Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
13 réactions
Sa majesté la reine lézard
8/10
Partager cet article

Née d’une idée assez saugrenue de Josh Scott et Daniel Danger, la Lizard Queen est une fuzz variable à gain fixe avec une octave supérieure. Jetons un œil et une oreille à cette reine des reptiles.

Test de la pédale Electro Harmonix Lizard Queen : Sa majesté la reine lézard

EHX x JHS Pedals x Daniel Danger

Au prin­temps 2021, Josh Scott, fonda­teur et patron de la marque JHS Pedals, s’est asso­cié à son ami desi­gner graphique Daniel Danger pour la réali­sa­tion d’un projet assez fou. Les deux compères se sont imagi­nés être en 1974 à New York, travaillant pour Mike Matthews, fonda­teur et patron boss d’Elec­tro Harmo­nix. Ils ont donc conçu une pédale comme à l’époque, en se basant sur les visuels et les circuits origi­naux. Josh Scott a conçu le circuit et Daniel Danger le visuel. Ce desi­gner graphique de talent est égale­ment archi­viste et histo­rien de la marque Elec­tro Harmo­nix. La police de carac­tère, le boîtier, les couleurs et le visuel global de la pédale est rigou­reu­se­ment iden­tique à ce que sortait la marque new-yorkaise dans les années 70 et 80. Le projet est remonté jusqu’aux oreilles de Mike Matthews qui a alors décidé de produire la pédale au sein du cata­logue EHX. Le résul­tat est cette Lizard Queen dont le circuit a été rema­nié par les élec­tro­ni­ciens d’Elec­tro Harmo­nix et qui est accueilli dans un boîtier Nano. LizardQueen-8

À première vue, la pédale est une Elec­tro Harmo­nix tout à fait stan­dard. Seuls un petit logo JHS Pedals apposé sur la pédale, la tête de mouflon emblé­ma­tique de la marque et le nom Daniel Danger impri­més sur sa boîte permettent de l’iden­ti­fier plus préci­sé­ment. Le boîtier Nano est iden­tique à celui des Q-Tron et Pulsar déjà testées dans nos colonnes. La Lizard Queen dispose de réglages de : 

  • Volume : ajuste le volume de sortie de la pédale
  • Octave : contrôle l’in­ten­sité de l’ef­fet d’oc­tave supé­rieure
  • Balance : effec­tue la balance entre les sons Shadow et Sun

Fuzz crémeuse ou fuzz râpeuse ?

Avec la Lizard Queen, Josh Scott a fait fort dans le sens où il s’agit d’une pédale conçue entre 2021 et 2022 mais qui aurait tota­le­ment pu sortir en 1974. Le circuit de la pédale intègre donc une fuzz à gain fixe et à deux variantes et un octa­ver qui génère une octave supé­rieure. Ne pas dispo­ser de réglage du taux de satu­ra­tion peut être assez dérou­tant, mais quand on sait qu’une fuzz donne en géné­ral le meilleur d’elle-même avec le gain fond, on comprend cette déci­sion. Pour bais­ser le gain, il faut mani­pu­ler le poten­tio­mètre de volume de sa guitare. On atteint alors des sono­ri­tés assez inédites et très musi­cales, parti­cu­liè­re­ment avec des micros simples. La fuzz de la Lizard Queen a deux vissages, Shadow et Sun. On peut aller d’une variante à l’autre grâce au réglage Balance qui mélange les deux à volonté. Shadow génère une sono­rité crémeuse et plutôt sombre alors que Sun est une fuzz très râpeuse avec un léger noise gate. Les diffé­rences de sono­rité entre les deux variantes sont beau­coup plus percep­tibles avec l’oc­tave engagé et dans ses réglages les plus extrêmes. LizardQueen-3

J’ai utilisé la Lizard Queen comme une Big Muff, à savoir sur un ampli au son clair. Le taux de satu­ra­tion étant quand même assez élevé, il n’est pas néces­saire de dispo­ser d’un ampli légè­re­ment crun­chy. Je commence par écou­ter la fuzz sans l’oc­ta­ver. Elle est épaisse et dense, avec beau­coup dharmo­niques et répond très bien au réglage de volume de la guitare. On peut l’éclair­cir sans problème et arri­ver à un léger crunch simple­ment en bais­sant le volume, cest très chouette. Les deux variantes, Shadow et Sun, sont effec­ti­ve­ment assez proches sans enclen­cher l’oc­ta­ver. J’en­clenche donc ce dernier en plaçant son réglage sur sa valeur médiane.  Dans cette confi­gu­ra­tion, on perçoit mieux les diffé­rences entre les deux varia­tions de fuzz. Elles se situent d’ailleurs surtout dans les sensa­tions de jeu. La variante Shadow est plus lisse et plus facile à jouer alors que la varia­tion Sun est plus rugueuse, plus aigüe et génère un effet de « sagging » quand on attaque très fort. L’oc­ta­ver est assez discret mais devient un peu plus présent à mesure qu’on baisse le volume de la guitare. Il faut placer son réglage sur ses valeurs maxi­males extrêmes pour entendre un effet à la Jimi Hendrix sur les double-stops. C’est dommage, on aurait préféré que cet octa­ver soit plus présent et plus facile à doser. Cepen­dant, il génère, une fois à fond, une sono­rité très sympa proche de celle d’un Ring Modu­la­tor avec des sons un peu fous qui partent dans tous les sens. À l’image de son circuit de fuzz, la Lizard Queen possède réel­le­ment deux visages ; celui d’une fuzz plutôt sage et lisse faci­le­ment maîtri­sable, et un autre beau­coup plus sauvage avec cette octave supé­rieure qui devient criarde quand on se balade au-delà de la 12e frette de sa guitare. C’est très sympa et confère à la pédale un certain charme et une person­na­lité bien à elle. Atten­tion cepen­dant, il faudra passer un certain temps avec la pédale avant de trou­ver LE son qui vous fera l’ai­mer. Dans un contexte de groupe, ses nombreuses harmo­niques lui permettent de bien ressor­tir du mix, le côté granu­leux de la variante Sun va dans le même sens.

Volume Midi – Octave OFF – Balance Shadow
00:0001:12
  • Volume Midi – Octave OFF – Balance Shadow01:12
  • Volume Midi – Octave OFF – Balance Sun00:58
  • Volume Midi – Octave Midi – Balance Shadow01:14
  • Volume Midi – Octave Midi – Balance Sun01:15
  • Volume Midi – Octave Max – Balance Shadow01:04
  • Volume Midi – Octave Max – Balance Sun01:26
  • Volume Midi – Octave Max – Balance Midi01:00

 Condi­tions du test : Fender Ameri­can Origi­nal '60 s Tele­cas­terEHX Lizard QueenHughes & Kett­ner Spirit of VintageTwo Notes Audio Engi­nee­ring Torpedo Captor-XAudient iD22Logic Pro X

Reptile élec­tro­nique

Cette Lizard Queen est une belle réus­site. Conçue par Josh Scott et Daniel Danger puis revue et corri­gée par Elec­tro Harmo­nix, elle incarne une jolie fuzz avec un carac­tère bien trempé. Son look et ses sono­ri­tés l’ins­crivent dans la ligne directe des réali­sa­tions de la marque new-yorkaise des années 70 et 80. C’est un bel hommage mais aussi une très chouette pédale. Son histoire et ses sono­ri­tés sont assez singu­lières, ce qui est un bon point à l’heure où une « nouvelle » pédale de fuzz sort tous les trois jours et demi. On regret­tera seule­ment que l’oc­ta­ver ne soit pas plus présent. Elle pourra conve­nir à de nombreux styles et se montre même très effi­cace avec une basse. Cette reine lézarde est une belle réali­sa­tion qui marquera l’his­toire de JHS Pedals et Elec­tro Harmo­nix. Propo­sée au tarif de 109 €, elle offre un bon rapport qualité/prix.

  • LizardQueen-2
  • LizardQueen-4
  • LizardQueen-5
  • LizardQueen-6
  • LizardQueen-9
  • LizardQueen
  • LizardQueen-7

 

8/10
Fabrication (?) : États-Unis
Points forts
  • Sonorités très originales
  • Conception soignée
  • Design authentique
  • Tarif très raisonnable
Points faibles
  • Octaver pas assez présent
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)