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Pédago
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L'enregistrement du piano droit - Configurations multiples

Le guide de l’enregistrement - 153e partie

Pour ce dernier épisode consacré à l'enregistrement du piano droit, nous allons brièvement évoquer l'épineuse question de la captation impliquant l'utilisation de plusieurs techniques en simultané…

L'enregistrement du piano droit - Configurations multiples : Le guide de l’enregistrement - 153e partie
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Double mixte

Comme nous l’avons vu au cours de ces dernières semaines, toutes les tech­niques de prise de son ont leurs avan­tages et leurs incon­vé­nients. Ainsi, il est donc natu­rel de vouloir les combi­ner afin de tirer le meilleur parti de chacune d’entre elles… Sauf que ce n’est bien entendu pas aussi simple que ça, puisque des problèmes liés à la corré­la­tion de phase entre les diffé­rents signaux vont inévi­ta­ble­ment venir mettre leur grain de sel dans toute cette histoire. Si vous ne savez abso­lu­ment pas de quoi il retourne, je vous invite à lire au préa­lable cette série d’ar­ticles qui devrait vous permettre d’y voir un peu plus clair.

Enregistrement 153Bien, main­te­nant que nous sommes tous « aware », évacuons rapi­de­ment le cas de figure le plus simple : la combi­nai­son de prises mono­pho­niques. Imagi­nons, par exemple, que vous ayez disposé un premier micro au-dessus de votre piano avec la capsule légè­re­ment à l’in­té­rieur du cadre de façon à capter des attaques franches. Puis, vous rendant compte que le son obtenu manque un tanti­net d’am­pleur, suppo­sons que vous ayez opté pour un deuxième micro placé derrière votre joujou à une distance suffi­sante pour lais­ser le temps aux notes de bien se déve­lop­per. Eh bien dans un cas tel que celui-ci, il vous suffit d’ap­pliquer les recom­man­da­tions du chapitre de ce guide consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment de la basse et vous devriez parve­nir à vous sortir de la panade sans trop de mal.

Est-il aussi simple de combi­ner des prises stéréo, comme par exemple un couple A/B et un couple XY ? Malheu­reu­se­ment, non. Pour faire court, le mélange de telles capta­tions s’avère la plupart du temps problé­ma­tique car chaque paire présente une image stéréo diffé­rente. Du coup, elles se para­sitent entre elles pour un résul­tat sonore global passa­ble­ment brouillon. Il est évidem­ment possible de s’en sortir, mais cela demande un sacré métier, ce qui dépasse large­ment le cadre de ce guide. En plus, je n’ai person­nel­le­ment jamais vrai­ment trouvé ce genre d’exer­cice probant. Bref, permet­tez-moi donc de botter en touche pour cette fois afin de pouvoir vous présen­ter une méthode beau­coup plus abor­dable et dont les possi­bi­li­tés de rendu me semblent autre­ment plus inté­res­santes.

De quoi s’agit-il ? Eh bien tout simple­ment du mélange entre une prise stéréo (A/B ou XY) et une prise mono. Ici, rien de bien sorcier puisque les problèmes de phase se gèrent aussi « simple­ment » que lors du mélange entre deux prises mono. Et mine de rien, il y a déjà de quoi faire ! À titre d’exemple, voici des extraits sonores réali­sés comme suit :

  • Modèle de piano droit U4 dans Piano­teq ;

  • Couple A/B formé par une paire de C414 virtuels en mode omni­di­rec­tion­nel écar­tés de 70 centi­mètres et placés devant le piano sous le clavier ;

  • Un unique C414 virtuel en mode omni­di­rec­tion­nel au-dessus du piano avec la capsule légè­re­ment à l’in­té­rieur du cadre.

01_Music_AB_Face­Low_414_E70_D30
00:0001:23
  • 01_Music_AB_Face­Low_414_E70_D3001:23
  • 02_Music_414_MonoUp_H-501:23
  • 03_Phase_Out01:23
  • 04_Phase_OK01:23
  • 05_MAP 101:23
  • 06_MAP 201:23

Comme vous devez vous en douter, le couple est là pour créer l’image stéréo avec un place­ment permet­tant d’ob­te­nir une certaine rondeur dans le bas du spectre, alors que la prise mono devrait garan­tir une meilleure compa­ti­bi­lité mono avec un place­ment privi­lé­giant le mordant des attaques.

Sur le troi­sième extrait, le mélange des prises fait fi des problèmes de phase ; d’où un rendu somme toute déce­vant. Tout rentre dans l’ordre après un aligne­ment pour le quatrième exemple. Il ne reste plus qu’à régler le mélange à son goût, chose faite sur le cinquième extrait.

Pour finir, je me suis amusé en brico­lant une dernière mise à plat avec pour seule arme l’au­to­ma­tion du volume de chacune des prises. Dans un premier temps, seule la prise mono est présente. Puis, lorsque le jeu se fait plus nerveux, le couple A/B entre en scène avec un mix le pous­sant en avant par rapport à la prise mono de façon à accen­tuer la « drama­tur­gie » de cette petite musique. Enfin, le morceau se termine sur un mélange 80/20 en faveur de la prise mono, histoire de reve­nir tranquille­ment à quelque chose de plus calme tout en conser­vant une certaine sensa­tion d’es­pace. Inté­res­sant ce que l’on peut faire sans même avoir à dégai­ner le moindre trai­te­ment, n’est-ce pas ?

Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un premier épisode consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment du piano à queue.

 

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