Voir les autres avis sur ce produit :
jld1 « Bose 901, une tentative d'innovation à l'âge d'or de la hifi »
Publié le 11/03/23 à 16:35
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Dans le courant des années 70, le célèbre professeur Amar Bose a fait sensation dans le monde de la hifi en proposant un concept, qui n’était pas vraiment nouveau, mais qu’il a remis en valeur: le direct/reflecting.
L’idée de départ était que le message sonore ne nous arrive pas uniquement par l’avant, mais à la fois de tous les côtés en ayant été réfléchi par les murs qui entourent l’auditeur, et aussi bien le mur derrière les enceintes que celui qui se trouve derrière celui qui écoute.
A l’appui de cette idée, les brochures vantant le modèle Bose 901, représentaient par des flèches le trajet supposé du son.
Fort de ce constat, les 901 s’écoutaient non pas avec les haut-parleurs face à l’auditeur, mais retournées vers le mur arrière, en ne conservant en façade qu’un seul haut-parleur.
Le modèle Bose 901 comportait donc neuf hp, tous identiques, huit à l’arrière et un à l’avant. Donc pour parler le langage hifi, c’étaient des “une voie”, chaque hp couvrant toute la bande passante.
Ce mode de fonctionnement rendait indispensable l’utilisation d’un filtre correcteur, destiné à compenser les irrégularités de la courbe de réponse, et qui était bien sûr fourni avec les enceintes.
Ce filtre obligatoire (photo) devait, d’après la notice, être placé sur l’entrée/sortie d’un magnétophone de l'ampli, et celui-ci rester sur la position monitoring pour que le signal traverse le filtre et revienne vers l’ampli. Pas très compliqué, mais pas toujours clair pour certains hifistes.
A première vue, l’idée semblait nous faire comprendre une évidence.
Quand on branchait le système et à la première écoute, on était de fait saisi par la sensation d’un son qui entourait l’auditeur et celle de ne plus pouvoir savoir précisément d’où vient la musique.
Sur ce point, la promesse était tenue. Mais au fil des écoutes sur différents contenus sonores, s’installait un ressenti d’imprécision voire de confusion auditive.
L’idée de baigner l’auditeur dans un environnement musical omni-directionnel est de fait mise en pratique, mais c’est au prix d’un résultat confus dans lequel les différents instruments et les voix perdent de leur impact et de leur définition.
La promesse de la restitution de l’ambiance d’une salle de concert grandeur nature n’est pour mon avis pas tenue. En concert on est effectivement plongé dans un milieu sonore enveloppant, où la musique vous arrive de multiples sources, mais dans lequel la plus grande partie vient quand même de face et ce n’est pas ce que restituent ces Bose 901.
La correction de courbe indispensable du filtre (sans celui-ci les enceintes sont “inécoutables”) apporte une coloration qui peut plaire à certains, mais s’éloigne du véritable son des instruments et encore plus de celui de la voix. Pour s’exprimer de la façon généralement comprise par les professionnels, ces Bose 901 sont des anti-monitors.
Oui, mais: ces enceintes sont arrivées chez moi un peu par hasard; elles appartenaient au père d’un ami, celui-ci étant un amateur quasi-exclusif d’opéra qui adorait ces enceintes depuis le jour où il les avait entendues chez un marchand de hifi. Il ne les aurait changé pour rien d’autre et à sa disparition, son fils, pressé de s’en séparer, me les a vendues accompagnées de l’ampli Bose 1801 qui allait avec (photo). Un authentique passionné d’opéra qui allait en écouter en concert était pleinement comblé par ces Bose. Comme quoi il faut être prudent dans ses jugements et admettre qu’en s’éloignant de critères objectifs, il est possible qu’un résultat finalement peu réaliste puisse satisfaire bon nombre d’auditeurs.
Reste que sur le plan technique et bien que les hp qui équipaient ces 901 n’aient rien de bien extraordinaire, ces enceintes tenaient admirablement bien la puissance de ce gros ampli, aujourd’hui encore très recherché par les amateurs de hifi. Je crois même qu’il était quasi indispensable à leur bon fonctionnement et qu’un ampli plus ordinaire ne ferait pas l’affaire.
Je les ai gardé quelques temps, mais je m’en suis séparé, les trouvant trop éloignées de ce que j’apprécie, même en usage à domicile, ce à quoi elles sont d’ailleurs exclusivement destinées.
Ces Bose 901 ont perduré encore quelques années chez le fabricant avec quelques modifications esthétiques et d’appellation (MKIII, MKIV,..), mais ce concept du direct/reflecting s’est pratiquement éteint, et Bose a donné à ce modèle une suite dans l’usage de sonorisation sous le nom de 802, mais bien sûr en diffusion directe avec seulement huit hp en façade, et heureusement complété par un sub, renforçant le grave qui faisait quand même bien défaut dans la version hifi d’origine.
Il arrive de voir ces 901 à la vente à des prix plutôt assez bas et souvent en très bon état malgré l’ancienneté, et je ne peux que recommander, malgré les réserves émises, à de futurs acquéreurs de matos hifi d’au moins les écouter et de se faire une idée, mais en ayant bien compris qu’il faudra un ampli à la hauteur en terme de puissance.
L’idée de départ était que le message sonore ne nous arrive pas uniquement par l’avant, mais à la fois de tous les côtés en ayant été réfléchi par les murs qui entourent l’auditeur, et aussi bien le mur derrière les enceintes que celui qui se trouve derrière celui qui écoute.
A l’appui de cette idée, les brochures vantant le modèle Bose 901, représentaient par des flèches le trajet supposé du son.
Fort de ce constat, les 901 s’écoutaient non pas avec les haut-parleurs face à l’auditeur, mais retournées vers le mur arrière, en ne conservant en façade qu’un seul haut-parleur.
Le modèle Bose 901 comportait donc neuf hp, tous identiques, huit à l’arrière et un à l’avant. Donc pour parler le langage hifi, c’étaient des “une voie”, chaque hp couvrant toute la bande passante.
Ce mode de fonctionnement rendait indispensable l’utilisation d’un filtre correcteur, destiné à compenser les irrégularités de la courbe de réponse, et qui était bien sûr fourni avec les enceintes.
Ce filtre obligatoire (photo) devait, d’après la notice, être placé sur l’entrée/sortie d’un magnétophone de l'ampli, et celui-ci rester sur la position monitoring pour que le signal traverse le filtre et revienne vers l’ampli. Pas très compliqué, mais pas toujours clair pour certains hifistes.
A première vue, l’idée semblait nous faire comprendre une évidence.
Quand on branchait le système et à la première écoute, on était de fait saisi par la sensation d’un son qui entourait l’auditeur et celle de ne plus pouvoir savoir précisément d’où vient la musique.
Sur ce point, la promesse était tenue. Mais au fil des écoutes sur différents contenus sonores, s’installait un ressenti d’imprécision voire de confusion auditive.
L’idée de baigner l’auditeur dans un environnement musical omni-directionnel est de fait mise en pratique, mais c’est au prix d’un résultat confus dans lequel les différents instruments et les voix perdent de leur impact et de leur définition.
La promesse de la restitution de l’ambiance d’une salle de concert grandeur nature n’est pour mon avis pas tenue. En concert on est effectivement plongé dans un milieu sonore enveloppant, où la musique vous arrive de multiples sources, mais dans lequel la plus grande partie vient quand même de face et ce n’est pas ce que restituent ces Bose 901.
La correction de courbe indispensable du filtre (sans celui-ci les enceintes sont “inécoutables”) apporte une coloration qui peut plaire à certains, mais s’éloigne du véritable son des instruments et encore plus de celui de la voix. Pour s’exprimer de la façon généralement comprise par les professionnels, ces Bose 901 sont des anti-monitors.
Oui, mais: ces enceintes sont arrivées chez moi un peu par hasard; elles appartenaient au père d’un ami, celui-ci étant un amateur quasi-exclusif d’opéra qui adorait ces enceintes depuis le jour où il les avait entendues chez un marchand de hifi. Il ne les aurait changé pour rien d’autre et à sa disparition, son fils, pressé de s’en séparer, me les a vendues accompagnées de l’ampli Bose 1801 qui allait avec (photo). Un authentique passionné d’opéra qui allait en écouter en concert était pleinement comblé par ces Bose. Comme quoi il faut être prudent dans ses jugements et admettre qu’en s’éloignant de critères objectifs, il est possible qu’un résultat finalement peu réaliste puisse satisfaire bon nombre d’auditeurs.
Reste que sur le plan technique et bien que les hp qui équipaient ces 901 n’aient rien de bien extraordinaire, ces enceintes tenaient admirablement bien la puissance de ce gros ampli, aujourd’hui encore très recherché par les amateurs de hifi. Je crois même qu’il était quasi indispensable à leur bon fonctionnement et qu’un ampli plus ordinaire ne ferait pas l’affaire.
Je les ai gardé quelques temps, mais je m’en suis séparé, les trouvant trop éloignées de ce que j’apprécie, même en usage à domicile, ce à quoi elles sont d’ailleurs exclusivement destinées.
Ces Bose 901 ont perduré encore quelques années chez le fabricant avec quelques modifications esthétiques et d’appellation (MKIII, MKIV,..), mais ce concept du direct/reflecting s’est pratiquement éteint, et Bose a donné à ce modèle une suite dans l’usage de sonorisation sous le nom de 802, mais bien sûr en diffusion directe avec seulement huit hp en façade, et heureusement complété par un sub, renforçant le grave qui faisait quand même bien défaut dans la version hifi d’origine.
Il arrive de voir ces 901 à la vente à des prix plutôt assez bas et souvent en très bon état malgré l’ancienneté, et je ne peux que recommander, malgré les réserves émises, à de futurs acquéreurs de matos hifi d’au moins les écouter et de se faire une idée, mais en ayant bien compris qu’il faudra un ampli à la hauteur en terme de puissance.
