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La caisse à outils du Boss
7/10
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Boss complète sa mythique collection d’amplificateurs de la série Cube avec un nouveau modèle nommé le « Dual Cube LX » décliné pour les guitaristes et les bassistes. Ce nouveau Cube au format rectangulaire se destine à être le parfait compagnon de route tout en offrant une multitude d’options.

Test de l'amplificateur Boss Dual Cube LX : La caisse à outils du Boss

faceC’est le Dual Cube LX dans sa décli­nai­son pour guita­ristes que nous débal­lons du carton aujour­d’hui. Il s’agit d’un petit ampli­fi­ca­teur de 10 watts équipé de deux haut-parleurs de 4 pouces déli­vrant 5 watts chacun. Le châs­sis est fait dans un plas­tique qui inspire confiance, comme souvent dans la série Cube. On est par ailleurs surpris par le poids plume de 3.3 kg et par les dimen­sions de 341 mm x 162 mm x 215 mm qui rendent cet ampli­fi­ca­teur facile à trans­por­ter ou à poser sur un coin de bureau pour travailler. Il sera possible d’ali­men­ter ce Dual Cube LX à l’aide du bloc fourni ou avec 8 piles de type LR6. Bien entendu, on ne peut s’em­pê­cher d’y voir un concur­rent direct au Yamaha THR10II, on revien­dra d’ailleurs sur ce point un peu plus loin dans ce test.

Du côté des fonc­tion­na­li­tés, ce Dual Cube LX est plutôt bien équipé avec deux entrées permet­tant d’y bran­cher une guitare, mais aussi un multief­fet trans­for­mant l’am­pli­fi­ca­teur en enceinte FRFR, un micro ou encore un éven­tuel clavier. Bien entendu, on pourra aussi bran­cher un casque au format jack 3.5 mm. Les habi­tués de la série Cube, dont je fais moi-même partie, ne seront pas dépay­sés de retrou­ver un poten­tio­mètre permet­tant de navi­guer à travers 7 simu­la­tions d’am­pli­fi­ca­teurs du plus clair au plus saturé. S’y ajoutent un mode « MIC » ainsi qu’un mode ligne « STEREO IN ».

Les simu­la­tions propo­sées sont les suivantes :

  • Acous­tic Sim
  • JC Clean = Roland JC-120
  • US Combo = Fender Deluxe Reverb
  • Brit Combo = Vox AC-30TB
  • Hi-Gain Stack = Marshall 1959
  • Metal Stack = Peavy EVH5150
  • Extreme = Mode MODERN du canal 2 d’un MESA/Boogie Dual Recti­fier

On retrouve les clas­siques et indis­pen­sables poten­tio­mètres de gain, volume, basses, médiums, aigus et un master géné­ral. Viennentpanneau s’y ajou­ter deux poten­tio­mètres desti­nés au réglage des effets inté­grés parmi lesquels sont dispo­nibles : chorus, flan­ger, phaser, tremolo, heavy octave, delay et reverb. On dispose égale­ment d’un bouton de tap tempo. Il est possible de sauve­gar­der assez faci­le­ment un réglage en main­te­nant appuyé le bouton « Memory ». Celui-ci offre trois mémoires par simu­la­tion. Par la suite, on peut rappe­ler les presets soit avec ce même bouton, soit en bran­chant un foots­witch de type Boss FS-5U ou FS-7, malheu­reu­se­ment non fourni.

Le Dual Cube LX dispose égale­ment d’un looper permet­tant d’en­re­gis­trer jusqu’à 90 secondes de musique, ce qui est très bien. Cepen­dant, celui-ci n’est contrô­lable qu’à l’aide d’un second foots­witch, lui aussi non fourni. C’est là beau­coup plus embê­tant, car il est impos­sible de s’en servir autre­ment. Il n’y a aucun bouton sur le panneau prin­ci­pal permet­tant de lancer l’en­re­gis­tre­ment comme c’est le cas sur d’autres modèles de la série Cube. Il faudra s’ac­quit­ter d’une cinquante d’eu­ros supplé­men­taires si l’on souhaite acqué­rir un foots­witch de la marque. De la même manière, cet ampli­fi­ca­teur dispose d’une connexion Blue­tooth non fonc­tion­nelle à la sortie du carton. Là encore, il faudra ache­ter l’adap­ta­teur « BT-Dual Blue­tooth » de la marque, toujours au prix d’une cinquante d’eu­ros supplé­men­taires. Si les marques ont depuis toujours, pour la plupart, vendu leurs foots­witchs sépa­ré­ment de leurs ampli­fi­ca­teurs les moins chers, ne pas permettre d’uti­li­ser certaines fonc­tion­na­li­tés basiques de l’ap­pa­reil sans ces mêmes foots­witchs est une pratique fâcheuse. D’au­tant plus qu’en 2022, à l’heure où certaines machines à café possèdent une connexion Blue­tooth/Wifi inté­grée d’of­fice, il est surpre­nant que Boss n’ait tout simple­ment pas inté­gré une inter­face Blue­tooth native au Dual Cube LX.

arrièreLa connec­tique se voit complé­tée d’une entrée i-Cube Link/Aux In qui permet d’y bran­cher un smart­phone ou un casque équipé d’un micro­phone. Cette entrée est bidi­rec­tion­nelle et permet, par exemple, d’en­re­gis­trer le son du Dual Cube LX direc­te­ment dans une appli­ca­tion de type magné­to­phone/caméra sur un smart­phone. Chouette idée pour frimer sur Insta­gram !

Enfin, cet ampli­fi­ca­teur dispose d’une connec­tique USB trans­for­mant l’ap­pa­reil en carte son et offrant la possi­bi­lité de s’en­re­gis­trer de manière tout à fait confor­table grâce aux pilotes ASIO télé­char­geables sur le site de Boss.

Termi­nons ce tour du proprié­taire en notant que le Dual Cube LX est fabriqué en Chine et est vendu à l’heure actuelle autour des 300 euros, soit un tout petit peu moins cher que son concur­rent le plus légi­time de chez Yamaha.

Deux fois mieux ?

Pour ces premiers extraits audios, j’ai utilisé un clas­sique Shure SM57 que j’ai placé devant l’une des petites gamelles du Dual Cube LX. Voici les résul­tats obte­nus :

1 – Acous­tic SIM + Réverb
00:0000:30
  • 1 – Acous­tic SIM + Réverb00:30
  • 2 – JC Clean gain 5 + Réverb00:25
  • 3 – US Combo gain 5 + Réverb00:32
  • 4 – JC Clean gain 5 + Heavy Octave + Réverb00:22
  • 5 – JC Clean + Chorus + Réverb00:31
  • 6 – Brit Combo gain 7 + Réverb00:22
  • 7 – High Gain Stack gain 7 + Delay00:32
  • 8 – Metal Stack gain 700:33
  • 9 – Extreme gain 600:29
  • 10 – Brit Combo + Flan­ger00:30
  • 11 – Brit Combo gain 4 + Phaser00:30
  • 12 – Brit Combo gain 4 + Tremolo00:26
  • 13 – JC Clean gain 4 + Réverb spring00:18

 Autant le dire tout de suite, ce nouveau Cube ne fait pas honneur à la série qui a toujours été consi­dé­rée comme une valeur sûre avec des simu­la­tions tout à fait correctes. Ici, globa­le­ment tout est moyen. Le rendu est sans surprise un peu « boxy », mais il est diffi­cile d’es­pé­rer réel­le­ment mieux de la part de si petits haut-parleurs. Les sons clairs sur les modes « JC Clean » et « US Combo » sont tout juste corrects avec une petite préfé­rence pour le premier que j’ai trouvé plus clair et plus agréable à jouer. Les satu­ra­tions sont quant à elles très inégales. Là où le son crun­chy de la simu­la­tion du Vox AC-30TB est plutôt réaliste, celle du Peavy EVH5150 est réel­le­ment déce­vante avec un son trop étouffé et baveux malgré une égali­sa­tion pous­sée à l’ex­trême pour tâcher de corri­ger ce défaut. En revanche, le mode « High Gain » s’est montré convain­cant avec un rendu plutôt équi­li­bré et une plage de gain qui couvre la plupart des styles entre le hard-rock et le métal plus moderne. Le mode « Extreme » qui simule le canal d’un Dual Recti­fier de MESA/Boogie, ne sera réel­le­ment exploi­table que pour jouer des riffs de death métal et autres déri­vés. C’est un mode assez cari­ca­tu­ral qui rappelle le fameux mode « R-fier » que l’on retrouve sur d’autres ampli­fi­ca­teurs plus puis­sants de la série Cube. De manière plus géné­rale, j’ai trouvé les sensa­tions de jeu déce­vantes avec des notes qui ont du mal à accro­cher sous les doigts. Aussi, les fréquences basses deviennent rapi­de­ment baveuses dès que l’on monte le gain. L’éga­li­sa­tion n’est quant à elle pas très réac­tive, il faut parfois mettre les aigus à 9 ou 10 sans que cela n’en ajoute suffi­sam­ment.

Boss a sans surprise inté­gré les effets les plus courants avec un système de sélec­tion et de réglage de l’in­ten­sité géré par deux poten­tio­mètres. Ces effets sont corrects avec des algo­rithmes proba­ble­ment quasi iden­tiques à toute la série Cube. Le rendu est suffi­sant pour la pratique quoti­dienne.

Un Cube connecté

EditorLe Dual Cube LX offre, comme nous l’avons vu dans la première partie de ce test, plusieurs types de connexions. Si vous possé­dez le module « BT-Dual Blue­tooth », il vous est alors possible de contrô­ler énor­mé­ment de réglages non acces­sibles sur le panneau de l’am­pli­fi­ca­teur à l’aide de l’ap­pli­ca­tion « Dual Cube LX Editor ». Cette même appli­ca­tion est cepen­dant égale­ment dispo­nible pour PC et MAC en passant par la connec­tique USB. De ce côté, Boss a fait un très bon travail. On découvre avec surprise l’ac­cès à des réglages très pous­sés pour les effets. Tout d’abord, on peut sélec­tion­ner diffé­rents types de chorus, de flan­ger, de phaser etc. Puis, on accède à une pano­plie de réglages pour chacun de ces effets. Enfin, il suffit de sauve­gar­der le tout dans les mémoires du Dual Cube LX. Une vraie réus­site pour cette partie logi­cielle ! De plus, on y retrouve un accor­deur qui n’a bizar­re­ment et malheu­reu­se­ment pas été inté­gré nati­ve­ment à l’am­pli­fi­ca­teur.

Il est d’au­tant plus regret­table que Boss n’ait pas fait l’ef­fort de rendre la partie Blue­tooth tota­le­ment native au Dual Cube LX. Le format mobile de cet ampli­fi­ca­teur le destine à être emmené à droite à gauche et si on a pratique­ment tous un smart­phone à portée de main, ce n’est pas forcé­ment le cas pour un ordi­na­teur portable.Asio

Pour s’en­re­gis­trer, il est possible d’uti­li­ser au choix les deux sorties monos dispo­nibles à l’ar­rière ou en passant par le driver ASIO mis à
dispo­si­tion par Boss. Ce dernier s’est montré stable et faible en latence lors du test. Parfait pour faire quelques prises confor­ta­ble­ment.

Ce test ne pouvait être tota­le­ment complet sans dire un mot au sujet de la série THR de Yamaha dont Boss semble s’être inspiré sur certains aspects. Je me suis donc procuré un Yamaha THR30II et soyons clairs, il y a un fossé assez consé­quent entre les deux appa­reils. Le Yamaha est bien plus orga­nique et agréable à jouer. Bien entendu, mon propos peut être légè­re­ment faussé à cause de la diffé­rence de puis­sance entre les deux appa­reils, mais l’idée est là.

14 – JC Clean gain 5 – Line Out
00:0000:37
  • 14 – JC Clean gain 5 – Line Out00:37
  • 15 – Hi-gain Stack gain 10 – Line Out00:27
  • 16 – Metal Stack gain 10 – Line Out00:32
  • 17 – Extreme gain 10 – Line Out00:20
  • 18 – Brit Combo gain 6 – Line Out00:27
  • 19 – Brit Combo gain 6 – USB00:26
  • 20 – Metal Stack gain 6 – USB00:24

En conclu­sion

Le Dual Cube LX est un petit ampli­fi­ca­teur dont les perfor­mances sonores nous ont lais­sés dubi­ta­tifs. Ce n’est clai­re­ment pas un appa­reil que l’on va se procu­rer pour le charme de ses simu­la­tions. Il s’agit davan­tage d’un outil pratique, léger et facile à emme­ner. Il sera par exemple un parfait compa­gnon de route pour des concerts de rue grâce à son alimen­ta­tion sur piles et ses entrées et sortie stéréos. On peut saluer le travail fait par Boss sur le logi­ciel d’édi­tion des réglages qui permet­tra d’af­fi­ner et de rattra­per certaines faiblesses initiales de ce nouveau venu de la série Cube. On pourra en revanche pester contre l’obli­ga­tion de devoir s’équi­per d’un foots­witch pour utili­ser le looper en plus du module Blue­tooth pour les autres fonc­tion­na­li­tés, ceci faisant rapi­de­ment monter le montant de la facture.

  • arrière
  • arrière2
  • arrière3
  • Asio
  • Editor
  • Editor smartphone
  • face
  • panneau
  • panneau2
  • panneau3
  • piles

 

7/10
Fabrication (?) : Chine
Points forts
  • Un amplificateur pratique de par ses dimensions et son poids
  • Une construction robuste
  • Possibilité de l’utiliser sur piles
  • Suffisamment de simulations pour couvrir tous les styles
  • Possibilité d’y brancher un micro
  • Deux entrées monos pratiques pour brancher un multi-effets ou un clavier
  • Un logiciel d’édition et des pilotes ASIO de qualité
Points faibles
  • Le son est moins convaincant que ce à quoi nous a habitués la série Cube
  • L’utilisation du looper sans footswitch est impossible
  • L’utilisation du Bluetooth exige l’achat d’un module supplémentaire
  • L’égalisation n’est pas toujours très réactive
  • Absence d’accordeur intégré au panneau principal
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.