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Tu les aimes, mes FS ?
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Award Valeur sûre 2024
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Voici donc la mise à jour de la Fireface 802 de RME, avec son suffixe FS, signifiant la mise à jour de l'horloge, mais l'interface a également reçu de nouveaux composants et bénéficie d'une latence améliorée. Penchons-nous sur les performances de cette "petite sœur" de l'UFX.

Test de la Fireface 802 FS de RME : Tu les aimes, mes FS ?

Dans sa version mise à jour, la 802 FS est donc une sorte de version « réduite » de l’in­ter­face UFX 2, dans sa version actuelle (car elle aussi a été mise à jour par le construc­teur pour s’ins­crire de façon cohé­rente dans leur gamme complète d’in­ter­faces, mais cela de façon plus discrète que pour la 802).

Commençons par faire un tour de l’ap­pa­reil, et de poin­ter du doigt ce qui change, ou pas.

Présen­ta­tion

L’in­ter­face se présente en format 1U rackable. Elle béné­fi­cie des habi­tuelles quali­tés de fabri­ca­tion de RME : soli­dité, très peu de plas­tique, connec­tiques ferme­ment main­te­nues contre l’em­base du châs­sis…

En façade on trouve :

  • 4 entrées sur combo XLR/jack 6,35 mm TRS à l’avant, niveau ligne, micro ou instru­ment, avec alimen­ta­tion 48V commu­table sépa­ré­ment.
  • Deux sorties casques, chacune avec son réglage de gain
  • Un panneau de hui LED pour affi­cher l’état des envois/récep­tion de données

Fireface-802-FS-C

À l’ar­rière : 

  • 8 entrées niveau ligne, sur jack 6,35 mm TRS
  • 8 sorties niveau ligne sur jack 6,35 mm TRS
  • 2 d’en­trées/sorties ADAT suppor­tant aussi le proto­cole S/PDIF
  • 1 entrée et sortie AES/EBU
  • 1 entrée et sortie MIDI au format DIN 5 broches
  • Un port RME USB 2.0
  • Un port USB pour contrô­leur externe ARC USB

On peut remarquer quelques diffé­rences avec le modèle précé­dent : 

Les sorties lignes sont désor­mais toutes couplées en courant continu. Elles permettent donc l’en­voi de tensions de contrôle (VC, Gate) à des machines externes. On notera aussi au passage qu’une exten­sion en fréquence jusqu’au continu assure théo­rique­ment un meilleur rendu du grave.

Fireface-802-FS-StudioLes sorties casques voient leur impé­dance bais­ser dras­tique­ment (de 24 à 2 ohms) et leur gain augmen­ter très légè­re­ment (de 16,8 à 17 dBu).

Les entrées instru­ment, à haute impé­dance, changent égale­ment, avec une impé­dance rele­vée de 800 kOhms à 1 MOhms.

La 802 FS reçoit égale­ment un nouveau port USB pour le contrôle externe par le contrô­leur ARC USB et son mode Class Compliant est désor­mais débrayable grâce à un bouton situé à l’ar­rière. Les connec­tiques Fire­Wire dispa­raissent.

Les E/S ADAT supportent désor­mais le mode S/PDIF.

On retrouve donc, dans les grandes lignes, ce que l’on connaît de la 802, mais avec, outre le passage à l’hor­loge Stea­dy­Clock FS, des petites amélio­ra­tions/augmen­ta­tions des capa­ci­tés de l’ap­pa­reil. On peut égale­ment ajou­ter, même si le sujet revien­dra plutôt au moment des mesures, une annonce de résul­tats amélio­rés en latence (presque divi­sée par deux) et en THD sur les entrées ligne (de –110 dB à –120 dB). On est donc réel­le­ment en présence d’une remise à jour de l’ap­pa­reil, non seule­ment avec des compo­sants dispo­nibles (vous aurez compris ce à quoi je fais allu­sion), mais avec des compo­sants de qualité (légè­re­ment) supé­rieure, et qui proposent quelques possi­bi­li­tés d’usage supplé­men­taires.

Nous dirons donc que, pour une présen­ta­tion rapide, l’in­ter­face est très sédui­sante. Reste à voir ce que donnent les mesu­res… Mais avant cela, faisons un tour du logi­ciel.

Une seule chose manque : un enco­deur pour régler le niveau de moni­to­ring prin­ci­pal. Ce n’est pas crucial, mais c’est si rare que l’on en est surpris : au cas où l’on doit, pour le bien de ses oreilles, inter­ve­nir vite sur le volume, il y a donc inté­rêt à possé­der la télé­com­mande ARC USB, sinon… Avoir au moins un bouton de DIM ou de MUTE en façade serait bien­venu.

Logi­ciel

Ici, on nous excu­sera de réem­ployer en gros le même para­graphe que pour la Fire­face UFX III, mais l’en­vi­ron­ne­ment logi­ciel et ses options de bases sont exac­te­ment les mêmes, et nos remarques dessus ne varient pas d’un test à l’autre.

Pour ce qui est du soft­ware, RME four­nit l’en­semble Total­Mix, en version ordi­na­teur et tablette.

On ne pourra certes pas faire un tour complet du logi­ciel (on ne le peut presque jamais), mais cette fois-ci, encore moins que d’ha­bi­tude : le logi­ciel est très complet et très puis­sant, et il requiert un vrai temps de prise en main à celui qui décou­vri­rait l’en­vi­ron­ne­ment RME. Il serait impos­sible à entiè­re­ment résu­mer ici, nous nous conten­te­rons de quelques éléments impor­tants : 

  • Mixer full
  • Matrix Mixer

 

Il y a d’abord deux fenêtres prin­ci­pales : le mixer, qui comprend pratique­ment TOUT, et la matrice de routage.

Dans le mixer, on trouve d’abord les entrées physiques (première rangée, en haut à gauche), puis les voies numé­riques (milieu à gauche) puis les sorties physiques (en bas à gauche).

Sur la rangée du haut, on voit plusieurs exemples d’af­fi­chage possible de la voie : 

  1. « Normale »
  2. Avec l’on­glet « réglages » ouvert, où l’on voit le passage de stéréo à mono, le réglage de la sensi­bi­lité max, le réglage du gain, l’en­voi d’ef­fet, et l’in­ver­sion de phase.
  3. Une tranche avec l’on­glet EQ ouvert, trois types d’EQ (low shelf, notch, high shelf), les para­mé­trages des fréquences, du gain, du Q, puis un simple passe-haut, avec sa fréquence réglable, et sa pente.
  4. Une tranche avec l’on­glet « dyna­mics » ouvert, avec les réglages de seuil et de ratio, plus le réglage de gain auto­ma­tique.
  5. Une tranche complè­te­ment « repliée »

On remarque que des présets sont enre­gis­trables pour l’EQ comme pour le compres­seur. On remarque aussi que ces effets sont assi­gnables sur les entrées et les sorties indé­pen­dam­ment, même les sorties casques ou moni­to­ring.

Channel Options

Sur la partie droite du mixer, on a accès aux effets d’écho et de réverbe, dispo­nibles sur les bus d’en­voi (send), utili­sables en temps réel lors des prises (DSP). L’usage d’un bus d’en­voi permet de régler indé­pen­dam­ment le recours à ces effets dans chaque mix envoyé en sortie, ce qui peut être parti­cu­liè­re­ment pratique pour répondre aux besoins des musi­ciens avec lesquels vous travaillez. De façon géné­rale, il est d’ailleurs possible d’as­si­gner un mix unique à n’im­porte quelle sortie physique, indé­pen­dam­ment les unes des autres.

On a égale­ment accès aux « snap­shots », c’est-à-dire des préré­glages géné­raux mémo­ri­sés, qui vous permettent de travailler faci­le­ment sur plusieurs projets en même temps, et de travailler hors de votre studio égale­ment.

On ne fait que grat­ter la surface. Le système des onglets refer­mables est inté­res­sant, mais peut vite deve­nir embrouillé pour celui qui ne pense pas bien à tout refer­mer hors usage. On dépasse vite la capa­cité d’af­fiche de la fenêtre, même en plein écran, et l’on se retrouve à beau­coup navi­guer de droite à gauche pour retrou­ver des pistes aux deux points extrêmes (à moins de penser à complè­te­ment replier chaque voie inuti­li­sée). Notons quand même qu’il est très inté­res­sant que RME ait inclus la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer sous forme de préré­glage les états visuels du logi­ciel (quel onglet est fermé, lequel ouvert…) : onglet layouts presets (voir en bas à droite).

Quant au bundle, il n’y en a pas. On le mettra dans les points néga­tifs pour chipo­ter, et, car certains concur­rents, dans la même gamme de prix, en incluent un. Ce manque inci­tera peut-être quelques utili­sa­teurs à se tour­ner, par exemple, vers Ante­lo­pe… Et cela peut se comprendre, selon les besoins de chacun, mais nous préfé­rons dire combien, au vu de la « géné­ro­sité » de l’ap­pa­reil, cette absence ne nous a pas paru abusive pour autant.

Bench­mark

Préci­­­­­sons-le d’abord, la 802 FS travaille dans une réso­­­­­lu­­­­­tion max de 24 bits/192 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :

Le buffer sur 48 échan­­tillons en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 3,605 ms

Le buffer sur 64 échan­­tillons en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 4,331 ms

Le buffer sur 128 échan­­tillons en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 7,234 ms

Le buffer sur 256 échan­­tillons en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 13,039 ms

Le buffer sur 96 échan­­tillons en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 3,073 ms

Le buffer sur 128 échan­­tillons en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 3,740 ms

Le buffer sur 256 échan­­tillons en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 6,406 ms

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Gain max : 59 dB comme annoncé par RME, on peut dépas­ser un peu avec le gain de la STAN

Plage dyna­mique (pondé­ra­tion A) : 116,5 dB

Commençons par les entrées ligne : 

  • LINE - Relative Level (1,00000 kHz)
  • LINE - THD+N Ratio
  • LINE - THD Ratio
  • LINE - SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,040 dB

THD+N : 0,001 % THD : 0,000 2 %

Rapport signal/bruit : 105,7 dB

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –100,63 dB

Passons aux entrées micro : 

  • MIC - Relative Level (1,00000 kHz)
  • MIC - THD+N Ratio
  • MIC - THD Ratio
  • MIC - SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,045 dB

THD+N : 0,000 8 % THD : 0,000 4 %

Rapport signal/bruit : 106,7 dB

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –98,930 dB

Qu’en est-il de la sortie casque ?

  • HP - Relative Level (1,00000 kHz)
  • HP - THD+N Ratio
  • HP - THD Ratio
  • HP - SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,049 dB

THD+N : 0,000 9 % THD : 0,000 5 %

Rapport signal/bruit : 106,708 dB

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –95,954 dB

Conclu­sion

Remarquons déjà la qualité des mesures : on est au même niveau (grosso modo) que l’UFX III qui coûte pratique­ment 1000 euros de plus.

Fireface-802-FSC’est-à-dire que RME emploie des compo­sants de qualité égale sur une grande partie de leur gamme, et les prix sont axés sur la quan­tité des spéci­fi­ci­tés (nombre d’E/S, l’en­re­gis­tre­ment direct sur support USB, gestion par écran… par exemple) plus que sur la qualité des compo­sants employés.

Rien que pour cela, on donne un « award » Valeur Sûre à cette 802 FS, car l’on a vrai­ment été impres­sionné par le soin porté (exté­rieu­re­ment comme inté­rieu­re­ment) à une inter­face rela­ti­ve­ment simple d’ap­proche, mais très complète (micro, ligne, instru­ment, ADAT, SPDIF, AES, Word Clock et MIDI) et dont on soupçonne qu’elle pourra servir sur le long terme, sans souci de longé­vité physique et sans éveiller de GAS, au vu de perfor­mances dignes des machines profes­sion­nelles.

9/10
Award Valeur sûre 2024
Fabrication (?) : Allemagne
Points forts
  • 12 entrées analogiques dont
  • 4 entrées micros
  • 8 sorties lignes
  • 2 sorties casques
  • Toutes les sorties lignes couplées en courant continu
  • 2 E/S numérique ADAT ou S/PDIF
  • 1 E/S numérique AES
  • 1 E/S Wordclock
  • 1 E/S MIDI
  • Utilisation possible en standalone (sans STAN, avec reprise des derniers réglages utilisés)
  • Possibilité d'utiliser un contrôleur externe
  • Class Compliant
  • Latence très basse
  • THD très basse
  • Très bonne linéarité
Points faibles
  • Absence d'un contrôle de monitoring intégré à l'appareil
  • Pas de bundle à proprement parler
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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