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Test écrit
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My Generation Baby
8/10
Award Qualité / Prix 2024
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Dans la catégorie des paires de moniteurs à moins de 100 euros, PreSonus est un cador ! Cette deuxième génération des Eris 3.5 va-t-elle encore bluffer son monde ? En tout cas elle rendra certainement de fiers services aux musiciens et autres apprentis mixeurs fauchés.

Test des PreSonus Eris 3.5 2nd Generation : My Generation Baby

Prêt-à-sonner

PreSo­nus, ça nous rappelle, non sans une certaine émotion, nos débuts dans l’en­re­gis­tre­ment. Une petite Fire­box avait été notre toute première carte son, une fidèle compagne pendant les années d’ap­pren­tis­sage et d’ex­plo­ra­tion du home-studio, une alliée précieuse dans la décou­verte de la produc­tion musi­cale. À cette époque (il y a une ving­taine d’an­nées), la marque était encore jeune puisque fondée en 1995. Désor­mais quasi tren­te­naire, PreSo­nus a conservé le même credo qu’au début, et mise le plus souvent sur le fait de propo­ser des produits très abor­dables et néan­moins fiables, pour l’en­re­gis­tre­ment et le mixage. Le logi­ciel Studio One, des consoles, des inter­faces audio­nu­mé­riques, des micros, et donc des moni­teurs, la marque propose à peu près tout ce qu’il faut pour monter son home-studio, souvent à des prix très compé­ti­tifs. Dans le domaine des enceintes de moni­to­ring, en parti­cu­lier, PreSo­nus s’est posi­tionné sur le marché des paires de moni­teurs très (très) abor­dables, et la gamme Eris, lancée il y a dix ans, en est le paroxysme. Pour bien préci­ser les choses, si Eris est l’en­trée de gamme, Eris Studio se situe un peu au-dessus, et Eris Pro encore un cran supé­rieur… ne pas confondre ! Le modèle que l’on teste ici, Eris 3.5, est tout simple­ment la paire la moins chère de la marque, et même la paire la moins chère qu’on ait jamais testée, puisqu’elle est vendue… 95 € ! En 2018, la première mouture de ces enceintes était sortie, et il en avait été ques­tion en des termes élogieux dans ces colonnes, avec un award à la clé… La paire que nous rece­vons aujour­d’hui est donc la 2nd Gene­ra­tion. Duo face

À gauche toute !

Première impres­sion à l’ou­ver­ture du carton : ces moni­teurs sont vrai­ment très petits ! 210 par 141, pour 153 de profon­deur. On en prend un à une main, en toute aisance, tant ils sont légers : trois kilos la paire ! Côté design, ils ressemblent beau­coup à la première géné­ra­tion, à l’ex­cep­tion du logo PreSo­nus qui diffère un peu, et d’une petite barre lumi­neuse qui s’al­lume en blanc lorsqu’on est en standby et en bleu quand les enceintes jouent, en dessous du haut-parleur du moni­teur de gauche. gauche faceCar, sur cette paire, les deux côtés ne sont pas iden­tiques : le moni­teur de gauche rassemble tous les réglages, reçoit l’ali­men­ta­tion élec­trique, et on en déduit par consé­quent qu’il est en charge de l’am­pli­fi­ca­tion, tandis que le moni­teur de droite est une enceinte passive qui reçoit le signal par un câble type HiFi dénudé. Les enceintes sont four­nies avec ce câble, ainsi que le cordon d’ali­men­ta­tion (sans terre, c’est à noter), mais aussi un câble RCA vers jack 3.5 ainsi qu’un câble jack 3.5, qui corres­pondent à certaines des options d’en­trée audio. Sur le panneau avant (à gauche donc, puisque tout est là) on trouve l’in­ter­rup­teur et le rota­tif de volume ; plutôt inté­res­sant d’avoir ces fonc­tions acces­sibles à l’avant, sur ce genre de modèles. Entre les deux, on trouve un Aux In, auquel le jack 3.5 est dédié, et une prise casque. Lorsqu’on envoie du son dans l’Aux In, l’en­trée prin­ci­pale reste active, et le rota­tif de volume s’ap­plique à l’ad­di­tion des deux signaux. C’est à la source qu’il faudra choi­sir ce qu’on veut entendre ou non. duo et cablesEn revanche, bran­cher un casque coupe la sortie des enceintes, et le volume s’ap­pliquera désor­mais au casque. Sur le panneau arrière, on trouve l’ali­men­ta­tion bipo­laire, mais aussi les entrées audio prin­ci­pales : on peut entrer en 2 jacks symé­triques 6.35 (depuis une carte son par exemple), ou bien en RCA avec le câble fourni (depuis un ordi­na­teur portable). Enfin, pour finir, on trouve des borniers à l’ar­rière des deux enceintes, qui permettent de les relier et d’en­voyer le signal depuis la gauche vers la droite. arriere zoomÀ noter qu’il existe aussi une version « BT » qui, pour une tren­taine d’eu­ros de plus, ajoute la possi­bi­lité d’en­voyer un signal Blue­tooth. Une très bonne couver­ture des diffé­rentes options d’en­trées audio ! Toujours sur le panneau arrière, on trouve quelques options de réglages : un sélec­teur pour l’op­tion de standby, un rota­tif pour les aigus et un autre pour les graves.

Un twee­ter dôme en soie de 1 pouce, un haut-parleur 3.5 pouces, comme son nom l’in­dique, une ampli­fi­ca­tion classe AB deux fois 25 watts, voilà pour l’es­sen­tiel des carac­té­ris­tiques tech­niques. Les paires d’en­ceintes auxquelles on pourra les compa­rer, par leur prix ou par leur format, seraient par exemple certains modèles de chez Mackie, M-Audio, Behrin­ger ou plus récem­ment Swiss­So­nic, les Krk GoAux 4 qu’on avait testées dans ces colonnes il y a quelques mois (qui sont tout de même nette­ment plus chères). Inutile de vous dire que Focal, Gene­lec ou Neumann ne produisent pas de paires d’en­ceintes à moins de 100 euros. 

Sonus Maxi­mus

Pour ce test, on a bran­ché nos enceintes réfé­rences les moins chères, les Krk Rokit 5 et les Adam A7X (dont on gardera tout de même à l’es­prit qu’elles se situent dans une gamme nette­ment supé­rieure). Dans un premier temps, on utilise l’en­trée la plus fiable, en deux jacks symé­triques depuis notre contrô­leur de moni­to­ring. 

Radio­head – 15 step 

D’em­blée, la première impres­sion est plutôt agréable, surpre­nante. La balance tonale semble assez équi­li­brée, les basses sont loin d’être ridi­cules. Certains éléments de la produc­tion ryth­mique paraissent être un peu trop fron­taux, mais on perçoit tout de même assez bien les diffé­rents plans de cet arran­ge­ment riche et complexe. L’image stéréo est assez belle, la disso­cia­tion des éléments est précise, et l’uti­li­sa­tion de la largeur dans cette produc­tion est très bien resti­tuée. On sent bien qu’on est un peu limi­tés en bas du spectre, notam­ment quand on compare avec les A7X, mais c’est tota­le­ment logique. Compte tenu de leur prix et de leur format, la perfor­mance des Eris 3.5 est plus qu’ho­no­rable. Ce qui nous embête un peu plus serait l’as­pect fron­tal de la ryth­mique, avec des tran­si­toires un peu rêches, une présence un peu exces­sive de certains hauts médiums, égale­ment au regard d’un léger défaut d’ou­ver­ture et d’air. 

Kendrick Lamar – Alright 

Très belle resti­tu­tion de l’éner­gie de ce tube. Cette fois, les caisses claires, les consonnes, le char­ley, sont très bien souli­gnées par la balance tonale des enceintes, et les tran­si­toires sont juste­ment dosées. À nouveau, on sent bien que la basse manque de profon­deur, que l’éner­gie du kick vient se placer dans une zone un peu trop haute, faute de pouvoir s’ex­pri­mer plus bas, mais fran­che­ment, quand on regarde ces petites boites, on est déjà impres­sion­nés par ce qu’on entend ! 

Massive Attack – Tear­drop

Là encore, c’est vrai­ment très convain­cant. On pousse un peu le volume, à –25 bB en sortie de carte son, pour voir comment ces petites Eris 3.5 encaissent, et la distor­sion harmo­nique reste très raison­na­ble… diffi­cile à quan­ti­fier à l’écoute, mais même à ce volume, on garde une belle préci­sion. La largeur, la profon­deur, la resti­tu­tion détaillée de l’ar­ran­ge­ment nous séduisent. On retrouve une petite agres­si­vité dans certaines tran­si­toires situées dans le haut médium ou juste au-dessus, qui rappelle ce qu’on avait ressenti à l’écoute de 15 step. On en profite pour tester l’en­trée RCA, et là on a une mauvaise surprise : quand on attaque les moni­teurs avec un volume fort depuis l’or­di­na­teur (8/10), ils saturent clai­re­ment. Ce genre de mésa­ven­ture ne nous arri­vera pas avec un contrô­leur ou une carte son, sur lesquels on garde un niveau raison­nable au poten­tio­mètre en géné­ral, mais avec un ordi­na­teur portable ou un télé­phone, souvent utili­sés avec des systèmes de diffu­sions beau­coup moins puis­sants, ou leurs haut-parleurs inté­grés, il faudra faire atten­tion ! 

Mesures

Pour donner un peu de corps à nos ressen­tis, on prend la mesure de ces enceintes à l’aide de notre micro Sonar­Works. Un bruit blanc va nous servir d’éta­lon, et on peut ainsi obser­ver de façon plus précise la répar­ti­tion des fréquences sur nos petites Eris. bruit blanc Eris 3.5

Mettons-nous d’ac­cord tout de suite, ce qui se passe en dessous de 40 Hz, ne vient pas des enceintes. À partir de là, on n’est pas surpris de consta­ter que le point culmi­nant des graves se situe assez haut, au-dessus de 100 Hz. Ensuite, on remarque aussi une bosse dans le haut des médiums, entre 1,2 kHz et 3,5 kHz. On peut clai­re­ment attri­buer à cette bande de fréquences, ainsi qu’à la seconde bosse encore plus nette autour de 10 kHz l’agres­si­vité et les tran­si­toires un peu fron­tales, le manque de douceur ressenti sur certaines écoutes. Dans les hautes fréquences, au-dessus de 5 kHz puis à nouveau au-dessus de 15 kHz, on observe des lacunes impor­tantes. Cela vient confir­mer un manque de linéa­rité dans cette zone aiguë, qui nous avait un peu titillé l’oreille sur certaines écoutes. 

On tourne les potars

arrire 2Mode­rat – A New Error 

Essayons de régler les petits regrets qu’on pour­rait avoir, avec les réglages dispo­nibles au dos de l’en­ceinte. Sur ce morceau qui nous aide à jauger le bas du spectre, on va tester le filtre grave. Sans aucune addi­tion, cela sonne déjà de manière très honnête, mais en compa­rant avec nos moni­teurs plus gros, on sent bien qu’il manque une partie impor­tante de la basse et du kick. En ajou­tant 3 dB avec le poten­tio­mètre, on gagne assez nette­ment du niveau sur le kick, mais l’éner­gie vient se placer là où elle était déjà, peut-être légè­re­ment plus bas, mais on n’ac­cède pas vrai­ment aux graves qui nous manquaient. Il y a tout un monde souter­rain qui reste inac­ces­sible avec de si petits haut-parleurs dans de si petites boîtes, et c’est tout à fait logique. 

Lou Reed – Walk on the wild side 

Comme on avait aussi pu regret­ter un certain manque d’air, on teste ensuite le filtre aigu dans l’es­poir qu’il nous aide à respi­rer un peu mieux. À plus 6 dB, on gagne effec­ti­ve­ment de l’air, mais on rend les tran­si­toires du char­ley et de la guitare un peu disgra­cieuses. En reve­nant à un réglage plus raison­nable, 2 dB en plus, on trouve un équi­libre plus inté­res­sant. Mais en toute fran­chise, les hautes fréquences ne sont pas splen­dides, et comme on l’a déjà remarqué, un peu déséqui­li­brées entre les diffé­rentes zones. On ne va pas en abuser. duo side 3

Conclu­sion 

Pour une somme plus que modique, ces moni­teurs sont vrai­ment impres­sion­nants. Bien sûr, ils ont de petits défauts, et on ne vous dira pas que vous pouvez mixer un hit inter­na­tio­nal ou un block­bus­ter avec, mais pour faire de la musique en home-studio, elles sont très crédibles ! Très petites, légères, instal­lées en trois minutes, plutôt équi­li­brées, et si vous les prenez en « BT » elles permettent toutes les entrées audio dont vous pouvez avoir besoin. 

8/10
Award Qualité / Prix 2024
Fabrication (?) : Chine
Points forts
  • Un rapport qualité prix impressionnant.
  • Une restitution fiable des différentes fréquences
  • Des graves généreux, pour de si petites enceintes
  • Belle précision de l'image stéréo, dynamiques bien restituées
  • Un système très compact et léger, mobile
  • Les différentes options d'entrées, au top si on prend la version Bluetooth
  • Le prix !
Points faibles
  • Des fréquences aigues pas totalement équilibrées
  • Attention à la saturation si on leur envoie une source trop forte
Auteur de l'article Studios Megaphone

Les Studios Mégaphone, c'est un ensemble de studios de création, enregistrement et production musicale... situé à Aubervilliers juste au nord de Paris. Dimitri et Manuel sont les deux techniciens son et musiciens qui font tourner le studio principal.


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Les Studios Mégaphone, c'est un ensemble de studios de création, enregistrement et production musicale... situé à Aubervilliers juste au nord de Paris. Dimitri et Manuel sont les deux techniciens son et musiciens qui font tourner le studio principal.