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Korg RK-100S
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Test du Korg RK-100S

Keytar de la marque Korg

Test écrit
15 réactions
Un microKORG en bandoulière ?
8/10
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Quand on est claviériste, on a beau piloter les instruments les plus riches et polyvalents qui soient (Mes chevilles ? Ca va b… ah, non, tiens, elles commencent à faire un mal de chien, là… ), il y a une chose que l’on ne peut toujours pas faire, c’est se taper des allers-retours de folie d’un bout à l’autre de la scène avec saut de carpe, grand-écart et chopage en direct de 06 de belle blonde du premier rang… C’est là que le Keytar prend tout son sens : pensez donc, un clavier en bandoulière  !

Certes le concept n’est pas neuf, il remonte même à 1795 avec l’Or­phica du Vien­nois Carl Leopold Röllig. Et c’est en 1984 que Korg sortait l’an­cêtre du RK100S, le RK 100… sans S. En quoi le modèle « avec S » se diffé­ren­cie-t-il de son illustre prédé­ces­seur ? Il le fait de multiples manières, par exemple par l’ap­pa­ri­tion de deux rubans tactiles, la taille un poil plus réduite ainsi que par le clavier (41 touches pour le RK 100, 37 pour la version S), mais surtout l’ap­pa­ri­tion d’un module sonore inté­gré ! Eh oui, « RK » signi­fiait à la base « Remote Keyboard » (litté­ra­le­ment clavier déporté) et dési­gnait donc un clavier dépourvu de section sonore. Le S qui vient s’ajou­ter signi­fie donc « Sound ». Surtout, souli­gnons que ledit module sonore est tout sauf un gadget, puisqu’il s’agit de celui du micro­Korg XL !

Mais trêve de préam­bule, penchons-nous sur la bête…

Une petite visite exté­rieure

Dans la boîte, nous avons une housse de trans­port bien pratique avec une poche supplé­men­taire pour câbles ou partoches, une sangle pour porter le RK100S autour du cou, un manuel sommaire en 6 langues, un pack de piles, mais ni cordon USB ni alimen­ta­tion externe, ce qui est un peu chiche, je trouve, à ce niveau de tarif (envi­ron 700 € en moyenne). Pour en reve­nir briè­ve­ment au mode d’em­ploi, celui-ci se divise en trois livrets diffé­rents. Le premier, en papier, détaille les diffé­rentes fonc­tions acces­sibles direc­te­ment sur le boîtier du RK100S. Le second et le troi­sième, au format PDF, détaillent respec­ti­ve­ment le fonc­tion­ne­ment global du logi­ciel de para­mé­trage Sound Editor et ses fonc­tion­na­li­tés plus avan­cées, notam­ment au niveau du sound design (voir Sound Editor).

Korg RK-100S

Et puis, enfin, nous avons la bestiole elle-même. Celle qui m’a été four­nie pour le test est d’un beau rouge profond – elle existe égale­ment en noir et en blanc. Il n’y a pas à tour­ner autour du pot, ça en jette ! Après, on a le droit de ne pas être fan du look, très orienté Eigthies avec ses formes angu­leuses, ses petits boutons rectan­gu­laires et son écran LED à 3 carac­tères..
Le corps est en bois, ce qui lui assure un poids raison­nable de 3,4 kg, suffi­sam­ment lourd pour bien tenir sur l’épaule et ne pas donner la sensa­tion de mani­pu­ler un jouet, sans toute­fois être un fardeau. L’ap­pa­reil fait 83 cm de long, 26,3 cm de large et envi­ron 7 cm de haut, petit joys­tick compris (voir plus bas). Bien que le clavier et toute la section qui l’en­toure soient en plas­tique, la fini­tion est très bonne. Le clavier peut sembler un peu réduit au premier abord avec des touches de longueur normale, mais un poil plus étroites que la moyenne (2 cm de large pour les touches blanches et 8 mm pour les touches noires). Nous verrons plus loin ce qu’il en est en situa­tion de jeu.

Le clavier est surmonté de quatre boutons pous­soirs à gauche, et de huit autres boutons pous­soirs à droite. Les boutons de gauche regroupent la gestion du tap tempo, l’ac­ti­va­tion et désac­ti­va­tion de l’ar­pé­gia­teur, l’af­fec­ta­tion du petit ruban tactile et la touche « shift », qui permet d’ac­cé­der à des fonc­tions alter­na­tives. Les huit boutons de droite permettent d’ac­cé­der immé­dia­te­ment à huit banques prédé­fi­nies et person­na­li­sables (voir para­mètres globaux), ou bien à un certain nombre de para­mètres via la touche Shift : choix de courbe de vélo­cité, niveau de vélo­cité du long ruban, canal MIDI global, canal MIDI du long ruban, trans­po­si­tion, fonc­tion d’éco­no­mies d’éner­gie, témoin d’au­to­no­mie restante et fonc­tion de mise hors-tension auto­ma­tique. À côté de cette série, toujours sur la façade supé­rieure de l’ap­pa­reil, nous avons la sortie audio sous la forme d’un jack stéréo 6,35 mm au-dessus d’un gros bouton rota­tif de volume.

Korg RK-100S

Sur la tranche droite, nous avons le bouton de mise sous tension ainsi que la connec­tique, compo­sée de gauche à droite d’une prise USB, d’une prise pour une alimen­ta­tion, d’une entrée mini-jack pour bran­cher la source qui alimen­tera le voco­deur, et d’une prise MIDI OUT. Pas de MIDI IN ? Bah non, pas en DIN en tous cas. Si vous souhai­tez pilo­ter les sons internes du RK100S via un autre appa­reil, il vous faudra impé­ra­ti­ve­ment passer par la connexion MIDI via USB, donc par un ordi­na­teur.

Le jeu

Il n’y a pas à dire, on a un vrai plai­sir à jouer sur le Keytar. Tout d’abord, l’im­pres­sion évoquée plus haut de ne pas tenir un jouet entre ses mains se confirme une fois la bandou­lière passée autour du cou : le poids raison­nable de l’ap­pa­reil assure une bonne stabi­lité sur les épaules, sans toute­fois se montrer trop lourd. Le Keytar est de plus parfai­te­ment équi­li­bré. Il pique aussi peu du nez qu’il ne pèse de l’ar­rière-train. Parfait. Bon allez, c’est parti, j’al­lume la bestiole.

Après avoir pressé le bouton « On », la machine met envi­ron 7 secondes pour être opéra­tion­nelle : tout à fait correct. Par défaut, le préset choisi est le numéro 1, mais il est possible de modi­fier ce choix via le logi­ciel de para­mé­trage (voir para­mètres globaux). Si je souhaite passer à un autre préset, le petit joys­tick prévu à cet effet en haut à gauche du clavier tombe éton­nam­ment bien sous la main gauche, pendant que la main droite conti­nue de jouer. Bon point ergo­no­mique. Comme évoqué dans le para­graphe précé­dent, les touches du clavier peuvent sembler un peu étroites au premier abord. Mais une fois en situa­tion de jeu, ce qui risquait de s’avé­rer un défaut mineur se révèle en fait une qualité inat­ten­due : la rela­tive étroi­tesse des touches fait qu’on les iden­ti­fie instan­ta­né­ment au toucher. Et mine de rien, c’est très appré­ciable pour les clavié­ristes que nous sommes et qui n’ont pas forcé­ment l’ha­bi­tude de ne pas voir les notes qu’ils jouent. D’au­tant que lesdites touches restent suffi­sam­ment larges pour permettre un jeu confor­table. Donc bravo aux ingé­nieurs de Korg pour le design du clavier : c’est un domaine dans lequel on a la sensa­tion qu’ils ont cher­ché à se mettre à la place des instru­men­tistes. Par contre, on regret­tera que le clavier ne gère pas l’af­ter­touch. Bien que le clavier en lui-même ne soit pas compa­tible after­touch, il est possible de soumettre le contrôle de certains para­mètres du RK-100S à l’af­ter­touch d’un éven­tuel clavier externe.

Korg RK-100S

Le ruban court situé dans le manche de l’ap­pa­reil ne fait pas non plus tache au niveau ergo­no­mie, et renforce la sensa­tion « guita­ris­tique » qui se dégage lorsque l’on mani­pule le RK-100S. Le ruban court pilote par défaut la modu­la­tion prévue pour un préset donné. Comme nous le verrons plus bas, celle-ci peut être défi­nie au sein du logi­ciel de contrôle Sound Editor.

Les deux boutons situés à côté du petit ruban, « pitch » et « filter », permettent de choi­sir ce que pilo­te­ra… le grand ruban sous le clavier, quand ils sont main­te­nus enfon­cés. Le bouton « short ribbon » permet de choi­sir si le petit ruban pilo­tera le pitch-shift ou bien la modu­la­tion du son, telle que prédé­fi­nie via le logi­ciel de para­mé­trage (voir « Les programmes »).

Puisque nous avons évoqué le grand ruban, j’avoue que son utilité me laisse un peu dubi­ta­tif. En effet, il s’avère beau­coup plus pratique de modu­ler un son avec la main gauche sur le petit ruban pendant que la main droite s’af­faire sur le clavier. Agir sur le grand ruban impose à l’in­verse d’uti­li­ser sa main droite et donc de lâcher le clavier. Inté­res­sant pour effec­tuer des slides lorsque le grand ruban est confi­guré pour agir sur le pitch, mais sinon… Mais l’idée la moins perti­nente à mon sens a été d’at­tri­buer au grand ruban la possi­bi­lité, en faisant glis­ser son doigt, de jouer des gammes entières (préa­la­ble­ment confi­gu­rées au sein du Sound Editor, voire plus loin). Mon scep­ti­cisme est motivé par deux raisons. La première est que le manque de préci­sion d’un ruban par rapport à de vraies touches ne permet pas de faire des montées ou des descentes de gammes vrai­ment propres, à moins de vouloir battre des records de vitesse. L’autre raison est que ces gammes prédé­fi­nies le sont égale­ment au niveau de leur tonique. Si la gamme asso­ciée au préset que vous utili­sez à tel moment est DO mineur, et que le pont de votre morceau est en fa majeur : pas de chance, vous ne pour­rez pas faire une magni­fique montée de gamme via votre ruban.

Et l’on touche là l’un des problèmes cruciaux du RK-100S : il y a très peu de para­mètres sur lesquels on puisse influer en live. On peut certes, comme décrit plus haut, défi­nir des canaux MIDI et des courbes de vélo­cité, choi­sir entre diffé­rents types d’ar­pé­gia­teurs, influer via les rubans sur le filtre et le pitch. Mais l’am­pli­tude de ces derniers est – tout comme les gammes évoquées à l’ins­tant – prédé­fi­nie dans le logi­ciel de confi­gu­ra­tion de l’ap­pa­reil. Pour faire simple : par préset, vous ne pouvez agir en live – outre le filtre – que sur un seul effet (celui affecté au para­mètre de modu­la­tion), préa­la­ble­ment défini dans le logi­ciel.

Main­te­nant que nous avons vu comment l’on joue de cet instru­ment, une petite présen­ta­tion de ses sono­ri­tés s’im­pose.

Les sons

Voici donc un flori­lège de sons que l’on peut trou­ver sur le RK-100S, qui, je le rappelle, reprend le module sonore du micro­KORG XL :

Synthés poly­pho­niques :

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Basses :

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Synthés lead :

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Pads :

00:0000:00

Cloches :

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Pianos et claviers :

00:0000:00
Durant ce test, j’ai été confronté à un problème concer­nant le voco­deur. Sur le modèle qui m’a été envoyé, l’en­trée audio ne semblait fonc­tion­ner qu’en posi­tion « ligne ». En posi­tion « mic1 » et « mic2 », aucun son ne semblait entrer dans le RK-100S. J’ai testé l’en­trée micro avec un Senn­hei­ser e845 équipé d’un adap­ta­teur XLR/jack ainsi qu’avec un simple micro « Skype » Plan­tro­nics : dans aucun des deux cas je ne suis parvenu à utili­ser le voco­deur. Je précise que les deux micros en ques­tion fonc­tionnent parfai­te­ment par ailleurs. Il semble­rait toute­fois que je sois le seul à qui cette mésa­ven­ture soit arri­vée.

Sons arpé­gés :

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Voco­der:

00:0000:00

Les sons ci-dessus sont ceux d’ori­gine. Mais on peut créer ses propres présets et aller même très loin dans le sound design, comme nous allons le voir tout de suite.

Sound Editor

Le Sound Editor est le centre névral­gique du Keytar. L’in­ter­face prin­ci­pale du Sound Editor propose deux onglets, « Program » et « Global », qui concernent respec­ti­ve­ment le para­mé­trage et la program­ma­tion de présets pour l’un, la gestion globale du fonc­tion­ne­ment du RK-100S pour l’autre.

Korg RK-100S

Par défaut, c’est la fenêtre « Program » qui s’af­fiche au lance­ment du soft. Celle-ci propose prin­ci­pa­le­ment une liste de l’en­semble des présets que le soft a détec­tés sur la machine connec­tée, qui est auto­ma­tique­ment scan­née au lance­ment du logi­ciel. À noter que dans certains cas — rares — le soft ne recon­naî­tra pas le Keytar si celui-ci n’est allumé qu’après le lance­ment du logi­ciel, et ce même si l’on opère un scan manuel. Donc, par prudence, allu­mez votre Keytar avant d’ou­vrir l’Edi­tor !

Bien, pour en reve­nir donc à l’in­ter­face du logi­ciel, nous trou­vons, outre la liste de présets évoquée, un second tableau, plus réduit, dans lequel on peut dispo­ser à loisir les présets favo­ris, par glis­ser-dépo­ser à partir de la liste précé­dente. Ensuite, nous avons 2 boutons qui permettent de sélec­tion­ner quelles seront les infor­ma­tions visibles pour l’en­semble des présets, un bouton permet­tant ou non l’en­voi auto­ma­tique au RK-100S d’un préset sélec­tionné, un autre permet­tant d’édi­ter le nom du préset, celui de son program­meur, un petit commen­taire ainsi que la caté­go­rie sonore à laquelle se rattache le préset. Et enfin, nous avons le bouton « Edit » qui nous ouvre les portes du Sound Design à la sauce RK-100S.

Les programmes

Korg RK-100S

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Korg n’a pas fait les choses à moitié pour ce qui est des possi­bi­li­tés de tritu­rage de la bête. Un clic sur chaque nom de préset provoque l’af­fi­chage d’un premier panneau de para­mé­trage dudit préset, composé de plusieurs sections.

La première est la section « Voice ». Le Keytar étant duo-timbral, on peut répar­tir deux sons (timbres) diffé­rents à deux endroits du clavier (mode split), les super­po­ser sur un même canal MIDI (mode layer) ou sur deux canaux MIDI sépa­rés (mode multi). On peut bien évidem­ment défi­nir le point de split, ainsi que le canal MIDI utilisé pour adres­ser l’éven­tuel second timbre.
La section « Scale » permet de choi­sir la note de base de la gamme ainsi que le tempé­ra­ment géné­ral, à choi­sir parmi 10 options dont une libre­ment para­mé­trable.

La section « Ribbon » permet de défi­nir le compor­te­ment et les affec­ta­tions des deux rubans tactiles. Le plus long des deux peut voir sa fonc­tion de jeu acti­vée ou désac­ti­vée via un bouton virtuel « On/Off ». En cas d’ac­ti­va­tion, on peut choi­sir le timbre piloté par le ruban, le type de gamme utilisé ainsi que sa note fonda­men­tale et enfin le nombre d’oc­taves. Le nombre d’oc­taves peut égale­ment être défini pour la fonc­tion « pitch bend » de ce même ruban. Et pour la fonc­tion de pilo­tage de filtre de ce dernier, un dernier para­mètre permet d’en régler l’in­ten­sité de modu­la­tion. Le ruban court n’est pas en reste puisque trois para­mètres défi­nissent respec­ti­ve­ment le type de message (pitch ou modu­la­tion) envoyé, le numéro de CC employé et le compor­te­ment de la modu­la­tion, à savoir si celle-ci doit ou non être main­te­nue une fois le ruban relâ­ché.

Korg RK-100S

Mais les deux sections prin­ci­pales de ce premier panneau de para­mé­trage sont les sections « Timbre 1 » et « Timbre 2 », qui présentent un résumé des réglages (oscil­la­teurs, filtres, etc.) concer­nant chacun des deux… timbres. En cliquant sur l’une ou l’autre, on affiche un second panneau de para­mètres qui va nous permettre d’ac­cé­der au cœur de synthèse de l’ap­pa­reil et de véri­ta­ble­ment sculp­ter chacun de nos sons.

Chaque timbre diffé­rent se base sur l’uti­li­sa­tion, pour chaque voix de poly­pho­nie, de deux oscil­la­teurs, deux filtres, un mixer et un EQ global qui inter­vient en fin de chaîne. Les formes d’ondes communes pour chacun des oscil­la­teurs sont les suivantes : dent de scie, impul­sion, triangle, sinu­soï­dale. Le premier oscil­la­teur dispose en plus des possi­bi­li­tés suivantes : formant, bruit, PCM/DGWS ou le signal audio entrant par l’en­trée mini-jack. La forme d’onde de l’os­cil­la­teur 1 peut être modu­lée par le petit ruban tactile, par le signal de sortie de l’os­cil­la­teur 2, ou via une modu­la­tion de phase utili­sant une onde sinu­soï­dale multiple de la fréquence fonda­men­tale de l’onde de l’os­cil­la­teur 1. Ce dernier peut être égale­ment démul­ti­plié virtuel­le­ment par 5 et légè­re­ment désac­cordé via le para­mètre « unison » afin de gros­sir le son. La forme d’onde de l’os­cil­la­teur 2, quant à elle, peut être soit synchro­ni­sée à celle de l’os­cil­la­teur 1, soit asso­ciée à celle-ci pour créer un effet de modu­la­tion en anneau.

Les filtres se diffé­ren­cient entre eux par le fait que le second ne dispose que des réglages stan­dards : passe-bas, passe-haut, passe-bande. Le premier filtre quant à lui propose bien plus de fantai­sies, puisqu’il offre en outre non seule­ment la possi­bi­lité de choi­sir entre deux pentes de filtres passe-bas (12 ou 24dB/octave), mais égale­ment diffé­rents types de filtres inter­mé­diaires. Les deux filtres sont égale­ment pour­vus de para­mètres de key tracking et de suivi d’en­ve­loppe. Celle-ci — unique pour les deux filtres — est une clas­sique enve­loppe à quatre segments (attaque, déclin, main­tien, relâ­che­ment) à laquelle vient se gref­fer un para­mètre un peu parti­cu­lier : LV. Velo (level of velo­city inten­sity – niveau d’in­ten­sité de vélo­cité). Derrière un patro­nyme quelque peu abscons se cache la possi­bi­lité de faire corres­pondre la vélo­cité de jeu et l’am­pli­tude de l’en­ve­loppe de filtre. Indé­pen­dam­ment de cela, la vélo­cité peut égale­ment être utili­sée pour pilo­ter la fréquence de coupure du filtre. Les deux filtres peuvent être utili­sés indi­vi­duel­le­ment pour chaque oscil­la­teur, ou bien simul­ta­né­ment pour les deux, que ce soit en série ou en paral­lèle.

Un mode « Voice » permet de défi­nir le compor­te­ment du synthé en présence de notes simul­ta­nées : mono­dique (prio­rité à la dernière note jouée), para­pho­nique ou bien poly­pho­nique (8 voix maxi­mum). Il permet égale­ment de défi­nir les para­mètres de l’uni­son, avec la possi­bi­lité d’em­pi­ler jusqu’à 4 oscil­la­teurs virtuels. À noter que la poly­pho­nie s’en trouve alors propor­tion­nel­le­ment réduite : 8 voix sans unison, 4 voix pour un empi­le­ment de deux oscil­la­teurs et 2 voix pour un empi­le­ment de 4 oscil­la­teurs. Le désac­cor­dage et la diffu­sion spatiale de l’uni­son sont égale­ment réglables. Et nous trou­vons enfin un potard « Analog Tuning » censé repro­duire les varia­tions aléa­toires d’ac­cor­dage d’un instru­ment analo­gique. Force est de consta­ter que l’as­pect forcé­ment « pseudo » de l’aléa­toire numé­rique sait assez bien se faire oublier et que le « trucage » fonc­tionne plutôt pas mal.

La section « Pitch » permet – de manière on ne peut plus clas­sique – de trans­po­ser l’en­semble de l’ac­cor­dage par demi – ou centièmes de tons, de défi­nir l’am­pli­tude de la modu­la­tion de pitch bend, l’in­ten­sité du vibrato activé par le plus petit des deux rubans tactiles, et enfin le temps de porta­mento.

La section « LFO » propose deux oscil­la­teurs basse fréquence dont les para­mètres sont iden­tiques, à ceci près que le deuxième LFO propose une forme d’onde sinu­soï­dale là où le premier nous offre une onde trian­gu­laire. Les autres choix sont : dent de scie, onde carrée, « sample & hold » et pseudo-aléa­toire. La fonc­tion « Key sync » permet de défi­nir le compor­te­ment de chaque LFO à l’en­fon­ce­ment d’une touche, avec les options suivantes : pas de relance du cycle, relance du cycle à chaque nouvelle touche enfon­cée ou enfin relance du cycle après chaque inter­rup­tion de jeu (le cycle du LFO se main­tient alors tant que les notes se chevauchent). Une fonc­tion « BPM sync » accom­pa­gnée d’une fonc­tion « note sync » permettent de synchro­ni­ser le LFO au le tempo géné­ral en adap­tant la fréquence du cycle aux subdi­vi­sions tempo­relles (de 8 à 1/64e de temps).

La section « Amp » nous réserve – outre les tradi­tion­nels potards de volume et de pano­ra­mique – quelques petites surprises bien­ve­nues. Tout d’abord, nous avons la fonc­tion « Wave shape », qui permet de trans­for­mer le signal entrant en lui appliquant un trai­te­ment à choi­sir parmi diffé­rentes formes d’ondes à basse fréquence (indé­pen­dantes des LFOs sus-cités) ou non, une disto, un réduc­teur de fréquence d’échan­tillon­nage et d’autres types de « salis­seurs » de sons. La profon­deur de l’ef­fet et son empla­ce­ment post ou pré-filtre sont para­mé­trables.

Ensuite, nous avons un potard de « key-tracking » qui permet d’aug­men­ter ou de bais­ser le volume en fonc­tion de la hauteur des notes jouées. Et enfin, la fonc­tion la plus décon­cer­tante – mais en même temps l’une des plus fun – est la possi­bi­lité d’in­ver­ser la vélo­cité de manière à ce que les sons deviennent de plus en plus faibles à mesure que l’on joue « fort ». Ces deux dernières fonc­tions peuvent appa­raître pour le moins étranges, voire inutiles, mais elles prennent tout leur sens lorsque l’on super­pose des timbres. On peut alors défi­nir le passage d’un timbre à l’autre en fonc­tion soit de la hauteur des notes jouées, soit de la vélo­cité employée.

Pour finir ce tour des possi­bi­li­tés de synthèse du RK-100S, souli­gnons la présence d’une troi­sième enve­loppe, assi­gnable libre­ment grâce à la dernière section du moteur de synthèse de l’ap­pa­reil : le patch­bay virtuel, appelé simple­ment… Virtual Patch. Celui-ci permet de créer 5 connexions entre 13 sources (LFOs, rubans tactiles, contrôles MIDI assi­gna­bles…) et 41 desti­na­tions dont les LFOs eux-mêmes ou encore le potard de réglage d’in­ten­sité de chacune de ces modu­la­tions. Les possi­bi­li­tés sont juste énormes.

Les programmes peuvent être sauve­gar­dés indi­vi­duel­le­ment ou bien globa­le­ment.  À ce titre, un petit conseil. Avant de modi­fier quoi que ce soit, faites une sauve­garde de la banque de présets par défaut, afin de pouvoir à tout moment rechar­ger les programmes d’usine dans le biniou (toujours bon avant une revente, par exem­ple…).  En effet, le RK-100S ne propose aucun empla­ce­ment de préset libre, ce qui signi­fie que toute créa­tion de présets entraî­nera la « dispa­ri­tion » d’un autre. Et il n’existe aucune fonc­tion de restau­ra­tion auto­ma­tique des présets d’usine.

Les para­mètres globaux

 

Korg RK-100S

De très nombreux para­mètres défi­nissent le fonc­tion­ne­ment global de l’ap­pa­reil. On peut tout d’abord faire varier la fréquence de réfé­rence d’ac­cor­dage de 430 à 450 Hz, et défi­nir une trans­po­si­tion globale de plus ou moins 12 demi-tons. Un para­mètre « velo­city curve » permet de modi­fier la courbe de réponse de la vélo­cité. On peut égale­ment défi­nir le routage MIDI interne, à savoir si des messages entrants ou sortants seront ou non affec­tés par l’ar­pé­gia­teur et le filtre MIDI. Ce dernier permet d’in­clure ou d’ex­clure les messages de chan­ge­ment de préset, de chan­ge­ment de contrôle et de pitch bend. Un tableau permet d’af­fec­ter aisé­ment un numéro de contrô­leur MIDI à chacun des para­mètres du RK-100S, afin d’af­fec­ter un contrô­leur externe au pilo­tage des fonc­tion­na­li­tés de l’ap­pa­reil. Un MIDI Learn aurait toute­fois été forte­ment bien­venu.

Toujours dans le cadre des para­mètres globaux, on peut égale­ment spéci­fier le canal MIDI adressé par le ruban tactile long, ainsi que la valeur géné­rale de vélo­cité trans­mise par celui-ci. Le para­mètre « User scale » permet de défi­nir une gamme person­nelle utili­sable ensuite dans diffé­rents contextes de program­ma­tion. Enfin, un tableau permet l’af­fec­ta­tion de présets aux diffé­rents empla­ce­ments favo­ris acces­sibles via les boutons physiques de l’ap­pa­reil. Les para­mètres globaux peuvent ensuite être sauve­gar­dés globa­le­ment dans un fichier spéci­fique.

Conclu­sion

Avec le Korg RK-100S, on se trouve indé­nia­ble­ment en présence d’un instru­ment extrê­me­ment fun à utili­ser. L’er­go­no­mie est très agréable, et l’on prend beau­coup de plai­sir à se prendre pour un grat­teux – voilà, c’est dit – quand on est clavié­riste. Le clavier lui-même n’est pas étran­ger à cette sensa­tion. En effet, son appa­rente étroi­tesse s’avère être un double avan­tage. D’une part, cela permet de caser 37 touches dans un encom­bre­ment raison­nable. Et d’autre part, on iden­ti­fie tacti­le­ment mieux les notes que l’on joue, sans néces­si­ter de regar­der.

Les sons inclus, issus du micro­KORG XL, sont assez typés, mais entiè­re­ment para­mé­trables. Et c’est préci­sé­ment là que le RK-100S dévoile son véri­table poten­tiel : son Sound Editor donne accès à une richesse de para­mé­trage digne des plus grands, et l’on se retrouve avec un synthé­ti­seur virtuel analo­gique ultra-puis­sant. On regret­tera unique­ment qu’il n’y ait pas, pour le moment en tous cas, de « télé­com­mande » sous forme de plug-in VST ou autre, ce qui empêche de tritu­rer les sons du RK-100S pendant une séance de travail dans sa STAN préfé­rée. Et l’on regret­tera égale­ment que nous n’ayons pas accès à un contrôle plus impor­tant des effets direc­te­ment à partir de la surface du RK-100S. En effet, les deux seuls véri­tables contrô­leurs sont les rubans tactiles, et si le petit s’avère d’une ergo­no­mie et d’une effi­ca­cité redou­tables, l’uti­li­sa­tion du plus grand, néces­si­tant de lâcher le clavier de la main droite, me semble beau­coup plus sujet à caution.

Tarif géné­ra­le­ment constaté : 699 €

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8/10
Points forts
  • Plaisir de jeu
  • Moteur audio du microKORG XL
  • Possibilités de sound design très poussées via le logiciel Sound Editor
  • Finition plus que correcte
  • Ergonomie globale plutôt bien pensée
  • Clavier et ruban long affectables chacun à un canal MIDI différent
  • Motifs d’arpégiateur sélectionnables à la main
  • Avantage des rubans sur des molettes pour atteindre sans transition des valeurs de modulation
Points faibles
  • Pas d’aftertouch (mais possibilité d’affecter des paramètres à l’aftertouch d’un contrôleur externe)
  • Pas d’audio via USB
  • Seul le mode d’emploi basique est en français
  • Pas d’emplacement User prévu pour sauvegarder ses présets - obligation d’effacer un préset d’usine
  • Pas de MIDI IN hors connexion informatique
  • Pas de MIDI Learn dans le Sound Editor
  • Pas de version « plug-in » du Sound Editor pour paramétrer les sons du RK-100S au sein d’une DAW

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