Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
< Tous les avis Yamaha MOTIF XS8
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Yamaha MOTIF XS8
Photos
1/368
Yamaha MOTIF XS8

Workstation de la marque Yamaha appartenant à la série MOTIF

coyote14 coyote14
Publié le 30/01/10 à 16:18
Les caractéristiques sont facilement trouvables sur le net, on soulignera toutefois sur cette version XS8:
- un très bon clavier toucher lourd, un bon compromis pour toutes les utilisations.
- l'interface mLan d'origine: son utilisation est un peu complexe, mais je trouve cela très souple.

Plutôt que de longues phrases, je vais résumer, par chapitre, ce que j'aime et ce que je n'aime pas.

UTILISATION

Sonorités:

+ La précision des textures, la qualité du hardware tout simplement (convertisseurs, etc.)
+ Le nombre phénoménal de presets et leur qualité d'ensemble.
+ La qualité vraiment excellente des effets, moins nombreux que sur le Motif ES mais de grande qualité (Delays très propres, effets de modulation magnifiques, les saturations et autres effets Low-Fi surtout), qui donnent une dimension vraiment supplémentaire à la synthèse. Le fait qu'ils comblent certaines lacunes de la synthèse (Ring Modulator, Filtres à formants, etc.). On n'est plus très loin d'un KDFX de Kurzweil (en qualité, pas en flexibilité, et sauf pour les réverbs).
+ Les arpégiateurs et leurs nombreuses possibilités, le nombre abyssal de motifs disponibles.
+ Un bon nombre des samples usine sont stéréo d'origine.
+ La qualité et la dynamique des sons de batterie, malgré le faible nombre de niveaux de vélocité.
+ Les banques gratuites concoctées par Yamaha, gratuitement téléchargeables.

- Le manque de caractère et de classe des réverbs, même si elles sont de qualité.
- La précision des instruments acoustiques est assez loin des meilleures banques logicielles: le soft reste loin devant. Cela peut faire la pige dans un mix ou des maquettes.
- La catégorie de sons World/Ethnic sous représentée dans les sons usine.
- Les sons de type FM qui n'en sont pas vraiment, et donc l'aspect « fossilisé » de certaines textures sonores (pas du tout les mêmes sensations que sur un FS1R, un G2 ou même un DX/TX).
- La résolution des potentiomètres sur seulement 128 pas, d'où effet escalier si on tend bien l'oreille.

Capacités de synthèse:

+ Un LFO par élément (mais pas synchronisable au tempo et seulement 3 formes d'onde disponibles.)
+ Un filtre et un équaliseur par élément sur les 8 éléments disponibles.
+ La matrice de modulation, riche bien que pas conviviale (pas de fonction Learn).
+ 8 effets d'insertion, c'est tout de même appréciable et suffit à la plupart des applications.
+ 8 éléments par Voice, c'est (parfois) utile, surtout pour les layers/split.

- ...mais quasiment aucun preset (hormis quelques pianos et orgues à tirettes harmoniques) n'utilise cette possibilité. Eh oui: il PEUT le faire.
- Plus de possibilité d'adjoindre des cartes PLG, et donc instrument monosynthèse (régression manifeste par rapport à la série ES).
- Quasiment aucune possibilité d'intervertir les blocs de synthèse (par exemple, pas de possibilité de combiner 2 filtres en série ou en parallèle).
- Le routing des effets compréhensible, mais un peu mal fichu.
- Impossible d'éditer l'un des samples en ROM pour le modifier (contournable via le resampling), comme sur un Kurzweil par exemple.

Sampling:

+ La possibilité d'insérer jusqu'à 1 Go de mémoire RAM pour sampler, ce qui est très vaste.
+ La possibilité d'assembler de vrais multisamples avec autant de niveaux de vélocité que souhaité.

- L'appareil livré sans mémoire sampling, et donc, d'une certaine façon, sampling en option.
- L'ancienneté de la mémoire RAM sampling qui la rend délicate à trouver.
- Le temps de chargement des samples un peu longuet depuis une clé USB (même si en amélioration par rapport à la série ES).
- Pas d'éditeur logiciel pour le sampling, ni gratuit ni en option.
- Pas d'import d'autres constructeur pour le sampling (ni Akai, ni Emu, Ni Roland, ni Kurzweil, ni même la série A de Yamaha!!!): l'aspect un peu fermé.
- La mémoire volatile du sampling, qui ne sauvegarde rien à l'extinction.
- La limite en durée d'un sample (360s maxi) qui restreint l'utilisation du sampler comme piste audio dans un morceau (pas de vrai enregistrement multipiste audio classique).

Connectique/interface:

+ La souplesse du protocole mLan, de série sur le XS8.
+ Une entrée audio pour un Vocoder 10 bandes et pour sampler une source externe, avec gain ajustable.

- L'impossibilité de choisir le mLan comme source pour le Vocoder.
- Pas de souris ni de sortie VGA pour un écran externe.
- Le manque de sorties séparées, même pas en option (manque pallié par le mLan).
- La connection via Ethernet obscure à paramétrer
- Une seule prise USB, donc quand un clavier est branché sur la prise, plus possible d'insérer une clé USB.

Intégration logicielle:

+ Un Editeur au format VST qui permet automation, freeze, … Un éditeur non-VST sous Studio manager pour ceux qui ne peuvent utiliser les plug-in VST3.
+ L'intégration à Cubase, assez poussée. Cubase AI4 livré gratuitement avec le clavier, malgré ses limitations.
+ Le mode Remote pour contrôler des séquenceurs externes (et pas que Cubase).
+ Le Logiciel Voice Editor stable mais un peu lourd, plus efficace que l'édition depuis la façade du XS8.

- Le motif XS editor qui ne permet pas d'éditer la partie sampling, ni les performance. Pas de vrai bibliothécaire Yamaha, même si on peut bidouiller des choses avec l'éditeur.
- La gestion des fichiers et données (multiples formats, multiples façons d'importer: Cubase, clé USB, Ethernet...) certes flexibles mais nécessitant une longue période d'apprentissage.
- L'éditeur au format VST3 uniquement, qui le cantonne pour l'instant à Cubase, seul séquenceur compatible VST3 à ce jour. Heureusement, il reste la possibilité d'éditer le Motif XS sous Studio Manager, qui fonctionne en Stand Alone.
- Le gros bazar des versions logicielles: firmware IEEE1394, OS du Motif XS, versions d'éditeur 32 ou 64 bits, VST3, Extensions for Steinberg Daw...Pour que tout ce petit monde s'entende, il faut bien choisir les bonnes versions compatibles les unes avec les autres.

Utilisation/ergonomie:

+ Les passerelles entre les différents modes (enregistrement pattern dans Song ou l'inverse, de performance dans les songs, etc...)
+ La qualité de construction: les faders, les potards, et surtout le toucher lourd qui est un excellent compromis qui permet de jouer à peu près de tous les instruments. La présence d'un aftertouch sur un clavier toucher lourd.
+ La possibilité d'adjoindre un clavier d'ordinateur par la prise USB pour plus de rapidité et pour économiser les boutons de la façade.
+ Le concept qui se rapproche de plus en plus de l'arrangeur haut de gamme.
+ Les effets ont des presets, donc gain de temps.
+ Enfin la possibilité chez Yamaha d'aller modifier une Voice depuis un Multi.
+ Les nombreux modes de jeu (Voice, Perform, Song, Pattern, Master...) tous utiles. La très bonne adéquation du mode Master pour la scène.
+ Les possibilités de Remix en temps réel (arpégiateurs, scènes, mode pattern...)
+ La taille de l'écran, le fait qu'il soit possible de charger différents skin (changement d'aspect).
+ Les mixing voices qui customisent les sons dans une séquence et la stockent avec.

- Il faut enfoncer une touche de nouveau pour entendre les modifications apportées par le changement d'un paramètre d'édition.
- L'écran clair mais un peu triste, et pas tactile.
- Pas de pavé numérique (comblé par clavier d'ordinateur).
- Il manque un Pad X/Y à mon goût pour contrôler 2 paramètres simultanément (Cutoff et Résonance, par exemple)
- Pas de possibilité de créer ses presets d'effet, ni de copier des effets d'une voice à une autre.
- Pas d'aide en ligne dans l'OS du Motif XS: ça aurait pu dépanner et l'écran était assez grand.

Séquenceur:

+ Le mode Mixing, très bien pensé.
+ Le fait qu'on puisse exporter directement un fichier audio depuis le dernier OS.

- La capacité du séquenceur, trop limité en nombre de notes.
- Le séquenceur n'a pas de mode « step ».
- Yamaha n'a pas résolu le problème de la concurrence avec les séquenceurs logiciels qui restent incomparablement plus faciles à utiliser que celui du XS, surtout si on tient compte de l'audio.

Hardware:

+ La qualité de construction, que je trouve supérieure à la concurrence (à part l'écran).
+ Belle couleur, interface classieuse.

- La latence d'affichage lors de changements de sons.
- Le temps de chargement de l'OS à l'allumage bien trop long.
- Le comportement un peu étrange du Ribbon Controller, pas assez sensible en bout de course.
- Pas de pad pour jouer des sons percussifs, comme sur un Fantom G.
- Le poids du XS8 et son encombrement (mais ce n'est pas une surprise).
- Quand on branche un clavier d'ordinateur sur la prise USB, il est reconnu en QWERTY et pas en AZERTY.

Divers/Général

+ L'aspect « se suffit à lui-même », avec sampling, entrée micro, resampling, vocoder, séquenceur, piste audio...
+ Le nombre d'informations disponibles en ligne (Les forums Motifator et Audiokeys, et surtout l'incontournable site Moessieurs de notre ami Papaphoenix, une vraie plus-value pour le Motif XS.)

- On n'entend pas le click du métronome du XS8 quand on utilise le mLan.
- Le concept qui commence à dater, et qui limite l'instrument sur certains aspects.


 

SONORITÉS

Voir chapitre sonorités ci-dessus.

AVIS GLOBAL

Le Motif XS n'est pas une révolution technologiquement parlant. On peut lui reprocher beaucoup de choses, et la liste de ses imperfections est assez longue!

Mais il faut se rendre à l'évidence: pour qui veut un instrument généraliste de qualité, un couteau suisse de niveau professionnel, il fait tout de même référence et on le comprend à l'utilisation. Il sait se transformer en centre névralgique pour un home studio/project studio grâce à son excellente intégration avec le monde du logiciel.

Il offre aussi une avancée significative par rapport à la génération ES, surtout en termes d'ergonomie.

On regrettera tout de même quelques régressions incompréhensibles (plus de support des cartes PLG, par exemple) et le fait que les innovations portent davantage sur la quantité que sur la nouveauté.