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Pédago
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Créer un espace sonore artificiel avec des réverbes

Le guide du mixage — 82e partie

La dernière fois, nous avons vu comment créer un espace sonore réaliste via les trois derniers bus de notre configuration de travail avec les réverbérations. Cette semaine, nous allons nous pencher sur le cas d’un espace sonore jouant toujours sur la profondeur, mais cette fois-ci sans aucun souci de réalisme.

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Pourquoi ?

Avant de commen­cer, prenons quelques instants pour discu­ter de l’uti­lité d’une telle démarche. Nous avons vu lors d’un précé­dent article que les tech­niques de produc­tion modernes impliquaient d’avoir recours aux arti­fices de la réver­bé­ra­tion afin d’in­suf­fler un supplé­ment de vie à des enre­gis­tre­ments de fait plutôt pâli­chons. Natu­rel­le­ment, notre instinct nous a pous­sés à vouloir repro­duire dans un premier temps des envi­ron­ne­ments réalistes. Mais des petits malins ont su voir au travers de l’usage des réverbes une nouvelle occa­sion d’être créa­tif. Ainsi, des produc­teurs se sont lancés dans la « pein­ture » de paysages sonores complè­te­ment irréels. Et le moins que l’on puisse dire c’est que, lorsque la compo­si­tion s’y prête, les résul­tats peuvent être capti­vants sans pour autant choquer l’au­di­teur. Alors, pourquoi donc s’en priver ? D’au­tant que bien souvent, les arran­ge­ments de la musique moderne n’ont déjà rien de réaliste, donc allons-y gaie­ment !

Comment ?

Étant donné l’objec­tif, il est virtuel­le­ment possible de faire tout et n’im­porte quoi. Pour­tant, il y a tout de même quelques règles à respec­ter si vous ne voulez pas vous retrou­ver avec un résul­tat foutraque. N’ou­bliez pas que même si la recons­ti­tu­tion d’un espace réaliste n’est pas le but, vous cher­chez malgré tout à créer une sensa­tion spatiale ! Mora­lité, je vous conseille de vous tenir à l’un des préceptes de l’ar­ticle précé­dent, à savoir l’éla­bo­ra­tion de trois plans distincts.
Bien sûr, ici, nul besoin de partir d’un seul et même préset que l’on décline pour obte­nir les trois plans. Au contraire, l’uti­li­sa­tion d’al­go­rithmes et/ou de présets diffé­rents pour chacun des bus donnera des choses beau­coup plus origi­nales.

Bien Débuter

Dans le même ordre d’idée, lorsqu’il s’agit de taper dans le surréa­liste, les algo­rithmes du type « Room » ne sont pas forcé­ment les plus adap­tés. À titre person­nel, lorsque je cherche à travailler la profon­deur sans aucun souci de réalisme, j’uti­lise volon­tiers un mélange de « Cham­ber », « Hall », et « Plate » mais ce n’est abso­lu­ment pas une règle abso­lue. Tout est histoire de goût, libre à vous d’ex­pé­ri­men­ter.

En revanche, je tiens à souli­gner une fois de plus que le choix de ces réver­bé­ra­tions, tout surréa­liste qu’il soit, doit toujours impé­ra­ti­ve­ment tenir compte de votre vision du mix. Prêtez donc une atten­tion toute parti­cu­lière aux « couleurs sonores » que ces réverbes vont immanqua­ble­ment appor­ter et ques­tion­nez-vous sur la justesse de la chose en regard du puzzle sonore que vous êtes en train d’as­sem­bler.

Autre point à garder à l’es­prit, l’uti­li­sa­tion d’un espace irréel induit de fait moins de cohé­sion sonore entre les éléments du mix. Ainsi, il vous faudra sûre­ment travailler un peu plus l’ef­fet « glue », soit via une légère dose de réverbe issue du sixième bus de notre confi­gu­ra­tion, soit en employant l’une des tech­niques que nous verrons plus tard.

Pour finir, sachez qu’il est très fréquent de mélan­ger réalisme et surréa­lisme au sein d’un même mix en combi­nant les tech­niques expo­sées ici avec celles de l’ar­ticle précé­dent.

Sur ce, rendez-vous au prochain épisode !

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