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M50 nuances de great
8/10
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C'est le casque le plus récent de notre sélection : le M50, maintenant devenu M50x a été introduit en 2007 et a progressivement fait sa place dans les environnements professionnels, où sa robustesse et sa bonne isolation sont un atout évident.

Test du ATH-M50X d'Audio-Technica : M50 nuances de great

Ce mois-ci, nous ajou­tons à nos tests, qui d’ha­bi­tude suivent les sorties récentes, un passage en revue de six casques qui ont plus que fait leurs preuves : les indé­bou­lon­nables, les clas­siques, ceux que l’on trouve comme écoute de réfé­rence dans de nombreux studios, mais aussi dans d’autres domaines où la capta­tion sonore joue un rôle phare (radio, cinéma, TV, régie…). Il s’agit égale­ment de six réfé­rences qui font toujours partie des meilleures ventes chez leurs construc­teurs respec­tifs, et cela plusieurs décen­nies après leur première produc­tion. Chacun d’entre eux est connu pour quelques aspects parti­cu­liers (confort, isola­tion, soli­dité, légè­re­té…). Certains tirent vers le « neutre » (si tant est que cette notion existe pour des trans­duc­teurs), d’autres sont fran­che­ment du côté de l’écoute « effet loupe ».

Certains de ce ces casques avaient fait l’objet d’un compa­ra­tif AF il y a main­te­nant… douze ans ! Main­te­nant que notre méthode de test s’est affi­née et que nous avons sous la main notre propre testeur, il nous a paru inté­res­sant d’éta­blir ces six tests « de base », auxquels tous nos lecteurs pour­ront se réfé­rer.

Et cette fois-ci, nous nous penchons sur le ATH-M50x d’Au­dio-Tech­nica

Présen­ta­tion / débal­lage

Spéci­fi­ca­tions

Le ATH-M50x est un casque de type circum-aural, fermé, avec un trans­duc­teur dyna­mique de 45 mm.

Les spéci­fi­ca­tions annon­cées par le construc­teur sont : 

  • impé­dance 38 ohms, donc adap­table à tous types de sources
  • Réponse en fréquence : 15 Hz à 28 kHz

Il est livré avec trois câbles diffé­rents, sécu­ri­sés sur l’écou­teur gauche grâce à un connec­teur mini-jack à baïon­nette. Les tailles et formes de câbles s’adaptent à diffé­rents usages : 1,2 mètre, droit (parfait pour l’écoute avec une source à proxi­mité du poste de travail, ou écoute nomade), 3 mètres, droit (permet d’uti­li­ser le casque debout avec un ampli casque sur un support, par exemple lorsque l’on réalise une prise), 1,2 mètre exten­sible jusqu’à 3 mètres, torsadé (solu­tion inter­mé­diaire, pour ceux qui supportent le torsadé).

Audio-Technica ATH-M50x : IMG 20230223 152539Il est égale­ment livré avec un adap­ta­teur 6,35 mm vissable, utili­sable seule­ment sur les câbles longs (3 m droit et torsadé), ce qui confirme la desti­na­tion du câble de 1,2 m droit pour l’usage avec portable ou tablet­te…

Le casque béné­fi­cie de nombreux axes de réglage, verti­caux, hori­zon­taux, longi­tu­di­naux, ce qui permet une très bonne adap­ta­tion à toutes les têtes, et il possède en plus la possi­bi­lité de se replier sur lui-même, dimi­nuant alors sa taille hors-tout de 50 % envi­ron.

Pour finir son design est sobre (si vous le choi­sis­sez en noir, il existe des teintes nette­ment plus criar­des… mais chacun ses goûts), bien que son appa­rence d’en­semble soit assez « mastoc » : c’est la consé­quence néga­tive d’une construc­tion plutôt solide et confor­table, avec de grosses mousses, des joints et des axes épais…

Démon­table ?

Audio-Technica ATH-M50x : IMG 20230223 155944Oui, en grande partie.

Le casque est majo­ri­tai­re­ment monté avec de petites vis cruci­formes, qui permettent un démon­tage au moins partiel de certaines parties.

Audio-Tech­nica propose sur son site quelques pièces de rempla­ce­ment, mais se limite aux câbles, adap­ta­teurs et mousses. Si vous avez besoin de rempla­cer plus d’élé­ments (câble interne, trans­duc­teur) il vous faudra vous montrer ingé­nieux. Mais, à tout le moins, la présence de vis vous permet­tra d’ef­fec­tuer un travail de répa­ra­tion ou de modi­fi­ca­tion plutôt aisé.

Pour accé­der au trans­duc­teur, il faut en premier lieu reti­rer la mousse d’iso­la­tion, qui révèle quatre petites vis cruci­formes. Celles-ci reti­rées, on peut soule­ver la face avant de l’écou­teur.

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On devine le trans­duc­teur, derrière un cache en plas­tique main­tenu par trois vis (déjà reti­rées sur la photo ci-dessus). Lorsque l’on ôte ce cache, on parvient au trans­duc­teur lui-même, avec son petit circuit imprimé (fixé à l’ar­rière de son aimant), sur lequel sont soudés les câbles de connexion interne. On voit au passage que les trans­duc­teurs sont placés selon un angle (conver­geant vers l’avant de la tête).

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Il suffit alors de tirer sur le trans­duc­teur pour l’ex­traire de la face interne de l’écou­teur.

IMG 20230223 155444

Un problème se pose alors : la grille plas­tique est collée sur le pour­tour du trans­duc­teur, et il faudrait couper, forcer ou utili­ser un solvant pour aller plus loin. Nous nous arrê­te­rons donc là.

Confort

Moyen

Sur ce point, le M50x offre une expé­rience miti­gée. Toute­fois, les reproches qu’on peut lui faire sont géné­ra­le­ment ceux qui s’ap­pliquent à une majo­rité des casques circum-auri­cu­laires un peu « gros » : s’il isole très correc­te­ment des sons exté­rieurs, il est égale­ment un peu lourd (285 gr sans le câble, le double d’un HD-25 par exemple), et peut à la longue causer une certaine fatigue physique. De même, ses mousses isolantes en faux cuir tiennent les oreilles au chaud, trop parfois, ce qui peut deve­nir désa­gréable à la longue.

IMG 20230223 152504Cela dit, il nous a plutôt impres­sion­nés posi­ti­ve­ment sur un autre aspect du confort : se faire oublier lorsqu’on ne le porte pas sur la tête. Grâce à un système qui permet aux écou­teurs de pivo­ter sur l’axe longi­tu­di­nal, le M50x peut se porter sur les côtés du cou, plaqué contre les clavi­cules, sans coller à la mâchoire et donc sans limi­ter les mouve­ments de l’uti­li­sa­teur. Pratique lorsqu’on doit régu­liè­re­ment remettre et enle­ver le casque dans un envi­ron­ne­ment pro.

Isola­tion

Excel­lente.

Le couplage des mousses avec le pour­tour de l’oreille est parfait, et les nombreux axes de pliage permettent une mobi­lité accrue des écou­teurs, leur permet­tant de bien s’adap­ter à toutes formes de tête.

Trans­port

Assez facile.

Le repliage du casque, par lequel les écou­teurs viennent se placer inté­gra­le­ment dans l’ar­ceau, faci­lite le trans­port d’un casque qui, par ailleurs, pour­rait être un peu gros. Audio-Tech­nica four­nit, en plus, une pochette de protec­tion. Rien à redire !

Bench­mark

Voici donc le nouveau proto­­­cole de mesures objec­­­tives, mené par nos soins afin de complé­­­ter l’écoute subjec­­­tive. Avec l’aide précieuse de notre testeur EARS de MiniDSP, nous avons le plai­­­sir de pouvoir vous four­­­nir des courbes de réponse en fréquence et distor­­­sion harmo­­­nique totale (THD), réali­­­sées dans notre atelier.

Réponse en fréquence : 

ATH-M50X FR

Beau­coup de hauts et de bas ! On remarque une courbe carac­té­ri­sée par une série de zones accen­tuées, sépa­rées entre elles par de légers (ou moins légers) creux : 

  • premier petit creux à 60 Hz
  • première zone de 60 Hz à 450 Hz avec un pic à 150 Hz
  • Deuxième zone de 450 Hz à 3,5 kHz avec un petit creux à 1,7 kHz et une accen­tua­tion assez impor­tante à 2 kHz
  • Accen­tua­tion impor­tante à 4 kHz suivie d’un creux très impor­tant à 5,5 kHz, puis à nouveau une grosse accen­tua­tion à 7 kHz.

Quelques remarques : 

  • Sous 60 Hz, pas beau­coup de graves sub.
  • De 80 Hz à 1,5 kHz, le rendu est rela­ti­ve­ment linéaire
  • Une grande partie du timbre du casque devrait prove­nir de la zone entre 1,5 kHz et 9 kHz, où se situe le parcours est le plus « acci­denté ».
  • Entre 5 et 6 kHz, le signal est autant en retrait qu’à 30 Hz
  • Sur le modèle que nous avons reçu, les deux écou­teurs n’étaient pas très bien appai­rés (en vert sur la graphique : la moyenne RMS des deux voies)

Distor­sion :

ATH-M50X DIST

De 100 Hz à 10 kHz, en est en dessous de 0,3 %, c’est vrai­ment très bien. Rien à redire sur cette mesure.

Écoute

Richard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­lo­ve’s Gutter)

Une ballade acous­tique, avec beau­coup de réverbe et une diffé­rence de dyna­mique impor­tante entre la voix et la guitare. Tout de suite, on perçoit sur ces deux éléments deux effets impor­tants du casque : un médium bien présent, avec du corps, y compris dans le bas médium, rendu avec assez de subti­lité, et un aigu bien présent aussi, qui favo­rise la clarté des arti­cu­la­tions et souligne (sans exagé­ra­tion) les plosives. Dans l’en­semble, surtout, on remarque un bon équi­libre des fréquences entre elles : d’ailleurs la réponse en fréquence tracée ci-dessus, malgré ses creux et ses bosses, dévie assez peu d’un point central. En revanche, dans le haut-médium, on sent un creux (parti­cu­liè­re­ment sur la voix, où c’est assez clair), qui altère certains timbres. L’image stéréo est très bonne, et les queues de réverbe sont faciles à suivre.

Sun Kil Moon – Butch Lulla­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­niques médiums ajou­tées par la distor­sion, l’at­taque légè­re­ment piquée des notes, tout en sépa­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Sur ce morceau, ça marche super bien : la basse (clavier basse en fait) est très bien sépa­rée de la grosse caisse, la voix est très fine­ment défi­nie, y compris ses défauts, l’image stéréo est très bonne. Sur les notes les plus graves (presque sub, dans le « pré-refrain », si on peut appe­ler cela comme ça), le casque perd une part de subti­lité, et la diffé­rence dyna­mique entre 20 Hz et 100 Hz se faut vrai­ment sentir, mais la plupart des lignes de basse sont très bien suivies.

Massive Attack – Tear­drop (sur Mezza­nine)

Un titre avec beau­coup d’ex­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. Ce piano ! J’adore ! Là encore, le médium est superbe, et le bas médium ne manque pas de finesse. En revanche, la réso­nance sub du kick (durant le premier couplet) est presque complè­te­ment absente, mais au moins elle ne « bouffe » pas tout comme sur certains casques qui gonflent faus­se­ment le bas. Pas de sibi­lance gênante sur la voix malgré des aigus très présents. En revanche, la bosse à 4 kHz s’en­tend assez bien sur la voix : il y a une légère réso­nance un peu « nasale » sur certaines notes.

Char­lie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Voilà un morceau avec beau­coup de souf­flants jouant dans des tessi­tures simi­laires : c’est très touffu et le but est d’es­sayer de discer­ner les timbres.  L’ab­sence d’ex­trême grave rend la contre­basse plutôt lisible (pas bour­souf­flée), et le piano est égale­ment discer­nable (grosse diffi­culté de ce morceau). Dans l’en­semble la masse de cuivres est assez lisible, bien qu’un peu brouillonne, car comme souvent avec les casques qui filent bien jusqu’à 20 kHz, les cymbales se retrouvent un peu trop en avant et « mangent » les cuivres parfois. 

Edgar Varèse – Ioni­sa­tion (New York Phil­har­mo­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­bé­ra­tion natu­relle de la salle, qui joue sur l’im­pres­sion d’es­pace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 mins. Très belle image stéréo : les réso­nances natu­relles de la salle sont bien rendues. Certaines notes fanto­ma­tiques des cymbales et des gongs, en arrière plan, restent très lisibles. Dans l’en­semble, l’écoute est vrai­ment convain­cante. Seul point faible, qui n’est pas sonore mais affecte le juge­ment : au bout d’une heure d’écoute atten­tive, on a chaud aux oreilles, et on a envie de se libé­rer le crâne pour quelques minu­tes… Petite fatigue bien connue des ingé­nieurs du son et home-studistes, mais qui n’est pas égale avec tous les casques. Ici, elle est plutôt forte.

Conclu­sion

En résumé, le ATH-M50x d’Au­dio-Tech­nica nous laisse un senti­ment plutôt posi­tif, bien que partagé entre des grandes quali­tés et un certain nombre de petits points néga­tifs non négli­geables. Le plus impor­tant, à notre sens, concerne son ergo­no­mie : sa robus­tesse est certai­ne­ment un atout, et son repliage presque inté­gral se révèle vrai­ment pratique pour des trans­ports sécu­ri­sés, mais la lour­deur de l’en­semble, un fois sur nos oreilles, nous a paru être un point néga­tif à mettre en avant. Sur des séances de travail longues, nous crai­gnons que le M50x se révèle fati­gant et encom­brant. En compa­rai­son, les points soule­vés sur son rendu sonore (basses peu présentes sous 50 Hz, réso­nance trop forte à 4 kHz) nous paraissent mois cruciaux : tous les casques ont leur « signa­ture » sonore, qui peut être corri­gée à l’aide d’un EQ, et ce M50x, dans l’en­semble, est plutôt équi­li­bré, avec des timbres subtils, un aigu suivi jusque tout en haut du spectre mais sans agres­si­vité, et une bonne image stéréo. Un bon casque donc, peut-être envi­sa­geable pour du mix (une fois qu’on le connaît bien, et avec une correc­tion), pour de la prise si un casque un peu lourd ne vous pose pas de problème, et très recom­man­dable pour des écoutes de loisir. On aime­rait juste qu’il sache un peu plus se faire oublier, une fois posé sur notre tête.

8/10
Fabrication (?) : Taïwan
Points forts
  • Robuste
  • Livré avec trois câbles
  • Repliable pour le transport
  • Sacoche de transport
  • Très bonne isolation
  • Peu encombrant autour du cou (entre les écoutes)
  • Distorsion basse
  • Belle image stéréo
  • Réponse en fréquence équilibrée...
Points faibles
  • ... Malgré un creux un peu trop marqué dans les haut-médiums
  • Extrême grave en retrait
  • Un peu trop lourd
  • Un peu trop chaud
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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