Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Harley Benton SC-DLX Gotoh
Photos
1/19

Test de la guitare électrique Harley Benton SC-DLX Gotoh

Guitare de forme LP de la marque Harley Benton appartenant à la série Deluxe

Prix public : 348 € TTC
Test écrit
40 réactions
Harley Benton fait du luxe ?
8/10
Partager cet article

Nous avons eu le loisir de tester pendant de nombreux jours et dans le cadre d’une utilisation intensive, la « Harley Benton SC-DLX Gotoh Black » qui, au premier coup d’œil, n’est pas sans rappeler un célèbre et onéreux modèle américain. Alors, est-ce qu'Harley Benton saura nous convaincre ?

Test de la guitare électrique Harley Benton SC-DLX Gotoh : Harley Benton fait du luxe ?

La marque alle­mande nous propose donc une (énième) copie d’une Les Paul Custom avec néan­moins des carac­té­ris­tiques bien éloi­gnées de ce qu’offre le géant améri­cain, en plus des quelques milliers d’eu­ros d’écart, bien entendu. Ainsi, on retrouve une caisse en nyatoh avec un vernis noir brillant, entou­rée d’un filet blanc et noir. HB_fullLa guitare est éton­nam­ment légère et parfai­te­ment équi­li­brée avec le manche en acajou. Que ce soit en posi­tion assise ou debout, cette Harley Benton ne penche ni d’un côté ni de l’autre, beau­coup appré­cie­ront cette carac­té­ris­tique. Le manche se révèle être très confor­table avec son diapa­son de 628 mm et un profil en C décrit comme moderne dans le sens où il est rela­ti­ve­ment peu épais, on est donc bien loin de la buche de certaines Les Paul. Celui-ci possède une touche en palis­sandre, très sombre, qui de loin ferait presque penser à de l’ébène. Il est équipé de 22 frettes en acier inoxy­dable (fait rare dans cette gamme de prix) de taille « médium jumbo », de repères en forme de trapèze et offre un radius assez plat. L’ar­rière du manche est verni, mais ne colle abso­lu­ment pas à la main. L’ar­rière de la caisse offre quant à lui une découpe profi­lée pour le confort du buste.

Le manche et la caisse sont collés et la jonc­tion est propre. La pose des frettes est égale­ment plutôt quali­ta­tive, on ne retrouve pas de frettes coupantes sur la partie basse du manche comme souvent sur des guitares d’en­trée de gamme. On notera cepen­dant quelques traces de pose sur le binding du manche, rien de rédhi­bi­toire, bien entendu, et plutôt en adéqua­tion avec le posi­tion­ne­ment tari­faire de l’ins­tru­ment.jonction

La guitare est montée d’ori­gine en 010–046, ce qui, avec ce diapa­son, offre des sensa­tions de jeu plutôt passe-partout.

Il est à noter égale­ment que sur le modèle testé, le réglage d’usine est assez bon. L’ac­tion est suffi­sam­ment basse et la hauteur des micros est bien ajus­tée. Seul un léger réglage au niveau des harmo­niques a été néces­saire pour retrou­ver un peu de justesse une fois passée la douzième case. Toujours au sujet de la justesse, la tenue des cordes est assu­rée par des méca­niques de la marque Gotoh et elles font très bien leur travail. La guitare a été jouée plusieurs heures par jour avec divers dépla­ce­ments et la tenue a été très bonne. Le cheva­let fixe est égale­ment un Gotoh de type Tune-o-Matic.

Bien que tous les goûts soient dans la nature, on ne pourra qu’ap­pré­cier cet accas­tillage doré venant complé­ter le vernis noir brillant. On retrouve par-ci par-là quelques petits ratés de fini­tions au niveau de la pose du vernis, mais encore une fois, cela reste accep­table et visible unique­ment en y regar­dant de plus près.

La guitare est équi­pée de deux humbu­ckers de type AlNiCo 5 « TESLA VR-2 ». Rassu­rez-vous cepen­dant, nul besoin de rechar­ger la guitare avant de jouer… Ces deux micros possèdent chacun un volume indi­vi­duel et une tona­lité commune. Le potard de tona­lité est de type « push/pull » et permet dans sa posi­tion haute de split­ter les deux micros afin de passer en simples bobi­nages. On retrouve bien entendu le tradi­tion­nel sélec­teur trois posi­tions sur la partie haute de la caisse.

J’ai été parti­cu­liè­re­ment embêté par le poten­tio­mètre de tona­lité, beau­coup plus fluide que les deux poten­tio­mètres de volume. Le problème étant que l’on a vite fait de le tour­ner sans le vouloir, la résis­tance étant pratique­ment nulle. Si votre jeu s’ac­com­pagne de nombreux chan­ge­ments de volume au niveau des micros, il sera sans nul doute néces­saire de chan­ger ce poten­tio­mètre pour un modèle plus « dur ». Cepen­dant, je n’ai constaté aucun cracho­te­ment sur toute la course des trois poten­tio­mètres, cela semble être un mini­mum sur une guitare neuve et pour­tant on constate régu­liè­re­ment ce problème sur des guitares parfois (très) chères.

Cette Harley Benton est vendue un peu moins de 350 euros, ce qui la place dans la four­chette haute de l’en­trée de gamme et sa fabri­ca­tion est d’ori­gine indo­né­sienne.

 

 

Je joue en Tesla

1 – Clean – Micro cheva­let
00:0000:31
  • 1 – Clean – Micro cheva­let00:31
  • 2 – Clean – Micro manche00:45
  • 3 – Clean – manche + cheva­let00:40
  • 4 – Crunch – cheva­let00:19
  • 5 – Crunch – manche00:35
  • 6 – High Gain – cheva­let00:21
  • 7 – High Gain – manche00:31

 

La guitare sonne très bien à vide avec une belle projec­tion sonore et une fois bran­chée, je dois bien avouer avoir été agréa­ble­ment surpris.

Premiè­re­ment, la guitare est vrai­ment très agréable à jouer grâce notam­ment à ce manche au profil plutôt fin malgré sa forme en C. L’ac­cès aux aigus ne pose aucun problème, on peut aller cher­cher un bend à la 22e case sans trop de diffi­cul­tés et on s’offre même le luxe d’avoir du sustain. Deuxiè­me­ment, les deux micros passifs TESLA qui équipent cette guitare font clai­re­ment du très bon travail. Le micro cheva­let offre un niveau de sortie tout à fait suffi­sant pour couvrir une palette sonore très large allant du crunch aux distor­sions bien éner­vées. D’ailleurs, en son clair, dans la tête Victory V30 MKII utili­sée dans les diffé­rents extraits, le micro cheva­let fait d’of­fice crun­cher le préam­pli et il faut jouer avec le poten­tio­mètre de volume pour retrou­ver un peu de clarté. Ce micro est aussi très équi­li­bré avec des basses qui ne sont pas baveuses, mais au contraire bien compactes, de jolis médiums et des aigus avec beau­coup de mordant. Cette Harley Benton a d’ailleurs plutôt tendance à « briller » et on se retrouve avec un son bien défini, même sur des satu­ra­tions géné­reuses. On s’éloigne un peu de ce que l’on peut attendre d’une Les Paul au sens plus tradi­tion­nel. Il faut noter aussi que l’uti­li­sa­tion de l’acier inoxy­dable pour les frettes, en plus d’as­su­rer une longé­vité théo­rique­ment infi­nie, rajoute du claquant au son et on le constate même en jouant débran­ché.HB_microTESLA

Le micro manche est quant à lui convain­cant aussi bien sur des sons clairs que satu­rés. Il apporte natu­rel­le­ment davan­tage de rondeur sans pour autant perdre la défi­ni­tion dans l’at­taque du média­tor. Avec un haut niveau de satu­ra­tion, les basses restent suffi­sam­ment défi­nies pour une utili­sa­tion en jeu solo. De manière plus géné­rale, le mordant et la défi­ni­tion dans le haut du spectre permettent de très bien ressor­tir autant en ryth­mique qu’en solo et la guitare sonne de manière très convain­cante dans les divers ampli­fi­ca­teurs essayés pour ce test.

Autre très bon point : les deux micros TESLA, bien que passifs, se sont révé­lés être éton­nam­ment silen­cieux sur des niveaux de gains élevés. C’est quelque chose de très appré­ciable en jeu solo ou dans des styles rock/metal, mais aussi tout simple­ment en studio. En règle géné­rale dans cette gamme de prix, les micros sont souvent tout au plus moyens et il faut admettre que sur cette SC-DLX Gotoh Black, cette paire de TESLA pourra satis­faire bien des guita­ristes et ne pas pous­ser à un chan­ge­ment de kit trop rapi­de­ment.

Dans la posi­tion « simples bobi­nages », le ressenti est un peu moins enthou­siaste. La réponse des micros est correcte, mais pas extra­or­di­naire. Le son manque de carac­tère dans les trois posi­tions et on comprend que ce n’est pas le terrain de jeu de prédi­lec­tion de cette Harley Benton. Ne vous atten­dez donc pas à vous retrou­ver avec une Stra­to­cas­ter en forme de Les Paul. On n’y est pas du tout, mais ça dépan­nera dans bien des situa­tions et cette option parti­cipe à offrir encore un peu plus de poly­va­lence à cette guitare.

8 – Clean – cheva­let simple
00:0000:22
  • 8 – Clean – cheva­let simple00:22
  • 9 – Clean – manche simple00:30
  • 10 – Crunch – cheva­let simple puis manche simple00:53
  • 11 – Crunch – cheva­let simple + manche simple00:35

 

Deluxe à pas cher

Harley Benton propose avec cette SC-DLX Gotoh Black, une guitare surpre­nante. Pour un tarif tout à fait raison­nable, on se retrouve avec une très belle copie de Les Paul à la robe noire et dorée. Une luthe­rie qui, sans être parfaite, est très correcte et offre un instru­ment confor­table et agréable à jouer aussi bien assis que debout. Les micros ne méritent abso­lu­ment pas un chan­ge­ment immé­diat et offrent une très bonne poly­va­lence ; son clair, crunch, high gain, tout y passe sans problème. Atten­tion cepen­dant si vous recher­chez une fidèle copie de Les Paul, vous risquez d’être déçu par le son bien plus moderne, brillant et mordant que rond et chaleu­reux. Mais nous parlons ici d’une guitare à 350 euros, et pour ce tarif, le cahier des charges est ample­ment respecté.

  • arriere
  • corps
  • frettes
  • potards
  • mecaniques_gotoh
  • selecteur
  • tete

 

8/10
Points forts
  • Dans son genre, esthétiquement très jolie
  • Légère et bien équilibrée
  • Confortable et facile à jouer
  • Un manche « autoroute » avec un vernis qui ne colle pas à la main
  • Des frettes en acier inoxydable, surprenant à ce tarif !
  • Des micros tout à fait corrects et qui ne méritent pas de changement immédiat
  • Très bonne tenue de l’accordage avec des mécaniques et un chevalet Gotoh
  • Un positionnement tarifaire plutôt agressif au vu des prestations
Points faibles
  • Quelques petits défauts de finitions par-ci par-là
  • Un potentiomètre de tonalité bien trop souple qui méritera une rapide modification tellement il peut se révéler pénible
  • Ne plaira pas forcément aux puristes de la Les Paul qui recherchent de la chaleur et de la rondeur
  • Le son en simples bobinages moins convaincant
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.