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Avis des utilisateurs
  • SarakyelSarakyel

    La moins chère des tranches de studio vraiment sérieuses

    dbx 676Publié le 12/04/22 à 03:40
    1 photo
    Le dbx 676 est donc une tranche de console qui combine :
    - un pré-ampli à lampe qui peut basculer entre une entrée micro XLR et un jack instrument ;
    - un égaliseur 3 bandes avec mediums paramétriques mais graves et aigus fixes ;
    - un compresseur VCA complet et polyvalent ;
    - un limiteur de type brickwall.

    Commençons par le pré-ampli, très droit et transparent à mes oreilles - en tout cas tant qu'on reste sous les 30 dB de gain. Je le mettrais dans le même panier qu'un Avalon VT-737 : discret, très détaillé et fidèle à la source. Au delà de 30 dB, la lampe commence à se faire entendre ; je dirais que le son "s'épaissit" plus qu'il ne se "réchauffe"... Il gagne en corps et en présence,…
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    Le dbx 676 est donc une tranche de console qui combine :
    - un pré-ampli à lampe qui peut basculer entre une entrée micro XLR et un jack instrument ;
    - un égaliseur 3 bandes avec mediums paramétriques mais graves et aigus fixes ;
    - un compresseur VCA complet et polyvalent ;
    - un limiteur de type brickwall.

    Commençons par le pré-ampli, très droit et transparent à mes oreilles - en tout cas tant qu'on reste sous les 30 dB de gain. Je le mettrais dans le même panier qu'un Avalon VT-737 : discret, très détaillé et fidèle à la source. Au delà de 30 dB, la lampe commence à se faire entendre ; je dirais que le son "s'épaissit" plus qu'il ne se "réchauffe"... Il gagne en corps et en présence, probablement par l'ajout progressif d'harmoniques de 2e ordre. Le gros bon point, c'est que quand on pousse vraiment le gain ça reste détaillé sans jamais tourner à la distortion criarde ou à la fuzz. Et comme on peut pousser le gain assez haut pour bénéficier de l'effet "PHAT" de cette distortion tout en utilisant un contrôle de "post-tube attenuation" pour garder le volume sous contrôle et éviter de faire saturer les autres sections de la machine, on peut vraiment tirer le meilleur de la lampe ! Par contre avec des réglages extrêmes ça peut sonner un peu "boomy" sur certaines sources, notamment les voix un peu gutturales ou les percussions riches en graves.
    Toujours en ce qui concerne la lampe, je n'ai perçu aucune différence vraiment notable dans la couleur de la saturation en changeant de référence, seul le niveau du bruit de fond m'a semblé audiblement affecté. D'ailleurs pour que le pré-ampli reste silencieux (ce qui est toujours relatif avec le matos à lampes) il vaut mieux changer le tube d'origine pour un modèle moins bruyant, ce qui permet de gagner jusqu'à 6 dB de rapport signal/bruit (une JJ ECC802S fait très bien l'affaire sans se ruiner).

    Pour ce qui est du chant, j'ai eu l'occasion de le tester avec une vingtaine de micros différents et je trouve que pour la plupart des timbes de voix le 676 se marie particulièrement bien avec les modèles dynamiques, surtout le Sennheiser MD 441. Les micros à lampes que j'ai testé passent plutôt bien dessus (Lewitt LCT 940, Manley Reference, Studio Projects T3...) mais j'ai un peu plus de réserve pour les larges membranes à transistors (Neumann TLM107, AT4047, Rode NT1...) pour lesquels je préfère des pré-amplis plus colorés type Manley ou API. En revanche les 55 dB de gain maximum sont un peu justes pour les micros à ruban, avec lesquels il est impératif de jouer de l'EQ pour atténuer le souffle et autres bruits de fond qui ne manquent pas de devenir audibles.

    La section EQ, justement, s'avère plutôt polyvalente grâce au medium paramétrique, mais il est délicat d'effectuer des corrections subtiles, l'action des potards n'étant pas totalement linéaire (peu efficaces vers midi, trop efficaces sous les 9h ou au delà des 3h). Résultat : on peut vite se retrouver à trop booster/atténuer une bande de fréquences. En tout cas jusqu'à maintenant aucune source ne m'a encore demandé de descendre sous les 10h ou de monter au delà de 14h. Mais j'aurais tout de même préféré un EQ 4 bandes avec 2 mids paramétriques et plus de finesse de contrôle sur chaque bande ; de ce côté l'Avalon VT-737 est clairement mieux conçu. Enfin en ce qui concerne la bande des hautes fréquences, elle est surtout utile en atténuation ; un boost - même léger - amène rapidement du souffle sur quantité de sources (micros à condensateur, basses et claviers en DI...). Quand un instrument enregistré avec le 676 nécessite de l'air ou un coup de pouce dans les aigus, j'opte plutôt pour un EQ logiciel en aval.

    Le compresseur, c'est un 162SL, ni plus ni moins. Je ne vais pas épiloguer dessus, c'est très transparent, et il dispose de suffisamment de réglages pour être super polyvalent. Il est possible de réaliser une compression inaudible et d'une grande douceur aussi bien que de sculpter une dynamique qui tape bien brutalement, façon "transient designer". C'est l'un des rares compresseurs hardware que j'utiliserais aussi bien pour une grosse compression parallèle sur un duo kick/snare que pour subtilement niveler la globalité d'un mix en pre-master. Ce type de compresseur hyper transparent prend un peu de temps à maîtriser, mais à mes yeux cette section de la tranche justifie à elle seule 75% du prix neuf de la machine.

    Pour ce qui est du limiteur, lui aussi hérité du 162SL, c'est un brickwall FET qui fait très bien le job sans se faire entendre. C'est pas aussi transparent que du Weiss, mais ça rivalise bien avec ce qu'on trouve chez Drawmer ou API par exemple.

    Et enfin un petit mot sur le VU-mètre : si on fait correctement la calibration comme indiqué dans le manuel, il est super réactif et très lisible. La mesure du niveau de sortie s'avère même plus fiable que le VU logiciel de Waves (il réagit exactement comme le VUMT de Klanghelm). Son principal défaut, c'est de ne pas permettre un affichage séparé de la réduction de gain pour le compresseur et le limiteur : il n'a qu'un seul affichage "Gain Reduction" qui combine les deux. Et malheureusement, quand on change rapidement de mode d'affichage entre Input, Output et GR, il y'a un "clac" sec audible dans le signal (même si on peut apprendre à l'éviter avec de la pratique et un peu de douceur).

    Maintenant pour ce qui est de l'utilisation que j'en ai : il me sert principalement pour enregistrer assez propre, sans trop pousser le gain, et je le trouve excellent comme DI instrument, surtout pour basse ou synthé. Dans cette utilisation, à mes oreilles il joue dans la même cours que les grandes références de studio type Demeter VTBP ou A Designs REDDI, tout en se permettant plus de polyvalence grace à l'EQ paramétrique et au comp/limiteur.

    Il m'arrive aussi de n'utiliser que la section de compression en mixage, surtout pour la batterie. Ca sonne tellement bien que ça me prendrait un temps dingue d'obtenir un résultat similaire avec des plugins (mais ça reste possible).

    Côté construction et finition, rien à redire, c'est du dbx donc bien fichu et très solide. Le placement des contrôles est bien pensé, et mis à part le potard de gain qui offre une résistance étonnamment élevée sur mon exemplaire, le feeling est excellent. J'apprécie aussi les multiples indications à base de diodes colorées intégrées aux boutons, qui rendent la façade très lisible.


    Conclusion
    Avec le dbx 676, on a une tranche qui combine un pré-ampli à lampe moderne de haute qualité, un EQ 3 bandes qui s'avère utile avec parcimonie, un compresseur VCA exceptionnellement polyvalent qui a déjà largement fait ses preuves et un limiteur qui fait exactement ce qu'on lui demande, le tout pour environ 1000€ neuf. C'est 3 fois moins qu'un Avalon VT-737SP qui fait sensiblement la même chose, et 2 fois moins qu'un LA-610 Mk II pourtant beaucoup moins polyvalent (et dont il faut apprécier la coloration bien plus prononcée). Le plus proche concurrent en terme de prix semble être le SPL Channel One, qui reste plus cher tout en étant moins subtile et transparent. Du matériel de ce calibre à un prix pareil, c'est une véritable aubaine. Cette tranche restera dans mon rack, contrairement à de nombreuses références dont je me suis déjà séparé, toutes gammes confondues (UA, ART, Drawmer, Avalon...).


    Les points forts
    - Le compresseur : une version mono du 162SL, simplement l'un des meilleurs VCA du marché !!!
    - Un pré-ampli à lampe transparent de conception moderne, qui peut sonner très neutre ou "gonfler" le son sans perdre en détails.
    - L'entrée DI qui sonne terriblement bien, et astucieusement placée en façade.
    - Le limiteur qui fait le job sans broncher.
    - Les mediums paramétriques de l'égaliseur.
    - Le VU-mètre rétro-éclairé, très réactif une fois correctement calibré.
    - Le boîtier à la construction hyper solide qui inspire confiance.
    - L'attention apportée au détail dans la finition (boutons illuminés, interrupteur en façade, etc.).
    - Utilisable en rack ou en desktop (livré avec de petits pieds en caoutchouc).
    - Le rapport qualité/prix, au top.


    Les points faibles
    - Gain maximum trop faible et bruyant pour la plupart des micros à ruban.
    - Seulement 3 bandes d'égalisation, dont 2 à fréquences pré-déterminées (graves et aigus).
    - Les potentiomètres de l'égaliseur dont la course n'est pas linéaire et qui demandent donc de la délicatesse.
    - Le claquement audible lors de l'actionnement des boutons du VU-mètre (évitable avec l'habitude).
    - La lampe d'origine légèrement bruyante, à changer pour un modèle plus silencieux.
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