le feedback de cette touche sur le jeu/toucher est perceptible. Le fameux 'Ribon' par contre, me semble plus relever du gadget qu'autre chose: il ne répond pas systématiquement au toucher de manière égale et il faut bien doser la pression (c'est peut-être lié à la vétusté de l'engin que j'ai acheté d'occasion mais je ne pense pas).

- La connectique est bien remplie côté sorties audio avec notamment la sortie SPDIF et 4 sorties vers la table; ce qui offre des possibilités sympas pour le mixage du live (clic vers une destination, basses vers une autre, nappes et claviers vers une troisième , samples vers une autre par ex.)

- Les entrées analogiques ou numériques sont , pour moi suffisantes.

- Par contre, côté MIDI: on regrettera qu'une seule pédale à variation puisse y être connectée en Jack (type expression par exemple) et que la polarité ne soit pas adaptée à la norme des autres constructeurs; Korg s'étant aligné sur Yamaha: ce qui fait qu'à un tiers de sa course, la pédale d'expression est déjà à son maximum. in fine: 3 slots MIDI pour les pédales: 1 pédale switch, 1 Sustain et enfin, 1 à potentiomètre. C'est un peu léger pour un clavier de ce genre. A titre de comparaison, même le Roland FA07 est plus fourni à ce niveau. Pas de pads sur le clavier par contre : possibilité de les mettre en option via un Nanopad mais franchement, ils auraient pu faire un petit effort à ce niveau là.

- L'ergonomie est moyenne deux raisons : on regrettera par exemple qu'il n'y ait pas de touche transpose (même si on peut en assigner une en modifiant les patches, à ma connaissance, ce n'est qu'un transpose +12; ce qui a un intérêt assez relatif un bouton +1 ou +12 aurait été le bienvenu). La gestion des banques et de leur assignation (mémoire virtuelle ou ram, chargement au démarrage ou pas) reste complexe, surtout si on dispose d'une version upgradée vers l'OS 3.1.3; certaines des banques ayant été remappées lors de la mise à jour de l'OS. Pour le reste: le principe du Setlist par exemple, on peut dire que ça compense les deux bémols dont question plus haut. D'autre part, ces fameux setlists n'empêchent pas qu'il faille passer beaucoup de temps à créer les layers ou splits qu'on souhaite utiliser en live en prenant en considération notamment, la polyphonie, les effets, le partage des contrôles et bien d'autres choses qui prennent pas mal de temps. Maintenant pour celui qui veut prendre un seul instrument et l'utiliser immédiatement sans vouloir spécialement contrôler tel ou tel paramètre (ex résonnance) n'est alors il fait le job. La fonction quick layer et quick split est utile en répétition par exemple. Mais ces 2 fonctions restent relativement limitées: à ma connaissance: pas de possibilité de modifier rapidement la transposition des sons, ou de rajouter une troisième sone par un second split. Pour ça il faudra passer par la sauvegarde du pgm ou de la combinaison puis l'adapter via les menus ad hoc. Il y a bien des tirettes pour les orgues. Mais dès que l'on passe en mode split (c'est le cas de pas mal d'entre eux), seule une partie du clavier reste contrôlable par ces tirettes... Même remarque en mode sequence: pourquoi ne pas avoir ajouté des boutons pour définir les limites d'une boucle et avoir omis un bouton pour gérer le mode (replace ou overwrite par exemple) - 1 bouton quantize aurait aussi été sympa.

- La machine a ses limites de polyphonie et elles sont atteintes assez rapidement si on n'a pas upgradé la mémoire - La gestion de la polyphonie étant par ailleurs assez fastidieuse.

- Côté sonorités, je dois quand-même dire que certains sons sont terribles: les pianos et plus particulièrement les pianos électriques type Rhodes, Wurlitzer qui proviennent des engines dédiés sont excellents et hyper réalistes, avec une pêche inégalable - là l'entrée de game de Roland ou même l'INTERGRA 7 ne fond pas du tout le poids. J'ajoute que les effets dédiés à ces sons sont particulièrement bons. Idem pour les virtualisations des Hammond. A côté de ces sons, il y a quelques modélisations analogiques (Polysix , MS20) qui ne sont pas mauvaises et ont un rendu sympa (bon soyons honnêtes, on n'est dans de la modélisation: la versatilité, la chaleur des sons ne sont pas celles d'un vrai analogique); l'édition, malgré les interfaces de visualisation des patches peut s'avérer longue. Le rendu des sons du MOD7 est sympa également. Les basses sont bien présentes; c'est ce qui fait toute la différence avec l'entrée de gamme Roland mentionné dans cet avis. Viennent ensuite les moteurs HD1 avec notamment les cuivres, les strings. Très bons selon moi. Assez chaleureux. Mais ça ne vaut pas pour tous les sons. Le vibraphone, pour moi est limite et reste trop synthétique. Côté guitares, je n'aime pas du tout. ça manque de réalisme. j'aurais préféré qu'ils réduisent les samples à 1 octave et qu'ils se focalisent sur les paramètres de jeu (after-touch, vélocité, effets). Dans les années 90, on ne disposait pas d'autant de capacités pour sampler (mémoire notamment). Il n'empêche qu'en matière de guitares, malgré ces limites, on arrivait parfois à des résultats bluffants (je pense notamment aux guitares de la Bo de Twin Peaks et à leur tremolos: sur le Kronos ces sonorités ne sont vraiment très loin derrière, à un tel point que je me demande si je ne vais pas me débarrasser de ces sons qui encombrent la mémoire inutilement). A côté de ça, il y a aussi des tonnes de sons d'origine qui sont assez cheap et que je n'utiliserai jamais: cela va des Mallet/Bells assez froids aux multiples piano électriques styles '90' que je n'apprécie pas. Et des Kits de batterie sympa mais dont je n'ai qu'une utilisation très limitée. Globalement, pas mal des sons d'origine sonnent assez 'froid', sans que l'on puisse leur reprocher toutefois, de manquer de pêche.

- Les fonctions de sampling sont assez intéressantes et la complexité du processus me semble modérée.

- Idem pour le Karma et tout ce qu'il permet. 1 fois maîtrisé, ça peut être intéressant - J'ai vu 1 ou 2 vidéos où le potentiel de cette techonolgie était mis en avant. Mais franchement : pas pour tous les sons: je ne peux pas concervoir le Karma comme qqch qui permette par exemple de générer 1 bon strum pour des guitares - Et pour celui qui veut l'utiliser, c'est comme pour le reste, il faut y passer du temps.


- Conclusion: c'est une machine qui offre de nombreuses possibilités, avec 1 nombre considérable d'options et de paramètres - Ses sonorités d'origine ne sont pas toutes à la hauteur de ses possibilités - La courbe d'apprentissage n'est pas trop pénible pour ce qui est des bases - Mais dès qu'on a une idée précise de ce que l'on veut, mieux vaut être patient. On peut parfois voir l'engin comme un arrangeur pour musiciens débutants (lorsque l'automatisation prend le relai pour tout, sans subtilité) mais à côté de cela, ça reste une bonne machine de scène avec un grand potentiel.


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fwedewefwedewe

Un monstre certes mais pas sans défauts

Korg Kronos 73Publié le 14/10/20 à 16:33
J’ai possédé un Korg Kronos 73 de première génération pendant cinq années, que j’ai utilisé à la fois en répétition, en concert et en homestudio, et je souhaitais faire part de mon avis sur cet instrument.

Mon appréciation des différents moteurs sonores :

Moteur SGX-1 : possesseur de la première version du Kronos, celui-ci embarque seulement deux modèles de pianos contre trois pour les modèles construits à partir de l’année 2015. J’ai un avis partagé concernant ce moteur SGX. Sur le papier, le nombre important de gigas d’échantillons embarqués sur le disque dur SSD permet de bénéficier d’énormément de données pour aboutir à une certaine forme de réalisme et également d’éviter tout...…
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J’ai possédé un Korg Kronos 73 de première génération pendant cinq années, que j’ai utilisé à la fois en répétition, en concert et en homestudio, et je souhaitais faire part de mon avis sur cet instrument.

Mon appréciation des différents moteurs sonores :

Moteur SGX-1 : possesseur de la première version du Kronos, celui-ci embarque seulement deux modèles de pianos contre trois pour les modèles construits à partir de l’année 2015. J’ai un avis partagé concernant ce moteur SGX. Sur le papier, le nombre important de gigas d’échantillons embarqués sur le disque dur SSD permet de bénéficier d’énormément de données pour aboutir à une certaine forme de réalisme et également d’éviter tout phénomène de bouclage (toutes les notes résonnent naturellement jusqu’à leur extinction). La présence des bruits de mécaniques, ajustables et déconnectables à souhait, ainsi que la possibilité d’intervenir rapidement sur le timbre global, en ouvrant ou en abaissant le couvercle virtuel du piano via l’écran, participent à rendre l’expérience la plus proche possible du véritable instrument. Tout cela est bluffant lorsque l’on découvre toutes ces possibilités. Pourtant, je n’ai jamais réussi à me faire à ces deux pianos. Ce n’est pas faute d’avoir passé du temps à tout régler dans tous les sens (paramètres internes au SGX-1 + réglage de vélocité sur la valeur 9 si je me souviens bien comme conseillée par le manuel pour jouer les sonorités de piano) mais rien à faire, impossible pour moi de me trouver véritablement en accord en termes de ressenti lors d’un jeu solo. Je n’ai jamais connu ce problème sur tous les claviers que j’ai pu posséder jusqu’à présent, éventuellement j’appliquais un léger ajustement de la courbe de vélocité (ce fut le cas pour un Yamaha CP300 que j’ai possédé et que j’avais réglé en Médium au lieu de Hard) mais rien d’autre. Je possède actuellement un NordPiano3 et à aucun moment je n’ai réglé quoique ce soit sur cet instrument, juste branché et le plaisir était présent dès le premier enfoncement des touches. Avec le Kronos, je me suis trouvé dans l’incapacité de me sentir à l’aise en toute situation. Concernant les timbres, autant le dire toute de suite, je ne me suis jamais attardé sur le modèle japonais qui s’est avéré beaucoup trop métallique à mon goût. J’ai donc utilisé en permanence le modèle allemand avec la variable positionnée continuellement sur "dark" mais sans pour autant être totalement emballé par la sonorité. En termes de sensations, j’ai toujours eu cette impression qu’après l’attaque du son, l’intensité semblait s’éteindre un peu trop rapidement dans les toutes premières secondes avant de résonner un peu plus naturellement par la suite. Là aussi, j’ai passé du temps à régler les différents paramètres afin de trouver une solution à ce phénomène, mais ce fut peine perdue. Par conséquent, je me suis toujours servi de ce son de piano pour jouer/accompagner en groupe, mais nullement pour bosser un morceau solo ou pour composer, un truc ne s’est pas réalisé entre le Kronos et moi, un feeling qui ne s’est jamais établi. Cela est d’ailleurs très frustrant car j’ai conscience que ce “German” piano est vraiment de qualité dans l’absolu mais je n’ai pas su l’exploiter comme je le désirais. Dommage.

Moteur EP-1 : c’est l’un des moteurs sonores que j’ai trouvé le plus plaisant à utiliser, la modélisation des pianos électriques est véritablement optimale. Étant habitué depuis plusieurs années à utiliser le logiciel Lounge Lizard, j’ai retrouvé dans le Kronos les mêmes types de paramétrages qui permettent de se “construire” le son de Rhodes ou de Wurlitzer que l’on souhaite, que l’on s’idéalise. Des pédales d’effets vintage sont incluses dans ce moteur ce qui permet d’éviter de se plonger dans l’attribution des effets via les pages "Effects" dédiées, et donc ainsi gagner du temps dans l’édition. Du point de vue de la simulation, rien à redire pour ma part, je considère que c’est très réussi, véritablement réaliste en termes de son et de ressenti. Franchement, le top !

Moteur HD-1 : de mon point de vue, c’est l’un des points faible du Kronos et pour lequel quelques interrogations et frustrations sont apparues au regard du prix de cet instrument. Dans la globalité, les échantillons fonctionnent plutôt bien, les percussions mélodiques, les sons de synthèse prêts à l’emploi ou encore certains claviers sont dans la tendance des autres workstations, sans pour autant être vraiment transcendants, il y’a mieux. Les cordes frottées sont, à mon sens, les échantillons qui tirent le mieux leur épingle du jeu et qui parfois m’ont semblé être un cran au-dessus des concurrents. Concernant les sonorités de basses, de cuivres et de certains bois, il y’a du bon mais aussi du moins bon, et quand on s’attaque aux guitares, là ça fait mal, c’est vraiment pas beau. Ce qui est agaçant à ce niveau de prix, c’est que Korg ne semble pas s’être vraiment cassé la tête avec une partie des échantillons du moteur HD-1, et a préféré se servir dans des banques anciennes plutôt que de refaire un peu de recherche et développement. Sans vouloir me montrer trop acerbe, j'ai quand même eu l’impression par moment, pour certains sons, de faire un bond en arrière de 20 ans puisque quelques timbres m’ont rappelé, par leur maigreur et leur manque d’âme, mon Roland SoundCanvas 88Pro que j’avais acheté en 1996.... Avant le Kronos, j’ai possédé un Motif XS qui s’avérait globalement bien plus convaincant par la musicalité de ses échantillons que le Kronos (les guitares en l'occurrence au combien plus réalistes, c’est le jour et la nuit). Pourtant, la conception du XS remontait tout de même à 2007, soit quatre ans avant l’arrivée du Kronos. Cherchez l’erreur !!! J’espère que Korg fera l’effort à l’avenir de ne plus utiliser certains de ces timbres appartenant à un autre temps.

Moteur AL-1 : autant le dire tout de suite, je programme des synthétiseurs depuis plus de vingt ans (Virus TI, Waldorf Q et MWXT, DSI Evolver, DSI Pro2, EMS AKS, UVI Falcon, …) et je ne me suis jamais limité à faire des sons basiques, j’apprécie de faire du sound-design et donc d’éditer en profondeur ces instruments. Á lire la documentation, le moteur AL-1 en promet beaucoup en termes de possibilités mais semble tout de même nécessiter une certaine maîtrise au niveau des réglages des différents paramètres. Ce qui m’étonne avec ce moteur, c’est qu’il m’a fallu parfois tatonner assez longtemps pour réussir à reproduire des sonorités que je considère comme classiques, telles que des pads par exemple, là où il me faut à peine une minute avec un Virus. La chose qui m’a le plus rebuté, dès lors que l’on a la possibilité de pratiquer la synthèse soustractive avec des potentiomètres dédiés pour chaque fonction, c’est que sur le Kronos le paramétrage est bien moins direct et qu’il faut user de la molette rotative, du potentiomètre situé à gauche de l’écran, du pavé numérique (ça me rappelle mon ancien K2000) ainsi que du doigt sur l’écran. Personnellement, en termes d’ergonomie, ça me gonfle car j’ai plus l’impression de faire de la programmation logicielle (sans la souris) que du sound-design. D’ailleurs, il m’est souvent arrivé de perdre le fil du patch que j’étais en train de créer en raison du temps passé à réussir à affiner certains paramètres en vain, mais aussi à cause de la perte de temps à naviguer dans les menus pour trouver, ou retrouver, les éléments à modifier ou cerner leur mode de fonctionnement. Si les enveloppes ont le mérite de proposer autre chose que de la simple ADSR, elles demandent toutefois aussi un peu de maîtrise et, là aussi, on tâtonne parfois pour trouver le bon réglage alors qu’avec une enveloppe plus classique ça se fait en très peu de secondes. Maintenant, j’admets avoir réussi, les jours de grandes motivations, à sortir de bonnes sonorités synthétiques avec l’AL-1. La qualité du moteur audio n’est pas à remettre en cause, seule l’ergonomie m’est apparue être un frein à la créativité.

Moteur CX-3 : par le passé, j’ai eu l’occasion d’utiliser un Roland VK7 et aussi le B4 de Native-Instruments. Le CX-3 reprend le moteur de l’orgue du même nom que Korg avait lancé au début des années 2000. Je me souviens que la critique émise par Keyboards Magazine lorsque cet instrument était sorti, stipulait que la simulation du B3 était la moins probante comparé aux autres simulateur de l’époque mais qu’elle offrait une autre sonorité. Au regard de mon expérience, non pas que je suis joueur de Hammond mais un véritable amateur de cet orgue dont j’affectionne particulièrement le timbre (les timbres …), sans parler d’avoir pu jouer d’un vrai B3, j’ose dire qu’en effet, le CX3 semble sonner un peu différemment comparé au modèle original. Toutefois, il m’a toujours donné satisfaction lorsque j’en ai eu besoin, il fonctionne déjà très bien. Avec l’accès aux drawbars via les 9 faders en façade et les raccourcis visibles sur l’écran, la manipulation peut se faire en grande partie en direct, ce qui est très appréciable. Lorsque le split est engagé en revanche, je n’ai jamais réussi à trouver une astuce pour pouvoir basculer les potentiomètres entre Upper et Lower, obligeant d’ajuster les tirettes harmoniques du Lower au moyen de l’écran. La quantité de réglages consacrés à l’élaboration du son d’orgue est très fournie et les plus exigeants peuvent, à l’instar du simulateur de pianos électriques, concevoir leur sonorité de Hammond comme ils l’entendent. On retrouve globalement tout ce qui permet de vieillir ou rajeunir le timbre de l’instrument ainsi que de configurer en profondeur les paramètres de la cabine Leslie. Avec toutes ces possibilités offertes, je pense que le mieux consiste à se fabriquer un modèle d’Hammond avec une sonorité précise puis de constituer différents patchs à partir de celui-ci car sinon, ça peut vite partir dans tous les sens et on peut se retrouver perdu. Pour ma part, je préférais une couleur d’Hammond “neuf” plutôt qu’ancien ou carrément “lessivé”. Le Kronos permet aussi de générer des super-harmoniques via un mode de jeu de tirettes harmoniques étendu et réglables à volonté, ce qui constitue une possibilité intéressante pour transcender ce type de sonorité ou faire un peu de sound-design.

Moteur STR-1 : je n’ai jamais pris le temps de m’attarder sur ce moteur sonore, ce qui est une faute en soi car il semble permettre l’élaboration de timbres très originaux dès lors que l’on se détourne de la simple simulation d’instruments à cordes. Je n’ai fait que parcourir les programmes d’usine, qui étaient au demeurant souvent intéressants, et je dois avouer qu’il y’a un fort potentiel de créativité dans cette synthèse que je découvre actuellement, en mode un peu plus simple, à travers le VST Falcon d’UVI. Le Kronos propose un peu trop de pages de programmation pour un néophyte, ce qui peut justement constituer une barrière pour se lancer. Il faut pouvoir consacrer du temps pour l’apprentissage de cette synthèse avant de commencer à bien cerner son fonctionnement. En tout cas, pour les musiciens en mal de sound-design, je souligne que la présence d’un module aussi original que celui-ci ajoute une qualité indéniable au Kronos et l’ouvre vers d’autres paysages sonores.

Moteur Polysix : n’ayant jamais possédé de Polysix, je ne viendrai pas me prononcer quant à la qualité de la reproduction de ce synthétisuer. En revanche, je peux affirmer que ce moteur propose un son synthétique qui lui est propre, une couleur tout à fait à part. Au niveau de la programmation, c’est l’un des plus faciles à appréhender puisqu'à la base ce synthétiseur est simple d’utilisation avec, par exemple, une seule enveloppe pour contrôler à la fois le VCA et le VCF. Toutefois, le Kronos permet de sortir un peu de l’approche simpliste du modèle originel en offrant une seconde enveloppe ou des LFO en sus si le besoin s’en faisait sentir, ce qui constitue un réel atout. L’arpégiateur est basique mais efficace, ce qui permet de ne pas recourir à ce fichu Karma qui relève plus du casse-tête que de l’arpégiateur. Un paramètre permettant de simuler la dérive des oscillateurs est le bienvenu, ajoutant à sa façon un peu de coloration “vintage” au son qui en ressort.

Moteur MS20 : même remarque que pour le Polysix, je n’ai jamais eu de MS20 donc je ne me prononcerai pas quant à l’authenticité de la simulation. J’ai eu l’occasion de me lancer plusieurs fois dans sa programmation mais sans m’y attarder plus que cela, comparé au Polysix, et sans m’investir réellement dans la partie modulaire qui permet pourtant de reproduire parfaitement les manipulations possibles avec le modèle original (un tuto est disponible sur Youtube pour recréer pilotage de la hauteur de note des oscillateurs au moyen d’un micro, comme pour le morceau Lovely Head de Goldfrapp). Ce moteur sonore apporte une autre couleur à l’ensemble et permet de créer très rapidement des basses et des leads aussi bien ronds et doux que pêchus, tranchants, ronflants. Rien à redire, ça fonctionne plutôt bien et ça apporte, là encore, une autre couleur à l’instrument.

Moteur MOD-7 : pour ceux qui apprécient la synthèse FM et la maîtrise un minimum, le Kronos assure totalement sur ce point. Il s’agit d’un modèle classique à 6 opérateurs comme sur les aînés DX7 mais qui se rapproche plus de ce que faisaient les SY77 et 99 avec l'ajout de filtres si on le souhaite et de plusieurs formes d’ondes afin de se détourner de l’éternelle sinusoïde. De plus, il est également possible d’établir des intermodulations au moyen de samples/formes d’ondes du Kronos. Des Feedback sont également activables pour chaque opérateur (un seul sur le DX7, et aussi le Montage, jusqu’à trois pour les SY). En termes de moyens mis à disposition, je peux vous assurer que ça va très loin et il est appréciable, en plus, de se voir offrir la possibilité d’établir des câblages entre les modules à l’aide de son doigt sur l’écran, et d’user des potentiomètres pour doser en direct la quantité de modulation au sein des opérateurs. Le top ! La qualité du son est excellente et quelques effets bien choisis permettent de transcender certains patchs. Cerise sur le gâteau pour les nostalgiques du DX7, le MOD-7 convertit directement les sysex de l’ancêtre (pas le DX7 IID en revanche apparemment, je n’ai jamais réussi à importer les patchs que j’avais créés auparavant sur ce modèle), là où le Montage fait appel à un logiciel de conversion...… cherchez l’erreur !!! Le MOD-7 est un moteur très abouti et véritablement réussi. Et il faut garder à l’esprit que dans un simple programme, on peut superposer deux MOD-7... Et si je vous parle du mode Combi, on peut aller très très loin :-)

Waveshape : pour ceux qui veulent se replonger dans la grande époque du Wavestation, tout y est et même plus au besoin. Le paramétrage du chaînage des formes d’onde se fait aisément, la présentation à l’écran est claire et précise. Du point de vue du rendu sonore, cela fonctionne à merveille et on peut créer aisément de très belles textures évolutives ou des enchaînements rythmés originaux. Le séquencing des ondes est synchronisable ou non, leur assemblage se fait plutôt aisément à l’aide de l’écran qui est assez clair pour l’édition et on se surprend par moment à créer des textures originales. En revanche, ce que je n’ai jamais compris, c’est que pour créer des “wave-sequence”, il faut entrer dans le menu Global (la touche qui est normalement dédiée au paramétrage des fonctionnalités du Kronos comme la vélocité, les sysex, la gestion des pédales, le MIDI,…), trouver l’onglet dédié à ce modèle de synthèse, éditer sa séquence puis, pour pouvoir la jouer, l’insérer dans un programme du moteur HD1. Cette procédure me paraît bien compliquée et surtout illogique à mes yeux. Je trouve qu’il aurait été plus simple et plus judicieux de pouvoir faire cette édition directement dans le moteur HD1 ? Si l’ergonomie n’est pas toujours le point fort de cet instrument, je trouve que dans ce cas précis, ça dépasse vraiment l'entendement.

Karma : je crois que je ne suis pas le seul à émettre des réserves sur ce super-arpégiateur, certes très puissant, mais qui donne une impression que l’on ne maîtrise absolument rien quand on appuie sur une touche du clavier et que l’on manipule en même temps les potentiomètres. En tout cas pour ma part, cet outil m’a échappé totalement. Quand bien même, j’ai parfois réussi à cerner un peu quelques paramètres et que j’ai essayé de produire des variations “maîtrisées”, très rapidement je constatais que finalement je ne parvenais pas à obtenir ce que je souhaitais. Peut-être faut-il passer beaucoup d’heures pour réussir à le dompter correctement mais, malgré ma curiosité, ça ne me disait rien d’investir du temps pour ce qui ressemble à un gadget à mes yeux. Ce qui est le plus rageant, c’est que le Kronos n’offre pas d’arpégiateur basique et rapide d’utilisation, à l’exception de celui du Polysix. Le Karma offre bien des motifs préenregistrés nommés “Arpégiateur” mais ça part systématiquement dans tous les sens. Il existe des tutos sur la toile pour reprogrammer à sa guise le Karma et lui faire jouer des motifs personnels, voire de contourner le problème en programmant subtilement le modulateur pas-à-pas dans un programme, mais franchement est-ce qu’il n’aurait pas été plus simple d’intégrer un arpégiateur basique d’office pour plus de fun ? Ou de créer un accès rapide avec trois modes de complication du Karma permettant d’accéder d’un coup de sélecteur à des motifs basiques, plus travaillés ou en mode “spécialiste”.


Séquenceur : à l’image de la gestion du Kronos, et de son ergonomie un peu trop alambiquée, le séquenceur nécessite un certain niveau de maîtrise avant de pouvoir se lancer. Rien que la première fois où j’ai tenté l’enregistrement d’une petite idée à la volée, je me suis vite retrouvé au tapis sans comprendre ce qui se passait avec le séquenceur qui s’est arrêté net. L’exemple le plus flagrant est la nécessité de définir le nombre de mesures de la séquence avant de commencer l’enregistrement car il est réglé par défaut sur 64 mesures (où se trouve ce paramètres quand on ne connaît pas l’appareil ?). Je n’ai jamais rencontré un tel truc depuis mes tous premiers synthétiseurs (Roland D20 puis K2000) avec lesquels on appuyait sur le bouton Record et on enregistrait comme on le souhaitait !!! Le nombre de menus s’avère plutôt important, mais il s’explique par le très grand nombre de fonctionnalités que ce séquenceur offre et sa possibilité d’édition en profondeur. Et puis il est capable de gérer plusieurs pistes audio, donc autant de menus pour la gestion du MIDI que pour l’audio. Je ne m’attarderai pas sur cet outil qui, pour celui qui prend le temps de très bien le maîtriser, peut offrir une alternative très convaincante, je trouve, à un séquenceur logiciel, dans une certaine limite d’édition tout de même, quoi que .... En tout cas, il est possible de maquetter des projets avec une certaine exigence de qualité et d’exporter le mix final en un fichier wave.


J’ai souvent lu sur les forums que les possesseurs d’une ancienne workstation Korg, se retrouvaient sans grand problème parmis les paramètres et menus du Kronos. Et bien j’ai envie de dire qu’ils sont bien chanceux ceux-là car je n’ai pas réussi à me faire à l’ergonomie de ce synthétiseur. Je reconnais que mon cerveau fonctionne plutôt de manière mono-tâche et que, lorsque plusieurs paramètres sont accessibles grâce à un même bouton, je m’y perds très facilement. Or, le Kronos demande parfois une certaine gymnastique intellectuelle pour s’y retrouver, surtout quand on n’a pas tendance à travailler avec de manière régulière. Il est clair que gérer plusieurs moteurs audio, plusieurs modes de fonctionnement (séquenceur, mode Combi), avec 16 pistes en plus, on peut dérégler facilement des paramètres par mégarde pensant qu’on est toujours dans tel menu, dans telle fonction, ou sur telle piste. Je n’ai pas toujours trouvé que les menus étaient clairs et permettaient de retrouver facilement une fonction souhaitée. Je me suis d’ailleurs souvent perdu dans les menus du séquenceur lorsque je désirais rattraper une erreur, procéder à une modification, ajouter quelque chose. A contrario, alors que tout semble assez complexe pour gérer parfois des choses simples, le Kronos permet d’enregistrer à la volée, à l’aide d’une combinaison de deux touches comprenant celle appelée Record, une idée qui peut vous venir en jouant un programme ou un Combi. Quand on voit cela, on peut se demander pourquoi tout le reste n’est pas aussi aisé que cela ? La gestion des effets est très puissante mais demande là-aussi de la discipline pour organiser correctement et optimiser ses chaînes d’effets dans les modes Combi ou séquenceur. En parlant des effets, il en existe beaucoup mais ils ne m’ont pas vraiment renversé, je préférais largement ceux du Motif XS. Là aussi, j’ai passé du temps à essayer de bien régler mes réverbes, mes chorus, mes phaser et autres types mais le résultat me laissait globalement sur ma faim, ça fait le job et ça s’arrête là, pas de surprise particulière.

Voilà donc mon long avis sur le Kronos, un instrument qui condense dans ses circuits une partie de l’histoire des synthétiseurs, de l’échantillonnage, de la lutherie classique via les échantillons et de la lutherie électrique (Hammond et pianos électro-acoustiques). C’est dense, c’est complet et c’est pour cette raison que je l’avais acheté au départ, souhaitant d’une part pouvoir me désolidariser un peu de mon ordinateur et des VST qui l’accompagnent, et d’autre part, pour avoir une solution tout en un puissante pour les répétitions et les concerts. Quand on sait parfaitement s’en servir, c’est un compagnon idéal qui offre beaucoup de satisfactions. Mais il faut lui consacrer du temps car rien n’est simple. C’est d’ailleurs la première fois que je me retrouve face à un synthétiseur avec lequel j’ai éprouvé autant de difficulté pour travailler avec. Toutes ces workstations ne sont pas toujours évidentes à aborder au début mais on finit par s’y retrouver assez vite et comprendre la philosophie d’édition de chacune. Là, nada ! Une impression de débuter en permanence, de rechercher des fonctions de base à chaque démarrage. Par exemple, pourquoi lors de la création d’un patch, le joystick est paramétré par défaut pour gérer le niveau d’intensité du programme lorsqu’on le bascule à gauche ? Quand on ne le sait pas, on parcourt les menus en vain pour trouver la solution. Pourquoi une séquence est limitée à 64 mesures par défaut ? Pourquoi la création d’une wave-séquence s’élabore d’abord en passant par le menu Global puis doit ensuite être importée dans un programme HD1 ? Quelle est la logique de tout cela ? Quand j’ai essayé récemment un Roland Jupiter Xm, j’ai eu l’impression de me retrouver un peu face au Kronos avec des pages entières de menus/sous-menus et des combinaisons de boutons à appuyer pour gérer ceci ou cela. Le Korg Wavestate a l’air de s’inscrire lui aussi dans la continuité de l’ergonomie du Kronos, selon les dires de certains testeurs sur Youtube, il y’aurait des petites choses pas toujours très logiques.

Dernières choses concernant cet instrument. Le son qui sort de ce synthétiseur m’est apparu au casque plus étroit et un peu moins étincelant comparé au Motif XS. De même, j’ai eu la sensation que le son qui sortait du casque n’était pas exactement le même que celui diffusé sur enceintes. En effet, sur ces dernières, cela apparaissait plus pêchu, plus ample, bref plus qualitatif. Là encore, le rendu du Motif XS était égal que ce soit au casque ou sur enceintes. Pour terminer, le clavier RH3 offre un toucher lourd que j’appréciais en tant que pianiste (à quand un Montage 7 avec toucher lourd ?) mais les sensations apportées n’étaient pas toujours totalement au rendez-vous pour ma part, surtout avec le piano acoustique. De même, il n'est pas toujours aisé, et surtout plaisant, de jouer un lead de synthé ou de basse avec ce clavier, un peu trop lourd pour ce type de sons. L’after-touch est quasiment inutilisable même en modifiant le réglage de sensibilité, il faut appuyer comme un sourd sur les touches pour espérer le déclencher.

Bref, un super synthé sur le papier mais qui ne convient pas forcément à tout le monde. Moyennement enchanté par l'expérience avec ce Kronos, j'ai été très satisfait de m'en séparer et ainsi de faire un heureux par la même occasion !!!! ;-)
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YamahaTaz84YamahaTaz84

Bon clavier

Korg Kronos 73Publié le 27/12/14 à 16:16
J'utilise ce clavier en tant que professionnel. j'ai craqué pour ses sons de piano, rhodes et hammond ainsi que ses nappes et lead inégalées !

Je l'utilise depuis 2 ans sans trop rentrer dans les détails. Je fais quelques combis et prog adaptées mais sans plus, j'ai besoin d'un clavier pour jouer live avec de bons sons, rien de plus.

Le seul problème (en plus du poids, il pèse quand même le cochon!) c'est son toucher. Il est déjà reparti chez Korg car les RH3 sont de mauvaise qualité, il y a des touches qui claquent. Korg n'a même pas avoué que c'était le cas et me l'a renvoyé dans l'état. Les touchers deviennent de plus en plus catastrophiques dans cette marque. C'est la seule chose...…
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J'utilise ce clavier en tant que professionnel. j'ai craqué pour ses sons de piano, rhodes et hammond ainsi que ses nappes et lead inégalées !

Je l'utilise depuis 2 ans sans trop rentrer dans les détails. Je fais quelques combis et prog adaptées mais sans plus, j'ai besoin d'un clavier pour jouer live avec de bons sons, rien de plus.

Le seul problème (en plus du poids, il pèse quand même le cochon!) c'est son toucher. Il est déjà reparti chez Korg car les RH3 sont de mauvaise qualité, il y a des touches qui claquent. Korg n'a même pas avoué que c'était le cas et me l'a renvoyé dans l'état. Les touchers deviennent de plus en plus catastrophiques dans cette marque. C'est la seule chose que je regrette. En dehors de ça et de son temps de démarrage extrêmement long c'est une super machine.
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coyote14coyote14

Une workstation-sampler qui fera date!

Korg Kronos 73Publié le 16/02/14 à 17:57
Workstation-sampler(avec un grand « W ») comportant donc un sampler, un séquenceur MIDI et audio 16 pistes chacun, 9 moteurs de synthèse (nous y reviendrons plus tard), ainsi que pléthore d'effets, dont 12 utilisables simultanément en insert.
Ce modèle précisement (Kronos73) propose un toucher 73 touches (et non 76!) lourd utilisant une mécanique RH3 (là aussi, nous y reviendrons). C'est la raison de mon choix pour ce modèle : avoir un toucher lourd sur un clavier le plus léger possible.
La connectique est bonne, sans excès : S/PDIF en entrée et sortie, 6 sorties analo, une paire d'entrées analos (munis de préampli avec gain réglable), 3 ports USB (tous utiles), et 3 prises pédale. Pas...…
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Workstation-sampler(avec un grand « W ») comportant donc un sampler, un séquenceur MIDI et audio 16 pistes chacun, 9 moteurs de synthèse (nous y reviendrons plus tard), ainsi que pléthore d'effets, dont 12 utilisables simultanément en insert.
Ce modèle précisement (Kronos73) propose un toucher 73 touches (et non 76!) lourd utilisant une mécanique RH3 (là aussi, nous y reviendrons). C'est la raison de mon choix pour ce modèle : avoir un toucher lourd sur un clavier le plus léger possible.
La connectique est bonne, sans excès : S/PDIF en entrée et sortie, 6 sorties analo, une paire d'entrées analos (munis de préampli avec gain réglable), 3 ports USB (tous utiles), et 3 prises pédale. Pas d'ADAT, pas d'option au niveau connectique, d'ailleurs.
Le grand écran est tactile et en couleur avec une excellente définition (et pas multitouch comme l'a affirmé bêtement le plus grand magazine francophone lors de son banc d'essai. Il n'a pas non plus de lecteur CD comme l'a indiqué ce même rédacteur dont on se demande s'il n'a pas écrit son test à l'aide de son Oasys...Bref).
Le Kronos reprend à l'identique le moteur sonore de l'Oasys et de toutes ses options. Il lui rajoute d'autres moteurs sonores, des technologies plus récentes, au prix d'une finition nettement moins bonne. Par contre, niveau son, ce n'est pas une déclinaison vers le bas de son prédécesseur. Il en reprend la dynamique des convertisseurs, un point fort de la machine.
Au sujet du banc d'essai, je vous invite à lire l'excellent test de Synthwalker sur ce site (cliquez sur « test » en haut de la page), ce qui va me permettre d'alléger un peu l'exercice (quoique...) Le site https://www.kronoscopie.fr est aussi la ressource francophone la plus complète sur l'instrument.

UTILISATION

C'est un synthé vraiment très, très complet et, reconnaissons-le : complexe. L'organisation des pages d'édition est logique et cohérente quelques soient les menus abordés, mais la quantité de paramètres est impressionnante, ce qui fait du Kronos une machine nécessitant un long temps d'apprentissage. Tout ce qui relatif au Karma est vraiment nébuleux.
Dans son approche, dans son architecture surtout, il retrouve des similitudes avec des fonctionnalités issues du monde du logiciel (flexibilité du routing, fonctions side-chain, Vu-mètre dynamiques, jauge CPU, etc).
Le Kronos se présente donc comme une machine dotée d'un logiciel (non, ce n'est pas un gros mot ; c'est surtout le cas de n'importe quel synthé numérique depuis des dizaines d'années) très souple et personnalisable dans la façon dont la machine répond aux commandes en façade. C'est aussi un synthé fabriqué à l'aide de composants informatiques (carte-mère Intel, processeur Atom). Personnellement, je n'y ai trouvé que des avantages, car cela procure beaucoup d'avantages à l'utilisation (connection immédiate d'un iPad avec MIDI et audio dans les 2 sens sans aucune installation, facilité à upgrader mémoire et disque dur si nécessaire avec des composants du commerce, mise en réseau aisée), le tout de façon économique.
Vu ainsi, il est réducteur de présenter un Kronos comme une machine de studio, comme cela est trop souvent perçu. La finition de la machine ne pose pas de problème particulier, même s'il faut reconnaître qu'on n'est plus du tout dans l'esprit de l'Oasys. Ses concurrents actuels bénéficient aussi d'un aspect plus robuste dans la solidité des matériaux utilisés, dont acte.

Personnellement, je me balade avec, que ce soit en répète avec mon groupe, en vacances, etc... et je n'ai jamais, je dis bien jamais, rencontré de défaillance. Il est vrai que je suis soigneux, et je respecte la crainte qu'il peut inspirer en terme de fragilité. Je dirais en conclusion que c'est un instrument qui exige d'être plus soigneux dans la manipulation.

En terme de stabilité, bug, etc : j'ai du avoir un freeze depuis un an (soit autant que mon Motif XS), et pourtant, on ne peut pas dire que je n'en fais pas une utilisation intensive. Les quelques problèmes rencontrés jusqu'à l'OS 1.6 étaient surtout des fonctionnalités mal implémentées, ou une gestion un peu lourde (les fichiers sampling impossible à écraser, par exemple), toutes choses résolues avec la mise en ligne de l'OS 2.02 qui a apporté d'autres fonctionnalités, tel que le support d'un disque dur SSD supplémentaire, de l'ethernet et le streaming des samples, une première sur une workstation Hardware ! Cette dernière fonctionnalité, qui fut l'invention du Gigasampler de Tascam en son temps, a été repris depuis par tous les samplers logiciels (Kontakt, Halion, MachFive...). Le Kronos est le premier synthé Hardware à offrir cette fonctionnalité, comblant un retard technologique évident entre les synthés hardware et les logiciels. Il est évident que les autres grandes marques devront s'y mettre lors de leurs prochaines Workstations. On peut ainsi sampler confortablement de gros plug-in et emporter les sons avec soi sur la route, sans ordinateur.
En revanche, pour ceux qui jouent sur scène, l'adjonction d'un onduleur me semble vraiment obligatoire, car le temps de boot de la machine dépasse allègrement les 2 minutes (voir plus en fonction du nombre de samples à charger). La moindre coupure serait dramatique sans alimentation secourue ! On peut considérer qu'il s'agit là d'un défaut.
Au niveau utilisation, il faut aussi reconnaître que l'écran tactile, très beau et bien défini, est réactif, mais que les commandes sont très petites. Cela requiert, malgré sa taille, l'agilité d'un smartphone, et donc ça ne plaira pas à tout le monde. Pas mal de personnes utilisent un stylet, par exemple.
J'apprécie particulièrement la possibilité d'affecter, quelque soit le mode, à peu près n'importe quel paramètre à n'importe quelle commande en façade, et il faut souligner que le Kronos est mieux pourvu que ses concurrents actuels de ce point de vue. La machine se prête très bien aux manipulations en temps réel, manipulations qu'il est possible d'enregistrer en temps réel dans le séquenceur, rendant les mix très vivants si on le souhaite. Le seul manque, ce sont des pads, comme sur un Fantom G, mais heureusement la plupart des contrôleurs MIDI munis de pad sont reconnus, et auto-alimentés, par le Kronos. Pour ma part, l'Akai MPD32 est son compagnon idéal. Seul défaut : il faut brancher le contrôleur APRES avoir booté le Kronos, sans quoi le contrôleur n'est pas reconnu.

Tant qu'on parle du séquenceur, il y a du bon et du moins bon : les capacités sont nombreuses, avec 16 pistes MIDI et 16 pistes audio (16 ou 24 bits au choix). Les pistes audio peuvent être jumelées pour être lues en stéréo. L'import de fichier WAV (pas MP3, ni ogg, malheureusement...) est possible mais pas intuitif. Chaque piste bénéficie d'un EQ à 4 bandes (très pratique). Mais malheureusement, celui-ci tire un bénéfice limité du grand écran, les informations reportées ne sont pas très claires ni facilement éditables (uniquement des listes, pas de graphique, comme sur le Krome, dont le séquenceur ressemble de plus en plus à un Cubase simplifié). Parmi les points forts, on peut noter que les fonctionnalités du Karma et des effets sont complètes en mode séquenceur, il n'y a pas de restriction engendrée par leur utilisation dans ce mode. Un bon point.
Le sampler est très bon, le plus complet qu'il m'ait été donné de voir sur un synthé hardware. L'OS 2.0 rajoute la possibilité d'utiliser des samples en streaming : seul les premiers instants d'un son sont chargé en RAM, le reste est lu en flux depuis le disque dur SSD qui ne bronche jamais. Du coup, on n'est plus limité à la capacité de la RAM pour charger des samples, et on peut lire des banques gigantesques, tout comme sur un sampler logiciel. C'est à ma connaissance la seule Workstation à faire cela (exception faite des solutions type Receptor). C'est une fonctionnalité qui réduit l'écart entre le logiciel qui avait pris l'avantage de ce point de vue, et le Hardware qui reprend des couleurs.
Attention, si l'on veut éditer les samples dans le Kronos, il faut les charger complètement en RAM : il reste donc un intérêt à augmenter la capacité en RAM, comme le permet l'OS 2.0 (pas plus de 3Go, l'OS étant un 32 bits, mettre plus ne sert à rien). Les samples Akaï et Sound Font 2 sont facilement importables (l'import ne fonctionnait pas très bien avant l'OS 2.0). L'import des samples 16 bits ou 24 bits se fait de façon transparente ; dans ce dernier cas, la conversion en 16 bits se fait automatiquement. Rien à dire sur la qualité sonore, c'est un sampler très transparent, même quand on sample via les entrées audio (de très bonne qualité). Il est simplement dommage de ne pouvoir conserver la résolution interne en 24 bits tout au long de la chaîne audio, comme sur les sampler Akai Z4 et Z8. La résolution 24 bits n'est disponible que pour les pistes audio du séquenceur.
On peut sampler depuis n'importe quel mode, même le séquenceur. L'affectation des samples à chaque note n'est pas très complexe, et des fonctions très complètes permettent d'éditer finement les samples (fonctionnalités de bouclage, time stretch, time slice, etc...Les samples peuvent être lus à l'envers). L'architecture est un peu obscure au début : un multisample est une couche de plusieurs samples, parcourant tout le clavier, mais sur un seul niveau de vélocité. Quand on importe le sample dans un programme, 8 couches de vélocité peuvent être empilées. C'est suffisant pour la plupart des cas. Les samples peuvent être paramétrés en « release » pour être joué au relâchement d'une touche : utile pour les instruments à cordes pincées, les pianos électriques, etc...Contrairement à un Motif, par exemple, un paramètre release velocity déclenche un sample différent selon la vitesse de relâchement : sur un Rhodes, par exemple, le bruit d'échappement dépend de la vitesse de relâchement, au lieu de déclencher invariablement le même sample. Un must pour qui aime jouer dans la nuance. Également un mode « mono legato » permet intelligemment de simuler le jeu des synthés analos comme le Minimoog où le son n'est lu du début que lorsque qu'on joue des notes détachées. Un jeu lié lit le sample non pas du début, mais du point où le précédent sample avait été interrompu. Un must quand on veut sampler un synthé analogique avec les enveloppes de celui-ci et non celles du Kronos. Expressivité maximal sur les solos !

L'organisation des banques est la suivante : il y a 2 types de programmes :
- les programmes faisant appel à la synthèse HD1, qui est la synthèse à lecture d'échantillons/ou séquences d'onde.
- les programmes faisant appel aux 8 autres types de synthèse, qu'on appelle EXi.

Ces 8 synthèses n'en sont réellement que 5 : l'EP1 (piano électrique) et le SGX-1 (Piano) sont en fait un sampling très évolué (banques gigantesques lues en streaming). On peut d'ailleurs charger leurs samples dans le moteur HD1 quand le Kronos est bardé de RAM. L'AL-1, le MS20-EX et le Polysix sont de la modélisation analogique, même s'ils sonnent assez différemment tous les 3. MOD7, STR-1 et CX-3 sont par contre, eux, des moteurs de synthèse bien distincts.

Une banque de 128 sons est pré-configurée, au choix, en HD1 ou EXi, et chaque programme peut combiner 2 patches. Mais en aucun cas (à moins de ruser grâce à certains modes de synthèse) on peut avoir des patches HD1 ou EXi dans la même banque, et donc pas non plus au sein d'un même programme. Cet exercice imposé est une limitation incontournable, sans doute un limitation de l'OS ou du hardware, est un peu dommageable, mais elle disparaît en mode performance ou séquenceur, ou l'on peut s'en donner à cœur joie dans les mélanges de synthèses : ouf !

Chaque programme se voit gratifier d'un affectation des contrôleurs temps réel par défaut, ainsi que d'une drum track, faisant partie du programme même . Les utilisateurs de Korg connaissent bien ce principe depuis le triton. Le Karma, même s'il n'est pas toujours activé, est aussi programmé en relation avec l'instrument choisi : une guitare aura souvent un motif Karma du type Strumming, etc.

Le Karma est relativement imbitable. Si les réglages de base (activation ou pas, etc) restent simples, il est délicat de le faire à votre main, car les modifications de paramètres produisent des effets assez imprévisibles. Du coup, la conclusion à laquelle je suis arrivé, c'est que le Karma doit davantage être vu comme un outil qui emporte le musicien vers un terrain imprévisible (ce qu'on peut apprécier), plutôt qu'un outil permettant d'atteindre un objectif précis et connu d'avance. Les résultats obtenus sont très enthousiasmants, le Kronos bénéficiant de la version 2.2 du Karma, et non 3.0 (ce qui n'arrivera plus chez Korg selon le concepteur du Karma...). A vrai dire, ce n'est pas un problème tant l'outil est déjà abyssal ! Autre point fort : le Karma peut émettre par le MIDI out, on peut donc bénéficier de ses motifs déjantés pour piloter d'autres synthés (je m'en sers souvent sur mon Minimoog et ça poutre!). Certains motifs Karma sont spécialisés (comme ceux qui balayent les séquences d'onde), ou d'autres spécialisés dans les drums, les basses, les instruments acoustiques.

Poursuivons avec le mode Combi, qui peut regrouper jusqu'à 16 programmes, se partageant 4 motifs Karma au maximum. C'est le mode qui donne un peu l'impression que la machine joue toute seule, ce qui déplaira à certains. Mais c'est aussi le mode qui donne de l'inspiration pour commencer un morceau, et une passerelle très pratique existe pour passer en mode séquenceur et enregistrer sa combi en MIDI. Surtout : son utilisation n'est pas obligatoire, inutile de pester contre cette machine qui joue toute seule...Je le vois plus pour ma part comme un ensemble de démos pour jammer par dessus et s'entraîner, et je m'en sers assez peu finalement.

Enfin, le mode Disk gère tous les fichiers, d'une façon similaire à un ordinateur (création de répertoire, copie de fichiers, etc). L'arborescence est simple à comprendre, mais on met un certain temps à comprendre à quoi correspondent tous les types de fichier, et quels sont les liens entre eux. Les fichiers natifs Kronos bénéficient d'une fonctionnalité géniale : pour un fichier PCG, par exemple, archivant tous les programmes d'un Kronos, il peut être chargé en entier. Mais on peut aller l'explorer sans le charger en mémoire, directement depuis le disque, pour aller chercher LE programme dont on a besoin, pour l'importer lui et lui seul dans la mémoire du Kronos. On dispose même d'une fonction « pré-écoute » qui permet d'écouter le programme avant tout chargement en mémoire. C'est identique pour les fichiers sampling, etc. C'est aussi l'un des moyens de fabriquer une banque à partir de plusieurs (l'outil gratuit PCG Tools étant relativement incontournable de ce point de vue).

L'éditeur VSTi du Kronos est un peu superflu, je trouve. Son interface est bonne, mais il ne supporte pas l'automation des paramètres, comme n'importe quel VSTi. Il n'est donc pas possible de dessiner ses courbes dans sa DAW, comme on le fait pour un VSTi classique. Également, il ne permet aucune édition du mode sampling, ce qui aurait été une grosse valeur ajoutée. On a donc l'impression que Korg l'a davantage créé pour ne pas essuyer de reproches, plutôt que pour apporter une réelle valeur ajoutée au clavier.

Concernant les différents modes de synthèse, il faut souligner la remarquable homogénéité de l'organisation des menus : on retrouve de nombreux points de convergence dans l'organisation des menus, et donc j'ai envie de dire que, quand on maîtrise le mode de synthèse le plus compliqué (sans doute le MOD7, suivi de l'AL-1), on maîtrise tous les autres. Les effets sont les mêmes, les différents onglets se retrouvent au même endroit...Autre exemple, quand on va dans un menu, puis un sous-menu, si vous revenez plus tard dans ce même menu, vous vous retrouvez dans le dernier sous-menu visité, au lieu de vous retrouver dans le premier. Le dernier paramètre est encore actif pour être modifié. Bref, la machine sait aussi aider l'utilisateur, même si celui-ci doit en payer le prix au départ.

SONORITÉS

Difficile avec une telle armada de synthèse de décrire la couleur sonore de cet instrument. Yamaha avait été confronté au même dilemme avec son EX5 il y a quelques années, là-aussi un clavier multi-synthèse ; le Kronos bénéficie de l'expérience et du recul de l'Oasys (le synthé, mais aussi la carte PCI) qui a quand même une bonne dizaine d'années au compteur. On retrouve beaucoup des innovations de l'époque, notamment sur les oscillateurs et les filtres dont la programmation a particulièrement été optimisée pour repousser plus loin encore les défauts inhérents au numérique (Technologie faible aliasing, notamment, réponse non-linéaire des modulations grâce aux sources de modulation combinables entre elles)...

A la vérité, voici ce qu'il en est : le Kronos est le synthé qui offre la plus large palette sonore sur le marché au moment où j'écris ces lignes. C'est une sorte de compilation de la manufacture électronique des 30 dernières années. Quand j'ai besoin d'un son chaleureux, un tour dans l'AL-1 correctement programmée avec utilisation un peu maline des effets, et j'ai la basse qui bétonne, le brass moelleux, la nappe cuivrée. Un son analo un peu plus sec ou agressif, un tour vers le MS20. Un son plus classique et rapide qui sonne direct, le Polysix. Une nappe évolutive et plus contemporaine, le moteur HD1 est mis à contribution avec des séquences d'onde (il inclut toutes celles de la Wavestation). Le son 80's expressif et ciselé, direction MOD7. Une couleur soul dont je raffole, j'empile un son d'EP-1 avec un CX3, que je dose avec des contrôleurs. Le sound design façon Absynth avec des sons un peu hallucinés ou ethérés? Direction STR-1.
Soyons lucide pour la comparaison avec les analos, il faudra s'armer de patience pour s'approcher avec un synthé numérique, si bon soit-il, du son d'un vintage. Mais pour qui ne veut pas aller sur scène avec son vieux coucou (comme moi avec mon Minimoog), c'est idéal, car j'ai pris l'habitude de sampler mes analos. Il est vraiment possible de façonner le son à son goût. Les modulations répondent parfaitement (là, on sent l'héritage de l'Oasys), y compris sur les effets.

L'import des sons de DX7 est aisé, et là, le Kronos sonne vraiment pile comme l'ancêtre Yamaha (mieux, même, avec des convertisseurs et des effets de haute volée).

Au sujet des convertisseurs, ils sont très réussis, dans le sens où les transitoires sont très bien retranscrits, le son est dynamique et parfois violent. Il ne faut pas compter sur eux pour « amortir » un patch mal programmé : le synthé sonne « cash » ! Un patch mal programmé ne pardonnera pas, le son pourra sembler criard, violent. Le niveau de chaque étage doit être correctement calibré pour que le son reste homogène. Heureusement, il y a de nombreuses façons de « polir » le son, de le façonner. Autant de possibilités de se perdre en cours de route également ! Je suis de ceux qui pensent que la première qualité d'un synthé est la rapidité entre l'idée et le résultat : disons qu'avec le Kronos, le résultat est toujours à la clé, mais il faut savoir garder son idée de départ en tête.

Faisons un petit tour des moteurs sonores :

SGX1- piano : le moteur de piano acoustique, qui offre un échantillonnage très pointu, note à note, avec tables d'harmonie, sur 8 niveaux de vélocité. Ce moteur utilise le disque dur SSD pour lire à la volée les échantillons qui n'ont donc pas besoin d'être chargés en RAM. Il offre 2 sons de piano, allemand et Japonais. Les 2 sont très bons, mais le second me semble plus réussi. Ce moteur n'a toutefois rien de révolutionnaire, même s'il est grandement possible d'améliorer cela grâce aux effets. Disons qu'on a un moteur sonore parmi ce qui se fait de mieux, mais il n'écrase pas un Roland RD700NX ou un Nord Stage 2 (c'est surtout une affaire de goût). Par contre, le moteur de synthèse permet de contrôler beaucoup de paramètres en temps réel, un peu dans l'esprit d'un Roland V-Piano.

EP-1 : là-aussi faisant appel au sampling, une merveille. Les Rhodes sont tous là, du Mark 1 et Mark 5 (celui que je préfère, c'est le Mark II), et ont un grain terrible. Le Wurlitzer est aussi de la partie, même s'il peut sembler moins réussi. Un travail sur les effets pourra permettre de s'approcher au plus près du 200A, et pour l'avoir testé dans de nombreux mixes, il ressort bien à chaque fois. Ce moteur dispose d'effets vintage spécifiques, en sus des effets disponibles pour tous les moteurs sonores, un peu dans l'esprit des effets COSM de Roland, mais ils sont encore plus convaincants. Sans doute l'un des moteurs sonores les plus réussis.

CX3 : J'ai appris à apprivoiser ce clone de Hammond B3/C3, car au début, je lui trouvais un son un peu sage, un peu à l'instar du KB3. Il faut travailler beaucoup les effets. La récente révision de ce moteur dans la version 2.2 de l'OS apporte un rendu plus réaliste, une Leslie Cutomisable entre autres. Tout est là : mode Upper / Lower, les différents modes de vibratos/Chorus. Chaque tirette harmonique est automatiquement affectés aux contrôleurs en façade, le rendant très facile à customiser. Je trouve la Leslie réussie, c'est-à-dire qu'elle ressort bien dans un mix sans trop d'agressivité. Elle est aussi pleinement paramétrable. Il manque toutefois à ce moteur les Farfisa/Vox, qu'on retrouve heureusement dans le moteur HD1

MOD7 : le moteur FM le plus abouti et le plus complexe qu'il soit. Il offre l'import DX7 par banque entière, DX7 dont ils reprend chacun des algorithmes, mais il en rajoute un paquet, donc certains utilisent un bruit blanc, l'entrée audio, ainsi que n'importe quel sample en ROM ou RAM (et malheureusement pas les séquences d'ondes). Des cordons de patchage viennent altérer les algorithmes, en « forçant » certaines liaisons entre blocs. 2 filtres peuvent être rajoutés sur le trajet, ainsi qu'un Waveshaper très souple et réussi, bien que très radical (dommage qu'on ne puisse se fabriquer ses propres courbes de Waveshaping). La MOD7 est donc une synthèse FM modulaire de haute volée. C'est de loin le moteur le plus complexe, mais aussi le plus enthousiasmant du Kronos ! Par contre, accrochez-vous pour programmer un son en partant de rien, vous allez en baver ! Le mieux est d'importer un son de DX et de le modifier.

AL1 : c'est, à la base, le moteur VA du Kronos, avec une architecture à 2 oscillos + un SubOsc, des filtres complets au routage flexible. Mais ce moteur va au-delà de la simple imitation analogique, puisqu'il rajoute de la FM, du Ring Mod, un Drive...pour passer du son rondouillard Rock Prog à Papa jusqu'au lead tranchant et agressif du fiston. Ce moteur tire pleinement parti des convertisseurs qui sont vraiment très bons. Mais il est aussi complexe et il est parfois délicat de trouver comment modifier le son, tellement les paramètres sont nombreux. Il est vraiment dommage que l'interface très clinique de l'écran tactile n'aide pas à la maîtrise de ce moteur de synthèse qui aurait mérité une interface plus simple (à la Polysix!). Par contre, je pense qu'il s'agit d'un moteur sonore très qualitatif, même face aux ténors du genre Nord/Access (Parole d'ancien possesseur de Nord Modular / Virus KC)).

PolySix / MS20 : les moteurs reprennent stricto sensu les logiciels de la Korg Legacy Collection. Ils bénéficient là encore du hardware remarquable, des effets du Kronos et des modulations sans fin de la machine. Pour avoir le logiciel original, mes essais en comparaison ont abouti à la conclusion que le synthé sonnait très proche du Soft original, mais que ses possibilités sont décuplées par les parties communes de la machines (effets, combis, etc...). Malheureusement, le MS20 controller du Logiciel n'est pas compatible avec le Kronos pour la partie patchage, seulement les notes et les contrôleurs MIDI traditionnels (cutoff, filtre, enveloppes, molette de modulation, etc). Un bémol : la Korg Legacy Collection propose des menus de modulation qui font doublon avec le moteur de synthèse du Kronos. Ainsi, il est possible de faire la même action de 2 ou 3 façons différentes, ce qui peut perdre un peu l'utilisateur. Ainsi, l'utilisation du panneau de patchage du MS20 n'est plus tellement utile, puisque les mêmes modulations peuvent être créées, souvent de façon plus souple, par les menus du Kronos. Le MS20 peut être utilisé en processeur audio, grâce à la fonction ESP fidèlement implémentée, en injectant un signal audio dans les entrées du Kronos. A vous le fameux « guitare synthé » en branchant votre gratte dans le Kronos !
Le Polysix est le moteur de synthèse à utiliser quand on veut un son typé analo mais pas trop compliqué à programmer. Il me surprend souvent sur les pads, et mêmes les sons de basse qui peuvent être assez épais. Il a ses propres effets (ensemble, chorus...) et son propre arpégiateur (qui n'émet pas en MIDI Out, dommage.)

STR1 : la synthèse la plus délicate à appréhender, car novatrice et difficile à comprendre au départ. Le principe : un son vient trigger une corde. Le son de départ peut être un sample ou une simple impulsion, un bruit blanc, etc...la corde est une modélisation physique qui, selon la force de déclenchement, l'endroit où on la pince, etc...bref, la façon dont elle est excitée, sonnera différemment. Des paramètres non-linéaires permettent de rendre le son plus ou moins prévisible. Les matériaux / dimensions de la corde sont modélisables. L'entrée audio peut aussi être mise à contribution comme déclencheur.
Ce moteur a été vendu par Korg comme étant celui qui est destiné à imiter les guitares. Non seulement il est assez mauvais dans l'exercice, mais surtout, surtout, si on le limite à cela, on passe à côté de son grand intérêt : c'est un moteur pour « inventer » des instruments dont on conçoit le déclenchement, les tailles, le matériaux...Bref, une belle prise de tête qui ne conviendra pas à tout le monde, mais quand on voit la variété des sons qu'il est capable de sortir, c'est juste diabolique ! Les contrôleurs temps réels font merveille sur le son, qu'il est facile de déjanté par ce biais. Ce son ressemble assez, dans son esprit, à la philosophie d'Absynth. Si le déclencheur est une nappe, le son ne sera pas celui d'une corde pincée, mais d'une corde frottée doucement, ce qui peut produire de très belles nappes.

Venons-en aux effets : il y a 12 effets d'insertion, 2 bus d'effets additionnels MFX, et enfin, 2 Total FX. Les effets, leurs réglages et leur routing est mémorisable par programme, pas de loup ici. Avoir 16 effets d'insertions auraient été plus logique (pour être raccord avec 16 parts multitimbrales du séquenceur et des combis). Mais peut être la puissance CPU aurait été trop juste, et, plus certainement, la latence, car pour empiler 12 effets qui peuvent se succéder, les latences de chacun s'ajoutent probablement. Fort heureusement, aucune latence n'est perceptible avec l'architecture actuelle. Pas de lacune dans les effets, hormis que certains effets liés aux moteurs de synthèse (CX3, EP-1) ne sont pas disponibles dans le module d'effet général. Seul le Polysix offre ses effets pour les autres synthèses. Quelques algorithmes sont particulièrement puissants et font bien davantage qu'embellir le son , en voici quelques exemples : un superbe Waveshaper, très radical, tronçonne le son violemment et musicalement, un grain shifter découpe le son en tranche très fines. Egalement toute une section de simulateurs d'amplis, micros, préamplis...pour épaissir le son avec des résultats très bons. Un vocoder est aussi de la partie, il peut utiliser n'importe quel signal comme modulateur et comme porteuse, donc le résultat dépend surtout de vos choix de sources audio. Bien sûr, tous les effets peuvent être utilisés en temps réel sur les entrées audio, ce qui fait du Kronos un processeur d'effet, dans le même esprit qu'un V-synth. Il sera très à l'aise en piano-bar pour rajouter compresseurs, réverbs sur vos voix et guitares, via ses 2 entrées audio. Les réglages sont nombreux, parfois complexes à appréhender, mais c'est davantage dû à la nature des effets, proches de ce qu'on trouve sur un bon software, qu'à l'interface du Kronos elle-même. Elle est d'ailleurs réussie de ce point de vue, puisqu'on a droit à des vu-mètres dynamiques, une page avec tous les routages d'effets, qui peuvent se succéder comme une chaîne de plusieurs maillons, mais aussi « rejoindre » un bus déjà existant, à n'importe quel endroit de la chaîne.
Enfin, des presets d'effets existent, et il est possible de sauvegarder les siens, ainsi que les renommer. Il est également possible de copier tout ou partie du routing d'effet d'un autre program, Combi, song...Très souple. On aurait aimé pouvoir sauvegarder un bus d'effet complet, comme dans Cubase, par exemple.
Une limitation très pénible, toutefois : un programme est constitué de 2 sons. Eh bien chaque son ne peut pas bénéficier de ses propres effets : la « maille » minimum est le programme. Seuls les effets MFX peuvent être différenciés pour chaque son. C'est très curieux d'avoir une telle limitation alors que le reste est si souple !
Enfin, le Kronos dispose d'effets dédiés au mastering (assez unique dans une workstation, l'ambition clairement affichée ici étant de pouvoir accueillir un projet complet de A à Z sans passer par l'étape DAW: compresseurs multibandes, limiteurs, … ce qui rend possible la production de morceaux réellement finalisés, si, bien entendu, on a suffisamment de savoir-faire pour les utiliser (on peut faire beaucoup de dégâts à un mix avec un compresseur multibande, par exemple...). Heureusement, les presets d'effet fournissent là-aussi une bonne base pour travailler, en proposant des réglages par genre musical, ou par type d'instruments.

AVIS GLOBAL

Je possède le Kronos depuis novembre 2011. C'est très volontairement que je mets cet avis en ligne uniquement maintenant (et aussi par paresse jusqu'ici;-), parce que plusieurs mois sont nécessaires pour faire un tour à peu près exhaustif de la machine. J'ajoute que c'est mon tout premier Korg ! (hormis la Korg Legacy Collection...). C'est une marque qui a peu à peu éveillé mon intérêt, entre le M1 que j'exècre (ne me demandez pas pourquoi, j'en sais rien), jusqu'à ce Kronos qui a répondu très exactement à ce que je cherchais au moment où il est sorti : un vrai synthé, archi complet, avec des sons qui cognent dans les styles que j'aime, qui se suffit à lui-même. Mon projet alors était de renouer avec le jeu en groupe pour sortir un peu de mon home-studio, avec un instrument tout terrain. Mais, venant d'un Motif XS8 (un très bon Rom Player en l'occurence), j'étais frustré de ses capacités de synthèse limitées, et du mode sampling très limitatif.

Ce qui peut ne pas plaire, c'est le nombre de paramètres abyssal, même si l'interface bien réussie limite la casse. L'écran tactile n'a qu'un seul défaut, les commandes y sont trop petites. Certains modes de synthèse ont une interface simple et dépouillée (EP1, notamment), mais la synthèse AL1 ne bénéficie pas d'une interface à la hauteur de ses possibilités. Le sampler est magnifique, très complet, et est le seul à offrir le streaming sur un synthé Hardware. Les effets sont très bons, très souples dans leur routing et leur utilisation. Le séquenceur a une interface passable (j'ai pu tester récemment celui du Krome, bien plus convivial), mais gère très bien l'audio. Le clou du spectacle est, pour ce qui me concerne, la synthèse MOD7 qui est énorme, qui sonne vraiment, et qui aurait justifié un synthé à elle seule : on va même, sur certains aspect, au-delà des fleurons Yamaha que sont les SY/TG/DX et FS1R (ce dernier étant plus spécifique, encore). J'aime toujours autant les MS20/Polysix, très inspirants, comme je les aimais déjà dans la Legacy Collection. Peu importe leur rapport plus ou moins lointain avec les originaux qui les ont inspirés, ils sonnent très bien pour ce qu'ils sont. Reste l'OVNI STR-1, synthèse singulière et ardue (peut être la plus déroutante). Le moteur HD1, qui est celui qui offre le plus de sons, représente dignement le sampler/Romplayer sans véritable point faible, avec des capacités de synthèse aussi poussées que les autres moteurs, proposant des tables d'ondes en plus (Wave sequences)

Mais il faut aussi savoir voir les choses en face : on m'a souvent demandé ici ou là si je conseillais le Kronos. La réponse n'est pas très simple, car cela dépend beaucoup de chaque type d'utilisation, et j'avoue que j'ai souvent orienté des utilisateurs vers d'autres claviers plus simples d'accès. Pour qui n'a pas besoin de sampling évolué ou de synthèse FM, d'un simple Romplayer ou d'un synthétiseur à modélisation analogique, il y a des instruments plus démocratiques financièrement et surtout techniquement. Beaucoup sont redescendus de leur arbre en étant confronté aux arcanes de la machine, qui nous confronte souvent à nos propres limites et connaissances en matière de synthèse, et je pense que c'est cela que tout le monde n'aime pas. En fait, la machine n'exige aucune compétence particulière, mais de l'expérience dans les synthés, du vécu, et beaucoup de travail (un mot parfois mal venu dans le domaine des loisirs qu'est la musique). Passé un cap, l'instrument est un perpétuel terrain de jeu où tout reste à découvrir, et on éprouve une grande satisfaction quand on a programmé un joli patch utilisant bien le moteur sonore. Saluons au passage le formidable travail des Sound Designers de Korg qui ont pondu une quantité impressionnante de programmes, quasiment tous de qualité et utilisables dans des productions.

Reste l'aspect matériel : l'extérieur est sans doute plus fragile que ses concurrents, et le loupé de Korg sur le problème des touchers lourd RH3 (modèles 73 et 88 notes) a fait l'objet d'une révision sur les modèles Kronos X. Assurez-vous pour un Kronos 1ère génération que ces rubbers ont été remplacés. (les miens l'ont été, ayant la chance d'habiter juste à côté de l'importateur). L'intérieur de la machine fait, à tort, débat sur un synthé qui serait un « PC déguisé » : c'est assez grotesque puisqu'au niveau sonore, le Kronos n'a rien à envier à ses concurrents de même génération, son OS sur Linux est très bien fini (on en est à l'OS 2.21) et très stable. Sa conception à partir de composants courants rend le Kronos facilement upgradable en Kronos X (compter environ 150/200€) et ne procure que des avantages de mon point de vue. Tous les synthés numériques ont une partie hardware qui fait tourner un logiciel, technologie qui avoisine la petite trentaine d'années maintenant. Jugeons donc la machine non pas sur l'impression qu'elle dégage, mais sur ce qu'elle permet, au prix d'une avance technologique qui sera sans doute (et on le souhaite!) bientôt comblée par Yamaha en premier lieu, seule firme (avec Kurzweil, peut-être?) à être en mesure de rattraper ou dépasser un prochain jour le Kronos. Depuis, Korg semble se recentrer sur des machines plus orientées live, moins excitantes mais plus immédiates, là où bien d'autres constructeurs sont présents avec talent (Nord, Elektron, Roland, Arturia...). Quel plaisir de trouver sur le marché un tel choix, aussi bataillé, pour tous les goûts !
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Extraits audio

Fiche technique

  • Fabricant : Korg
  • Modèle : Kronos 73
  • Série : Kronos
  • Catégorie : Workstations
  • Poids du colis : 19 kg
  • Fiche créée le : 14/01/2011

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Distribué par Algam / La boîte noire du Musicien

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Autres dénominations : kronos73