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Sujet PLEYEL ferme ses portes...

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1 PLEYEL ferme ses portes...
Ignace Pleyel (1757-1831), maître de musique, compositeur et chef d'orchestre, disciple de Haydn, lance la fabrication des premiers pianos Pleyel, d'abord en collaboration avec Charles Lemme pendant quelques mois, puis en solo. Chopin apprécie particulièrement ces pianos, les recommandant à ses élèves (et touchant au passage jusqu'à 10% de commission !)

En 1865, Auguste Wolff crée sur le boulevard Ornano une usine moderne de 55 000 m2 avec machines à vapeur, machines-outils, canalisations de chauffage, d'air comprimé et de vapeur. Elle produit 2 500 pianos en 1887.

En1925, Gustave Lyon lance le chantier de construction de ce célèbre lieu de concert, rue du faubourg Saint-Honoré, à Paris.

Mais la grande crise de 1929 est fatale au groupe Pleyel.

A la mort de Gustave Lyon en 1936, les deux entités du groupe Pleyel (fabrication de pianos et lieu de concert) connaissent un sort distinct. En 1933, les pianos Pleyel ont déposé le bilan.
La salle Pleyel est reprise par son banquier, le Crédit Lyonnais, jusqu'à son rachat en 1998 par Hubert Martigny.

La manufacture de pianos Pleyel s'installe à Alès en 1973, en grande partie pour profiter des primes à la reconversion versées par les Charbonnages de France. Hubert Martigny, déjà propriétaire de ERARD et RAMEAU, rachète également l'activité de fabrication en 2000.

En 2007, la manufacture Pleyel ferme définitivement son atelier dans le Gard, qui est jugé non compétitif face à la production étrangère, notamment en provenance de Chine. La production est rapatriée à Saint-Denis.

Dans le même temps, la stratégie a été totalement revue. Par rapport à la fin des années 1990 où elle vendait encore 2 000 pianos par an, elle n'en produit plus que 25 exemplaires par an dans le courant des années 2000. Les pianos standard ont été arrêtés, pour tout miser sur des instruments haut-de-gamme. Des pièces d'exception signées par des designers de renom et vendus de 40 000 à 200 000 euros.

En 2012, Le fabriquant de pianos s'associe avec la marque automobile PEUGEOT pour commercialiser un modèle baptisé le "Piano Peugeot Design Lab pour Pleyel" vendu à 165 000 euros.

Mais depuis longtemps, la société était sur le fil : Cinq dépôts de bilan en une trentaine d'années. Abandonnant le bas et milieu de gamme aux asiatiques, elle n'a pas pour autant réussi à s'imposer dans le haut de gamme face au prestige de Steinway.

La perte nette a encore atteint, en 2012, 2,7 millions d'euros, plus du double du chiffre d'affaires. Après avoir tenu la maison à bout de bras pendant une décennie, M. Martigny a fini par lâcher prise. « Il a 75 ans, et il est assez fatigué depuis son accident vasculaire cérébral de 2009 », relate un proche.

En 2009, il avait déjà revendu à l'Etat la salle Pleyel, une cession contestée en justice par son épouse dans le cadre d'un divorce très conflictuel. En 2012, il s'est mis en quête d'un repreneur pour la manufacture. « Normalement, il n'y aura pas de changement de stratégie », assurait-il alors.

En réalité, une première piste qui aurait permis de maintenir une partie de la production n'a pas abouti. M. Martigny s'est alors tourné vers M. Calmels. « Celui-ci avait sans doute pour mission de fermer la société », suggère un professionnel.

Triste fin, vraiment, pour une maison à laquelle l'Etat avait attribué le label « Entreprise du patrimoine vivant ».


Sources : www.lemonde.fr

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

2
De ce que j'ai compris de l'histoire (sûrement pas grand chose du coup), c'est quand même cette décision de faire du piano de luxe (designbranletteculunmoutun) qui a fini de couler la boite, non?

.:MonSoundCloud:.

 

Le Seigneur des Marteaux
"Un marteau pour les aplatir tous."

3
J'ai l'impression que, comme beaucoup de boîtes françaises, Pleyel n'a pas su trouver sa place sur le marché, entre une entrée/milieu de gamme qui part inexorablement vers les pays à faible coût de production, et un haut de gamme qui nécessite une image prestigieuse (que Pleyel n'a peut-être pas su entretenir ou exploiter) et une qualité de fabrication irréprochable (ce que je m'abstiendrais de juger).

Si j'ai bien suivi, ce n'est que la fin d'une longue agonie, mais ça fait tout de même mal de voir un si grand patrimoine et savoir-faire disparaître. Triste époque !

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

4
Salut,
J'avais proposé une news il y a quelques jours
Triste fin pour les Pleyel et encore une société française qui ferme...
5
Bonjour,

Oui, c'est triste de voir qu'il n'y en a presque plus des fabricants européens de pianos (acoustiques soit numériques).
Chaque année je visite le Salon de la Musique au Francfort et je souhaite de voir des stands des fabricants européens.. L’Italie est le seul accent européen parmi les fabricants des pianos. Il y a deux fabricants de pianos numériques dans la péninsule qui présentent les pianos pendant le Salon de la Musique : Orla et Physis Piano.
Pour un accent « quasi-européen », on peut considérer la société Mendelssohn, qui est en fait une alliance entre l’Allemagne et la Chine. Il était très intéressant pour moi d’en apprendre plus sur cette entreprise : Apparemment, le coût de production des pianos en Allemagne est environ 10 fois plus élevé qu'en Chine. Ainsi, si vous trouvez un piano acoustique à environ 2000 euros et un piano à queue pour 4000 euros, vous pouvez être certain que ces instruments sont fabriqués en Chine. Alors il est vraiment impossible pour les sociétés francaises / européenne de rivaliser avec les prix chinois.
Mais je crois que le changement est possible, seulement il faut du temps et des entrepreneurs qui veulent essayer la concurrence. :)

Plus sur les pianos et la musique classique :

http://www.elpiano.fr/blog/

6
Je déterre un peu le sujet mais il existe encore fort heureusement une marque française de pianos et de grande qualité de surcroît.Les pianos "Klein". J'ai eu souvent l'occasion d'en accorder ou réviser et je les apprécie beaucoup.Voici leur site:
https://pianos-klein.com/


Accordeur de pianos, amateur de synthés       
http://www.accord-eure.fr

7
Le marché du très haut de gamme n'était sans doute pas pertinent, peu de ventes.
Ils auraient pu innover dans des pianos acoustiques mais à claviers MIDIfiés là où les chinois ne sont pas sur le marché.

Christian

8
Très honnêtement, les Pleyel du "renouveau" n'étaient pas à la hauteur de leur prétention.Rien à voir avec les modèles de l'age d'or.J'en ai accordé quelques un et je les ai tous trouvé très décevants.De plus le prix était élevé par rapport à la concurrence, fabrication en france oblige, ainsi qu'une production moins nombreuse que celle des japonnais par exemple donc l'échec était quasiment assuré d'avance.Enfin c'est mon avis...:oops2:


Accordeur de pianos, amateur de synthés       
http://www.accord-eure.fr