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Pédago
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Pour aller plus loin

Le guide du mixage — 146e partie

Pour cet avant-dernier épisode, je vous propose un pot-pourri d’astuces susceptibles de rompre votre train-train quotidien en venant « pimenter » vos mixages. Bien entendu, cet article s’adresse avant tout aux personnes ayant déjà un peu de bouteille en la matière et qui souhaitent bousculer un tant soit peu leurs habitudes afin d’explorer de nouveaux horizons sonores. Si tel n’est pas votre cas, je vous encourage à travailler de façon plus « traditionnelle » dans un premier temps pour mieux profiter des bienfaits des conseils qui vont suivre le moment venu.

Pour aller plus loin : Le guide du mixage — 146e partie
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Brea­king the waves

Partant du prin­cipe bien connu que c’est en sciant que Léonard de Vinci, je suppose qu’en bon élève assidu que vous êtes, vous avez profité chaque semaine des sept jours sépa­rant la publi­ca­tion de chacun des épisodes de cette série pour mixer et remixer encore bon nombre de vos chefs-d’oeuvre. Après presque trois années à faire cela, il y a de bonnes chances pour que vous ayez déve­loppé vos propres auto­ma­tismes de mixage, ce qui a incon­tes­ta­ble­ment du bon. Néan­moins, il est possible qu’à la longue vous ayez parfois l’im­pres­sion de tour­ner en rond. Lorsque votre propre « signa­ture sonore » commence à vous lasser, il est alors conseillé d’adop­ter quelques « postures » qui vien­dront habi­le­ment briser vos habi­tudes l’es­pace d’un titre ou deux. J’en­tends ici par « postures » des contraintes psychiques (ques­tion de point de vue) ou maté­rielles (outils de travail) qui vous force­ront à attaquer le mixage sous un angle nouveau pour vous, ce qui stimu­lera immanqua­ble­ment votre créa­ti­vité. Par essence, le nombre de « postures » possibles est infini et il serait donc vain de vouloir en donner une liste exhaus­tive. C’est pourquoi je me conten­te­rai seule­ment de vous citer celles que j’af­fec­tionne le plus.

Change habits

Il y a tout d’abord la méthode que l’on pour­rait quali­fier de mélange des genres. Ce grand clas­sique repose sur un prin­cipe extrê­me­ment simple, mais diable­ment puis­sant : mixer un titre d’un certain style musi­cal en essayant d’y appliquer les tech­niques de produc­tion propres à un autre style, ou à une autre époque. Par exemple, il m’est arrivé d’ob­te­nir un rendu assez bluf­fant en trai­tant un morceau de metal comme s’il s’agis­sait d’un titre reggae. Et derniè­re­ment, j’ai été agréa­ble­ment surpris après avoir mixé de l’EDM bien char­nue comme si j’étais dans les 60's. Bref, j’es­père que vous saisis­sez l’idée.

Une autre façon de sortir du rang consiste à chan­ger de temps en temps d’ou­tils logi­ciels. Pour ma part, je m’im­pose fréquem­ment des contraintes farfe­lues comme mixer unique­ment avec des free­wares, n’uti­li­ser aucun compres­seur, n’uti­li­ser que des delays en lieu et place de réverbes, ou bien encore mixer sans égali­sa­tion. J’avoue que la qualité des résul­tats est variable, mais cela pousse à être créa­tif et même si, sur le coup, le rendu est bancal, cela ne veut pas dire que les nouvelles idées qui ont été géné­rées ne fonc­tion­ne­ront pas plus tard sur un autre projet. Je me souviens d’ailleurs d’une fois où je m’étais imposé de mixer sous Live d’Able­ton en n’uti­li­sant que les plug-ins four­nis alors que je travaillais exclu­si­ve­ment sous Pro Tools à l’époque. Eh bien, la première tenta­tive n’a pas vrai­ment été probante. Ceci étant, quelque temps après, cette expé­rience m’a permis d’uti­li­ser le superbe logi­ciel d’Able­ton pour un autre morceau sur lequel ses spéci­fi­ci­tés ont fait merveille !

La dernière astuce du jour met à profit un trait inhé­rent à la condi­tion humaine : notre insta­bi­lité émotion­nelle. Il y a des jours avec et des jours sans, des jours où nous sommes heureux, d’autres où nous sommes triste, en colère, apathique, éner­gique, timoré, aven­tu­reux, etc. Qu’on le veuille ou non, ces humeurs influencent notre percep­tion du monde. Par consé­quent, notre humeur influence égale­ment notre façon de mixer. Du coup, mixer un même titre plusieurs fois à des moments diffé­rents et sous des jougs émotion­nels distincts donnera forcé­ment des pattes sonores variées. Là où cela devient parti­cu­liè­re­ment inté­res­sant, c’est lorsqu’on essaye de mélan­ger entre elles plusieurs de ces versions. Ainsi, mon dernier mix en date combine trois versions diffé­rentes : une où j’étais plus ou moins mal dans mes pompes que j’ai utili­sée pour les couplets, une autre où j’étais remonté comme un coucou pour les refrains, et enfin, une dernière où j’étais plutôt enjoué pour l’ou­tro. Bien sûr, il m’a fallu un peu de travail pour que ce « collage » ne s’en­tende pas au-delà du raison­nable, mais le résul­tat final en valait large­ment le coup.

Voilà, j’es­père que ces quelques ficelles auront titillé votre imagi­na­tion et que vous n’hé­si­te­rez pas à envi­sa­ger ce genre de stimu­lus si d’aven­ture vous vous trou­viez en manque d’ins­pi­ra­tion. D’ailleurs, si vous souhai­tez parta­ger vos propres « recettes » dans les commen­taires de cet article, je suis sûr que vous ferez plus d’un heureux, à commen­cer par moi !

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