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La machine à tout faire !
9/10
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La marque HeadRush sort son nouveau pédalier multi-effets à la taille XXL. Ce dernier, toujours équipé de son écran tactile, est capable de proposer des solutions pour la guitare, la basse mais aussi le chant. Voyons ensemble comment se débrouille le « Prime » sur le terrain.

Test du multi-effets HeadRush Prime : La machine à tout faire !

Le son du bout des doigts

faceLe Prime n’est pas le premier péda­lier de la marque HeadRush. Cette dernière avait, il y a main­te­nant quelques années de cela, sorti un premier multi-effets dont les algo­rithmes, bien que remis au goût du jour, étaient ceux du vieillis­sant Eleven Rack. Le nouveau péda­lier de la marque reprend quant à lui une base équi­va­lente mais embarque en plus des algo­rithmes issus cette fois-ci du simu­la­teur ReVal­ver de Peavey, lui aussi plus tout jeune, malgré sa bonne répu­ta­tion.

Le HeadRush Prime est donc un grand péda­lier aux dimen­sions de 65,23 × 30,78 × 8,23 cm pour un poids total de 7,50 kg. L’une des parti­cu­la­ri­tés chez HeadRush est de propo­ser un écran tactile OLED. Celui du Prime fait 7 pouces, ce qui équi­vaut aux dimen­sions d’une petite tablette et permet de contrô­ler abso­lu­ment toutes les fonc­tion­na­li­tés du multi-effets sans passer par un logi­ciel externe. Si cela est bien pratique dans des condi­tions scéniques, ça l’est parfois moins en studio ou tout simple­ment à la maison. Une appli­ca­tion permet­tant de contrô­ler l’ap­pa­reil sans avoir à se bais­ser évite­rait sans doute quelques problèmes dorsaux. HeadRush a tout de même pensé à un « Hands-Free Mode » qui permet de contrô­ler le péda­lier sans les mains.

Le multi-effets embarque un total de 12 switches accom­pa­gnés de leurs écrans à LEDs en plus de LEDs multi­co­lores. 3 poten­tio­mètresvolumes gèrent les niveaux sonores (MAIN, PHONES et AUX), 1 poten­tio­mètre permet de navi­guer et d’in­cré­men­ter les divers para­mètres (PUSH TO ENTER) et enfin, 3 poten­tio­mètres agissent sur les réglages dispo­nibles en accès immé­diat à l’écran. Les couleurs de ces diffé­rents poten­tio­mètres rappellent d’ailleurs très forte­ment celles utili­sées par la marque Marshall. On retrouve une pédale d’ex­pres­sion équi­pée d’un grip, qui servira aussi bien pour contrô­ler la Wah-wah ou la Whammy que pour chan­ger en temps réel la valeur d’un ou de plusieurs para­mètres. Lorsque l’on mani­pule cette dernière, on ressent une légère résis­tance qu’il n’est, semble-t-il, pas possible de régler.

La connec­tique est par ailleurs très complète et devrait répondre aux besoins les plus courants. Ainsi, elle est compo­sée :

  • D’une prise micro (XLR/Jack 6,35 mm) accom­pa­gnée de son poten­tio­mètre de gain (le 48 volts est acti­vable dans les options internes)
  • D’une entrée guitare/basse
  • D’une sortie permet­tant de contrô­ler les canaux d’un ampli­fi­ca­teur (sous réserve de compa­ti­bi­lité)
  • De deux entrées desti­nées à rece­voir une pédale d’ex­pres­sion supplé­men­taire
  • D’une boucle d’ef­fets (SEND/RETURN)
  • De sorties au format Jack 6,35 mm et XLR permet­tant une utili­sa­tion mono ou stéréo de l’ap­pa­reil
  • D’une connec­tique MIDI au format DIN
  • D’une entrée AUX au format mini-jack
  • D’une sortie casque au format mini-jack

connectique1Il faut rajou­ter à tout cela deux ports USB (A et B). Le premier permet de connec­ter le péda­lier à l’or­di­na­teur pour synchro­ni­ser des fichiers. Le second permet de bran­cher une clé USB et de s’en servir comme d’un support de stockage. On peut aussi y bran­cher un contrô­leur MIDI au format USB. De plus, en connec­tant le Prime à l’or­di­na­teur, celui-ci pourra faire office de carte son (compa­tible PC et MAC) pouvant monter jusqu’à une réso­lu­tion de 96 Khz/24 bits.

Le Prime embarque égale­ment le WIFI et le Blue­tooth. Le WIFI permet de mettre à jour le firm­ware de la machine, d’al­ler cher­cher ses fichiers sur Drop­box ou encore de se connec­ter au « HeadRush Cloud » proposé par la marque. Ce dernier propose divers presets à télé­char­ger. Le Blue­tooth permet d’en­voyer de la musique prove­nant de son smart­phone ou de sa tablette. Pendant ce test, ces deux connec­tiques ont merveilleu­se­ment bien fonc­tionné sans présen­ter le moindre bug.

La qualité de fabri­ca­tion quant à elle parait être très bonne. Les maté­riaux et le poids inspirent confiance. En revanche, l’écran tactile n’est proba­ble­ment pas adapté pour rece­voir des coups (nous nous sommes abste­nus d’ef­fec­tuer un crash test) et poser un verre trempé sera sans aucun doute plus sage pour un appa­reil affi­ché au prix de 1200 euros au moment de la rédac­tion de ce test. Enfin, le HeadRush Prime est fabriqué à Taïwan.

Un péda­lier facile à utili­ser

La présence d’un grand écran tactile rend la prise en main de l’ap­pa­reil très aisée. La navi­ga­tion dans les divers menus est tout à faitécran1 claire et semblable aux stan­dards appli­ca­tifs actuels. Les graphismes sont jolis, avec des pédales et amplis repré­sen­tés de manière très réaliste. Il m’a été possible d’uti­li­ser la machine et d’en comprendre le fonc­tion­ne­ment essen­tiel en un temps assez court, sans avoir besoin de consul­ter le manuel. En revanche, on aurait appré­cié que les photos d’am­plis et de pédales soient présentes dans les listes permet­tant de sélec­tion­ner son maté­riel.

La navi­ga­tion dans les presets (appe­lés RIG) est aussi très simple et s’ef­fec­tue à l’aide de deux foots­witches ou en dérou­lant une liste, à la manière du menu de noti­fi­ca­tion d’un smart­phone. Un preset peut conte­nir un total de 14 blocs. Ces 14 blocs pour­ront être agen­cés en série, en paral­lèle ou un mélange des deux. Il est à noter que les blocs dédiés aux ampli­fi­ca­teurs et aux enceintes peuvent être sépa­rés en deux afin de mélan­ger des modèles ou des réglages. De plus, le Prime étant aussi destiné à être utilisé pour la voix, il permet de dédier 7 blocs pour la guitare ou la basse et 7 autres pour les effets de voix. Pour couron­ner le tout, il sera possible, si néces­saire, de router ces signaux sur des paires de sorties diffé­rentes. On peut aussi acti­ver le son du micro même si aucun bloc ne lui est dédié. C’est bien pensé et cela est perti­nent pour les musi­ciens qui n’ont besoin que de faire quelques commen­taires entre deux morceaux.

chaine1La présen­ta­tion de chaque preset est tota­le­ment person­na­li­sable et on pourra choi­sir entre un affi­chage dédié exclu­si­ve­ment aux pédales indi­vi­duelles avec éven­tuel­le­ment des scènes (à la manière des snap­shots chez Line6) ou une liste de presets. Bien entendu, il est tout à fait possible de faire un mélange de tout cela avec, par exemple, deux foots­witches permet­tant de passer d’un son ryth­mique à un son solo, quelques effets indi­vi­duels et quelques presets. La flexi­bi­lité de ce côté-là est totale. On notera par ailleurs que la puis­sance des DSPs de ce nouveau HeadRush permet de passer d’un preset à un autre de manière « fluide » en lais­sant les effets tels que les réverbes et delays s’éteindre de manière natu­relle, sans coupure.

Toujours plus de matos !

La combi­nai­son des algo­rithmes issus de l’Ele­ven Rack et de ReVal­ver fait que le Prime propose doré­na­vant bien plus de simu­la­tions que le HeadRush initial. La diffé­rence est notam­ment flagrante au niveau du choix des enceintes. D’ailleurs, en char­geant une enceinte du cata­logue Reval­ver, on a accès à quelques réglages supplé­men­taires comme la distance du micro (et plus seule­ment son orien­ta­tion), l’am­biance de la pièce et une égali­sa­tion deux bandes. Sans surprise, il est possible de char­ger ses propres réponses impul­sion­nelles (IR).

Les simu­la­tions d’am­pli­fi­ca­teurs couvrent une collec­tion de maté­riel assez variée permet­tant de trou­ver son bonheur pour des sons clairs, crunchs ou très modernes et satu­rés. Le cata­logue d’ef­fets est égale­ment tout à fait correct et aucune caté­go­rie ne semble manquer. Un point très posi­tif concerne la possi­bi­lité de char­ger et de sauve­gar­der des réglages pour chacun des effets. C’est un gain de temps non négli­geable lors de la créa­tion d’une nouvelle chaîne de son.

Sans plus attendre, je vous propose d’écou­ter quelques sons enre­gis­trés avec le Prime. Il s’agit d’un mélange de presets déjà dispo­nibles et de presets créés dans le cadre de ce test :

1 – Black Lux Norm + 4×12 Green 20W SM57
00:0000:23
  • 1 – Black Lux Norm + 4×12 Green 20W SM5700:23
  • 2 – Black Lux Norm + 4×12 Green 20W SM57 + Comp + Chorus + Shim­mer + Rev + EXP Pedal00:38
  • 3 – Preset Studio Clean00:42
  • 4 – Preset Mod 5900:43
  • 5 – Peavey Clas­sic 30 +Pea­vey 4×12 SM57 + Gree­ner OD00:27
  • 6 – Peavey Clas­sic 30 +Pea­vey 4×12 SM57 + TS9 + Dly AIR + Rev AIR00:27
  • 7 – Lead 800 100W + 4×12 Peavey Clas­sic SM5700:44
  • 8 – Lead 800 100W + 4×12 Peavey Clas­sic SM57 + Shine Wah + Green Lite + Dly AIR + Rev ELEVEN00:32
  • 9 – 6505 + 4×12 6505 R12100:30
  • 10 – 6505 + 4×12 6505 R121 + JRC-OD – M104 Analog Dly00:30
  • 11 – Clas­sic 30 + 6505 + 4×12 Peavy Clas­sic00:36
  • 12 – Preset Metal Triple00:21

Le HeadRush Prime est capable d’of­frir des sono­ri­tés convain­cantes sans avoir besoin de toucher énor­mé­ment aux réglages initiaux et c’est là un excellent point ! Les sensa­tions de jeu sont par ailleurs très bonnes avec des notes qui accrochent bien sous les doigts et une guitare qui garde son carac­tère. Bien entendu, sur des machines numé­riques comme celle-ci, il faut passer un peu de temps à explo­rer les diverses combi­nai­sons ampli­fi­ca­teur/enceinte/micro car tout n’est pas excellent, loin de là. Compa­rées au Helix de Line6 (que votre testeur possède dans sa forme Stomp et Effects), les simu­la­tions ont semblé sonner plus rapi­de­ment et faci­le­ment, avec un peu moins de temps perdu à recher­cher le bon réglage. L’ajout des algo­rithmes de ReVal­ver y est incon­tes­ta­ble­ment pour beau­coup.

Voici main­te­nant quelques extraits de basse et de voix :

13 – Basse – Preset Blue Line Env
00:0000:17
  • 13 – Basse – Preset Blue Line Env00:17
  • 14 – Basse – Preset Blue Line Env bis00:11
  • 15 – Basse – Preset Bman Oct00:18
  • 16 – Preset VOX Drive00:19
  • 17 – Preset VOX-Ambient00:30
  • 18 – Auto-Tune00:20

La collec­tion d’ef­fets dédiés à la voix est suffi­sam­ment riche pour répondre aux usages les plus courants. L’auto-tune propose des réglages assez flexibles, permet­tant de modi­fier sa sensi­bi­lité mais aussi de sélec­tion­ner une tona­lité et un mode.

Silence ! Ça clone !

Ce nouveau péda­lier propose aussi comme fonc­tion­na­lité de pouvoir cloner son maté­riel, un peu à la manière d’un Kemper. Ainsi, il estclone2 possible de cloner aussi bien un ampli­fi­ca­teur (avec ou sans son enceinte) que des pédales seules (diverses varié­tés d’over­drives unique­ment). Le proces­sus s’est révélé être simple et rapide. Il n’y a besoin d’au­cun boitier de ream­ping (comme pour le ToneX), il suffit d’ef­fec­tuer le banal bran­che­ment illus­tré sur l’écran du péda­lier et d’at­tendre quelques petites minutes pour que votre ampli­fi­ca­teur soit « imprimé » dans le HeadRush Prime. Il est possible de corri­ger l’éga­li­sa­tion du maté­riel cloné en faisant des compa­rai­sons en temps réel avec le maté­riel d’ori­gine.

Voici un exemple du clonage d’une tête Victory V30 MKII avec une enceinte Victory Duchess 2×12. Je n’ai volon­tai­re­ment apporté aucune modi­fi­ca­tion ou amélio­ra­tion à la version clonée :

19 – Victory V30 Lead + 2×12 Duchess
00:0000:22
  • 19 – Victory V30 Lead + 2×12 Duchess00:22
  • 20 – Clone Victory V30 + 2×12 Duchess00:19

Il y a bien une légère diffé­rence qu’il aurait tout à fait été possible de rattra­per en affi­nant un peu les réglages, mais dans l’en­semble le résul­tat est très bon. Bien entendu, cet ampli­fi­ca­teur cloné est ensuite utili­sable dans la chaîne du son comme n’im­porte quel autre ampli. Il est même possible de désac­ti­ver l’en­ceinte clonée pour en mettre une autre. C’est excellent !

Pour termi­ner, le HeadRush Prime possède un looper très effi­cace, lisible et facile à utili­ser. À cela viennent s’ajou­ter un métro­nome, un accor­deur très précis et réac­tif (même avec une guitare sept cordes accor­dée grave) et un lecteur nommé « Prac­tice Tool » permet­tant de char­ger un morceau de musique que l’on pourra ralen­tir, frag­men­ter et même désac­cor­der. En d’autres termes, le HeadRush Prime est un vrai outil de travail.

Conclu­sion

Avec le Prime, HeadRush propose une machine moderne, facile et pratique à utili­ser. L’écran tactile, s’il faudra savoir en prendre soin, parti­cipe à une prise en main aisée de l’ap­pa­reil. Sur le plan sonore, l’in­té­gra­tion des algo­rithmes de ReVal­ver est réus­sie et gros­sit de manière très perti­nente le cata­logue du multi-effets. La flexi­bi­lité et la poly­va­lence du Prime en font un excellent péda­lier pour les guita­ristes, bassistes et chan­teur(se)s. Enfin, le prix de 1200 euros est tout à fait dans la moyenne de ce que pratique la concur­rence.

  • accordeur
  • accordeur2
  • auto-tune
  • clone1
  • clone2
  • connectique1
  • connectique2
  • connectique3
  • écran1
  • enceintes
  • face
  • LEDs
  • pédale
  • potentiomètres
  • Practice Tool
  • volumes

 

9/10
Fabrication (?) : Taïwan
Points forts
  • Une belle machine, bien construite
  • L’écran tactile qui offre une excellente prise en main
  • La qualité des simulations globalement convaincante
  • Une quantité suffisante d’amplificateurs, d’enceintes et d’effets pour répondre aux besoins les plus courants
  • Le mode clonage qui donne de bons résultats facilement et rapidement
  • Les possibilités de routage instrument/voix
  • La connectique et le WIFI/Bluetooth
  • Puissance des processeurs
Points faibles
  • Un écran tactile qui, s’il est pratique, devra être protégé dans le cadre scénique
  • Aucune application dédiée pour PC/MAC
  • La prise casque au format mini-jack peu pratique avec les casques dédiés au studio
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.