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Chaud devant ?
8/10
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Il y a quasiment dix ans, Novation donnait naissance au tout premier Launchpad qui devint rapidement un incontournable parmi les contrôleurs MIDI à pads. Vendu toujours aux alentours de 200 €, le dernier né de la série est-il digne de son ancêtre ?

Test du contrôleur à pads Novation Launchpad X : Chaud devant ?

Tout nu

généralLa boîte qui indique sobre­ment « The essen­tial Able­ton Live perfor­mance grid » ne renferme rien d’autre que le Launch­pad X lui-même et un câble USB C. Un petit graphique imprimé sur l’en­vers du couvercle indique les bran­che­ments basiques à l’or­di­na­teur, PC ou Mac, et le lien html à suivre une fois ce bran­che­ment effec­tué. Oui, car le petit dernier de la série Launch­pad présente la parti­cu­la­rité d’être reconnu comme une unité de stockage externe par votre OS qui affi­chera donc à la connexion de votre appa­reil le contenu stocké, à savoir un lien html et quelques icônes. Ledit lien vous permet­tra d’en­re­gis­trer votre achat et de télé­char­ger le contenu addi­tion­nel. Celui-ci est exac­te­ment  le même que celui du Laun­ch­key Mini Mk3, je vous invite donc à aller consul­ter le banc d’es­sai (à venir) corres­pon­dant pour connaître le détail de ce bundle plutôt bien fourni.

Physique­ment, le Launch­pad X est un paral­lé­lé­pi­pède de 241 mm de côté pour 175 mm de haut et un poids de 800g. L’ap­pa­reil marque bien son appar­te­nance à la famille. On retrouve la matrice de 64 pads, sauf qu’ils sont aujour­d’hui sensibles à la vélo­cité et l’af­ter­touch poly­pho­nique et qu’ils adoptent un look plus fin et un revê­te­ment plus doux que les précé­dents. On a clai­re­ment la sensa­tion d’être monté en gamme, ce qui est très agréable ! La rangée hori­zon­tale de huit boutons située au-dessus permet la navi­ga­tion dans la matrice de clips et l’ac­ti­va­tion des diffé­rents modes de fonc­tion­ne­ment du Launch­pad. La rangée verti­cale de huit boutons à droite des pads permet quant à elle le lance­ment de scènes et l’ac­cès à d’autres fonc­tions selon le mode de fonc­tion­ne­ment actuel­le­ment sélec­tionné. Sur le prin­cipe, rien de nouveau par rapport aux anciens modèles, on retrouve très faci­le­ment ses repères. La tranche supé­rieure de l’ap­pa­reil dispose d’une prise USB C et d’une sécu­rité Kensing­ton. La surface infé­rieure dispose d’une large bande caou­tchou­tée qui fait tout le tour de l’ap­pa­reil et assure une très bonne adhé­rence à la surface sur laquelle il repose.

Mise en condi­tion

arrièreLa fonc­tion­na­lité de para­mé­trage du Launch­pad est écla­tée en plusieurs occur­rences, là où celle du Launch­pad Pro était grou­pée sur une seule page. On a d’abord une première page « Boot­loa­der » qu’on obtient par la pres­sion d’une touche en rebran­chant la prise USB du Launch­pad X. Ce mode permet de connaître le numéro de firm­ware actif dans le Launch­pad, ainsi que de gérer la fonc­tion­na­lité d’unité de stockage et enfin la lumi­no­sité des pads. Celle-ci pourra être égale­ment confi­gu­rée en main­te­nant simple­ment la touche session enfon­cée, ce qui donnera accès aux autres para­mètres du Launch­pad X. Chacun d’entre eux est acces­sible via l’une des 4 premières touches de lance­ment de scène sur la droite. Chaque para­mètre obtient alors un écran dédié avec une belle noti­fi­ca­tion lumi­neuse de son nom qui prend bien toute la moitié de la matrice, et les quelques réglages dispo­nibles pour chacun d’eux. L’avan­tage de ce système est sa grande clarté qui permet de prendre l’ap­pa­reil en main de manière très spon­ta­née et d’agir très vite en condi­tions de live. L’af­ter­touch peut être désac­tivé ou bien confi­guré pour être poly­pho­nique ou non. La vélo­cité est gérée grâce à deux sous-modes diffé­rents, respec­ti­ve­ment pour le finger drum­ming et la simu­la­tion de fader. 

Toutes les posi­tions

L’uti­li­sa­tion du Launch­pad X ne diffère pas fonda­men­ta­le­ment de celle de ses prédé­ces­seurs et s’ar­ti­cule selon trois modes prin­ci­paux : « Session », « Note » et « Custom ».

sidesquareEn mode « session », la matrice de pads reprend la confi­gu­ra­tion de l’écran du même nom d’Able­ton Live. Elle permet alors l’en­re­gis­tre­ment et le lance­ment de clips et de scènes, ainsi que la navi­ga­tion à travers la matrice de clips. Et pour faire honneur à la version 10 de Live, le Launch­pad X dispose d’un bouton dédié à la capture d’idées MIDI doublé de la fonc­tion d’en­re­gis­tre­ment de clips. Une seconde pres­sion sur le bouton « session » permet d’ac­cé­der à tous les para­mètres de mixage. On trouve bien entendu l’ac­ti­va­tion et la désac­ti­va­tion des pistes, leur arme­ment ou leur mise en solo.  Mais nous nous inté­res­se­rons ici davan­tage au contrôle du volume, du pano­ra­mique et des envois auxi­liaires. Dès les premiers Launch­pad, ces fonc­tions ont fait appel à des faders virtuels maté­ria­li­sés par les pads. À l’ori­gine, chaque pad corres­pon­dait à une frac­tion de l’am­pli­tude totale du « fader », provoquant une progres­sion par paliers très audibles qui n’était guère propice au mixage subtil. Le Launch­pad Pro avait déjà amélioré les choses en permet­tant d’ac­cé­lé­rer ou de ralen­tir la progres­sion d’un fader virtuel en fonc­tion de la vélo­cité appliquée sur le pad de desti­na­tion de ladite progres­sion. Sur le Launch­pad X, Nova­tion est allé encore plus loin en permet­tant doré­na­vant deux choses. Tout d’abord il est main­te­nant possible d’ap­pliquer une vélo­cité sur l’en­semble des pads du fader virtuel, auto­ri­sant une progres­sion fluide. Mais le contrôle est encore accru grâce à une seconde astuce. En effet la progres­sion du fader peut égale­ment se faire par mini-paliers, quatre par pad et à raison d’un frappe par palier. Mais c’est qu’on en vien­drait à prendre du plai­sir à mixer sur un Launch­pad !

greenpurpleLe deuxième mode, le mode Note, répar­tit les notes sur la matrice de pads à la manière main­te­nant courante qui avait été instau­rée par à l’époque par le Push premier du nom. On peut faci­le­ment confi­gu­rer le mode en ques­tion en main­te­nant enfon­cée la touche « note » enfon­cée. On peut alors choi­sir la répar­ti­tion des pads selon seize gammes diffé­rentes en plus du mode chro­ma­tique : mineure natu­relle, majeure, modes dorien, phry­gien, mixo­ly­dien, gamme mineure mélo­dique, mineure harmo­nique, mode dorien bebop, gamme blues, gamme penta­to­nique mineure, mineure hongroise, mode dorien ukrai­nien, gammes Marva, Todi, par tons et Hirajo­shi. On peut égale­ment choi­sir bien sûr la note fonda­men­tale, mais chose plus inté­res­sante encore, on peut choi­sir des confi­gu­ra­tions diffé­rentes selon le nombre de doigts que l’on souhai­tera employer pour jouer : simple et hyper effi­cace !

Le troi­sième mode est le mode custom qui permet d’ac­cé­der à quatre sous-modes libre­ment confi­gu­rables. En passant, sachant que ceux-ci sont acti­vés par les 4 premiers boutons de lance­ment de scènes et que les 4 suivants sont inuti­li­sés, on se demande pourquoi Nova­tion a limité le nombre desdits sous-modes à quatre au lieu de huit. Mystè­re…

Le premier sous-mode présente par défaut une mosaïque de quatre ensembles de 16 pads chacun prévus pour pilo­ter des drum racks. Le deuxième sous-mode propose quatre octaves en mode chro­ma­tique. Et les deux sous-modes par défaut suivants proposent des versions non rétro-éclai­rées des deux premiers. On se fera un plai­sir de les modi­fier grâce au logi­ciel de para­mé­trage maison de chez Nova­tion, j’ai nommé Compo­nents.

Plus profond

componentsCompo­nents est le logi­ciel qui depuis l’avè­ne­ment du Circuit en 2015 permet théo­rique­ment de plon­ger plus en profon­deur dans le para­mé­trage des appa­reils les plus récents de Nova­tion. On l’uti­li­sera surtout pour créer les confi­gu­ra­tions person­na­li­sées des modes « custom », les sauve­gar­der sur le disque dur de notre ordi­na­teur et les rechar­ger. En accord avec la nature même du contrô­leur, Nova­tion nous offre ici davan­tage de possi­bi­li­tés que pour le Laun­ch­key Mini Mk3 que nous avons testé. On peut ainsi libre­ment confi­gu­rer sa matrice avec des pous­soirs et des faders virtuels, des ensembles de 16 pads façon MPC ou bien encore des gammes. Les pous­soirs peuvent être affec­tés à des messages de control change, de program change ou de notes MIDI isolées. On peut défi­nir leur mode d’ac­tion, à savoir s’ils seront à effet momen­tané (« momen­tary »), à chan­ge­ment d’état (« toggle ») ou à déclen­che­ment simple (« trig­ger »), ainsi que leur canal MIDI. Rien de parti­cu­lier à dire concer­nant les faders. En ce qui concerne les gammes on retrouve toutes celles qui sont propo­sées dans la confi­gu­ra­tion du mode « notes » décrit précé­dem­ment. 

Refroidi ?

Tout comme lors du banc d’es­sai du Laun­ch­key Mini Mk3, c’est Compo­nents qui ouvre la voie des défauts. Le premier est la très faible quan­tité de custom modes propo­sés par Nova­tion.

components réduitEn ce qui concerne le Launch­pad X, Nova­tion ne nous offre pour l’ins­tant que les quatre modes de base char­gés dans l’ap­pa­reil : il n’y a pas de template prévu pour d’autres STAN qu’Able­ton Live pour l’ins­tant. On pour­rait consi­dé­rer que cela n’a aucune impor­tance, sauf qu’on touche ici à une inco­hé­rence de fond. En effet, il semble étrange que Nova­tion n’ait pas proposé de pré-confi­gu­ra­tion pour un logi­ciel qui tire­rait parti de la capa­cité poly­pho­nique de l’af­ter­touch du Launch­pad X ! Car ne l’ou­blions pas, Able­ton Live ne prend actuel­le­ment pas en charge les messages MIDI poly­pho­niques. On ne peut qu’être tenté de penser que des futures templates offi­ciels vien­dront complé­ter la maigre collec­tion actuelle. Ou bien est-ce qu’Able­ton serait en train de nous prépa­rer une évolu­tion en matière de gestion MIDI… ? Je n’irai pas plus loin dans cette voie car il ne s’agit que de pure spécu­la­tion. Il serait en tous cas tout à fait souhai­table que Nova­tion n’ou­blie pas qu’un certain nombre des posses­seurs de ses Launch­pads ne sont pas des utili­sa­teurs d’Able­ton, mais d’autres STAN intér­grant des matrices de clips, telles que Bitwig ou FL Studio. Un autre manque de Compo­nents qui se fait sentir davan­tage ici encore que pour le Laun­ch­key Mini Mk3 est l’ab­sence de possi­bi­lité d’af­fec­ter les pous­soirs à des raccour­cis claviers. On se prend en effet à rêver de pouvoir asso­cier les commandes d’ou­ver­ture du brow­ser, de créa­tion et de dupli­ca­tion de pistes par exemple à des pads de la matrice.

On regret­tera que Compo­nents ne soit pas utili­sable en fenêtre réduite : la partie centrale en effet, celle sur laquelle on fait glis­ser les éléments que l’on souhaite ajou­ter, étant rognée par les autres parties de l’in­ter­face graphique sans qu’il soit possible d’y remé­dier. 

darkwhitepinkMais reve­nons au Launch­pad X lui-même. On regret­tera tout d’abord une lumi­no­sité trop faible des LED pour être confor­ta­ble­ment utili­sable en plein jour. Concer­nant la mani­pu­la­tion des pistes, il est dommage que l’on ne puisse pas tout simple­ment sélec­tion­ner l’une d’elles sans forcé­ment agir dessus. On aurait égale­ment aimé pouvoir lancer des scènes tout en restant dans le mode « note » comme sur le Launch­pad Pro. Cela permet­trait non seule­ment de conti­nuer à lancer des scènes sans inter­rompre le jeu, mais aussi d’en­re­gis­trer et de lancer des clips sans être obligé de constam­ment jongler entre le mode « session » et le mode « note », ceci grâce à un para­mé­trage adéquat de l’en­re­gis­tre­ment de clips au lance­ment de scène dans Live. J’ai déjà signalé mon éton­ne­ment quant à la limi­ta­tion du nombre de custom modes à 4. Je suis encore davan­tage surpris que Nova­tion n’ait pas rendu son dernier Launch­pad compa­tible avec le module Max for Live « Launch­pad StepSeq » que la marque avait pour­tant déve­loppé elle-même pour ses contrô­leurs. Espé­rons qu’elle propose une alter­na­tive prochai­ne­ment ! Mais pour finir, je vous cite­rai les deux éléments qui me chagrinent le plus. Tout d’abord, la très belle amélio­ra­tion de la fonc­tion­na­lité des faders virtuels, si elle apporte un véri­table progrès dans la gestion du gain, du pano­ra­mique et des envois, rend encore plus crûment doulou­reuse l’ab­sence d’une fonc­tion « device » permet­tant de contrô­ler les plug-ins. Et puis vrai­ment, il n’est plus possible de propo­ser en 2019 un appa­reil destiné au contrôle d’Able­ton Live sans possi­bi­lité de copier/coller/suppri­mer les éléments à partir du contrô­leur. J’avais déjà critiqué cet aspect sur le Laun­ch­key Mini Mk3 à 99 €, je le pardonne encore moins sur le Launch­pad X 100 € plus cher. C’est d’au­tant plus inad­mis­sible que les templates « Able­ton Live » pour d’autres plate­formes comme Maschine par exemple font infi­ni­ment mieux dans le domaine. Alors évidem­ment on comprend la moti­va­tion de Nova­tion : ne pas faire d’ombre au Launch­pad Pro qui dispose de toutes les carac­té­ris­tiques ici manquantes. Et l’iro­nie de la chose c’est que les critiques que je formule dans le présent article pour­raient bien inci­ter certains d’entre vous à préfé­rer le Launch­pad Pro et dépen­ser donc en moyenne 50 € de plus. Bien joué, le service marke­ting de Nova­tion !

Conclu­sion

Avec le Launch­pad X, Nova­tion nous propose un contrô­leur qui s’ins­pire de certaines des grandes quali­tés du Launch­pad Pro comme la vélo­cité et l’af­ter­touch poly­pho­nique. Le Launch­pad X va encore plus loin que le Pro dans la gestion des faders virtuels, rendant ces derniers encore plus précis et sans plus aucune commune mesure avec leur implé­men­ta­tion dans les anciens Launch­pads « non-pro ». Mais par ailleurs, on aurait parfai­te­ment pu imagi­ner la reprise d’autres carac­té­ris­tiques inté­res­santes comme la possi­bi­lité de déclen­cher des scènes sans quit­ter le mode Note et l’in­té­gra­tion native à d’autres STAN qu’Able­ton Live, ce qui n’est malheu­reu­se­ment pas le cas. Ce dernier point est d’au­tant plus dommage qu’une partie de la clien­tèle Launch­pad s'est préci­sé­ment consti­tuée autour d’uti­li­sa­teurs des autres STAN à matrice de clips et qui ont fait des contrô­leurs à pads de Nova­tion des substi­tuts tout à fait crédibles aux contrô­leurs dédiés dont leurs STAN respec­tives n’ont pour l’ins­tant pas encore réel­le­ment béné­fi­cié, excep­tion faite de l’Akai Fire pour FL Studio depuis l’an­née dernière. Espé­rons que Nova­tion corri­gera le tir. On espère égale­ment que la marque anglaise propo­sera une alter­na­tive à l’aban­don de la compa­ti­bi­lité avec le module Max for Live maison de step séquen­ceur. Enfin, j’avoue que même si je comprends la raison commer­ciale de Nova­tion de ne pas défa­vo­ri­ser le Launch­pad Pro, j’ai de plus en plus de mal avec le fait qu’en 2019 un contrô­leur dédié à Able­ton Live vendu aux alen­tours de 200 € ne permette pas la copie et suppres­sion de clips, de scènes ou de pistes en direct du contrô­leur. Je conclu­rai donc en disant que le Launch­pad X est un contrô­leur tout à fait recom­man­dable, mais dont on est en droit d’at­tendre plus.

  • drums
  • général
  • gammes
  • aftertouch
  • arrière
  • Commands
  • rainow2
  • rainbow
  • birthofarainbow
  • sidesquare
  • darkwhitepurple
  • darkwhitepink
  • greenpurple
  • components réduit
  • components

 

8/10
Points forts
  • La qualité de fabrication
  • Les pads sensibles à la vélocité et l'aftertouch
  • Le bouton dédié à la capture MIDI pour Live 10
  • La simplicité de prise en main et de configuration
Points faibles
  • Pas de copie/suppression des clips, scènes, pistes depuis le contrôleur
  • Pour l'instant pas de templates dédiés à d'autres STAN que Live
  • Pour l'instant plus de compatibilité avec le module Max for Live de step-séquenceur de Novation
  • Pas de déclenchement de scène en mode « note »

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