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Pédago
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Les substitutions d’accords

Les bases de l’harmonie - 14e partie

Dans les deux derniers articles, nous avions marqué une petite pause pratique dans le déroulé très théorique de cette série, et je vous avais proposé quelques exemples concrets de progressions harmoniques facilement utilisables... et très souvent utilisées. Mais si nous voulons sortir un peu des sentiers battus, il est temps maintenant de nous replonger dans un peu de théorie « pure et dure ».

Accéder à un autre article de la série...

Après avoir étudié les degrés d’une tona­lité et leur fonc­tion, ainsi que la construc­tion d’ac­cords à partir de ces derniers et l’uti­li­sa­tion desdits accords au sein de progres­sions et cadences spéci­fiques, nous allons dans les prochains articles nous inté­res­ser de plus près à la manière dont nous pouvons rempla­cer certains de ces accords par d’autres afin de diver­si­fier encore nos harmo­ni­sa­tions.

L’en­ri­chis­se­ment d’ac­cords

L’une des méthodes les plus simples pour varier les accords employés est de les rempla­cer par des versions plus riches d’eux-mêmes. Nous avons déjà vu dans l’ar­ticle 4 que nous pouvions ajou­ter une quatrième note pour trans­for­mer les triades en accords de septième. Mais ceux-ci peuvent eux-mêmes être encore enri­chis. En géné­ral, cela se réalise par l’ajout de tierces supplé­men­taires, dans la tona­lité de base du morceau. Celles-ci peuvent parfois être alté­rées, dans les cas notam­ment d’ac­cords de passages (voir les notes de passage dans l’ar­ticle 8) ou pour créer une modu­la­tion (concept que nous abor­de­rons prochai­ne­ment).

accords enrichis
00:0000:00

Dans le cas de ces accords, on parle égale­ment de super­struc­tures. À noter que l’on peut aussi ajou­ter une seconde majeure supplé­men­taire à la triade de base, donc une sixte à la fonda­men­tale de l’ac­cord. On appelle cela un accord de sixte. Toute­fois, dans le cas d’un accord de sixte majeur, on remarquera qu’il peut être consi­déré égale­ment comme le premier renver­se­ment de l’ac­cord de septième construit sur sa rela­tive mineure.

Exemple ci-dessous : l’ac­cord Do6 est le premier renver­se­ment de La min 7 :

domaj6 lamin7
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Les degrés qui partagent une même fonc­tion

Nous avons vu dans les précé­dents articles, que les diffé­rents degrés d’une gamme portent chacun une fonc­tion parti­cu­lière. Toute­fois, les trois fonc­tions prin­ci­pales sont celles portées par les degrés I, IV et V, à savoir les fonc­tions de tonique, sous-domi­nante et domi­nante. Prenons l’exemple de la demi-cadence suivie de la cadence parfaite, donc la progres­sion IV-V-I (voir article 7 de cette série). Celle-ci peut être rempla­cée par la progres­sion II-V-I – très souvent employée dans le jazz notam­ment – car le degré II porte la même fonc­tion de sous-domi­nante que le degré IV. On peut donc rempla­cer l’un par l’autre dans une progres­sion donnée.

substitution 4 5 1 2 5 1
00:0000:00

Le tableau ci-après rappelle les fonc­tions de chaque degré d’une tona­lité, et vous indique quels sont les accords qui portent la même fonc­tion et peuvent donc être éven­tuel­le­ment rempla­cés.

tableau des fonctions

Mais il est impor­tant de rappe­ler une chose : les substi­tu­tions, quelles qu’elles soient, sont malgré tout à effec­tuer avec la plus grande prudence. Ainsi, le degré I sera diffi­ci­le­ment remplaçable par un autre degré de tonique dans une cadence parfaite finale sans remettre en cause la nature même de cette cadence. En musique comme dans tous les autres domaines, l’ana­lo­gie abso­lue n’existe pas !

Dans le prochain article, nous nous penche­rons sur les substi­tu­tions liées à la fonc­tion de domi­nante.

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