Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique

  • 15 154 réponses
  • 154 participants
  • 488 167 vues
  • 133 followers
1 café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique
Un endroit qui fleure bon la France et ses discussions interminables au comptoir pour parler de politique.

Je lance cette question : que pensez-vous de la suppression de l'ISF ?

[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 15:13:02 ]

Afficher le premier post
15151
Citation de #Houba :
Citation de Sos_maf :
Pourquoi le budget de l'état est-il déficitaire alors ? :facepalm:

Bah parce qu'il dépense plus qu'il n'arrive à lever d'impôts tiens...


Lapalissade...
Tu zappes la première question, on dirait qu'elle te gène donc je reformule :
Pourquoi l'imposition sur les bénéfices limiterait-elle plus le taux d'imposition théorique que l'imposition sur le chiffre d'affaire ?

Citation de #Houba :
Le fermier gallo-romain, si on lui prend 8 sacs sur 10 il va dire "j'arrête de produire si je dois tout donner sans pouvoir vendre, je me contente de ma petite parcelle pour ma conso personnelle" ou "je migre là où on m'en prendra moins" Il délocalise sa production quoi.


Sauf que c'est valable pour tout les impôts, pas uniquement sur une imposition basée uniquement sur le CA.
Beaucoup de gens ne regardent que le taux et rarement l'assiette. Pour s'en convaincre, il suffit de voir ceux qui accusent les auto-entrepreneurs de concurrence déloyale à cause d'un taux d'imposition plus faible alors que l'auto-entrepreneur paye proportionnellement plus si tu rapportes l'impôt au chiffre d'affaire.
15152
Citation de #Houba :
Citation de Sos_maf :
Pourquoi le budget de l'état est-il déficitaire alors ? :facepalm:

Bah parce qu'il dépense plus qu'il n'arrive à lever d'impôts tiens...

L’État, sauf s'il a des richesses propres style pétrole, n'a pas d'autres ressources que les impôts qui est un prélèvement sur la richesse produite. C'est le préfet des Gaules qui prélève 3 sacs de blé sur les 10 produits par le fermier, pour nourrir les légionnaires et les esclaves qui entretiennent la voie romaine.

L’État il doit prélever obligatoirement ce dont il a besoin pour être un État, le régalien, facultativement tout le reste, les missions "optionnelles" qu'il veut prendre à charge. Évidemment plus il prend de missions, plus il doit prélever. Le fermier gallo-romain, si on lui prend 8 sacs sur 10 il va dire "j'arrête de produire si je dois tout donner sans pouvoir vendre, je me contente de ma petite parcelle pour ma conso personnelle" ou "je migre là où on m'en prendra moins" Il délocalise sa production quoi.

Bref suffit pas de dire "on va prélever autant que nécessaire" parce qu'à un moment si ça décourage la production il y a de moins en moins à prélever, de moins en moins de base imposable. Et ça n'a pas changé depuis les romains.

L'alternative et je sais qu'elle a des partisans ici c'est d'avoir un État entrepreneur général qui investit lui-même et qui se finance sur les bénéfices de ses propres entreprises au lieu de lever des impôts sur les entreprises créées par d'autres. Encore faut-il que ces entreprises soient bénéficiaires sinon on revient à la case départ, pas de ressources pour financer les missions de l’État. Bon ça n'a jamais vraiment marché nulle part.

T'as pas regarde les videos d'Heu Reka sur la dette publique, toi.
15153
Citation de Sos_maf :
Tu zappes la première question, on dirait qu'elle te gène donc je reformule :
Pourquoi l'imposition sur les bénéfices limiterait-elle plus le taux d'imposition théorique que l'imposition sur le chiffre d'affaire ?

Je crois que tu n'as pas compris ma phrase ou que je me suis mal exprimé en fait. Ce que dis c'est d'une part que considérer le taux d'imposition comme la seule variable pour équilibrer les comptes est dangereux parce que c'est sans limite. "Oh les gars, on est à l'équilibre, on peut y aller, on relance les dépenses, c'est populaire" et on repart pour un tour . D'autre part que l'imposition sur le chiffre d'affaire est aveugle de la santé économique réelle de l'entreprise et risque d'être beaucoup plus destructif du tissu économique et par conséquent de la base imposable.

Un budget c'est un prévisionnel des dépenses pas toujours évident (qui a prévu les dépenses covid?) et un prévisionnel des recettes très dépendant de la santé économique du pays. Une économie saine ce ne sont pas des entreprises avec de gros chiffres d'affaire, ce sont des entreprises rentables qui font des bénéfices. Un impôt fixe sur le chiffre d'affaire d'une entreprise à la limite de la rentabilité voire en perte (qui aurait payé peu ou pas d'impôts) elle ferme ou plie bagages. Ok il y en a qui trichent sur le montant des bénéfices. Eh bien on travaille à réduire les possibilités de triche au lieu de sortir l'artillerie lourde qu'est la taxation du CA et qui risque de faire de gros dégâts collatéraux.


Citation :
T'as pas regarde les videos d'Heu Reka sur la dette publique, toi.
Vu que le sujet n'est pas la dette je ne vois pas le rapport :non:

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


[ Dernière édition du message le 10/08/2022 à 18:10:31 ]

15154
Citation de #Houba :

Je crois que tu n'as pas compris ma phrase ou que je me suis mal exprimé en fait. Ce que dis c'est d'une part que considérer le taux d'imposition comme la seule variable pour équilibrer les comptes est dangereux parce que c'est sans limite.


Je pense avoir parfaitement compris mais que tu imposes le chiffre d'affaires ou le bénéfice ne change rien à la méthode pour obtenir l'équilibre. Soit tu augmentes le taux global d'imposition, soit tu réduis la dépense publique donc l'investissement public en transférant cette charge au privé et particulier.
Ce qu'il ne paye plus en impôt, il le paye de sa poche.

Citation de #Houba :
D'autre part que l'imposition sur le chiffre d'affaire est aveugle de la santé économique réelle de l'entreprise et risque d'être beaucoup plus destructif du tissu économique et par conséquent de la base imposable.


Parce qu'imposer les bénéfices donc les liquidités non réinvesties ne détruit pas le tissu économique ?

Citation de #Houba :

Un budget c'est un prévisionnel des dépenses pas toujours évident (qui a prévu les dépenses covid?) et un prévisionnel des recettes très dépendant de la santé économique du pays.


La crise covid, tout comme la crise des subprimes, à bien montré que l'un des problèmes des entreprises, ce sont les liquidités. Mais, comme je l'ai déjà écrit, la taxation des bénéfices comme le fait l'IS incite à tout réinvestir immédiatement pour ne pas être imposé. Cela réduit automatiquement les liquidités disponibles et rend les entreprises fragile (emprunt au lieu d'auto-financement par exemple).
De fait, elles feront plus facilement faillite.

Citation de #Houba :

Une économie saine ce ne sont pas des entreprises avec de gros chiffres d'affaire, ce sont des entreprises rentables qui font des bénéfices. Un impôt fixe sur le chiffre d'affaire d'une entreprise à la limite de la rentabilité voire en perte (qui aurait payé peu ou pas d'impôts) elle ferme ou plie bagages.


Changer l'assiette modifie peut-être le seuil de rentabilité mais il ne change rien au reste car tout le monde est soumis aux mêmes règles. Si l'entreprise voisine s'en sort mieux, c'est qu'elle a mieux gérer son truc.

Après, je peux comprendre le point de vue "c'est plus compliqué d'investir massivement" mais c'est parce que tu ne profite plus de l'effet "subvention public" offert par les déductions que tu faisait.
Mais de l'autre côté, j'ai constaté que le taux d'imposition effectif est inversement proportionnel à la taille de l'entreprise du fait des systèmes d'optimisations fiscaux. Et c'est visible même entre un auto-entrepreneur et la SARL avec 1 seul salarié.
Au final, une taxation sur le chiffre d'affaire allégera la charge financière sur les entreprises les plus petites tout en alourdissant l'imposition des plus grosses qui ont recours à des montages complexe pour échapper à l'impôt.

Citation de #Houba :
Ok il y en a qui trichent sur le montant des bénéfices. Eh bien on travaille à réduire les possibilités de triche au lieu de sortir l'artillerie lourde qu'est la taxation du CA et qui risque de faire de gros dégâts collatéraux.


Autant essayer de boucher un à un les trous d'un tamis. Tu va y passer un temps fou pour une efficacité réduite car tu n'empêches pas le principe de base : utiliser un tiers pour surfacturer et donc sortir les bénéfices.
15155