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Kurzweil K2500
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Test du Kurzweil K2500 KDFX

Workstation de la marque Kurzweil appartenant à la série K2500 (série)

Test écrit
La Totale

Quatre ans après la sortie de sa station de travail haut de gamme, Kurzweil lui greffe un processeur multi-effets de très haut niveau. Avec le KDFX, la firme a voulu faire du K2500 le studio numérique intégral de l’extrême. Et ça, c’est pas du cinéma !

Si l’on fait un paral­lèle entre les séries K2K et les trilo­gies Star­wars, Kurz­weil est à la luthe­rie élec­tro­nique ce que Georges Lucas est au cinéma. D’une part parce que leurs produc­tions sont excep­tion­nelles sur le plan émotion­nel comme tech­nique, d’autre part parce que leurs auteurs n’hé­sitent pas à faire perdu­rer le mythe au travers des géné­ra­tions. C’est le cas des K2500 (K2500R pour le rack, K2500 pour le clavier 76 touches et K2500X pour le clavier 88 touches piano), magni­fiques works­ta­tions hybrides réunis­sant synthèse modu­laire et ouver­ture à l’échan­tillon­nage haut de gamme. Ainsi, le modèle présenté en 1995 n’a cessé d’évo­luer, en soft­ware comme en hard­ware : cartes Rom 8 Mo orches­traux, 8 Mo contem­po­rains et 4 Mo piano stéréo, Ram SIMM jusqu’à 128 Mo, carte d’échan­tillon­nage ou encore carte de mémoire programmes PRam. Même le châs­sis peut rece­voir un disque dur SCSI interne. En ajou­tant tout cela, on augmente la puis­sance d’une machine déjà hyper sophis­tiquée et on complique consi­dé­ra­ble­ment l’antre de la bête.

Avec ses 48 voix de poly­pho­nie (ou 192 oscil­la­teurs numé­riques), ses possi­bi­li­tés de trai­te­ment audio sans précé­dent (synthèse « VAST » à algo­rithmes modu­laires), ses 10 sorties audio (5 paires dont une paire Mix), ses sorties numé­riques et une qualité sonore remarquable, le K2500 souffre cepen­dant d’un handi­cap hérité du passé : le chip Digi­tech 256 qui fait office de proces­seur d’ef­fets. Celui-ci est du type multi-effets, capable de géné­rer jusqu’à trois effets diffé­rents + Mix simul­ta­nés. Le son et la modu­la­rité sont très bons, mais l’ef­fet est mono en entrée (stéréo en sortie) et il est placé après mixage de tous les sons. Autre­ment dit, il n’y a pas de départ indé­pen­dant en mode multi­tim­bral.

Dès la sortie du K2500, Kurz­weil avait prévu d’étendre les possi­bi­li­tés de trai­te­ment du signal de sa machine fétiche. C’est aujour­d’hui chose faite avec le KDFX, un proces­seur d’ef­fets numé­riques surpuis­sant travaillant sur 4 bus stéréo. En atten­dant, la société n’a pas chômé et de nombreuses mises à jour logi­cielles ont vu le jour, raison de plus pour faire ce tour d’ho­ri­zon. Dans le présent banc d’es­sai, nous nous foca­li­sons sur les nouvelles fonc­tions des versions 2.52 (mode KB3), 2.80 (Live Mode) et 4.04 (avec carte KDFX). Action !

Pretty Organ

Kurzweil K2500 KDFX

Fin 1997, le K2500 passe à la version 2.52 mettant en scène le mode KB3 (Kurz­weil B3), une modé­li­sa­tion d’orgue Vintage à roues phoniques. En paral­lèle, la version 2.52 augmente consi­dé­ra­ble­ment les temps de trans­fert SCSI (char­ge­ments à 1 Mo par seconde) et l’ef­fi­ca­cité du proces­seur (temps de défrag­men­ta­tion de la Ram et trai­te­ments DSP). Enfin, les Keymaps passent à 8 niveaux de vélo­cité de Cross-switch au lieu de 3 ce qui fait qu’en mode Drum, chaque note est capable, dans un même programme, de déclen­cher 256 sons diffé­rents suivant la vélo­cité.

Passons au cœur du système KB3, capable de simu­ler le compor­te­ment d’orgues Vintage tels que le célèbre B3 Hammond et d’uti­li­ser les faders et la molette du K2500 (ou ceux d’un contrô­leur Midi externe) comme tirettes harmo­niques. La modé­li­sa­tion est basée sur l’uti­li­sa­tion simul­ta­née de 96 oscil­la­teurs (2 par voix), chacun ayant ses propres fréquences et ampli­tudes. Lorsqu’un programme KB3 est sélec­tionné, les 96 roues se mettent en marche en même temps et sont parta­gées (au lieu d’être « volées ») au fur et à mesure que la poly­pho­nie est « enta­mée », comme sur les véri­tables orgues à roues phoniques. Rien n’em­pêche donc de se coucher sur le clavier de son K2500X pour envoyer 88 voix de poly­pho­nie en même temps. Dans ce mode, il existe un groupe supé­rieur et un groupe infé­rieur de roues phoniques, l’un d’entre eux utili­sant une onde sinu­soï­dale numé­rique et l’autre n’im­porte quel échan­tillon (bouclé) en Rom ou en Ram. On sent déjà les possi­bi­li­tés infi­nies de la machine.

Histoire sans fin

La plupart des orgues utili­saient 91 roues phoniques (Tonew­heel), mais les 12 roues infé­rieures étaient exclu­si­ve­ment réser­vées à la pédale de basse. De sorte qu’avec 79 roues phoniques, on obtient une simu­la­tion parfai­te­ment satis­fai­sante, ce qui laisse 8 voies de poly­pho­nie pour les programmes clas­siques (un rapide calcul donne 48 – (79+1) / 2 = 8). Mais rien n’em­pêche de pous­ser le bouchon à 95, ce qui enri­chit encore le son. Les orgues de la « préhis­toire » utili­saient 91 roues phoniques et ceux du « moyen âge » se conten­taient de 82. Pour simu­ler un B3, il convient de choi­sir 79 roues phoniques. C’est bigre­ment précis, on ne rigole pas chez Kurz­weil !

Chaque groupe dispose d’un volume et d’un réglage de tona­lité. On défi­nit ensuite le nombre de roues phoniques (voir enca­dré) avec un maxi­mum de 95 (la 96e étant réser­vée pour la simu­la­tion du « click »). Comme sur les machines les plus connues simu­lées par le mode KB3, il y a neuf tirettes harmo­niques, par exemple 16’, 5 1/3’, 8’, 4’, 2 2/3’, 2’, 1 3/5’, 1 1/3’ et 1’, le rang 8’ étant consi­déré comme la fonda­men­tale. En tirant (vers le bas) sur les huit faders du K2500, on augmente le volume de chacune des harmo­niques en temps réel. La molette, affec­tée à la neuvième, fonc­tionne quant à elle dans l’autre sens, si bien qu’en posi­tion zéro, l’har­mo­nique est à fond. Astu­cieux ! Tant qu’on en est aux contrôles, le K2500 dispose d’une rangée de huit inter­rup­teurs sous les faders. Ceux-ci servent à contrô­ler le Leslie (lent / rapide), à mettre en marche le vibrato, le chorus (avec 3 profon­deurs) et la percus­sion, tout cela en temps réel. Fort heureu­se­ment, toutes ces commandes répondent à des contrô­leurs Midi, ce qui évite tout désar­roi aux posses­seurs de K2500R.

Hammonds are fore­ver

K2500 KDFX

En édition, on accède aux pages de réglage des neuf tirettes (volume et accor­dage, ce qui est infi­ni­ment plus souple que sur un orgue clas­sique). Un mode permet même de scan­ner la posi­tion physique des faders du K2500 (clavier) pour en récu­pé­rer les valeurs. Yeah ! On accède ensuite à tous les réglages de la percus­sion : ses harmo­niques haute et basse, la tirette harmo­nique qu’elle « vole » (la neuvième sur les orgues non bidouillés), son volume, son temps de déclin et sa réponse en vélo­cité, sachant que comme sur les vrais orgues, la percus­sion est à déclen­che­ment unique (tant que les notes ne sont pas liées). Vient ensuite le « Key click », qui peut être à déclen­che­ment multiple. Les para­mètres sont à peu près les mêmes que la percus­sion, avec en plus réglage direct de la tona­lité, du mode de déclen­che­ment, de l’at­taque, du relâ­che­ment et d’un géné­ra­teur aléa­toire de modu­la­tion de volume.

Comme si cela ne suffi­sait pas, le mode KB3 auto­rise le réglage de para­mètres supplé­men­taires, comme le tracking des roues phoniques (l’équi­libre de volume global entre les diffé­rentes roues, suivant mesures effec­tuées par Kurz­weil sur de vrais vieux orgues), un effet de préam­pli (qui peut être désac­tivé comme sur les orgues trafiqués pour avoir une sortie directe avant préam­pli et pédale d’ex­pres­sion), le leakage entre les roues phoniques (degré d’in­ter­mo­du­la­tion entre roues adja­centes) ainsi que diffé­rents contrô­leurs Midi (haut-parleur tour­nant lent ou rapide, sélec­tion et mise en marche des Vibrato et Chorus). Enfin, un égali­seur 4 bandes (2 Shelves et 2 para­mé­triques) complète le tableau déjà bien chargé de cette modé­li­sa­tion épous­tou­flante qui, rappe­lons-le, est capable d’uti­li­ser simul­ta­né­ment des oscil­la­teurs numé­riques et n’im­porte quel échan­tillon Rom ou Ram pour fonc­tion­ner (la resyn­thèse, en sorte !).

K2500 KDFX

Les sons obte­nus, copies de Vintage ou délires sonores, sont stupé­fiants (il y en a 10 en Rom, 20 avec le KDFX) et seule la simu­la­tion de Leslie par le proces­seur d’ef­fets interne laisse à dési­rer. Le meilleur reste à venir avec le KDFX, ce que nous ne manque­rons pas de voir par la suite. Le site Inter­net de Sweet­wa­ter offre une centaine de sons de qualité excep­tion­nelle tirant partie de cette synthèse révo­lu­tion­naire (www.sweet­wa­ter.com). Pour termi­ner, il faut savoir qu’il est possible d’en­trer dans la synthèse VAST tradi­tion­nelle à partir du mode KB3 (il existe une porte cachée), ce que Kurz­weil décon­seille tota­le­ment, les résul­tats de niveau sonore pouvant être inat­ten­dus. Réservé stric­te­ment aux bidouilleurs, donc. A part sa gour­man­dise en poly­pho­nie, diffi­cile de critiquer cette épous­tou­flante modé­li­sa­tion qui, de plus, est abso­lu­ment gratuite !

Staying alive

Dès 1998, à peine remis de la version 2.52, Kurz­weil relance les hosti­li­tés avec la version 2.80 « Live Mode ». Celle-ci permet d’uti­li­ser les entrées sampling pour trai­ter un signal externe stéréo (analo­gique ou numé­rique) en temps réel avec les algo­rithmes VAST (filtres multiples réso­nants, shaper, modu­la­tion en anneau, synchro et autres modu­la­teurs de largeur d’im­pul­sion) et les effets. Là où le construc­teur est très futé, c’est que cette version néces­site l’ins­tal­la­tion de la carte sampling (sampling / resam­pling stéréo 16 bits de 29 à 48 kHz, entrées audio analo­giques asymé­triques jack et symé­triques XLR stéréo, entrée numé­rique stéréo AES/EBU et optique) et de 1 Mo de Ram pour pouvoir fonc­tion­ner. Fine­ment joué Kurz­weil, qui donne une raison supplé­men­taire de s’équi­per en version de combat. Abso­lu­ment pas Plug and Play mais assez simple à instal­ler, cette carte néces­site d’ou­vrir la machine pendant une bonne demi-heure et de réins­tal­ler l’OS et les objets (en moins de cinq minutes, là).

Kurzweil K2500 KDFX

Qu’ob­tient-on dans le Live Mode ? Le signal entrant est envoyé dans les algo­rithmes VAST comme un vulgaire échan­tillon dont il va emprun­ter le parcours. C’est donc en édition de programme que l’on effec­tue les réglages, comme pour un programme clas­sique. Une appli­ca­tion est d’uti­li­ser le K2500 comme Pitch Shif­ter en temps réel, avec balayage de tona­lité par un LFO, par la molette de modu­la­tion ou n’im­porte quoi d’autre. Lorsque la machine trans­pose vers le bas, la vitesse du son ralen­tit, ce qui fait qu’une fois que le buffer est plein, la lecture du son saute à la valeur actuelle. Réci­proque­ment, la vitesse de lecture augmente lorsqu’on trans­pose vers le haut, si bien que le K2500 invente de l’au­dio en temps réel, avec des bouclages courts plus ou moins heureux. La parade pour atté­nuer les boucles est de créer une seconde couche avec pitch origi­nel bloqué et d’af­fec­ter le contrô­leur qui commande la tona­lité au cross­fade entre les deux couches (cross­fade normal sur l’une et inversé sur l’autre).

Une autre possi­bi­lité est de comman­der les varia­tions de tona­lité avec l’ar­pé­gia­teur. Ainsi, le Pitch varie mais comme les notes sont fréquem­ment redé­clen­chées, on reste dans le tempo. Malin ! Sur des sons tenus, rien n’em­pêche de jouer des accords : à nous les chœurs, mais égale­ment le Mini­moog poly­pho­nique ! La version 2.80 vient avec 10 programmes confi­gu­rés pour une utili­sa­tion Live, avec des réjec­tions de bande, des géné­ra­teurs de formants de voix (filtres passe-bande multiples) ou des simu­la­tions de chucho­te­ment. Un fêlé a même trouvé un moyen (non offi­cia­lisé par Kurz­weil) d’uti­li­ser le Live Mode comme véri­table voco­deur 24 bandes (vingt-quatre !) avec entrées audio analyse et synthèse. Dispo­nible sur le site Inter­net Sweet­wa­ter. Voilà donc un nouveau mode qui n’a aucun équi­valent à la concur­rence, pour les fondus de bidouille !

L’aven­ture inté­rieure

Kurzweil K2500 KDFX

Entrons main­te­nant dans le vif du sujet. Le KDFX est une carte élec­tro­nique couverte de VLSI venant s’ins­tal­ler sur la carte audio du K2500 pour les machines non confi­gu­rées de base. L’ins­tal­la­tion est très complexe et assez longue (plus d’une heure). Elle doit donc être faite par un tech­ni­cien expé­ri­menté, y compris la mise à jour de l’OS, ce dernier prenant place en partie dans une mémoire Flash addi­tion­nelle présente sur la carte KDFX. Cela n’a donc rien à voir avec les mises à jour habi­tuelles. Ceci signi­fie qu’il convient de choi­sir son reven­deur en fonc­tion de sa connais­sance des machines Kurz­weil (genre « tu as un des premiers K2500R et les alimen­ta­tions ne sont pas les mêmes que celles dans les instruc­tions de montage, mais je vais m’ar­ran­ger »).

Passons ces détails (il y a du vécu, là dedans !) et reve­nons à notre carte. Celle-ci contient une inter­face AES/EBU qui auto­rise une sortie numé­rique deux canaux (inutile si la carte sampling est déjà instal­lée, cette dernière en compre­nant déjà une) et KDS (voir enca­dré 2). La sortie numé­rique est directe, sans double conver­sion N/A – A/N préa­lable comme cela était le cas avec l’an­cien effet interne. Prenant place au-dessus des Rom et PRam option­nelles, il convien­dra de choi­sir ses options dans le bon ordre. Avec tous ces câbles, on se croi­rait reve­nus 20 ans en arrière ! Mais une fois le capot refermé, l’OS 4.04 et les objets 4.02 instal­lés, la récom­pense à notre attente (4 ans depuis l’achat et 2 heures depuis l’ou­ver­ture de la bête) ne se fait pas attendre.

Kurzweil K2500 KDFX

La grosse patate sur les basses compres­sées, de magni­fiques réver­bé­ra­tions très propres avec plein de détail, des chorus chauds et profonds, de mons­trueuses distor­sions et des effets spéciaux indes­crip­tibles (vive la Laser­Verb !). Tous les sons présents dans les Rom du K2500 ont été recui­si­nés à la sauce KDFX : le Clavi­net de la Rom 2 est encore plus vrai que nature, la profon­deur des orchestres de la Rom 1 est impres­sion­nante et le piano de la Rom 3 encore plus brillant. Quant aux sons de la Rom 0 (d’ori­gine), ils sonnent infi­ni­ment mieux, même si Kurz­weil a eu la main lourde sur certains dosages d’ef­fets (heureu­se­ment modi­fiables). On appré­cie égale­ment les kits de batte­rie dont des groupes de percus­sions sont trai­tés par des effets indé­pen­dants. Enfin, les orgues du mode KB3 disposent d’un trai­te­ment de faveur, dont une simu­la­tion de Leslie avec un démar­rage et une montée en puis­sance à couper le souffle, sur lequel nous revien­drons en détail. En résumé, une réus­site totale qui fait vite oublier le Digi­tech de base, par ailleurs utili­sable comme à l’ori­gine. Si on fait l’ad­di­tion, on arrive à six multi-effets !

Liai­son fatale

La KDS est une inter­face numé­rique audio consti­tuée de huit canaux numé­riques en format proprié­taire Kurz­weil et deux canaux AES. Elle permet de relier entre elles et en série deux machines numé­riques qui en sont équi­pées, comme par exemple un K2500 et une DMTI. La trans­mis­sion se fait de façon unidi­rec­tion­nelle en 26 ou 32 bit par canal avec une fréquence d’échan­tillon­nage entre 32 et 48 kHz ± 12,5% (donc entre 28 et 54 kHz). La KDS du K2500 travaille en 26 bit à 48 kHz alors que celle du DMTi fonc­tionne à 32 bits entre 28 et 54 kHz. Actuel­le­ment, on dispose de quatre sorties stéréo, produites séquen­tiel­le­ment avec des délais de l’ordre de quelques nano­se­condes (le milliar­dième de seconde !) : sortie A (gauche, droite), B (gauche, droite), C (gauche, droite) et D (gauche, droite). Chaque paire stéréo peut être confi­gu­rée en deux sorties mono sépa­rées.

La KDS a été conçue pour rece­voir en option 2 canaux de données audio travaillant jusqu’en 24 bit au format profes­sion­nel AES3–1992 diffé­ren­tiel. Les connec­teurs sont de type « Mini-D » à 15 broches, iden­tiques aux câbles utili­sés sur les PC pour la connexion VGA. Appli­ca­tion, avec un K2500 et deux DMTI : récu­pé­rer sur 4 paires stéréo indé­pen­dantes AES/EBU ou S/PDIF le signal des 4 bus stéréo trai­tés par le KDFX sans aucune dégra­da­tion du signal. Kurz­weil a même prévu de déve­lop­per une inter­face KDS pour ceux qui ne veulent pas de KDFX. A quand l’en­trée KDS permet­tant de trai­ter 8 canaux numé­riques externes dans le K2500 et de les renvoyer sur 8 bus numé­riques ? Aujour­d’hui, on se contente d’un 2–8 numé­rique pure­ment externe, mais c’est déjà pas mal, vu que l’on dispose par ailleurs de 8 entrées internes sur les 4 bus stéréo.

Le cinquième élément

Kurzweil K2500 KDFX

Le KDFX est ni plus ni moins qu’un proces­seur surpuis­sant dispo­sant de ses propres VLSI et d’une mémoire Flash (pour l’OS) capable de géné­rer des effets hyper sophis­tiqués (réver­bé­ra­tions, délais, chorus, distor­sions, compres­seurs, RPS 3D…) sur 4 bus stéréo indé­pen­dants (ou 8 mono) et un effet auxi­liaire. Chacun des cinq effets est en fait un multi-effet stéréo modu­lable à outrance (nous allons voir que le mot est faible !) avec tous les contrô­leurs imagi­nables, physiques comme Midi.

Avec le KDFX, le K2500 dispose de deux nouveaux types d’objets : les studios et les programmes d’ef­fets. Au nombre maxi­mum de 1000 chacun (selon mémoire dispo­nible), la gestion de ces objets est en tous points compa­rable à celle des autres objets de la machine (programmes, Setups, QA Banks, Keymaps, échan­tillons, tables, séquences, effets inter­nes…). De sorte que l’on peut les nommer, char­ger, sauve­gar­der, effa­cer, copier, dumper ou réar­ran­ger comme n’im­porte quel autre objet. Ils fonc­tionnent égale­ment en objets dépen­dants (lorsque l’on charge ou que l’on sauve­garde un studio, le K2500 est capable de lui adjoindre auto­ma­tique­ment les programmes d’ef­fets qui en dépendent), fonc­tion que peuvent envier les non-utili­sa­teurs de Kurz­weil. Un studio comprend les réglages du parcours de tous les signaux audio depuis les 4 sorties virtuelles stéréo du K2500 après l’am­pli­fi­ca­teur jusqu’aux sorties physiques stéréo de la machine (Mix et ABCD), en passant par les 4+1 multi-effets (Bus 1 à 4 et effet auxi­liaire).

Pour être plus clair, exami­nons le parcours du signal sur l’un des bus, les quatre étant iden­tiques : on attaque par l’édi­teur d’en­trée qui accueille le signal de l’une des quatre sorties virtuelles du K2500. Ce dernier peut être une ou plusieurs couches d’un programme (un seul échan­tillon si on le veut), un ou plusieurs programmes d’un Setup, ou encore une ou plusieurs pistes d’une séquence. Dans cette même page, on trouve un égali­seur 2 bandes indé­pen­dantes de type shelf, filtre passe-haut ou filtre passe-bas 6 ou 12 dB/octave (et 2 fois 2 bandes en dual mono), un réglage de volume et de pano­ra­mique (posi­tion et largeur stéréo). Ensuite, le signal peut être envoyé dans deux départs sépa­rés, l’un vers l’un des quatre bus et l’autre vers l’ef­fet auxi­liaire. A cette étape, on règle la balance Wet / Dry, le gain de sortie, le départ vers l’ef­fet auxi­liaire (le cas échéant) et la balance. Enfin, l’édi­teur de sortie déter­mine pour chaque sortie physique du K2500 (A/Mix, B, C ou D) le bus d’ef­fets qui lui est adressé (Mix, Bus 1 à 4, pré ou post-effet). Ainsi, il est donc tout à fait auto­risé d’avoir, au mini­mum, un effet distinct sur chaque groupe de sorties audio. Là, ça commence à chauf­fer !

XXL

Kurzweil K2500 KDFX

Le KDFX dispose d’ef­fets arran­gés en 105 algo­rithmes plus ou moins complexes en calcul de DSP. Chacun occupe un certain nombre d’uni­tés d’al­lo­ca­tion de puis­sance (de 1 à 4 PAU) suivant la complexité. Pour l’en­semble des 4 bus, on dispose d’un maxi­mum de 4 PAU au total alors qu’on en a 3 rien que pour le proces­seur auxi­liaire. Celui-ci sera donc chargé de géné­rer les effets les plus complexes puisqu’il peut être utilisé, si on le souhaite, sur l’un des bus (exemple, 2 PAU sur le Bus 1, 1 PAU sur les Bus 2 et 3, rien sur le Bus 4, et 3 sur l’ef­fet auxi­liaire). Contrai­re­ment au Korg Trinity, les effets à un PAU (équi­va­lents à deux blocs sur le japo­nais) sont déjà très complexes et stéréo en entrée / sortie. De plus, le KDFX est utili­sable dans toute sa puis­sance en mode programme comme en mode Setup.

Dans la liste des algo­rithmes, on trouve de somp­tueuses réver­bé­ra­tions stéréo dont la taille de la pièce est variable (Both, Cham­ber, Room, Hall…), une incroyable modé­li­sa­tion de Plate métal­lique EMT 140 des années 50 avec conseils avisés de réglage, des délais multi­tap (8 Taps de 2,5 secondes maxi­mum, avec synchro­ni­sa­tion Midi), des chorus, des flan­gers (avec filtres en peigne), des simu­la­teurs d’am­pli, des distor­sions (à lampe ou à tran­sis­tor), des proces­seurs de dyna­mique (compres­seurs multi­bandes avec dé-esseur par Side­chain, enhan­ceurs, noise gates, expan­deurs), des filtres (réso­nants avec enve­loppe, shaper, morphing à la Z-plane E-mu) et des effets spéciaux (Laser­Verb, effets RPS 3D). La liste est longue et on trouve même un algo­rithme de Mete­ring et d’ana­lyse stéréo ainsi que des effets multiples (double et triples) en série ou paral­lèle.

Kurzweil K2500 KDFX

Dans les algo­rithmes (simples comme complexes), le nombre de para­mètres varie de 10 à 40 ( !). Un manuel séparé exhaus­tif de 180 pages leur est dédié. Comme toujours sur les synthé­ti­seurs Kurz­weil, toutes les valeurs sont expri­mées dans leurs véri­tables unités (gain en déci­bels, fréquence en Hertz, temps en secon­des…) ce qui renforce l’im­mense classe de la machine, s’il en était encore besoin. De plus, certaines pages disposent de vu-mètres en temps réel (signal entrant, signal compres­sé…). Mais que fait-on de tous ces para­mètres ? Eh bien bonne surprise, le KDFX est bâti comme la synthèse VAST, c’est-à-dire qu’il va nous permettre de modu­ler à peu près n’im­porte quoi à partir de la même chose. On nage en plein délire !

Twis­ter

Chaque Studio, fort de ses 4 bus et 5 multi-effets, auto­rise le contrôle en temps réel de 18 para­mètres choi­sis parmi n’im­porte lequel des 5 algo­rithmes sur n’im­porte quel bus. A l’uti­li­sa­teur de déter­mi­ner ce qu’il veut comme il veut. De plus, ces contrô­leurs peuvent être assi­gnés aux départs des bus et aux égali­seurs. Ces para­mètres n’existent pas au niveau du Studio mais au niveau de l’édi­teur de programme, si bien que l’on peut utili­ser un même Studio dans diffé­rents programmes avec 18 para­mètres complè­te­ment diffé­rents « écra­sés » au sein des diffé­rents programmes. Astu­cieux pour gagner du temps et de la mémoire interne ! De plus, chaque bus dispose de deux Over­rides pour écra­ser deux para­mètres par effets au sein d’un Studio, ce qui évite là encore de dupliquer inuti­le­ment des programmes d’ef­fets, pour quelques para­mètres modi­fiés. Encore merci !

Kurzweil K2500 KDFX

Reve­nons à nos modu­la­tions. Dans la liste des desti­na­tions de modu­la­tion, on trouve donc de tout, tel que la balance Wet / Dry, les départs effets, les temps de réver­bé­ra­tion, le type de pièce (atten­tion au « Squeezzz », cela revient à chan­ger la modé­li­sa­tion), les temps de délai… Fin du fin, le KDFX dispose de 2 LFO, 2 enve­loppes ASR et 2 FUN (proces­seurs de fonc­tions mathé­ma­tiques telles que valeur abso­lue, opéra­tions, bouléennes, logiques, sinus…) supplé­men­taires. Sur ce point, la machine écrase litté­ra­le­ment la concur­rence. Jamais un proces­seur d’ef­fets, même externe, ne s’est montré d’une telle souplesse. Enfin, le proces­seur a un compor­te­ment très parti­cu­lier en mode KB3 : toutes les ressources système (donc 7 PAU) se comportent comme un simu­la­teur ultime de Leslie avec distor­sion, vibrato et chorus, modé­lisé à partir de mesures sur un B3 (vibrato => chorus => distor­sion => Leslie => cabi­net, soit 44 para­mètres !). Les résul­tats sont abso­lu­ment somp­tueux. Bref, un proces­seur d’une puis­sance à la hauteur des meilleurs unités dédiées de Studio, sans oublier les délires du Live Mode qui prend à ce stade une ultime dimen­sion. Hallu­ci­nant !

Demain ne meurt jamais

Deux nouvelles versions de l’OS vont voir le jour dans les tous prochains mois. La version 2.86 (sans KDFX) et la version 4.2X (avec KDFX). Cette dernière sera d’ailleurs acces­sible même sans KDFX moyen­nant l’ins­tal­la­tion d’une mémoire Flash pour l’OS étendu. Elle est en cours de déve­lop­pe­ment et Kurz­weil promet de la vendre pour une poignée de dollars. Voici les prin­ci­pales amélio­ra­tions dont Kurz­weil USA nous fait part à l’oc­ca­sion du NAMM 99 : la compa­ti­bi­lité au format CD ISO 9660 est ajou­tée : elle permet de lire et graver des CD direc­te­ment, sans « image » du disque dur, ainsi que les macros, backups et copies dans ce format. L’im­port et l’ex­port de fichiers Wave bouclés est main­te­nant possible. Les temps de gestion SCSI et de défrag­men­ta­tion de la mémoire sont amélio­rés (pas de mesures de perfor­mances pour le moment). En mode Song, de nouvelles pistes Ram permettent une synchro­ni­sa­tion parfaite des échan­tillons et des séquences (25 minutes avec 128 Mo de Ram). Les fonc­tions de compres­sion / expan­sion tempo­relles sont opti­mi­sées, en qualité comme en vitesse. D’autres sont ajou­tées, telles que l’op­ti­mi­sa­tion des boucles sur des sons avec Decay (là, chapeau !) par compres­sion auto­ma­tique (vite, mon Bösen­dor­fer Impe­rial !). Enfin, il devient possible de sélec­tion­ner une nouvelle Song alors qu’une autre tourne, parfait pour les enchaî­ne­ments Live. Bref, voilà qui démontre une fois de plus que Kurz­weil tient ses enga­ge­ments quant à l’amé­lio­ra­tion perpé­tuelle de son produit.

Termi­na­tor

Au final, le K2500 V4.04 avec KDFX est une machine somp­tueuse qui frise la perfec­tion. Enfin, on dispose d’un multiple proces­seur d’ef­fets qui n’a d’égal que la puis­sance des algo­rithmes de synthèse VAST. De nouveaux algo­rithmes sont d’ailleurs prévus par le construc­teur, vive l’ar­chi­tec­ture ouverte ! Les menus sont toujours aussi souples, les écrans sont très clairs, la puis­sance se fait immé­dia­te­ment sentir et les résul­tats sonores sont impres­sion­nants : bruit de fond inau­dible, réserve de gain très confor­table et sorties numé­riques en AES 20 bits avec dithe­ring 16 bits. Sans oublier le mode KB3 qui, avec les modé­li­sa­tions de Leslie et de Chorus / Vibrato Hammond, prend sa véri­table dimen­sion. Enfin, le Live Mode n’est pas en reste et le KDFX ne fait qu’aug­men­ter le poten­tiel de délires sonores dont est capable la machine. Le véri­table seul reproche que l’on peut faire à Kurz­weil est la concep­tion un peu « bidouille » de l’in­té­rieur de la machine. Avec toutes les options instal­lées, c’est Hiro­shima. Les puristes diront que c’est là l’ex­pres­sion d’un génie débor­dant à l’ex­trême. Argu­ment d’au­tant plus rece­vable lorsque le capot est enfin refermé et que le K2500 se remet à chan­ter. En tout cas, voilà une série d’ex­ten­sions holly­woo­dienne qui place le K2500 au tout premier rang du box office. Un must ! 

Glos­saire

RT60 (Reverb Time) : le temps de réver­bé­ra­tion est le temps que prend un son pour perdre 60dB de son niveau.

Cross-switch : déclen­che­ment d’un échan­tillon en rempla­ce­ment d’un autre au-delà d’un certain seuil de vélo­cité.

VLSI : acro­nyme anglais pour Very Large Scale Inte­gra­tion, quali­fiant les proces­seurs compor­tant un très grand nombre de compo­sants (plusieurs centaines de milliers).

Points forts
  • Rapport performances / prix
  • Parfaitement intégré à l’OS
  • Qualité audio irréprochable
  • Pro jusqu’au bout des doigts
  • Souplesse remarquable
  • Modulable à volonté
  • Algorithmes extensibles
  • Traitements externes
  • Manuels très complets
Points faibles
  • Installation complexe
  • Manuels non traduits
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.

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    J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.