« Une Martin qui ne veut pas dire son nom »

Dans les années 70, un copain qui avait une superbe voix s'accompagnait avec une guitare 12 cordes et j'ai tout de suite été étonné par la puissance de cet instrument. J'ai essayé la mienne chez l'importateur Martin en banlieue parisienne et, à l'intérieur de la guitare, il y avait un autocollant qui garantissait l'authenticité du modèle. Ces guitares étaient, parait-il, fabriquées sous le nom Alpha au Canada par Martin mais ensuite, j'ai lu que c'était en Allemagne puis en Hollande, allez savoir ?
Elle a le look traditionnel des Martin Dreadnought D12-28, le manche est large et peut désorienter mais le son est fabuleux, très cristallin et ample, le prix très nettement en dessous de l'original. Evidemment les matériaux de fabrication ne sont pas les mêmes. Le manche a tendance à se creuser légèrement au fil du temps et je n'ose plus toucher au réglage de la tige métallique de peur qu'elle ne casse. Pour de l'accompagnement en rythmique pas de soucis mais en arpèges, au-delà de la cinquième case il faut vraiment appuyer ou avoir des mains de bûcheron. J'ai palier le problème en baissant le sillet du chevalet et en montant des cordes extra light Martin en bronze 010-047 accordées un ton en dessous quitte à perdre un peu d'amplitude sonore.
Les mécaniques se sont rapidement oxydées et donnent un côté vintage apprécié aujourd'hui mais elles font leur travail et l'accordage reste stable.
A la fin d'une soirée bien arrosée entre potes, et pour pousser la chansonnette, elle fait très bien son job et c'est tout ce qu'on lui demande !