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sonible smart:reverb
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Test du Sonible smart:reverb

Réverbération algorithmique logicielle de la marque sonible appartenant à la série smart

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Test écrit
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Une réverbération qui réfléchit
9/10
Award Innovation 2020
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Depuis quelques années, l’IA nous est servie à toutes les sauces comme étant la solution aux problèmes que nous avons, voire à ceux que nous n’avons même pas d’ailleurs, et ce, quel que soit le domaine. Le petit monde de l’audio n’échappe bien évidemment pas au phénomène et nous avons donc vu apparaître ces derniers temps bon nombre de plug-ins carburant à l’intelligence artificielle. Si quelques-uns de ces joujoux sont devenus de véritables « game changer », beaucoup tombent malheureusement plus du côté artifice qu’autre chose. Du coup, à force de voir le terme utilisé à tort et à travers, nous sommes nombreux à regarder d’un air méfiant les nouveaux produits estampillés « IA »…

Sauf que le plug-in que je m’ap­prête à passer sur le grill aujour­d’hui ne sort pas de nulle part! En effet, la smart:reverb est signée Sonible. Or, l’édi­teur autri­chien fait partie des précur­seurs en matière d’in­tel­li­gence arti­fi­cielle appliquée à l’au­dio. J’avais d’ailleurs eu le plai­sir de tester leur tout premier outil du genre dès sa sortie en 2015 et il faut bien avouer que l’éga­li­seur Frei:raum était tout simple­ment bluf­fant pour l’époque. Depuis, la marque a conti­nué sur sa lancée avec les plug-ins smart:EQ et smart:comp que je n’ai malheu­reu­se­ment pas eu l’oc­ca­sion d’es­sayer, mais qui ont plutôt bonne presse. Ainsi, cette smart:reverb a large­ment de quoi atti­ser la curio­sité. Est-elle à la hauteur de ce que nous sommes en droit d’at­tendre d’un outil de trai­te­ment audio « intel­li­gent » en 2020? C’est ce que nous allons voir…

Chit-chat

Dispo­nible en 64 bits pour Mac et PC aux formats VST, VST 3, AAX et AU, la smart:reverb s’ins­talle très faci­le­ment. Pour l’au­to­ri­sa­tion, l’uti­li­sa­teur a le choix : liée à la machine grâce à un numéro de licence (jusqu’à deux machines) ou liée à un dongle USB iLok 2. Simple et effi­cace, merci, bonsoir.

FullScreenAvant de rentrer dans le vif du sujet, évacuons les « à côtés » qui sont loin d’être négli­geables. Tout d’abord, sachez que l’in­ter­face graphique est redi­men­sion­nable à l’envi. De plus, un système de compa­rai­son A/B est présent. Bref, mes marottes habi­tuelles sont comblées, merci Sonible et que les autres éditeurs en prennent de la graine!

Outre les boutons de « reset », « bypass » et autres fonc­tions de gestion des presets, le bandeau supé­rieur du plug-in offre un fort bien­venu couple Undo/Redo ainsi qu’un switch donnant accès à quelques options : tuto­riel de démar­rage rapide, acti­va­tion des bulles d’aide contex­tuelle, noti­fi­ca­tion de dispo­ni­bi­lité d’une mise à jour, ou bien encore la possi­bi­lité de défi­nir le dosage dry/wet par défaut sur 100 % wet si vous êtes plutôt du genre à utili­ser vos réver­bé­ra­tions au travers de bus auxi­liaires.

Enfin, notez que l’uti­li­sa­tion du plug-in n’im­plique aucun ajout de latence et qu’une instance consomme au maxi­mum 0.5 % de CPU sur ma machine (Mac Pro fin 2013 Hexa­coeur Xeon 3,5 GHz – 32 Go DDR3), ce qui est somme toute honnête.

Bon, passons main­te­nant aux choses sérieuses!

Reverb Lear­ning

Le prin­cipe même de cette smart:reverb la rend rela­ti­ve­ment désta­bi­li­sante de prime abord pour qui a l’ha­bi­tude des réver­bé­ra­tions tradi­tion­nelles. Oubliez ici les algo­rithmes clas­siques du type Plate, Room, Hall et autre Cham­ber. Bye-bye égale­ment aux premières réflexions et queues de réverbe. Quant au raison­ne­ment selon la concep­tion d’un espace acous­tique réaliste, c’est la même tisane. La smart:reverb est en rupture totale avec ces para­digmes, puisqu’elle ne vise pas à placer les diffé­rents éléments au sein d’un espace, mais plutôt à tailler sur mesure une sensa­tion d’am­biance spéci­fique à chaque instru­ment. Une fois cette notion inté­grée, son utili­sa­tion est somme toute simple.

Il convient tout d’abord de sélec­tion­ner un profil d’ins­tru­ment parmi les sept propo­sés : Univer­sal, Drums, Snare, Guitar, Keys, Vocals, Speech. Dommage qu’il n’y ait pas plus de profils dispo­nibles. Quid des cordes, des cuivres, etc. ? Rien de bien gênant cepen­dant, le profil Univer­sal faisant la blague la plupart du temps. Une fois le profil adéquat sélec­tionné, il suffit de lancer la lecture et d’en­clen­cher le méca­nisme d’ap­pren­tis­sage pour qu’en quelques secondes l’IA propose une réver­bé­ra­tion de base en guise de point de départ spécia­le­ment conçu pour conve­nir aux carac­té­ris­tiques spec­trales et tempo­relles du signal source. À partir de là, un pad XY propose d’af­fi­ner le rendu selon deux axes de travail : d’un son inti­miste à un son riche sur l’axe des abscisses, d’une réverbe arti­fi­cielle à natu­relle sur l’axe des ordon­nées. L’en­semble est simple, diable­ment effi­cace et permet de trou­ver son bonheur très rapi­de­ment.

Sous cette matrice, trois poten­tio­mètres offrent de plus amples raffi­ne­ments :

  • Width joue sur la largeur stéréo de la réver­bé­ra­tion;
  • Color influence la balance spec­trale du rendu avec une pâte sonore de plus en plus sombre pour des valeurs néga­tives ou de plus en plus clinquante pour des valeurs posi­tives;
  • Clarity agit comme une sorte d’ef­fet de « ducking » de façon à disso­cier le signal source du signal réver­béré et d’ainsi garan­tir une intel­li­gi­bi­lité opti­male.

Encore une fois, c’est simple et effi­cace. Mention spéciale pour le potard Clarity dont la puis­sance est tout bonne­ment bluf­fante.

Pour complé­ter ce tableau de base, nous avons bien entendu droit à quelques réglages plus conven­tion­nels : le temps de réver­bé­ra­tion, le pre-delay malheu­reu­se­ment sans possi­bi­li­tés de synchro­ni­sa­tion au tempo, les niveaux dry et wet avec une option de chai­nage afin de faire évoluer ces deux réglages de façon propor­tion­nelle (la somme des deux niveaux sera toujours égale à 100 %).

Enfin, un bouton « Freeze » permet, comme son nom l’in­dique, de captu­rer et figer la réver­bé­ra­tion actuel­le­ment produite pour géné­rer un signal sauce drone alors que le switch « Infi­nite » donne un temps de réver­bé­ra­tion infini. Ces deux fonc­tions ont le mérite d’exis­ter, mais sont un tanti­net déce­vantes, car « Freeze » induit une coupure de volume trop consé­quente lorsqu’elle est désac­ti­vée pour passer inaperçue et les deux bloquent la majo­rité des autres réglages, ce qui empêche toute expé­ri­men­ta­tion… Cepen­dant, je dois avouer que rien qu’avec les para­mètres que nous venons de voir, il est possible d’ob­te­nir une palette sonore assez large de réver­bé­ra­tions parti­cu­liè­re­ment bien taillées pour chaque signal source spéci­fique, et ce, de façon très intui­tive et en un tour­ne­main qui plus est. Que demande le Peuple?

D’au­tant que le joujou offre beau­coup plus que cela, comme nous allons le voir dans la prochaine section…

Le petit futé

SpreadJusqu’ici, nous n’avons parlé que des réglages occu­pant seule­ment le tiers gauche de l’in­ter­face du plug-in. Or, le cœur de l’af­fi­chage est occupé par deux magni­fiques graphiques qui ne sont pas là qu’en guise de déco­ra­tion : le « Particle Display » et le « Tempo­ral Shaper ». En fait, lorsque smart:reverb analyse le signal source, c’est juste­ment pour adap­ter au mieux les para­mètres de ces deux sections. De plus, la mani­pu­la­tion du pad XY et des autres potards modi­fie ces sections de façon à rester cohé­rent avec l’ana­lyse. Il est cepen­dant possible de prendre la main histoire de sculp­ter plus avant la réver­bé­ra­tion obte­nue, jusqu’à taper dans des réverbes tenant plus de l’ef­fet qu’autre chose, ce qui est ma foi fort agréable.

Le « Particle Display » permet, d’une part, de visua­li­ser en un clin d’oeil l’évo­lu­tion spec­trale et tempo­relle du signal réver­béré grâce à un superbe affi­chage sous forme de « parti­cules » animées, ce qui s’avère très instruc­tif, et d’autre part, d’agir direc­te­ment sur cette évolu­tion au travers de nœuds qu’il est possible de dépla­cer selon l’axe tempo­rel hori­zon­tal. Il est ainsi très simple de déter­mi­ner les vitesses de déclin des diffé­rentes zones spec­trales.

Le « Tempo­ral Shaper » permet, quant à lui, d’agir sur les courbes d’évo­lu­tion tempo­relle de trois compo­santes sonores de la réver­bé­ra­tion :

  • Decay (en vert) pour l’éner­gie;
  • Spread (en orange) pour la propa­ga­tion au sein de l’image stéréo;
  • Density (en rose) pour la densité.

Notez qu’il est possible de limi­ter l’ac­tion du réglage « Spread » à une certaine plage de fréquences via le « Particle Display ».

DensityÀ l’usage, ces deux sections sont fort intui­tives et ouvrent des pers­pec­tives assez réjouis­santes. Il est par exemple possible de créer une réverbe initia­le­ment mono qui gagne en largeur stéréo tout au long du déclin, ou bien encore de conce­voir une sorte de réver­bé­ra­tion inver­sée avec une éner­gie et une densité nulles à l’ori­gine et maxi­males au bout d’un certain temps de déclin. Bref, large­ment de quoi faire turbi­ner votre créa­ti­vité. Il est toute­fois dommage que Sonible n’ait pas poussé le concept un cran au-dessus en propo­sant par exemple une synchro­ni­sa­tion au tempo et des grilles tempo­relles magné­tiques de façon à faire « groo­ver » chacun de ces para­mètres au rythme de votre compo­si­tion. De même, la possi­bi­lité d’ajou­ter des points aux enve­loppes du « Tempo­ral Shaper » aurait pu rendre la smart:reverb diable­ment effi­cace en termes de Sound Design.

Avant de voir la bête en action, il me reste à évoquer rapi­de­ment la section esca­mo­table « Pre-Filter EQ » qui, comme son nom le laisse suppo­ser, propose d’éga­li­ser succinc­te­ment le signal source avant qu’il n’at­taque la réverbe. Deux filtres sont dispo­nibles avec pour chacun le choix entre des courbes HP, LP, Hi-Shelf, Lo-Shelf et filtre en cloche. Pas grand-chose à dire ici, si ce n’est qu’une troi­sième bande n’au­rait pas été de refus.

Bien, il main­te­nant grand temps de mettre la bestiole en situa­tion.

iReverb

Contrai­re­ment à d’ha­bi­tude, cette séance d’écoute se fera au travers d’une vidéo. J’es­père que ce chan­ge­ment de support vous plaira! Bon vision­nage et rendez-vous après ça pour la conclu­sion de ce banc d’es­sai.

 

Après mûre réflexion…

Suite à ce banc d’es­sai, plusieurs constats s’im­posent. Tout d’abord, cette smart:reverb n’est pas pour tout le monde. Si vous êtes dans une optique de créa­tion d’en­vi­ron­ne­ments acous­tiques réalistes, comme cela peut être le cas dans la musique orches­trale par exemple, cet outil n’est clai­re­ment pas le choix le plus adéquat. De même, si vous ne tenez pas à remettre en ques­tion vos vieilles habi­tudes de travail au travers des grands clas­siques de la réver­bé­ra­tion algo­rith­mique, passez votre chemin.

En revanche, en guise d’ha­billage d’am­biance pour les musiques actuelles privi­lé­giant la sensa­tion sonore au réalisme acous­tique, il faut bien recon­naitre que le joujou de Sonible fait mouche. Une fois pris le pli, l’uti­li­sa­tion est on ne peut plus intui­tive, le rendu est d’une qualité impec­cable et la palette sonore suffi­sam­ment large pour ne pas deve­nir répé­ti­tive à la longue.

Bien sûr, la smart:reverb n’est pas parfaite. Cepen­dant, il s’agit d’un outil inno­vant, diable­ment fonc­tion­nel tel quel et qui promet un futur pour le moins jouis­sif si tant est que l’édi­teur veuille bien creu­ser le sujet plus avant. En effet, le poten­tiel sur le plan « groovy » comme sur celui du Sound Design est énorme à mon humble avis. Le jour où Sonible travaillera la ques­tion de la synchro­ni­sa­tion au tempo, je suis persuadé que ce beau joujou devien­dra réel­le­ment un incon­tour­nable.

En atten­dant, je vous invite à télé­char­ger la version d’éva­lua­tion afin de vous forger votre propre avis. Ne tardez pas trop, car Sonible propose actuel­le­ment un tarif de lance­ment cumu­lable avec plusieurs autres réduc­tions si vous êtes déjà client chez eux ou si vous navi­guez dans le milieu éduca­tif (ensei­gnant ou étudiant), rendant ainsi l’ou­til encore plus attrac­tif…

  • FullScreen
  • Spread
  • Density

 

9/10
Award Innovation 2020
Points forts
  • Nouveau concept fort intéressant
  • Utilisation intuitive
  • Qualité de l’analyse selon les profils instruments
  • Matrice de réglage XY efficace
  • Puissance du réglage Clarity
  • Particle Display et Temporal Shaper innovants et utiles
  • Tutoriel de démarrage rapide
  • Aide contextuelle
  • Notification de mise à jour
  • Installation et autorisation simple
  • Autorisation machine ou dongle iLok
  • Interface redimensionnable à l’envi
  • Fonction de comparaison A/B
  • Latence nulle
  • Consommation CPU raisonnable
Points faibles
  • Pas pour tout le monde
  • Déstabilisant de prime abord
  • Pas de synchronisation au tempo
  • Fonctions Freeze et Infinite un poil décevantes
  • Plus de profils s’il vous plait
  • Manque une troisième bande à l’EQ

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