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< Tous les avis Mesa Boogie TriAxis
fabrice.fargues fabrice.fargues

« Légendaire, déjà !!! »

Publié le 18/03/21 à 23:46
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
Au commencement, je suis pianiste et ingé son. Et comme tout pianiste, guitariste frustré... Donc il y a 15 ans j'apprends à gratouiller, puis à force de travail, deviens un peu gratteux... Mais le son, comment l'avoir ??? Si possible les sons, comment les avoir ??? Après moultes investigations, les couleurs sonores qui me plaisent le plus c'est dans le le quad de chez Mesa que j'avais croisé dans le temps et qui m'avait laissé un souvenir impérissable...
Venant de l'univers "tout MIDI" du clavier, j'avais découvert ce lointain descendant du quad par le biais d'un pote guitariste avec qui je jouais à l'époque. Son problème, à lui, la programmation...

De prime abords, ça rebute les inconditionnels du pottard (hurlant...). Des touches + et -, des demi pas, des valeurs numériques, controlé par Midi... Oui, la machine demande un certain temps de prise en main, de patience et de lire 2 à 3 fois la notice pour comprendre la subtilité de la bête. Je lui ai donc programmé tous ses sons, et j'ai pu découvrir comment fonctionné ce petit bijou... Quand j'ai eu un niveau suffisant, j'ai donc cassé ma tirelire pour me l'offrir.

Ma config : Triaxis, G-System dans la boucle d'effet qui pilote les changements de programme via Midi, 2:50 en ampli de puissance, 2 baffle mesa 1X12 "quarter back" en EV... Une PRS single cut et une PRS standard 24... Je peux tout faire...

Le son ? non, LES sons... 99 en tout... Du clean le plus pur aux satus les plus (dis) tordues... On peut tout faire avec !!! Et le gros avantage, un coup de footswitch, et on passe d'une cocotte funk à une satu démoniaque version Petrucci... Euh, sans les doigts de ce dernier quand même...
Architecture électronique "variable", c'est de l'analo à lampe à commande numérique, avec pas moins de 8 préamps différents dans un rack de 1 unité... Préamp Ryt vert et jaune, respectivement clean fat et clean Bright, le premier c'est du Mark 1, donc typé fender en plus "profond", le second est plus "creusé", pour le funk c'est assez génial, ça se mixe tout seul... Préamp lead 1, vert ou jaune ou rouge, plutôt crunch pour le premier, ça "salit" le son de façon subtile, les blueseux vont adorer, les deuxième, un overdrive plus musclé, très bien pour chasser l'"Angus" qu'il y a en nous, voire santana période "Europa", le troisième étant un "high gain vintage", qui est, de mon point de vue, celui qui est le "moins" réussi... C'est le canal "à l'anglaise", un son que, personnellement je goutte très peu... Les Lead 2, toujours vert ou jaune ou rouge, c'est le bonheur de retrouver les sons mythiques des années 80 et 90... Les vert c'est le Mark IV, le jaune le Mark 2C+, et le rouge le mark 3... De la balle... Le Mark IV pour les satu chaudes et musclées, le Mark 2 pour les solos, de creamy à heavy, un son très "liquide" à la demande, et le Mark 3 pour tous les metalleux et furieux en tout genre... Caractère renforcé par l'eq 5 bandes chère à Mesa, dans une version simplifiée et "pré-programmée"... Dommage, mais il fallait caler tout ça dans un rack de 1 unité seulement, d'ou ce choix, mais sa réalisation reste de très haute facture...

Les réglages sont fins, la modification légère d'un paramètre change VRAIMENT le son et chaque paramètre influe de façon TRES sensible le comportement du paramètre suivant... Je m'explique, la programmation se fait TOUJOURS de gauche à droite : bien régler le gain en tout premier lieu, son jazz de 4 à 5,5, clean aérien de 6 à 7,5 max, passer 8, c'est blues qui peux tordre chaleureusement à la demande... Toujours commencer par régler les aigus, ajuster à ce que l'on souhaite, puis les médiums et enfin les basses. Chez Mesa, pour imager, c'est une eq "en cascade", ce qui sort après traitement des aigus rentre dans l'étage de traitement des médiums, et ce qui en sort rentre dans celui des basses... Et tout ça fini dans l'étage de saturation, et enfin l'étage de sortie avec présence puis master (par programme)... Si vous loupez le calage des aigus, vous galèrerez un peu pour caler le reste à votre sauce... Il faut avancer "pas à pas" avec méthode... Une fois compris le "modus operandi", on en fait ce que l'on en veut... Pour moi, que du bonheur, mais je comprends ceux que cela peut rebuter...

La bête a quand même quelques petits défauts: les "pas de programmation" par niveau de 0,5, très bien, mais je suis sûr qu'un bon pottard (motorisé pour la mémorisation...) amènerai encore plus de subtilité et de finesse à nos sons... L'affichage, fragile et difficilement lisible quand il commence à rendre l'âme (c'est la seule faiblesse électronique), pas de 2ème entrée guitare en face avant, comme sur le studiopréamp, bien pratique quand le HF tombe en rade et qu'il faille passer en filaire dans l'urgence... Vu l'exiguïté du compartiment lampe, il faut des mains de gynécologue pour changer les tubes... Rien de bien rédhibitoire, mais la perfection n'est pas de ce monde...

En résumé, une bien belle boite à sons, un tantinet complexe à prendre en main, mais d'une efficacité et d'une versatilité hors du commun, comme tout matos haut de gamme, ça réclame une belle précision de jeu, car ça ne laisse rien passer... Le seul reproche que je ferai à Mesa, c'est que depuis l'arrêt de sa production en 2016 il me semble (au bout de 25 ans de carrière commerciale !!!), Mr Randal Smith (le fondateur de Mesa Boogie) ne lui ai pas fait de descendant, en corrigeant les petits défauts mentionné plus haut, car même à 5000€, je serai preneur... Avec l'accord de ma banquière... Un accord à 5% de taux d'intérêt cela va sans dire... D'occasion, sa côte remonte ces derniers temps, mais quelques rares et très beaux exemplaires à 1000€ à peu près se trouvent, avec patience, et cela reste quand même en rapport qualité/sons/versatilité/prix imbattable à l'heure actuelle... Et quelques étages au dessus d'un Fractal ou d'un Kemper qui sont pourtant de très bonnes machines, mais le plaisir physique du jeu sur ampli "sévèrement" lampé reste une expérience incomparable, charnelle... Une légende...