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Klanghelm MJUC
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Test du Klanghelm MJUC

Test écrit
140 réactions
La compression virtuelle old school
9/10
Award Qualité / Prix 2015
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Les vacances sont finies depuis longtemps et la chaleur torride que les touristes apprécient tant par chez moi a quitté mon studio dépourvu de climatisation. Dans ma boîte mail, un message de la rédaction me mandate pour tester un nouveau compresseur virtuel. C’est le cinquième plug-in du genre que je passe au grill cette année… Et pourtant, un magnifique sourire orne mon visage en sueur  ! Serait-ce Noël avant l’heure  ?

D’une certaine façon oui, car depuis le banc d’es­sai du SDRR que j’ai réalisé voici bien­tôt deux ans, j’at­tends avec impa­tience le prochain joujou conçu par le génia­lis­sime Tony Fren­zel, alias Klan­ghelm. Baptisé MJUC, le petit dernier est-il à la hauteur de son ainé ? C’est ce que je vous propose de décou­vrir au travers des quelques lignes qui suivent…

Variable-Mu

Dispo­nible aux formats VST, AU, RTAS et AAX pour Mac OS X et Windows 32 et 64 bits, MJUC est un plug-in dédié à la compres­sion. Pour sa concep­tion, l’édi­teur alle­mand s’est inspiré de modèles hard­ware à lampes utili­sant une topo­lo­gie variable-mu. Les compres­seurs dispo­sant d’une telle archi­tec­ture utilisent des lampes « variable-mu » qui ont la parti­cu­la­rité de réduire leur gain en fonc­tion de l’aug­men­ta­tion du signal. Le résul­tat sonore est souvent quali­fié de chaud et musi­cal. Bref, l’am­bi­tion de ce joujou se résume ni plus ni moins au Saint Graal du monde de l’au­dio virtuel : déli­vrer entiè­re­ment « in the box » la pâte sonore « old school » si chère à nos cœurs. Pour ce faire, le MJUC (à pronon­cer « miouk ») nous propose non pas une, mais trois modé­li­sa­tions. Voyons donc chacune d’elles en détail…

Klanghelm MJUC

Curieu­se­ment, nous allons commen­cer par jeter un œil à la modé­li­sa­tion Mk2 puisque c’est par celle-ci que Monsieur Fren­zel a débuté la créa­tion du plug-in en 2013. Cette version est basée sur les modèles 175 et 176 d’Uni­ver­sal Audio sortis dans les années 60 et qui sont les ancêtres vari-mu du 1176, le célèbre compres­seur FET. Niveau réglages, nous avons droit à deux gros potards : Compress pour la quan­tité de compres­sion et Make Up pour le gain en sortie. Notez qu’ici, comme pour les deux autres modé­li­sa­tions, il n’y a pas de réglage de seuil puisque les machines hard­ware n’en étaient pas pour­vues. Le Mk2 dispose égale­ment d’un switch 4 posi­tions pour le ratio (2:1, 4:1, 8:1 et Inf:1), de poten­tio­mètres pour les temps d’at­taque (de 0.8 ms à 35 ms/variable suivant le signal source) et temps de relâ­che­ment (de 20 ms à 3.6 secondes/variable suivant le signal source), d’un bouton Density ajou­tant un second étage vari-mu pour une compres­sion plus dense avec une dépen­dance au signal source moins marquée des constantes tempo­relles, et enfin d’un switch IStage acti­vant un trans­for­ma­teur entre les étages qui réduit le bruit et la distor­sion tout en accen­tuant la compres­sion.

Klanghelm MJUC

Le modèle Mk1, quant à lui, s’ins­pire d’une machine plus ancienne et tape dans la compres­sion ultra-vintage sauce 50's. Ici, nous retrou­vons les potards Compress et Make Up. En revanche, le réglage du ratio se limite au choix entre les modes Comp et Limit. Quant aux constantes tempo­relles, il faudra se conten­ter d’un poten­tio­mètre à l’an­cienne offrant le choix entre 6 pré-réglages pour les temps d’at­taque et de relâ­che­ment.

Enfin, le Mk3 est une créa­tion origi­nale autour de l’ar­chi­tec­ture variable-mu. Le « circuit virtuel » combine deux étages variable-mu, l’un en feed­for­ward et l’autre en feed­back. Niveau réglages, ce modèle reprend ceux du Mk2 avec cepen­dant deux diffé­rences. Tout d’abord, le réglage de ratio se limite à un switch High Ratio pour logique­ment bascu­ler sur un ratio plus sévère. Ensuite, un slider Punch fait son appa­ri­tion et permet de renfor­cer le compor­te­ment punchy du compres­seur.

Klanghelm MJUC

À l’usage, ces trois modèles sont vrai­ment très diffé­rents. Entre le son doux et très coloré du Mk1, le côté plus brut de décof­frage du Mk2, ou la compres­sion pêchue et plus « propre » du Mk3, il y a fran­che­ment de quoi voir venir. D’au­tant que Klan­ghelm a égale­ment doté son nouveau joujou d’autres joyeu­se­tés ! En effet, tout en bas de la superbe inter­face graphique se trouve une petite flèche qui ouvre un panneau supplé­men­taire regrou­pant 4 poten­tio­mètres forts inté­res­sants. Pour commen­cer, il y a le réglage Timbre qui permet de modi­fier plus ou moins subti­le­ment la réponse en fréquence du rendu sonore global : en tour­nant vers la gauche nous obte­nons un son plus sombre alors que vers la droite, le haut du spectre se retrouve plus en avant. Vient ensuite le potard Drive qui, comme son nom l’in­dique, sert à doser la quan­tité de satu­ra­tion induite par le trai­te­ment. Notez au passage que cette satu­ra­tion est diffé­rente pour chacun des modèles. Les deux derniers réglages sont plus « clas­siques » avec un filtrage (passe-haut) du circuit side­chain et un dosage du mixage entre signal source et signal traité. Mine de rien, ces 4 potards sont redou­tables tant ils élar­gissent la palette d’uti­li­sa­tion de ce compres­seur, sans pour autant nuire à sa simpli­cité d’em­ploi, qui est, au demeu­rant, exem­plaire à tout point de vue.

Il me reste encore pas mal de choses à vous dire à propos du MJUC pour clôtu­rer la partie « audio théo­rique ». Premiè­re­ment, sachez que le plug-in peut fonc­tion­ner en mono, stéréo ou double mono. Il n’y a malheu­reu­se­ment pas de gestion Mid/Side. D’autre part, il est possible de cali­brer le niveau de réfé­rence pour une utili­sa­tion opti­male du compres­seur. Ce dernier est par défaut fixé à –18 dB, mais il peut être utile de modi­fier cette valeur afin d’adap­ter le compor­te­ment du compres­seur au signal à trai­ter. L’édi­teur a aussi eu la très bonne idée d’in­té­grer une fonc­tion de compen­sa­tion auto­ma­tique du gain afin d’évi­ter le piège des varia­tions du niveau sonore perçu induites par le trai­te­ment. Enfin, MJUC dispose d’un mode haute qualité (HQ) qui influe énor­mé­ment sur le rendu. En effet, ce mode active non seule­ment l’over­sam­pling, mais engendre égale­ment l’uti­li­sa­tion d’al­go­rithmes de modé­li­sa­tion plus précis et cela se ressent. Atten­tion cepen­dant au surcoût en ressources CPU. Sur ma machine de guerre (Mac Pro fin 2013 hexa­cœurs Xeon 3,5 GHz), une instance du plug-in passe d’en­vi­ron 0,47 % en mode normal à plus d’un pour cent en mode HQ. Cela dit, il n’y a rien de vrai­ment rédhi­bi­toire, surtout en regard de la qualité offerte.

À ce stade du banc d’es­sai, je suis sûr que vous n’avez qu’une seule hâte : foncer direc­te­ment à la section des exemples sonores. Pour­tant, je vous invite à patien­ter encore quelques instants, car le para­graphe suivant réserve encore quelques surpri­ses…

Mue variable

Klanghelm MJUC

Lors de la concep­tion de ce nouveau joujou, Klan­ghelm en a profité pour revoir inté­gra­le­ment le cane­vas sur lequel sont construits ses plug-ins. Et pour le coup, en termes d’er­go­no­mie cela faci­lite gran­de­ment la vie ! En effet, il est possible de choi­sir entre 5 tailles pour l’in­ter­face graphique, ce qui permet de travailler serei­ne­ment sur n’im­porte quel écran. Une fonc­tion de compa­rai­son A/B est égale­ment de la partie. Seul regret à ce sujet, il faut passer par le menu des présets pour copier de A vers B… Un bouton dédié aurait tout de même été plus pratique. Mais ne boudons pas notre plai­sir, car juste­ment, MJUC dispose d’un véri­table gestion­naire de présets avec possi­bi­lité d’échan­ger les présets avec d’autres utili­sa­teurs au moyen d’un simple texte. De plus, il est possible de modi­fier le compor­te­ment des poten­tio­mètres, d’af­fi­cher ou non les valeurs numé­riques des para­mètres, et d’ac­ti­ver l’aide contex­tuelle pour ceux qui ont la flemme d’al­ler voir le manuel — ce dernier étant par ailleurs très bien fait. La bonne nouvelle, c’est que main­te­nant que ce cane­vas est fait, Monsieur Fren­zel ne devrait pas tarder à mettre à jour ses autres plug-ins afin d’y inté­grer toutes ces nouvelles fonc­tion­na­li­tés. Elle est pas belle la vie ?

Bon, j’en vois certains qui s’im­pa­tientent dans le fond, passons donc à notre séance d’écoute afin de décou­vrir ce que ce MJUC a réel­le­ment dans le ventre !

100 % pur son

Commençons par un riff de guitare élec­trique joué au travers d’un ampli virtuel assez « bruyant ».

01 Gtr dry
00:0000:10
  • 01 Gtr dry 00:10
  • 02 Gtr wet 00:10
  • 03 Gtr wet HQ 00:10
  • 04 Gtr clean 00:10
  • 05 Gtr drive mk1 00:10
  • 06 Gtr drive mk2 00:10
  • 07 Gtr drive mk3 00:10

Le premier extrait se résume au signal source. Le deuxième corres­pond à une compres­sion assez sévère (réduc­tion de gain maxi­mum : –7 dB) avec le modèle Mk2 afin de donner un peu plus d’épais­seur au son. Le troi­sième reprend exac­te­ment les mêmes réglages, mais avec le mode HQ activé. La diffé­rence sonore est indé­niable avec un domp­tage tout en douceur du haut du spectre qui donne de suite un côté plus véri­dique. Doré­na­vant, tous les exemples seront en mode haute qualité. Les 4 extraits suivants illus­trent les diffé­rences de satu­ra­tion entre les diffé­rents modèles. Plutôt convain­cant, non ?

Passons main­te­nant à une ligne de basse.

08 Bass dry
00:0000:18
  • 08 Bass dry 00:18
  • 09 Bass dark 00:18
  • 10 Bass hifi 00:18

Comme d’ha­bi­tude, le premier sample est « sec ». Les suivants sont trai­tés à l’aide du Mk1 avec 10 dB de réduc­tion de gain. Seule diffé­rence, le réglage du Timbre qui passe d’un extrême à l’autre. Quand je vous disais que ce para­mètre avait un poten­tiel du tonnerre !

Pour­sui­vons avec un piano élec­trique.

11 ePiano dry
00:0000:28
  • 11 ePiano dry 00:28
  • 12 ePiano mk3 00:28
  • 13 ePiano mk3 punch 00:28

Ici, j’ai essayé de travailler le claquant des notes à l’aide du Mk3. Le premier résul­tat est déjà fort sympa­thique, mais le dernier extrait avec le réglage Punch au maxi­mum est tout simple­ment criant de vérité sans pour autant donner dans la suren­chère arti­fi­cielle.

Du coup, cela donne envie d’en­tendre la bête à l’œuvre sur une batte­rie…

14 Drums dry
00:0000:23
  • 14 Drums dry 00:23
  • 15 Drums wet 00:23

Il s’agit ici d’une batte­rie virtuelle. Le premier extrait est bien évidem­ment le signal source. Pour le second, j’ai utilisé pas moins de 5 instances du MJUC répar­ties sur la grosse caisse (Mk1), la caisse claire (Mk2), les overheads (Mk3), l’am­biance (Mk1), et le bus (Mk3). Avouez que le résul­tat final sonne tout de suite plus comme un disque, n’est-ce pas ?

Pour finir, j’ai voulu voir ce qu’il était possible d’ob­te­nir en insé­rant l’en­gin sur le bus master.

16 What­soe­ver Master dry
00:0000:49
  • 16 What­soe­ver Master dry 00:49
  • 17 What­soe­ver Master wet 1 00:49
  • 18 What­soe­ver Master wet 2 00:49

Le premier exemple se résume au mix brut réalisé sans aucune inter­ven­tion du MJUC. Pour le deuxième, le Mk1 m’a permis de rendre la ryth­mique beau­coup plus vivante en accen­tuant le côté bondis­sant du couple basse/batte­rie tout en ajou­tant une couleur globale très plai­sante, même si j’ai tout de même eu la main un peu lourde. Du coup, pour le dernier extrait, j’y suis allé plus calme­ment avec le Mk2. Le résul­tat semble toujours plus vivace que la source avec en sus une colo­ra­tion subtile, mais bel et bien présente, et surtout diable­ment agréable à l’oreille.

Klanghelm MJUC

Avant de conclure, j’ai­me­rais tout de même appor­ter quelques infor­ma­tions supplé­men­taires rela­tives aux possi­bi­li­tés audio du MJUC. Certes, l’éven­tail sonore proposé est extrê­me­ment large, j’en veux pour preuve les exemples ci-dessus. Toute­fois, il serait tota­le­ment faux de prétendre que ce plug-in peut s’adap­ter à toutes les situa­tions et/ou répondre à toutes les attentes. En effet, n’ou­blions pas qu’il s’agit là d’une topo­lo­gie variable-mu, et donc, à ce titre, les compres­sions ultra-violentes ou la maîtrise abso­lue de la moindre crête sont hors de propos. De mon point de vue, MJUC délivre une compres­sion plus esthé­tique qu’uti­li­taire, ce qui n’est abso­lu­ment pas un défaut, bien au contraire, c’est juste un fait inhé­rent à la tech­no­lo­gie modé­li­sée qu’il faut bien garder à l’es­prit.

D’autre part, j’ai récem­ment travaillé sur le mixage d’un titre compre­nant de nombreuses voix, fémi­nines comme mascu­lines, et le MJUC a vrai­ment fait des merveilles sur celles-ci. Malheu­reu­se­ment, pour des ques­tions de droits, je ne peux pas joindre d’ex­traits à cet article. C’est dommage, car vrai­ment, ce plug-in est impres­sion­nant sur les pistes de chant.

Cerise sur le gâteau…

Voilà, comme vous devez vous en douter, mon verdict est sans appel : mission accom­plie Monsieur Fren­zel ! Vous nous livrez là un plug-in aux quali­tés sonores indé­niables qui joue clai­re­ment dans la cour des grands. Le plus beau, c’est que cette jolie bête ne coûte que 24 € ! Et je ne parle même pas de la faci­lité d’ins­tal­la­tion ou de l’ab­sence de système de protec­tion enva­his­sant. Bref, si ce n’est déjà fait, je vous invite à vous jeter sur ce MJUC les yeux fermés, vous m’en direz des nouvelles. Et pour les plus frileux d’entre vous qui ont encore un doute, télé­char­gez donc le plug-in gratuit MJUC Jr., vous aurez alors un petit aperçu de la qualité de ce compres­seur qui devrait ache­ver de vous convaincre.

Télé­char­gez les extraits sonore (format FLAC)

  • Klanghelm MJUC
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9/10
Award Qualité / Prix 2015
Points forts
  • Compression esthétique
  • Large éventail sonore de qualité
  • Trois grains différents
  • Réglages Timbre et Drive
  • Le slider Punch du Mk3
  • Compensation automatique du gain
  • Mode HQ
  • Facilité d’utilisation
  • Interfaces graphiques agréables
  • 5 tailles d’interface
  • Comparateur A/B
  • Gestionnaire de présets
  • Aide contextuelle
  • Compatibilité complète
  • Le prix  !
Points faibles
  • Pas de gestion Mid/Side
  • Absence d’un bouton dédié pour copier A vers B
  • Et c’est tout  !

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