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Clavia Nord Modular G2 Engine
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Clavia Nord Modular G2 Engine
coyote14 coyote14
Publié le 01/11/06 à 12:18
Rapport qualité/prix : Excellent
Il s'agit d'un rack 19 pouces qui reprend à l'identique le moteur de synthèse et les DSP du G2. Tout comme son cousin, il peut lui être adjoint une carte doublant le nombre de DSP, nous reviendrons sur son rôle.
Le rack est dépouillé à l'extrême et n'est pas, d'emblée, très sexy. 3 diodes (MIDI, USB, et Power) et un bouton On/Off (en façade, heureusement), et le tour de la face avant est terminé. Fort heureusement l'arrière du rack, étonnament peu profond et léger, est plus fourni: un trio de prises MIDI, unique façon de piloter le clavier depuis un clavier MIDI, une prise USB, qui ne sert qu'à faire dialoguer le rack avec l'éditeur sur PC et upgrader l'OS du G2 engine quand c'est nécessaire. Côté audio, 4 entrées et 4 sorties audio asymétriques semble-t-il (shame on Clavia), et une prise casque, malheureusement à l'arrière. Il ne vaut mieux de toutes façons ne pas s'en servir, car le rack n'est pas muni d'un bouton de volume et la manoeuvre pourrait s'avérer risquée...Au chapitre des bémols, on peut en citer 2 petits et 1 gros. Les 2 petits, c'est l'absence d'entrée micro comme sur la version clavier: contournable, puisque le rack est muni d'entrée jack, et pour peu qu'on ait un adaptateur ou, mieux, un table de mix, on s'en fiche un peu. Egalement absent, les prises pédale. Là-aussi, guère d'importance, il suffira d'utiliser celle de son clavier maître. Plus ennuyeux, l'absence, comme sur tous les synthés clavia, d'entrées/sorties numériques. Même pas en option. Ce n'est malheureusement pas une exception de nos jours, mais c'est bien dommage.
Niveau software maintenant, les caractéristiques sont donc strictement les mêmes que les grands frères G2 et G2X. Avec l'ajout de la carte DSP optionnelle, on a exactement les mêmes caractéristiques que le G2X !!! 150 modules de toutes sortes peuvent être agencés et empilés, reliés par des câbles virtuels, pour créer des synthés inédits, ou carrément reproduire l'architecture des Nord Lead 2, Nord lead 3 et DX7, ou tout autre synthé légendaire!
Un point fort: le nombre d'emplacements mémoires. Il n'est pas fixe, car dépend de la complexisté des patches que vous aurez programmés. Mais, pour donner une idée, la banque usine donne droit à 3 banques de 128 patches. Quand on sait que chaque patch a ses propres réglages et donne lieu à 8 variations (qui peuvent être des sons assez voisins, mais aussi radicalement différents), cela laisse songeur. Les emplacements disponibles, très nombreux, ne peuvent quasiment jamais tous être remplis, car l'espace disponible dans le G2 pour stocker les patches dépend de leur complexité. Il faut donc plutôt voir les emplacements disponible comme un mini-disque dur, sur lequel on peut mettre beaucoup de fichiers simples et un peu moins de fichiers compliqués. Finalement très flexible, sauf que, à mon avis, quand le G2 est plein, le remplacement d'un patch simple par un patch compliqué doit poser logiquement un problème...A vérifier. Une certaine confusion règne cependant au début: que modifie-t-on? Le patch dans l'éditeur? Celui qui est dans l'instrument? Une mémoire temporaire d'édition? Tout cela à la fois?
Evacuons tout de suite la question du prix: ce rack, avec ses caractéristiques, est d'un prix défiant toute concurrence. Quand on sait que le G2X franchit allègrement la barre des 2300€, un G2 engine avec sa carte DSP en atteindra environ 1250€, pour la même synthèse sonore! Evidemment, les possesseurs d'un G2X vous diront qu'ils ont droit à une clavier de qualité, avec des boutons et des écrans LCD et que le tout est bien plus facilement éditable, ce en quoi ils n'ont pas tort: les G2 claviers peuvent être utilisés sur scène, le G2 engine beaucoup moins. Mais avouez que, si vous avez déjà un clavier maître MIDI muni de potentiomètres assignables à des controleurs continus MIDI (CC), les versions claviers vous paraissent du coup assez exhorbitantes, car l'assignation de n'importe quel contrôleur MIDI à n'importe quel paramètre est d'une facilité déconcertante. Et si ces versions claviers étaient tout simplement trop chères?

UTILISATION

A l'utilisation, une première chose déroute: il y a un dychotomie complète entre le port USB et les ports MIDI. Par cela, j'entends que le port USB est réservé à la seule utilisation avec l'ordinateur et l'éditeur fourni avec le G2 Engine, les prises MIDI étant uniquement dévouées au pilotage de l'engine par un clavier ou un séquenceur via une prise MIDI. En quoi est-ce un problème? Eh bien d'abord la multiplication des câbles. En 2006 (allez, 2004, sortie de l'appareil), on aurait pu imaginer, comme sur un motif rack, la possibilité d'utiliser le seul port USB pour toutes les opérations, un trio de prises MIDI ne restant que dans le cas d'une utilisation sans ordinateur. Second inconvénient: en allumant le rack, l'ordinateur et l'éditeur, on se dit que qu'on va pouvoir piloter l'engine depuis son clavier maître. Erreur: l'éditeur ne dispose pas d'une fenêtre de paramétrage MIDI permettant le contrôle par un clavier maître. Il faudra donc brancher le clavier en MIDI, directement sur le rack, "à l'ancienne", ou bien utiliser son interface MIDI mais allumer à côté son séquenceur audionumérique ou tout autre utilitaire permettant de router le signal MIDI depuis le clavier de contrôle jusqu'au rack. Mais, de toutes les façons, il faut qu'un câble midi entre dans le G2 engine. Un peu bébète tout cela, et pas bien grave, même si j'imagine bien que Clavia devait avoir de bonnes raisons de faire cela.
On commence à faire défiler les patches (voir sonorités chapitre d'après.). Là, c'est plutôt un point fort par rapport à un instrument VST: la réponse au changement de patch se fait en 1/4 de seconde. Quand au changement de variation dans un patch, là, c'est carrément immédiat. Logique, le DSP ne recalcule pas la structure du patch, il ne fait qu'en changer les paramètres en MIDI. Il n'empêche, on a bien l'impression d'avoir sous les mains un synthé, et pas un VST qui va chercher je ne sais quoi pendant 10 secondes avec des clics et des pops pour changer de son. On a une impression évidente de robustesse et de stabilité, renforcée par le fait que ce boitier ne soit pas ventilé, garantissant un silence parfait (par comme un K2500R par exemple).
Une jauge indique l'utilisation mémoire et CPU pour la partie effet d'une part, et pour la partie synthé d'autre part. Là, on s'aperçoit vite que la carte d'extension est quasi-indispensable: la résolution étant de 24 bits / 96 kHz, le moindre patch un peu chargé a vite fait de diminuer drastiquement la polyphonie, voire de couper carrément le son s'il n'en peut plus. Fort heureusement, ceci arrive très rarement avec l'extension de polyphonie optionnelle. Elle est chère (quelque chose comme 400€), mais elle fait son boulot et on en a pour son argent.
L'excellente documentation, en français, (pas comme chez Access, dont les notices utilisateurs sont au mieux en anglais) vient à notre secours. Elle est très bien traduite, très claire, mais le seul reproche qu'on puisse lui faire, c'est qu'elle vise surtout le G2 clavier. Mais comme 80% du manuel explicite l'éditeur informatique, on n'est pas perdu.
A l'utilisation, on peut s'y prendre de plusieurs manières:
- partir de zéro. Là, il faut avoir le moral, mais ce n'est pas plus difficile que cela, grâce encore une fois à l'excellent manuel. Comme toujours sur ce genre de manip, il ne faut pas s'arrêter au premier obstacle venu.
- partir d'un patch existant, et le modifier dans sa structure
- partir d'un patch et le décliner en variations. Dommage qu'il n'y ait que 8 variations par patch...
Synchronisation: le G2 se prête à la synchronisation MIDI. Bon nombre de ses modules (LFO, Delay, Séquenceurs...) peuvent voir leur vitesse réglée par valeur fixe, ou par indication de tempo. Le tempo pris en compte est par défaut celui du G2, qui peut être maître. Mais si le G2 reçoit un signal d'horloge MIDI dans son entrée MIDI In, il va se caler dessus de son propre chef. Dommage que ce réglage soit global pour l'ensemble des patches, et non pas indépendant pour chaque patche. Dommage également que la désactivation de cette synchro MIDI soit commune à tout l'instrument. La qualité de cette synchronisation est bonne, le tempo affiché dans l'éditeur a du mal à rejoindre celui du tempo maître, mais, à l'écoute, on ne décèle pas de flottement, et c'est là l'essentiel.
Toujours au chapitre des regrets, dommages que l'arpégiateur n'apparaissent pas dans la fenêtre principale mais dans un menu "patch setting". Enfin, on peut se rattraper en utilisant les séquenceurs pas à pas qui eux, viendront dans cette fenêtre principale.
Au chapitre des bonnes idées, notons que les enveloppes disposent, en plus des traditionnels A,D,S,R d'une possibilité d'inversion: ceci donne une souplesse importante. En revanche, dommage qu'on ne puisse les éditer graphiquement.
Egalement très convivial: les couleurs utilisées. A la fois vives, elles ne sont pas aggressives, et permettent de visualiser les différents types de modules et de câbles. Au sujet des câbles, il y a en 7 sortes, parmi lesquel les liaisons audio, les câbles de commande (par exemple: celui qui relie l'enveloppe à son filtre), les câbles de synchro MIDI...On peut afficher ou masquer chaque couleur indépendement. Leur position est fixe et ils peuvent parfois masquer un affichage ou un réglage, mais c'est rare car ils sont fins et on peut encore les affiner. Et si cela arrive malgré tout, on déplacer un module, le cable cachotier suit et le tour est joué.
Une idée géniale et toute bête: le remplacement d'un module par un module de la même famille ne nécessite pas d'avoir à recâbler le nouveau module. Par exemple, si vous voulez changer le type de filtre, un clic droit, on choisit le nouveau filtre, et celui ci apparaît, déjà câblé. Un gain de temps énorme, un modèle à suivre, mais qui ne fonctionnera que pour les paramètres communs à tous les modules, ce qui est déjà très bien.
Une autre chose que je trouve bien: on peut changer de variation à l'intérieur d'un patch avec le contrôleur midi CC70. Par exemple, je change de patch avec le bouton "sustain level" de mon Korg Legacy Controller qui porte ce numéro. Moins bien qu'un potard cranté ou, comme sur la version clavier, un bouton dédié à chaque variation, mais rapide quand même.
La gestion de la polyphonie est assez complexe à comprendre. D'abord, elle dépend du nombre de modules et de leur complexité. Un simple changement d'oscillateur fait varier la consommation CPU. Confronté à un problème de ressource CPU, le G2 va se comporter ainsi: il commence par diminuer la polyphonie, puis finit pas couper totalement le son, ce qui est, je le répète, assez rare avec l'extension DSP. Ceci étant dit, l'extension DSP est surtout valable dans le cadre d'une utilisation multitimbrale: elle ne permet pas de jouer plus de notes simultanées d'un seul patch, mais permet de jouer plusieurs patches en préservant mieux leur polyphonie d'origine. Que ceux qui s'attendent à doubler purement et simplement la polyphonie du G2 au sens traditionnel du terme passent leur chemin! A tout moment, on peut "demander" la polyphonie souhaitée, et le G2 calcule alors, en fonction de ce besoin, ce qu'il peut accorder, ce qui est généralement plus faible et va rarement au dela de 24 ou 25 voix pour des patches simples, 10 ou 12 pour des patches complexes. Ce n'est pas énorme, mais la polyphonie n'a jamais été un point fort de Clavia, ce qui ne les a pas empêché de vendre leurs synthés par camions entiers!
La programmation est déroutante au début: passé l'architecture fort simple de la fenêtre principale, divisée en 2 parties (génération sonore en haut, effets en bas), on a du mal à partir de zéro, car pour être efficace, il faut savoir utiliser chaque module et le câbler. Les erreurs sont facilement effaçables grâce à des niveaux d'Undo illimités. Un regret, ou plutôt une suggestion: au moment de câbler, on branche le premier câble sur un module, mais il aurait été judicieux de mettre en surbrillance toutes les connections possibles sur les autres, limitant d'emblée le risque de câblage n'ayant aucune utilité. Ainsi, le résultat obtenu a parfois du mal à venir et le G2 reste souvent muet de longues minutes avant de livrer enfin sa substantifique moelle. Voilà pourquoi il ne s'agit surtout pas d'un instrument pour débutant, le simple exercice de défilement de preset n'ayant bien sûr que peu d'intérêt. Pour ceux qui veulent mieux appréhender le principe, Clavia met à leur disposition sur son site une version très limitée et monophonique de l'éditeur ainsi qu'un générateur sonore: le son est mauvais, mais cela permet de faire l'essentiel des manips pour se rendre compte de l'étendue des possibilités.
Une chose est un peu pénible: Clavia a voulu rendre possible le fait de customiser les modules, en permettant de les renommer. Bonne idée, sauf que le nouveau nom qu'on donne au module remplace le nom d'origine! Par exemple, le module Overdrive renommé "Filter OD" tout ça parce qu'il vient après le Filtre, c'est sympa, mais il faut désormais faire un clic droit pour aller voir qu'il s'agit d'un overdrive dans le menu déroulant, ce qui sème un peu la confusion. Dommage également, une indication sur les câbles (dégradé de couleur? flèche?) indiquant le sens du signal aurait été d'un grand secours.
Quelques petites fonctions géniales maintenant: les 4 patches disponibles ne sont pas des containers étanches: on peut les chaîner! C'est génial quand un patch très complexe ne peut plus être développé dans sa fenêtre par manque de ressource CPU. Ainsi, on peut mettre le paquet sur la génération sonore dans un patch et le paquet sur les effets dans le second, les deux patches n'en faisant alors plus qu'un! Mieux: les patches et séquenceurs divers peuvent piloter en MIDI des intruments externes, notamment grâce à des modules d'édition logique de données MIDI. Bien plus puissant et efficace qu'un panneau utilisateur de Cubase par exemple. Je vais me faire un petit patch pour piloter mes synthés externes, pour rigoler (oui, bon, on rigole avec ce qu'on peut!).
La multitimbralité est tout juste suffisante: on peut affecter un canal MIDI par patch, soit un nombre de 4: en complément d'autres synthés, aucun soucis, dans le cadre d'un morceau construit uniquement à partir du G2, c'est trop limite, mais au moins, c'est cohérent avec la polyphonie qui n'est pas gigantesque non plus.

Bref, résumons pour l'utilisation: un maximum de flexibilité, des possibilités réellement infinies, mais, du coup, des heures et des heures à passer pour bien comprendre ce qu'on fait.

SONORITÉS

Allons droit au but: ce synthétiseur possède le son le plus pur, dynamique, sauvage, cristallin, chaleureux, et surtout, surtout: EXPRESSIF qu'il m'ait été donné d'entendre sur un synthétiseur. Je vais vous donner des éléments de comparaison avec des synthétiseurs que je possède ou ai récemment possédé:
- Il sait faire tout ce que fait un Virus C, il ne lui manque peut être que certaines formes d'ondes, l'arpégiateur et des effets de distortion qui rendent encore l'Access irremplaçable. Ses filtres sont, il me semble, encore de meilleure qualité. Quant à la chaleur du son, elle est franchement au moins équivalente. La réputation d'une certaine froideur de Clavia est, concernant le G2, une plaisanterie.
- Il fait quasiment aussi bien sur les sons typés analogiques que mon PolyEvolver Rack: bien plus de polyphonie, contrôle MIDI bien plus vaste, éditeur bien meilleur, et son aussi chaleureux (un comble!!!): seuls quelques sons type Brass à la Prophet 5 bien croutillants lui manquent, car pour le reste (sons lead, arpèges furieux, basses, oui, basses), il l'éclate à plate couture.
- Il reprend une grande partie de la palette sonore de mon FS1R: les sons FM (avec moins d'algorithmes, toutefois, puisqu'il s'arrête au niveau d'un DX7) sont d'aussi bonne qualité, et encore bien plus expressifs grâce à sa gestion très souple du MIDI. Les sons leads FM sont parfait, les basses aussi. A la limite, seuls les sons de piano DX sont un cran en dessous, mais je n'ai pas encore dit mon dernier mot, je vais essayer d'arranger cela. Dommage toutefois qu'il ne puisse pas lire les sons au format DX/TX, cela aurait ajouté au concept. Quant à tous les sons à base de formants d'un FS1R, on peut les retrouver: les filtres correspondants sont présents, tout juste à peine moins subtils (le G2 "chante" quand même moins bien)...Et, là aussi, bien plus de flexibilité.
- Le seul domaine où le G2 ne peut pas faire grand chose, ce sont les sons échantillonnés, puisqu'il n'en a aucun. Mais comme il fait aussi processeur d'effets, rien n'empêche de lui faire passer un boucle rythmique en provenance d'un séquenceur ou tout autre instrument pour la martyriser à travers ses nombreux traitements sonores. Il sait cependant parfaitement produire des sons du type de ceux qu'on trouve dans un Kurzweil et qui sont produits à l'aide des oscillateurs d'un K2000/2500/2600.
- Et, bien sûr, il saura créer des instruments qui sont un mélange de tout cela: très fort...Ainsi que d'autre formes de synthèse, telles que: la synthèse additive (il existe des patches de son de cloche extrêmement convaincants, des orgues tourbillonnants et à peine moins réalistes qu'un lecteur d'échantillons). La synthèse à base de cordes pincées est, à défaut d'être réaliste, très expressive et fait bien plus qu'imiter: elle invente de nouveaux sons comme l'ont fait en leur temps le VL1 ou le Z1, idem pour les algorithmes de sons percussifs: acheter d'occasion une beat box du passé n'est plus guère utile.

Le seul domaine sonore où le G2 trouvera vite ses limites est celui de certains effets: autant les filtres (très nombreux), distortions, EQ, compresseurs, vocodeur (ex-cel-lent !!!) sont parfaitement à la hauteur, autant les délays et réverbes ne sont pas au niveau, par exemple, d'un effet externe de qualité ou d'un KDFX de Kurzweil, et le nombre de leurs paramètres sont parfois trop faibles. L'achat du G2 aura donc du mal à se justifier uniquement pour cet usage: dommage que cette partie ne soit pas au niveau du reste, bien qu'il n'y ait rien de catastrophique en la matière.

Tout cela est servi par d'excellents convertisseurs 24 bits / 96 kHz qu'on ne peut pas prendre en défaut: la qualité audio et édifiante. Non seulement ce merveilleux synthétiseur possède la palette sonore la plus large qu'il m'ait été donné d'entendre sur un seul instrument, mais il se place quasiment au top de chaque type de synthèse (modélisation analogique, FM, additive, formants, cordes pincées, ...), avec, pour finir, la flexibilité la plus grande pour contrôler chaque paramètre via les Morph Group par exemple, qui permettent de contrôler autant de paramètres souhaités via un seul bouton.

AVIS GLOBAL

Résumons les points forts et faibles de ce synthétiseur:
J'ai (énormément, passionnément) aimé:
- Le son ébouissant et classieux, qui a toutes les qualités des plus grands synthés de l'histoire de la manufacture électronique: profondeur, étendue du spectre sonore, étendue de la palette sonore, dynamisme, ce petit plus indéfinissable qui le place au dessus d'à peu près tout le monde, même les VSTi les plus prestigieux.
- Les possibilités réellement infinies, que seule l'imagination peut limiter, le nombre de synthèses à disposition.
- La qualité et le nombre des traitements sonores, notamment les filtres, les LFOs, les enveloppes, les oscillateurs...
- la possibilité de recréer l'architecture d'autres clavia (Nord Lead 2 et 3), ou d'un DX7, et donc, son aptitude à cloner leurs sons, voire à le transcender.
- pour un instrument numérique, sa capacité à offrir un son chaleureux, autant qu'un analogique de bas/milieu de gamme, à peine moins qu'un Vintage pour peu qu'on sache trouver les astuces pour le rendre "imparfait".
- La gestion de la multitimbralité et du routing audio/MIDI vers l'extérieur: un modèle du genre qui "ouvre" le G2 à ce qui lui manque encore.
- La gestion des control change MIDI, simple comme tout (presque autant qu'un MIDI Learn d'un VSTi).
- La stabilité irréprochable et la latence nulle lors de la modification du son en temps réel, et très faible lors du chargement d'un patch.
- Le fait qu'il soit aussi à l'aise et convaincant sur les patches complexes que sur des patches beaucoup plus immédiat.
- La possibilité de lui adjoindre une extension de polyphonie.
- La possibilité d'une utilisation sans ordinateur, même si les versions clavier sont infiniment plus souples de ce point de vue.
- Les diverses astuces pour simplifier la programmation (UNDO illimités, modules qui restent câblés quand les remplace par des modules de la même famille, etc.)
- L'excellent manuel Français papier.
- La taille, le poids et la discrétion. Le fait que, n'ayant rien à manipuler sur le Rack, il peut être planqué dans un coin du home-studio, puisqu'on a rien à lui faire.
- L'OS évolutif par flashable par l'utilisateur lui-même, les mises à jours sur internet, les quantités de patches téléchargeables sur le Net.
- Et, compte tenu de tout cela, le prix, notamment par rapport aux versions clavier largement plus onéreuses.

J'ai moins aimé:
- La complexité inévitable du concept quand il s'agit de programmer.
- La gestion des mémoires de patche un peu obscure au début (qu'est-ce qui est stocké dans le G2 engine, dans l'éditeur??)
- Certains manques ergonomiques non implantés qui simplifierait encore plus la vie (ex: tracer les enveloppes à la souris), certaines complication inutiles.
- La séparation totale entre, d'un côté, l'éditeur et la prise USB et, de l'autre, le MIDI pour piloter l'instrument.
- L'absence d'un simple afficheur LCD pour indiquer le numéro du patch et/ou de la banque actuellement sélectionnée.
- L'absence de sortie numérique et d'entrée micro, même en option.
- Certains effets pas tout à fait à la hauteur du reste, mais pas tous.
- L'extension de polyphonie quasiment indispensable si on veut tirer le meilleur du concept.
- La nécessité impérieuse d'avoir un bon contrôleur MIDI pour exploiter toutes les possibilités de modulation, mais est-ce bien un défaut?