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Sujet Dis moi ce que tu lis.

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1 Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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5941
Le film est pas mal du tout (á voir absolument en V.O. car ces dingues de producteurs ont fait doubler les interviews avec synchro sur les lèvres etc. et le résultat est nullissime).
5942
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Hors sujet :
Comme beaucoup de films, la VO est souvent meilleure. Très bonne reconstitution en effet ce film. Le bouquin fait néanmoins mieux ressentir les doutes de Simpson, non pas sur les motivations de Yates, mais sur les choix à faire. ,
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite


En revanche sur le film, on peut mieux comprendre la configuration des lieux, évidemment. Simpson et Yates ont aidé à la réalisation. Ils témoignent d'ailleurs dans le film, à différents moments.

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

5943
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Quatrième de couverture:
Citation :
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des œufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable.
Soie, publié en Italie en 1996 et en France en 1997, est devenu en quelques mois un roman culte - succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.


Ouais bon bof. C'est bien écrit hein et il y a deux ou trois phrases/idées assez jolies mais pas assez pour m'embarquer. C'est plutôt beau mais ça manque de profondeur. Plutôt poseur en fait, avec un côté un peu affecté et précieux. C'est beau comme une belle photo de pub pour un parfum chic. Il y a toutefois un retournement de situation tout à fait inattendu mais on ne saura pas vraiment comment il a pu se produire. Bon on m'en a dit du bien; ça fait 120 pages; ça se lit en moins d'une heure ; ça faisait des raisons de le lire sans avoir l'impression de perdre trop de temps. Bref, bonne lecture pour combler une heure.
5944
Oui, ça a été le petit livre de chais plus quelle année, qui traînait partout...
Mou, assez vaniteux et creux...
Tu dis "poseur et affecté", c'est ça.
5945
De lui, Novecento est plus chouette déjà. C’est l’histoire d’un bébé abandonné par ses parents, et trouvé sur un transatlantique par l’équipage du bateau. Bateau qui est donc sa ville, son pays...

Mais ce sont plutôt ses vrais romans (Soie et Novecento sont des grosses nouvelles) que je recommanderais :
- City : écriture assez classique, mais avec plein d’histoires entremêlées
- Océan mer : écriture un peu plus barrée
- Châteaux de la colère : plus proche de City

Enfin Novecento c’est bien, quand même.

[ Dernière édition du message le 05/06/2018 à 23:51:44 ]

5946
Citation de Dr :
De lui, Novecento est plus chouette déjà.



C'est marrant...j'hésitais à vous parler de ma visite au musée du Novecento hier (j'étais à Milan ce week-end ) :bave:

J'ai beaucoup aimé..drôle de mouvement, hanté par ses liens avec le régime mussolinien, et pas réductible à cet aspect (variété des approches, artistes dissemblables...)
On y range par exemple de Chirico dont j'adore certaines toiles (y avait eu y a 8/9 ans une superbe expo au Jeu de Paume d'ailleurs) , Carra ou Sironi ..

J'ai découvert le sculpteur Arturo Martini
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Ou Felice Casorati
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J’ai pas vu la série, mais j’ai beaucoup aimé le livre.
C’est bien écrit et ça avance assez vite.
Les mœurs et moyens de l’époque sont très bien décris, on s’immerge vite dans l’univers.

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

 Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/

 

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33 jours
Léon Werth
1992


Quatrième de couverture:

Citation :
33 Jours ? C'est le récit qu'écrit Léon Werth du périple qui l'a mené de Paris, quitté le 11 juin 1940, à sa maison de Saint-Amour, qu'il ne rejoint que le 13 juillet. Trente-trois jours d'exode sur les routes de France, mitraillées par les Allemands — « la symphonie en tac » —, encombrées par des milliers de voitures surchargées de valises et de matelas. Werth note tout : le courage et l'hospitalité de certains, la veulerie des autres devant les uniformes allemands.

Plus fort que toutes les images que l'on connaît de cette période tragique, ce texte est un reportage plein de ces mots jetés dans la peur ou la colère par les otages de l'exode, et de ces lueurs d'incendie que l'on voit au loin et qui témoignent que la guerre n'en est encore qu'à ses débuts. Avec sa femme, son fils et la nounou de celui-ci, Werth est dans sa Bugatti « trois litres de 1932 », qui tousse dans les embouteillages et sera finalement tirée par un attelage de chevaux. Il croise des fantassins français qui se traînent comme « des ombres débraillées » et des soldats allemands qui se comportent déjà en maîtres.


http://www.telerama.fr/livres/33-jours,132629.php


Les éditions Viviane Hamy viennent de re-éditer enfin en version poche 33 jours de Léon Werth. Après une longue série de romans japonais, j'avais envie de relire un auteur français. Eh ben je n'ai pas été déçu. On est vraiment embarqué avec l'auteur, au plus près des instants passés au milieu des convois, à travers les champs, quelques fois entre les balles et les obus, dans les fermes, aux côtés des compagnes et compagnons de galère aux origines et aux opinions diverses et bien sûr tout près des soldats allemands.

Si on a bien là un récit d'aventure il ne s'agit pas d'un récit d'action au sens spectaculaire du terme. On est plus dans l'anthropologie ou la sociologie. Il s'agit d'hommes et de femmes de tous les jours vus de très près, jetés sur la routes par la Grande Histoire, tentant de flotter à la surface d'une promiscuité indépendante de leur volonté dont l'auteur restitue l'ambiance, et met à jour à travers divers prismes la complexité des relations entretenues par les différents groupes: français entre eux, les français avec les allemands et ces derniers entre eux.

Tout cela mène inévitablement à la réflexion, l'introspection, avec quelques rares traits humoristiques, rareté qui leur donne toute leur saveur. Mais l'auteur n'oublie toutefois pas le monde "à côté de la guerre"...des paysages, des lumières aux aurores ou au crépuscule, des arbres, des animaux, des fleurs et autres indices saisonniers offrant un peu de répit naturel car éloignés des grand problèmes humains et "culturels".

Le style est assez sobre mais sans prétention. Pas une phrase ni un mot de trop. Il en émane une force narrative assez particulière, celle-la même qui émane de ceux qui habituellement ne disent rien mais qui captent inévitablement votre attention lorsqu'ils se mettent à vous conter quelques chose. Car chaque mot a son poids, et ce dernier a été finement évalué durant des heures de silence, véritables vertus des taciturnes.

Si la période vous intéresse je vous invite à vous pencher sur ces 33 jours. Si vous vous fichez de cette période, cela vous donnera peut-être l'occasion de vous y intéresser mais cela vous permettra assurément de passer de bons moment de littérature dans un très beau français.

Quelques extraits:

Citation :
En beaucoup de voitures, des vieilles femmes sont allongées, qui ne regardent plus en-dehors d'elles-même et des enfants qui dorment comme s'ils étaient morts.


Citation :
Si nous n'avions pas décidé ce détour par le hameau de Chapelon, nous n'aurions pas rencontré sur notre route les mêmes circonstances et les mêmes gens. Nous aurions couru moins de risques ou davantage. Nous n'aurions pas connu celui-ci ou celle-là dont j'oserai dire qu'ils nous ont fait toucher des secrets historiques, qu'ils nous ont révélé quelques joints entre l'histoire et l'homme.


Citation :
Ce visage-là montre plus de curiosité que les autres, plus de malice. Ces yeux-là ne me pèsent pas, ils me retournent.


Citation :
L'hospitalité existe dans les temps modernes, et elle y est plus belle encore. Car elle n'est pas un rite, mais un don. La cour de la ferme, pleine de jour tombant, de repos, de silence, est vaste, close de murs. La maison, les hangars, l'écurie, l'étable composent un bel ensemble. Dans la façade de la maison, un morceau gothique a été conservé comme on respecte un nid d'hirondelles.



Citation :
À causer avec un paysan, je n'ai jamais connu de gêne, avec un ouvrier souvent. Il arrive qu'un paysan prenne les mots entre ses doigts, comme il prend un épi, un grain de blé. Le citadin apprend de lui à connaître le blé et l'avoine et ne point raisonner sur les céréales. L'ouvrier a appris de la ville et des journaux le jeu des abstractions passionnelles, la jonglerie avec des poids faux. Il distingue mal la chose, l'abstraction et les passions qu'on lui inocule, quand il est en état de foule.


Citation :
Il est deux heures après minuit. Il fait nuit noire. On délibère confusément. [...]Et, de la cour, on aperçoit des lueurs d'incendie en direction des Mignières. Ce sont sans doute des villages qui brûlent.


Citation :
Derrière nous , une sorte de prophétesse décharnée, ébouriffée, vaticine des paroles obscures [...] Au reste, ils ne sont pas si fous , ces gens, d'invoquer des divinité tutélaires et des bêtes d'apocalypse. Tout, depuis le départ de Paris, est inexplicable par les lois de la raison.



Citation :
Je n'ai jamais vu pareil paysage: un paysage de cendres. Il est vaste, chétif et pitoyablement macabre. J'hésite devant ce mot: macabre, qui suppose on ne sait quoi de vigoureux dans l'horreur, on ne sait quoi d'insistant dans la mort. C'est peut-être des limbes mais non pas des limbes blanchâtres et flous, des limbes en vérité dessiné d'un trait grêle. Ce n'est rien qu'un pré, un pré plus triste que tous les prés du monde. Des chevaux immobiles regardent vers la route, méditent plutôt, laissent pénétrer en eux l'interminable défilé qui ne les étonne plus mais les hypnotise. Et l'un d'eux ,debout sur ses quatre pattes, l'encolure appuyée à un arbre, est un cheval mort.


À propos de femmes voyant un groupe de militaires français refusant de céder à l'ennemi:
Citation :
Elles crient, mais leur cri n'est qu'une lamentation. La peur, une rage de peur les fait crier, leur souffle cette extraordinaire ellipse:
"Lâches...lâches...rendez-vous..."


Citation :
Pendant huit jours nous avons vécu avec des gens, dont quelques-uns nous paraissaient à peu près inexplicables. Du moins assez surprenants pour que nous ne puissions immédiatement les définir. Je dis qu'un Balzac seul - et encore, l'époque le lui permettrait-elle? - pourrait laisser à ces gens leur caractère et les ramener en même temps à quelque unité.


Citation :
La guerre lente des premiers mois, telle que je l'avais vécue à Paris, il me semblait qu'elle fut parfois pour les Parisiens comme une guerre éloignée dans le temps, une guerre refroidie par un manuel d'histoire.


Citation :
Je me rends compte que je n'avais pas encore cru à la totalité de la défaite. J'y croyais comme à une maladie dont on a peur et dont au fond de soi on écarte la possibilité. Chacun de ces Allemands, c'est le signe d'une maladie dont on a lu la description, mais que soudain on découvre en sa peau.


Citation :
Ce que nous nommons l'histoire ne serait-il pas la plus vaine illusion des hommes? Ce que nous concédons à l'histoire, aux guerres comme aux puissances en temps de paix, ne serait-ce pas le signe de notre insuffisance? Nous faisons de l'histoire, comme un malade fait une maladie. Nous sommes responsables de l'histoire, comme les fous sont responsables de la créations des asiles
.

Citation :
Ils n'ont lu que des journaux et des magazines. Ils pensent en légendes de clichés photographiques.


Citation :
Le charme de Ladon, c'est une petite rivière sans berges, qui passe entre les maisons, encadrée par des façades et des feuillages, une rivière intime. C'est un décor aimable et vieillot, où l'eau a un air ancien.[...] La canaille fanfare emplit le silence qu'enfermaient ces façades, ces feuillages retombants et ce filet d'eau.


Citation :
Les Allemands sont partis [...]C'est presque la paix. C'est le silence du crépuscule, comme dans tous les villages au temps de paix. Je dis à Abel Delaveau: "Le village se ressemble à lui-même". "Oui...mais pas tout à fait. Il manque le grincement d'une charrette qui rentre, un cycliste..."


Citation :
Les canons sont dans le verger et les soldats en short sont partout. Nous sommes sous la dominations des canons et des shorts. L'oppression, ces sont des canons et des shorts.[...] J'entre de temps en temps dans la maison pour ne pas les voir, pour les oublier. Alors je me sens un instant soulagé, comme si j'entrais dans un bain, après une grande marche. Nous avons une courbature d'Allemands.


Citation :
La salle de la ferme est éclairée par une lampe à pétrole. Cette lumière fait beaucoup d'ombres sur les visages. C'est une lumière d'autrefois.


Citation :
Je sais que je n'ai pas conté un grand événement. Mais il y a pas de petit événement.


Citation :
Abel a bien plus que moi le sens du moment et des êtres. Et je ne suis point encore arrivé à comprendre comme, sans savoir un seul mot de leur langue, il se faisait presque toujours comprendre des Allemands. Ne dites pas: par gestes. Les autres aussi savent gesticuler. Par le regard, je pense et par je ne sais quel magnétisme.

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Citation :
« La dette publique est un danger pour les générations futures », « La France n’a pas fait de réformes depuis plus de trente ans », « Notre modèle social est inefficace », « Le Code du travail empêche les entreprises d’embaucher », « Une autre politique économique, c’est finir comme le Venezuela » ; telles sont les affirmations ressassées en boucle depuis plus de trente ans par une petite élite bien à l’abri de ce qu’elle prétend nécessaire d’infliger au reste de la population pour sauver la France.
Ces idées ont tellement pénétré les esprits qu’elles ne semblent plus pouvoir faire l’objet du moindre débat. C’est justement l’objet de ce livre : regagner la bataille des idées, refuser ce qui peut paraître du bon sens, tordre le cou à ces prétendues « vérités économiques ».
Savez-vous qu’il y a eu plus de 165 réformes relatives au marché du travail depuis 2000 en France ? Que nous avons déjà connu une dette publique représentant 200 % du PIB ? Que plus de la moitié de la dépense publique profite au secteur privé ?
Dans ce traité d’économie hérétique, Thomas Porcher nous offre une contre-argumentation précieuse pour ne plus accepter comme une fatalité ce que nous propose le discours dominant.

Thomas Porcher est économiste. Membre des Économistes atterrés, docteur en économie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, il est professeur associé à la Paris School of Business. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment Introduction inquiète à la Macron-économie (Les petits matins) et de publications dans des revues académiques internationales.


C'est un bouquin facile à lire, qui reprend l'ensemble du discours dominant des "économistes sérieux" pour le tordre et donne les arguments pour le contrer. C'est évidemment orienté mais ça fait du bien de lire un tel bouquin par les temps qui courent ! Je recommande chaudement.
Je reproche simplement que si le discours dominant sort éreinté des 240 pages, les solutions alternatives ne sont présentes qu'en filigranes.

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste