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Pédago
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Qu’est-ce que la dynamique ?

Le guide du mixage — 26e partie

Cette semaine, nous allons attaquer le traitement de la dynamique en situation de mixage, question épineuse s’il en est…

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Dyna­mic story

Dans le monde de l’au­dio, on parle de dyna­mique pour dési­gner les chan­ge­ments de niveaux d’un signal au cours du temps. Ce concept pour­tant simple à première vue est beau­coup plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, si l’on pousse un peu plus loin le raison­ne­ment, il faut faire la distinc­tion entre macro­dy­na­mique et micro­dy­na­mique.

La macro­dy­na­mique, comme son nom l’in­dique, concerne les varia­tions de niveaux sur une période de temps rela­ti­ve­ment longue. Cela peut être, par exemple, les chan­ge­ments entre le couplet et le refrain, entre deux phrases chan­tées, ou encore entre les coups de grosse caisse. La macro­dy­na­mique est en lien direct avec l’as­pect vivant de la source sonore. C’est d’ailleurs l’ab­sence de macro­dy­na­mique qui est en grande partie respon­sable du côté robo­tique des ryth­miques program­mées à l’aide de boîte à rythmes élec­tro­niques. Pensez par exemple au fameux effet « mitraillette » des roule­ments de caisse claire réali­sées à la va-vite avec les BAR des années 80.

Le traitement dynamique lors du mixage en home studio

La micro­dy­na­mique, quant à elle, s’in­té­resse aux varia­tions de niveaux au cœur même de chaque note. En fait, nous nous penchons cette fois-ci sur ce que l’on nomme l’en­ve­loppe dyna­mique du signal, c’est-à-dire l’at­taque et le déclin consti­tuant chacune des notes. Mine de rien, cette enve­loppe dyna­mique est une compo­sante essen­tielle du timbre d’un instru­ment. Lorsque l’on travaille d’un point de vue micro­dy­na­mique, nous cher­chons à contrô­ler cette enve­loppe, voire à la modi­fier complè­te­ment afin de trans­fi­gu­rer le timbre de l’ins­tru­ment.

Pour trai­ter un signal audio quel qu’il soit, tant sur le plan macro­dy­na­mique que sur le plan micro­dy­na­mique, l’in­gé­nieur du son dispose de plusieurs outils. Cepen­dant, nous nous concen­tre­rons ici sur l’ou­til de trai­te­ment de la dyna­mique par excel­lence, à savoir le compres­seur. Si l’on simpli­fie à l’ex­trême, ce dernier permet à l’uti­li­sa­teur de gérer les varia­tions de niveaux d’un signal audio en donnant la possi­bi­lité de réduire ou d’ac­cen­tuer l’écart entre les niveaux les plus faibles et les niveaux les plus forts. Et cela implique beau­coup plus de choses qu’il n’y paraît… 

Anti­bio­tique

Le traitement dynamique lors du mixage en home studio

C’est un réflexe fort répandu chez l’ap­prenti ingé­nieur du son que d’in­sé­rer un compres­seur de façon systé­ma­tique sur chacune des tranches de la console de mix… Et c’est là que les ennuis commencent ! L’em­ploi à tort et à travers de cet outil surpuis­sant sur tout et n’im­porte quoi a une fâcheuse tendance à ruiner une compo­si­tion, aussi bonne soit-elle à la base. C’est pourquoi le premier conseil que je peux vous donner est le suivant : les compres­seurs, c’est comme les anti­bio­tiques, ce n’est pas auto­ma­tique ! Par exemple, il n’y a que très peu d’in­té­rêt à compres­ser une nappe de synthé desti­née à être en fond de mix. Et je ne parle même pas des guitares ultra-satu­rées dont la distor­sion a déjà obli­téré la moindre trace de dyna­mique. Cette analo­gie avec les anti­bio­tiques est vrai­ment à prendre au sérieux tant vous pouvez reti­rer toute trace de vie d’un instru­ment d’un point de vue macro­dy­na­mique, voire égale­ment déna­tu­rer complè­te­ment son timbre sur le plan micro­dy­na­mique. L’abus de compres­sion est exces­si­ve­ment nocif à la santé de votre morceau, tenez-vous le pour dit.

La mauvaise utili­sa­tion de la compres­sion vient, à mon avis, essen­tiel­le­ment d’une incom­pré­hen­sion profonde de ce qu’un compres­seur est capable de réali­ser. C’est pourquoi, dans le prochain article, nous dénom­bre­rons les usages possibles de cet engin afin que vous sachiez quand il est néces­saire de dégai­ner l’ar­tille­rie lour­de…

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