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Yamaha MOXF6
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Test du Yamaha MOXF6

Workstation de la marque Yamaha appartenant à la série MOXF

Prix public : 1 229 € TTC
Test écrit
56 réactions
La relève de la garde

Embarquant en grande partie le moteur sonore du Motif XF, le MOXF tente de redéfinir le standard des workstations de milieu de gamme. Relève assurée ?

Plutôt calme il fut un temps, le marché des works­ta­tions semble bien reparti ces dernières années. Après le Kross de Korg venu placer un nouveau stan­dard en entrée de gamme début 2013, la nouvelle série MOXF de Yamaha s’est insé­rée fin 2013 en ce qu’il convient main­te­nant d’ap­pe­ler le milieu de gamme, en atten­dant la nouvelle série FA Roland présen­tée début 2014 au NAMM. Sans oublier Kurz­weil en posi­tion d’out­si­der avec les séries PC3K et PC3Le dont on attend toujours la relève. Les works­ta­tions sont des concen­trés de fonc­tion­na­li­tés, alliant les samples à la synthèse, les trucs qui bougent, les effets, les commandes, voire l’au­dio pour certai­nes… les ques­tions cruciales à se poser doré­na­vant, au-delà du son, tournent autour de l’er­go­no­mie : vais-je m’y retrou­ver rapi­de­ment dans mes milliers de programmes, puis-je sculp­ter rapi­de­ment la banque qu’il me faut, est-il sûr d’em­me­ner tout cela sur scène avec le bon niveau de fiabi­lité, ai-je suffi­sam­ment de commandes directes pour faire une perfor­mance sans me vautrer devant des milliers de fans en transe ? Bref, le quoti­dien du musi­cien adepte du tout-en-un…

MOX outside

Yamaha MOXF6

À première vue, le MOXF a tout du MOX : même poids plume (7 kg), même construc­tion en plas­tique qui plie sans rompre, même fini­tion granu­leuse, mêmes commandes en façade avec une réponse franche et un ancrage satis­fai­sant. L’or­ga­ni­sa­tion est iden­tique : à gauche, section dédiée à l’au­dio (potard de volume et de gain d’en­trée avec rangée de diodes de niveau pour le moni­to­ring des signaux internes/externes), commandes temps réel (2 rangées de 4 enco­deurs cran­tés assi­gnables, 2 boutons de modu­la­tion assi­gnables, 2 boutons de trans­po­si­tion par octave, 2 boutons de trans­po­si­tion par demi-ton), section effets, contrôle des arpèges, commandes de trans­port (pour les séquences internes ou une DAW externe). Au centre, un LCD rétro-éclairé mono­chrome 240 × 64 points surplombe 2 rangées de 6 boutons : une rangée pour les pages menu, une autre pour les sous-pages, ce qui permet de s’y retrou­ver rela­ti­ve­ment vite ; la navi­ga­tion se fait avec la compli­cité de 4 flèches et un gros enco­deur, des boutons d’in­cré­men­ta­tion/décré­men­ta­tion, bref du clas­sique.

Yamaha MOXF6

À droite, on trouve les boutons de mode de jeu (Voice, Perfor­mance, Master, Song, Pattern, Mixing), de gestion des fichiers, de fonc­tions (Job, Utility et Quick Setup pour créer rapi­de­ment des confi­gu­ra­tions multi­tim­brales). Bon point d’er­go­no­mie, des fonc­tions à accès direct permettent de créer instan­ta­né­ment des Splits / Layers / Drum Kits. Enfin, pour sélec­tion­ner les innom­brables programmes ou acti­ver/ muter des couches sonores ou des arpèges, 3 rangées de 8 boutons sont prévues, avec défi­le­ment de banques, listes de programmes et sélec­tion par caté­go­rie / sous-caté­go­rie. Donc un bon point pour le MOXF sur le plan de l’er­go­no­mie, compte tenu de la pléthore de fonc­tions présentes.

Le clavier 61 touches du MOXF6 testé est assez moyen, bien que supé­rieur aux MO/MM : il est de type semi-lesté et sensible à la vélo­cité unique­ment. Il existe aussi un modèle de 88 touches lourdes (mais toujours pas de 73/76 touches).

Toute la connec­tique est située sur le panneau arrière : à gauche, une prise pour alimen­ta­tion externe four­nie (de type bloc à l’ex­tré­mité) et son inter­rup­teur marche / arrêt ; à droite, 2 entrées audio gauche / droite, une prise casque, 2 sortie audio gauche / droite (le tout en jack 6,35), 3 prises pédales (2 inter­rup­teurs Sustain / assi­gnable et 1 contrô­leur continu assi­gnable), 3 prises MIDI et 2 prises USB (Host / Device pour l’au­dio, le MIDI et les sauve­gardes, bravo !). Pour le moment, à part la couleur bordeaux des flancs, on se croi­rait sur un MOX, mais c’est à l’in­té­rieur que tout se passe…

Motif XF Inside

Yamaha MOXF6

Le MOXF est au Motif XF ce que le MOX est au Motif XS. Cette fois, on a le droit aux 741 Mo de formes d’onde échan­tillon­nées (près de 4000 multi-échan­tillons et échan­tillons), avec une poly­pho­nie de 128 voix. C’est remarquable dans cette gamme ! Autre point remarquable, la qualité audio ne semble pas dégra­dée par rapport au Motif XF : les niveaux semblent proches, tout comme la présence. On retrouve avec plai­sir la musi­ca­lité des sons acous­tiques, très homo­gènes dans l’en­sem­ble… côté pianos acous­tiques, un Yamaha S6 de 7 pieds géné­reu­se­ment multi-échan­tillonné côtoie le CFIIIS de 9 pieds de concert ; il est plus régu­lier dans les médiums, on entend moins les tran­si­tions de samples que sur le CFIIIS. La pano­plie de pianos élec­triques est très convain­cante, grâce notam­ment à d’ex­cel­lents effets modé­li­sés (compres­seurs, préam­plis, wah wah, chorus…).

Piano A Concert S6 1
00:0002:03
  • Piano A Concert S6 1 02:03
  • Piano A Concert S6 2 00:31
  • Piano A Concert CFIIIS 1 02:04
  • Piano A Concert CFIIIS 2 00:31
  • Piano A Jazz 00:42
  • Piano E Clavi­net 00:51
  • Piano E CP70 00:52
  • Piano E Fender 01:11
  • Piano E Wurly 00:49
 

Côté guitares et basses, le MOXF ne flanche pas, béné­fi­ciant là aussi des effets modé­li­sés et d’ar­ti­cu­la­tion simu­lant diffé­rentes tech­niques de jeu (certes on n’at­teint pas le niveau de méga banques VST, on s’en doute !).

Guitar A
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  • Guitar A 01:06
  • Guitar E 01:04
  • Bass A 00:17
  • Bass E 01:15
  • Bass F 00:32

Les orgues ne riva­lisent pas avec les modé­li­sa­tions présentes sur certaines machines concur­rentes, il serait temps que Yamaha s’y mette un peu (par exemple insé­rer le moteur du VSTi maison YC-3B, par ailleurs dispo­nible gratui­te­ment). La Rom renferme de belles cordes en solo et en diffé­rentes sections stéréo, des instru­ments à vent (cuivres / bois) très musi­caux, tirant là aussi parti de diffé­rentes arti­cu­la­tions selon le jeu (vélo­cité et utili­sa­tion des 2 switches prévus à cet effet…).

Strings
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  • Strings 01:31
  • Brass 00:33
Yamaha MOXF6

Côté drums, que du bon, avec plusieurs couches de dyna­mique inté­grées au samples, notam­ment des kits acous­tiques / hip-hop / clas­siques / ethniques magni­fiques. Le MOXF comporte son lot de sons de synthèse très variés, avec de belles basses, des ensembles poly­pho­niques captu­rés sur des légendes analo­giques et de beaux pads tirant parti des nombreux filtres multi­modes internes. Quelques Perfor­mances permettent de véri­fier que tout ce beau monde se mélange bien, même réduit à 4 canaux, grâce notam­ment aux effets d’in­ser­tion multiples qui permettent des trai­te­ments diffé­ren­ciés. Bref, le MOXF, tout comme le Motif XF, est l’une des works­ta­tions les plus homo­gènes et musi­cales sur le plan sonore.

Synth Bass
00:0001:03
  • Synth Bass 01:03
  • Synth Poly 01:55
  • ZPerf1 01:09
  • ZPerf2 00:45
  • ZPerf3 00:48
  • ZPerf4 00:58

8 couches…

Yamaha MOXF6

Le MOXF reprend l’ar­chi­tec­ture de synthèse du MOX, elle-même emprun­tée au Motif XF, elle-même décli­née du Motif XS. Bref, rien de bien nouveau à se mettre sous le filtre… On a donc un mode programme appelé Voice basé sur la lecture d’échan­tillons. En mode normal, on peut empi­ler 8 couches stéréo et en mode Drum, on peut créer des kits de 73 notes (mais sans couche éditable, ce qui est vrai­ment ballot, on ne le dira jamais assez). En mode normal, on a donc 8 éléments qui peuvent avoir leur tessi­ture, leur fenêtre de vélo­cité et leur routage vers les effets. Un élément est un ensemble multi­sample – filtre – ampli. Les voix peuvent être jouées en legato, en cycle, aléa­toi­re­ment, avec du retard… leur pitch est modu­lable par le suivi de clavier et une enve­loppe dédiée 5 temps / 5 niveaux, elle-même modu­lable par la vélo­cité (temps et niveaux) et le suivi de clavier (temps).

Le signal est alors injecté dans le filtre, de type multi­mode réso­nant. On retrouve les 18 algo­rithmes (passe-haut, passe-bas, passe-bande, réjec­tion) en diffé­rentes pentes (4, 3, 2, 1 pôles) et diffé­rentes couleurs (modé­li­sa­tion analo­gique qui arron­dit les angles, numé­rique qui agresse à haute réso­nance, dur, doux) ; il y a même des combi­nai­sons série et paral­lèle ; bref, pour tous les goûts. La vélo­cité peut modu­ler la coupure et la réso­nance ; la coupure peut ensuite être modu­lée par le suivi de clavier, une enve­loppe dédiée 5 temps / 5 niveaux iden­tique à la précé­dente et un géné­ra­teur de tracking à 4 points. Puis la sortie de filtre passe par un ampli avec enve­loppe dédiée 4 temps / 4 niveaux, géné­ra­teur de tracking à 4 points et modu­la­tion de pano­ra­mique (suivi de clavier, aléa­toire). Autres modu­la­tions au niveau de l’élé­ment, un LFO à 3 formes d’ondes basiques agit sur le pitch, le filtre et l’am­pli, suivi d’un EQ simpli­fié (2 bandes semi-para­mé­triques, 1 bande para­mé­trique ou boost de +6 /+12 /+18 dB). Tout ça pour un élément !

… au programme

Flash Ram

Le MOXF a eu la bonne idée d’em­prun­ter au Motif XF la capa­cité de stocker des formes d’onde sur Flash Ram, conser­vée à l’ex­tinc­tion de la machine. On peut donc s’en servir comme multi­samples/samples, tout comme les PCM en Rom. Mais on doit se conten­ter d’un seul slot, capable de rece­voir une carte option­nelle FL512M ou FL1024M (512 Mo ou 1 Go). L’avan­tage est de tirer parti d’une collec­tion gran­dis­sante de banques Yamaha et de tierces parties, comme on dit. Sur le site du construc­teur, on trouve trois banques gratuites de bonne qualité forma­tées MOXF : Inspi­ra­tion In A Flash, CP1 Piano et Twis­ted Tools Selec­tion. Le MOXF est d’ailleurs compa­tible avec les échan­tillons utili­sa­teur de Motif XF /XS et les programmes de Motif XF /MOX. On trouve sur la marché des banques signées Moti­fa­tor (39 banques de samples et programmes pour Motif XF ou XS – compa­tibles MOXF) ou encore Easy­sounds (19 banques de samples et programmes pour MOXF).

Au niveau global, le programme a d’autres nombreux para­mètres : caté­go­ries (prin­ci­pale et secon­daire), volume, pano­ra­mique, pitch, poly­pho­nie, Pitch­bend, porta­mento, tempé­ra­ment (13 Presets), assi­gna­tion des 2 enco­deurs et des 2 boutons. Il y a aussi une matrice de modu­la­tions à 6 patches, permet­tant de relier des contrô­leurs physiques à des desti­na­tions (plus d’une centaine, dont la plupart des para­mètres de synthèse et d’ef­fets d’in­ser­tion) ; puis un LFO global très sophis­tiqué (cf. test du MOX), un arpé­gia­teur et 2 effets d’in­ser­tion (nous y revien­drons). Ce qui manque dans la synthèse des works­ta­tions Yamaha, ce sont des possi­bi­li­tés d’in­ter­mo­du­la­tion audio entre les éléments d’un program­me…

Un mot rapide sur mode Drum, où on défi­nit, pour chacune des 73 touches assi­gnables, l’échan­tillons PCM, le pitch (modu­lable par la vélo­cité), le mode de déclen­che­ment (exclu­sif, note off, tenue), l’as­si­gna­tion aux 2 effets d’in­ser­tion, les niveaux de départ vers les 2 effets maîtres, la coupure du filtre passe-bas (modu­lable par la vélo­cité), la réso­nance, la coupure du filtre passe-haut, le volume (modu­lable par la vélo­cité et une enve­loppe 3 temps / 2 niveaux), le pano­ra­mique (fixe, balayage auto­ma­tique, aléa­toire) et l’EQ (iden­tique au mode normal). Les para­mètres communs sont des versions très simpli­fiées du mode normal. Au global, le MOXF comprend 1664 programmes (dont 384 utili­sa­teur) et 105 Drum kits (dont 32 utili­sa­teur).

4 maxi

Yamaha MOXF6

Les Works­ta­tions Yamaha sont abon­nées au regrou­pe­ment des programmes par 4. Là encore, aucune nouveauté, la concur­rence fait beau­coup mieux. C’est donc un mode Perfor­mance iden­tique au MOX que l’on va retrou­ver : 4 parties, chacune avec son canal MIDI, ses para­mètres de synthèse re-para­mé­trables (certains modi­fiables avec les commandes temps réel), ses para­mètres de mixa­ge…

L’en­trée audio vient s’ajou­ter aux 4 parties avec quelques réglages bien­ve­nus. Le réglage des 4 canaux peut être exporté d’un coup vers un Pattern ou une Song (voir ci-dessous). On peut aussi enre­gis­trer le jeu produit par une Perfor­mance vers un Pattern ou une Song, les pistes étant immé­dia­te­ment confi­gu­rées et les notes envoyées au bon endroit. La mémoire comprend 256 Perfor­mances pré-char­gées en usine. On appré­cie que tout s’y règle en détail et s’y synchro­nise parfai­te­ment (motifs, arpè­ges…). Mais 8 canaux auraient fran­che­ment été les bien­ve­nus, surtout que les effets d’in­ser­tion sont passés à 8 ensembles de 2 en mode multi­tim­bral, comme nous le verrons ensuite.

Nouveaux arpèges

Yamaha MOXF6

Le MOXF reprend les arpé­gia­teurs du Motif XF auquel il ajoute des nouveau­tés, pour un total de 7981 arpèges en Rom, clas­sés en 16 caté­go­ries et 24 sous-caté­go­ries. Certains sont des motifs poly­pho­niques complexes, d’autres des patterns de percus­sions, d’autres enfin font appel aux Mega­voices, des échan­tillons multi­couches repro­dui­sant les nuances subtiles des instru­ments acous­tiques. Seul problème dans ce dernier cas, c’est injouable en live, il faut se conten­ter de jouer l’ar­pège et la Mega­voice asso­ciée. Le réalisme de l’ar­pé­gia­teur tient aussi du fait que des événe­ments MIDI sont utili­sés en plus des notes : modu­la­tions de para­mètres de synthèse, mixage, zone de jeu, vélo­cité, accords, swing. Les arpèges en Rom diffèrent selon que le programme est de type normal ou Drum.

On peut égale­ment créer ses propres arpèges et les sauve­gar­der au sein de 256 empla­ce­ments. Pour cela, on utilise jusqu’à 4 pistes de 16 notes, à partir de l’un des séquen­ceurs (Pattern ou Song). Chaque programme est enre­gis­tré avec de 1 à 6 varia­tions d’ar­pèges, que l’on peut enchaî­ner parfai­te­ment à partir des boutons de fonc­tion situés sous l’écran. En mode multi­tim­bral, on a le droit à 4 arpé­gia­teurs poly­pho­niques simul­ta­nés ; pour les modes Pattern ou Song qui tournent sur 16 pistes, il faut choi­sir les 4 canaux auxquels les arpèges seront assi­gnés, c’est aussi simple que cela.

Séquences inchan­gées

Aucun chan­ge­ment au rayon séquences dans le MOXF, qui hérite des excel­lents séquen­ceurs de ses ancêtres. On a 2 modes de jeu et d’en­re­gis­tre­ment : Pattern et Song. Au programme, 16 pistes MIDI, une piste tempo, des scènes de jeu et un total de 226.000 événe­ments MIDI, pour une réso­lu­tion de 480 BPQN.

Yamaha MOXF6

Le mode Pattern opère sur 256 mesures maxi­mum, consti­tuées de 16 sections de 16 pistes bouclées. On peut remplir ou non les 16 sections de 16 pistes, à la manière d’une matrice 16 × 16. On peut défi­nir des listes de lecture avec des enchaî­ne­ments de pas, chaque pas mémo­ri­sant le numéro de section jouée et les pistes acti­vées. Le résul­tat obtenu peut être envoyé dans une Song où il sera lu de A à Z. Le mode Pattern permet d’en­re­gis­trer en temps réel ou en pas-à-pas. En temps réel, toutes les fonc­tions clas­siques mais bien utiles sont prévues : punch in / out, bouclage, Over­dub / Replace, quan­ti­sa­tion. Même l’ar­pé­gia­teur peut être utilisé et enre­gis­tré à la volée. Une fois capturé, on peut éditer le Pattern globa­le­ment ou par liste avec accès par évène­ment ; on accède alors à des fonc­tions d’in­ser­tion / suppres­sion, trans­po­si­tion, injec­tion de Glide / roule­ment, remix, décou­page, édition des CC MIDI. Ques­tion mémoire, on a 64 Patterns pour immor­ta­li­ser nos œuvres.

Le mode Song permet une approche complé­men­taire au mode Pattern, linéaire plutôt que par bloc. Les séquences peuvent toute­fois être bouclées, chaque piste ayant sa propre longueur. On trouve aussi les fonc­tions de mixage et d’en­chaî­ne­ment, l’en­re­gis­tre­ment en temps réel ou pas-à-pas, l’édi­tion micro­sco­pique par liste. Ques­tion mémoire, on dispose de 64 Songs. Enfin, le mode Mixing permet de para­mé­trer les 16 canaux à la volée : programmes, canal MIDI In, tessi­ture, vélo­cité, mixage et effets (assi­gna­tion aux 2 effets d’in­ser­tion et départs vers les 2 effets de chorus / réver­bé­ra­tion). Comme en mode Perfor­mance, l’en­trée audio est para­mé­trable, un peu comme une 17e piste. C’est aussi en mode Mixing que l’on peut éditer les programmes, en rebas­cu­lant dans l’édi­teur Voice. Le MOXF permet de sauve­gar­der 256 programmes supplé­men­taires (des « voix de mixage ») et les assi­gner à n’im­porte quel canal, afin de ne pas écra­ser les programmes origi­nels, cool !

Effets démul­ti­pliés

Bien inté­gré

Le MOXF peut jouer avec un tas de petits cama­rades. Par exemple des instru­ments MIDI, grâce au mode Master dans lequel il se trans­forme en clavier de commandes 4 zones : chaque zone a sa source (interne ou externe), son canal MIDI, sa tessi­ture, sa trans­po­si­tion, ses commandes temps réel, ses filtres MIDI, son volume et son pano­ra­mique. 128 mémoires Master sont ainsi dispo­nibles. Autres comparses, des DAW, comme Cubase, Logic, Sonar ou Digi­tal Perfor­mer, que le MOXF peut pilo­ter à distance via ses commandes, notam­ment celles de trans­port. Il peut aussi faire office d’in­ter­face audio et MIDI grâce à l’USB. En audio, on a 4 entrées (2 internes, 2 externes) et 2 sorties (retour stéréo de la DAW envoyé dans les sorties stéréo du MOXF). Enfin, le MOXF permet à son proprié­taire d’ac­cé­der à une suite logi­cielle gratuite : éditeur MOXF, éditeur de contrôle, outils de contrôle, mais aussi Cubase AI, Prologue (synthé VA VSTi), YC-3B (modé­li­sa­tion d’orgues VSTi). On ne s’en plain­dra pas !

Le MOXF reprend les mêmes effets que le MOX, mais nous verrons qu’ils sont démul­ti­pliés dans les modes multi­tim­braux. Un programme dispose de 2 effets d’in­ser­tion, 2 effets système (chorus et réverbe), un effet maître (global pour l’en­semble des programmes) et un EQ maître (global lui aussi). Les effets modé­li­sés VCM sont bien évidem­ment de la partie, pour le plus grand plai­sir de nos pianos élec­triques, basses et guitares. Les 2 effets d’in­ser­tion (A et B) sont les plus puis­sants, avec 54 algo­rithmes complexes (jusqu’à 16 para­mètres) modu­lables en temps réel. Au programme, réverbes, délais, ensembles, compres­seurs, simu­la­teurs d’am­pli, distor­sions, EQ, effets destruc­teurs de signal et effets chaî­nés. Les effets A et B peuvent être placés en série (A -> B ou B -> A) ou en paral­lèle. Un voco­deur, faisant appel aux 2 blocs, permet de trai­ter des sons internes (porteurs) via l’en­trée audio (modu­la­teur) ; on dispose de 10 bandes, avec compres­sion / Gate à l’en­trée, déca­lage de formants, bruit, HPF et gains sépa­rés pour les bandes.

Les effets globaux sont des effets d’en­semble : pour le Chorus, on trouve 22 algo­rithmes de chorus, flan­ger, phaser et réverbes ; pour la Réverbe, on trouve 9 algo­rithmes de réverbes et délais complexes, dont certains tirés du SPX2000. On peut régler l’en­voi du chorus vers la réver­bé­ra­tion et les retours des 2 bus, avec pano­ra­miques sépa­rés. L’ef­fet maître global offre 9 algo­rithmes : délais, compres­seurs et effets destruc­teurs, histoire de colo­rer le son final d’une manière plus ou moins subtile. L’EQ global, en fin de chaîne, est un para­mé­trique 5 bandes, de type Peaking /Shel­ving (bandes centrales) ou Shel­ving (bandes extrêmes). En mode multi­tim­bral, on dispose cette fois de 8 blocs d’ef­fets d’in­ser­tion A+B (le MOX étant limité à 3), donc jusqu’à 16 multi-effets. On peut ainsi trai­ter sépa­ré­ment les 4 canaux d’une Perfor­mance et 8 pistes sur 16 d’une séquence, impres­sion­nant dans cette gamme de prix. S’y ajoute un EQ 3 bandes par canal, sans oublier les 2 effets système (chorus et réverbe) avec 2 départs sépa­rés par canal, le multi-effet maître et l’EQ maître. Ces deux derniers sont mémo­ri­sés dans chaque Perfor­mance ou séquence. Une section bien balèze !

Garde rele­vée

Nous avions déjà appré­cié le MOX à sa sortie, comment ne pas appré­cier davan­tage le MOXF. Deux fois plus de mémoire PCM, deux fois plus de poly­pho­nie, une section d’ef­fets plus puis­sante, une option Flash Ram pour banques de samples exter­nes… bref, un concen­tré de Motif XF pour une frac­tion du prix, la fonc­tion sampling en moins. Sans oublier les points forts inhé­rents à la série : qualité sonore très homo­gène, arpèges et séquences bien four­nies, audio et MIDI over USB, poids allé­gé… mais aussi quelques rares défauts : la construc­tion plas­tique, un clavier moyen, un écran réduit, des Perfor­mances limi­tées à 4 canaux ; mais rien de rédhi­bi­toire dans cette gamme de prix. Voici une works­ta­tion de milieu de gamme qui affiche bon nombre de carac­té­ris­tiques du haut de gamme, parmi lesquelles la qualité sonore. Une fois encore, la relève de la garde est bien assu­rée !

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

 

Points forts
  • Les sons du Motif XF
  • La polyphonie du Motif XF
  • L’extension Flash Ram
  • Les commandes directes, nombreuses
  • Les possibilités de modulation
  • Les multi-effets renforcés, avec vocodeur
  • Les arpégiateurs très puissants
  • Le séquenceur bien fichu
  • L’interface audio et MIDI via USB
  • La suite logicielle et les banques gratuites
  • Le bon rapport performances/prix
  • La compatibilité Motif XF et MOX
  • Le poids allégé…
Points faibles
  • …donc la construction très plastique
  • Pas de nouveautés en synthèse
  • Une seule couche PCM en Drum Kit
  • Les Performances/Masters limités à 4 canaux
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.