Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
37 réactions
Guide d'achat des simulateurs d'enceinte guitare et basse

Guide d'achat des simulateurs d'enceinte guitare et basse

Pour terminer notre petit tour d'horizon des applications de la convolution, nous vous proposons aujourd'hui un guide d'achat sur les simulateurs d'enceintes guitare et basse, et il sera question aussi de quoi en faire !

Guide d'achat des simulateurs d'enceinte guitare et basse : Guide d'achat des simulateurs d'enceinte guitare et basse

Lorsque mon article de 2005 sur la convo­lu­tion est sorti, mis à jour récem­ment donc, je dois avouer que l’ap­pli­ca­tion de cette tech­no­lo­gie émer­gente dans le monde de la M.A.O. qui m’in­té­res­sait le plus, ce n’était pas les réver­bé­ra­tions, mais bien la simu­la­tion d’en­ceintes guitare et basse !

À l’époque, lorsque l’on voulait enre­gis­trer des guitares élec­triques sur un ordi­na­teur, les outils exis­tants étaient vrai­ment à des kilo­mètres de ce qui est proposé aujour­d’hui. On commençait à peine à inté­grer de la modé­li­sa­tion physique dans les simu­la­teurs d’am­pli­fi­ca­teurs (qui se souvient des plug-ins Simu­la­na­log, dont les déve­lop­peurs ont créé Over­loud depuis, ou de Green Machine 2). Toutes les personnes qui ne pouvaient pas utili­ser de prises de son directe ampli + enceinte + micro­phone + acous­tique de studio se servaient de PODs et autres bidules multi-effets Zoom, ou dans le meilleur des cas de préam­pli­fi­ca­teurs à lampes qui avaient des simu­la­tions d’en­ceintes inté­grées analo­giques, ou d’un Tech21 SansAmp GT2 et de ses premières variantes. Une alter­na­tive aussi était d’uti­li­ser les premières load­boxes, comme celles de Palmer, dans le but de capter le son de n’im­porte quelle tête d’am­pli­fi­ca­teur à bas volume. Mais pour tout ce beau monde, le son de la prise de son après l’am­pli­fi­ca­teur c’était litté­ra­le­ment un filtre passe-bas à quelques variantes près, et sur enre­gis­tre­ment cela ne faisait pas vrai­ment le boulot correc­te­ment, sans parler de ce qu’ar­ri­vaient à obte­nir les premières personnes à vouloir se passer de bruit sur scène et qui envoyait les sorties de ces machines vers la table de mixage de l’in­gé­nieur sono­ri­sa­tion.

Puis sur feu Noise­vault.com, en plus de celles pour la réver­bé­ra­tion, on a vu appa­raître des réponses impul­sion­nelles (ou IR pour impulse response en anglais) pour les enceintes d’am­pli­fi­ca­teur guitare/basse. Et là tout allait chan­ger, car le son de guitare du bedroom produ­cer a fait un bond en avant spec­ta­cu­laire. Même le son enre­gis­tré à partir d’un POD dans lequel on coupait la (mauvaise) simu­la­tion d’en­ceintes inté­grée deve­nait exploi­table dans un mix ! On pouvait alors avoir le son du studio d’en­re­gis­tre­ment sur ses produc­tions de home-studiste sans bruit à la capture, et aussi dans ses oreilles sur scène ou chez soi (pour le meilleur, mais pas que)…

La simu­la­tion d’en­ceintes guitare/basse aujour­d’hui

Quelques années plus tard, après mon passage chez Two Notes, la convo­lu­tion est deve­nue la tech­no­lo­gie utili­sée par défaut pour simu­ler plus spéci­fique­ment la prise de son des enceintes pour ampli­fi­ca­teurs guitare et basse, ce qui inclut le micro­phone placé devant, sa posi­tion dans l’es­pace, l’acous­tique de la pièce, et la chaine de maté­riel de mesure. Pour rappel, ces enceintes ont pour spéci­fi­cité d’avoir une réponse en fréquence tout sauf plate ou équi­li­brée, mais qui embel­lit d’une certaine manière le son des ampli­fi­ca­teurs asso­ciés, et avec lesquelles les ingé­nieurs du son ont depuis des décen­nies leurs habi­tudes en matière de micro­phones tout aussi peu trans­pa­rents pour faire la prise de son et obte­nir des sons de guitare/basse produits et recon­nais­sables entre mille (ici la réponse en fréquence d’une IR d’en­ceintes 4×12 en V30 captée avec un SM57).

Frequency Response 4x12 Mesa V30 SM57Natu­rel­le­ment, les profanes, mais aussi des éditeurs qui se sont mis alors à propo­ser leurs réflexions, et leurs mesures de réponses impul­sion­nelles, sont deve­nus légion. Le contenu gratuit proli­fère, ainsi que les marques de librai­ries commer­ciales à la mode pour propo­ser l’in­gré­dient néces­saire à la produc­tion du « gros son de guitare » (par exemple Redwi­rez, Rosen Digi­tal, Ownham­mer…), au point que des marques de haut-parleurs comme Celes­tion ou Eminence ont du s’y mettre direc­te­ment. Je me permets donc d’af­fir­mer que la majo­rité des sons de guitare qui peuvent arrivent dans vos oreilles aujour­d’hui sont obte­nus ainsi, plutôt que par prise de son directe sur un ampli­fi­ca­teur et une enceinte.

Modé­li­sa­tion d’en­ceintes et amélio­ra­tions des mesures

Dans le même temps, tout ce beau monde a travaillé sur ce qui permet­trait aux IRs des uns de se diffé­ren­cier des autres, ou de comment amélio­rer la tech­no­lo­gie. Chacun y va sur sa petite formule magique dans le proces­sus de mesure lui-même, sur les trai­te­ments qui sont appliqués en post-proces­sing direc­te­ment sur les IRs (la plupart des éditeurs ne four­nissent pas d’IRs brutes non trai­tées par du filtrage addi­tion­nel de leur propre aveu), sur le quadrillage de mesures des posi­tions de micro­phones, l’usage de mix de micro­phones et de mesures pour coller à un son spéci­fique, mais aussi sur des fonc­tion­na­li­tés supplé­men­taires qui peuvent néces­si­ter pour eux de deve­nir égale­ment four­nis­seurs de soft­ware. On pensera par exemple à tout ce qui permet de rajou­ter la partie non linéaire des enceintes qui n’est pas négli­geable, sur des IRs tierces ou via des tech­no­lo­gies proprié­taires (DynIR chez Two Notes, IRDX chez Bogren Digi­tal, Nonli­near dans le Cabi­ne­tron de Three Body Tech, DSR dans le plug-in Spea­ker­Mix Pro de Celes­tion ou distor­sion dans le Softube/Celes­tion Spea­ker Shaper, etc.), aux moyens d’ali­gner les phases des IRs ou de faire correc­te­ment des mix et inter­po­la­tions, aux correc­tions des effets de bord du maté­riel de mesure ou de l’in­ter­ac­tion ampli­fi­ca­teur de puis­sance et IR présente dans la mesure, mais dispa­rue de la simu­la­tion, aux fonc­tion­na­li­tés inté­grées de Tone Matching…

magix-vandal-90720En paral­lèle, des recherches sur la tech­no­lo­gie de simu­la­tion d’en­ceinte ont permis de créer des méthodes alter­na­tives à la capture d’IRs clas­siques, pour répondre à plusieurs problé­ma­tiques. Dans la liste on a évidem­ment la recherche du réalisme via la modé­li­sa­tion des non-linéa­ri­tés, mais aussi un besoin de person­na­li­sa­tion qu’il est plus facile de satis­faire par exemple sur de la modé­li­sa­tion physique (comme dans le Vandal Amps édité par Magix conçu par un ancien déve­lop­peur d’u-he ou le Sknote IR-Lab qui utilise le char­ge­ment d’IRs pour esti­mer les para­mètres de son modèle, ou la tech­no­lo­gie de Univer­sal Audio dans ses OXs) que sur des IRs qui ne donnent qu’une capture statique d’une combi­nai­son d’élé­ments fixes. Cela permet par exemple de dépla­cer de manière conti­nue un micro­phone virtuel, de rempla­cer à la volée un haut-parleur par un autre, de mani­pu­ler la géomé­trie de l’en­ceinte ou de reti­rer une partie à l’ar­rière, avec un résul­tat réaliste sans devoir pour chaque enceinte faire 10 000 mesures.

En écri­vant cet article, j’ai d’ailleurs effec­tué quelques recherches, sur la possi­bi­lité d’uti­li­ser le plug-in Neural Amp Mode­ler — dont on vous repar­lera très vite et qui simule prin­ci­pa­le­ment des ampli­fi­ca­teurs et pédales de distor­sion à l’aide de tech­niques de Machine Lear­ning — pour simu­ler une enceinte seule. L’in­té­rêt est multiple, au vu de la qualité de la simu­la­tion de la tech­no­lo­gie, tel que pouvoir entendre comment sonne la distor­sion d’une enceinte sur enre­gis­tre­ment sans compro­mettre vos rela­tions avec vos voisins, et déci­der si la simu­la­tion de ce phéno­mène vous inté­resse, ou émettre un juge­ment sur les tech­no­lo­gies propo­sées par les éditeurs pour vous propo­ser ce truc de diffé­rentes manières avec des IRs ou des tech­no­lo­gies proprié­taires.

J’ai donc réussi à trou­ver par exemple ce profil NAM sur Tone­Hunt.org, ainsi qu’une IR qui a été enre­gis­trée dans la même confi­gu­ra­tion. En jouant avec le gain d’en­trée dans NAM ou autre logi­ciel permet­tant de char­ger ce type de fichier, puis en sélec­tion­nant diffé­rents gains en entrée, il est possible alors de jouer sur le niveau de distor­sion généré par l’en­ceinte (et poten­tiel­le­ment aussi par la section ampli­fi­ca­teur de puis­sance utili­sée par la mesure malheu­reu­se­ment). J’en ai donc profité pour vous faire quelques exemples sonores, d’abord avec l’IR, puis avec NAM et de plus en plus de gain en entrée. Les deux exemples IR/NAM gain faible étant assez proches, cela valide la possi­bi­lité quoi qu’il arrive de pouvoir utili­ser aussi du Machine Lear­ning pour faire de la simu­la­tion d’en­ceintes + prise de son !

Guitar – Dry
00:0000:10
  • Guitar – Dry00:10
  • Guitar – IR only00:10
  • Guitar – NAM Low Gain00:10
  • Guitar – NAM Mid Gain00:10
  • Guitar – NAM High Gain00:10
  • Guitar – NAM Higher Gain00:10
  • Guitar – NAM Highest Gain00:10
  • Guitar – NAM Hell Gain00:10

Consi­dé­ra­tions sonores

Profi­tons de cet article à présent pour débun­ker quelques croyances popu­laires. Contrai­re­ment à plusieurs idées reçues, à mes yeux l’élé­ment qui va avoir le plus d’im­pact sur la signa­ture sonore finale enre­gis­trée dans un mix d’un son de guitare, ce n’est ni l’am­pli­fi­ca­teur utilisé, ni les micros de la guitare, ni même les doigts du guita­riste, mais juste­ment la partie enceinte et prise de son au sens large ! C’est ce qui fait que certains youtu­beurs aient pu donner l’im­pres­sion que tout ce qu’ils jouent sonne de la même manière, quels que soient l’am­pli­fi­ca­teur ou la guitare utili­sés…

Ensuite, un point que je trouve impor­tant et que tous les ingé­nieurs du son de la vieille école connaissent par cœur : le son qui sort d’un proces­seur de convo­lu­tion est celui que l’on aurait si on était en train de jouer de la guitare élec­trique dans une cabine de studio, sépa­rée de l’am­pli­fi­ca­teur et de l’en­ceinte qui servent à la prise de son, et non celui diffusé en face de l’en­ceinte. Pire, ce même son, s’il peut être effi­cace ou perti­nent dans le contexte de la produc­tion et du mix, n’est à priori pas le plus inté­res­sant pour jouer en direct voire jugé carré­ment désa­gréable pour la plupart des guita­ristes chevron­nés ! Il peut donc être perti­nent, lorsque vous souhai­tez jouer avec vos simu­la­teurs d’am­pli­fi­ca­teurs + enceintes chez vous, de vous deman­der quelles confi­gu­ra­tions vous four­ni­ront le plus de plai­sir et de sensa­tions de jeu, avec des solu­tions pas forcé­ment évidentes ou intui­tives, et poten­tiel­le­ment diffé­rentes selon que vous jouez au casque ou avec des enceintes de studio.

Alors on pourra fein­ter en utili­sant des combi­nai­sons d’en­ceintes et de micros plutôt trans­pa­rents pour le jeu et diffé­rents de ceux utili­sés pour le mixage, et utili­ser des outils de spatia­li­sa­tion addi­tion­nels pour doubler arti­fi­ciel­le­ment les pistes de guitare ou décor­ré­ler les deux canaux stéréo. Mais certains préfèrent dans ce contexte précis ou pour les retours sur scène aussi utili­ser des simu­la­tions d’en­ceintes analo­giques, ou des combi­nai­sons analo­giques/numé­riques qui simpli­fient la réponse en fréquence du système de prise son de l’am­pli­fi­ca­teur, dans l’idée de « lisser » les irré­gu­la­ri­tés présentes dans la réponse en fréquence d’une IR clas­sique, sans sacri­fier ce qui la diffé­ren­cie d’un modèle de prise de son trop simplistes. Cela permet­trait égale­ment de se retrou­ver avec un son disons plus « pur » et des sensa­tions de jeu à fort volume sur des enceintes de moni­to­ring ou Freu­freu plus proches de ce qui se passe en face de l’en­ceinte à V30s de base, qui n’est pas tein­tée par le son du micro­phone (lui aussi tout sauf trans­pa­rent). Person­nel­le­ment je trouve cette approche perti­nente en jeu en direct, voire parfois en reprise de son sur scène, mais beau­coup moins inté­res­sante pour de l’en­re­gis­tre­ment et de la produc­tion, contrai­re­ment à ce qu’on peut lire souvent dans la commu­ni­ca­tion et le marke­ting asso­ciés à ce genre de produits. Et comme ils sont souvent conçus comme une combi­nai­son de filtres, il est d’ailleurs tout à fait possible d’en mesu­rer les réponses impul­sion­nelles et de les utili­ser avec un produit 100 % numé­rique, de quoi donner le tour­nis aux aller­giques du numé­rique :)

Simu­la­teurs hard­ware

Commençons à présent notre petit tour d’ho­ri­zon des simu­la­teurs de prises de son guitare et basse côté hard­ware. Il s’agira de parler prin­ci­pa­le­ment de produits qui sont dédiés à cette fonc­tion, conçus pour être utili­sés dans un pedal­board derrière des préam­plis, ou bien après une tête d’am­pli­fi­ca­teurs pour ceux qui possèdent une section load­box/atté­nua­teurs, et qui possèdent le plus souvent une sortie casque, mais pas systé­ma­tique­ment.

Il existe égale­ment un certain nombre de simu­la­teurs de toute la chaine d’am­pli­fi­ca­tion et prise de son dans à peu près tous les formats possibles, avec toutes les tech­no­lo­gies de simu­la­tion d’en­ceintes dont on a parlé. Et on voit de plus en plus de têtes d’am­pli­fi­ca­teurs ou de préam­pli­fi­ca­teurs à lampes équi­pés de sorties recor­ding out analo­giques voire numé­riques (chez Victory, Revv ou Mesa Boogie par exemple) avec un moteur de lecture d’IRs, fabriqués par une certaine marque française ! Je vais donc logique­ment abor­der en premier une marque que les AFiens connaissent bien, à savoir Two Notes.

Two Notes Opus

Je repré­cise au passage pour être trans­pa­rent avec vous que je suis un ancien de la boite et que je travaille encore avec eux comme free­lance. Je me permets de vous en parler parce qu’il me semble que cela a du sens dans ce guide d’achat, mais je vous lais­se­rai vous faire votre propre avis, notam­ment en allant voir les tests réali­sés par mes collègues. Elle propose actuel­le­ment deux produits phares, l’Opus (300 euros) qui remplace le Cab M+ (279 euros) et qui fait égale­ment simu­la­teur d’am­pli­fi­ca­teurs, ainsi que le Captor X (599 euros) avec sa partie load­box/atté­nua­teur. Ils peuvent char­ger des IRs tierces ou du contenu proprié­taire au format DynIR qui est compa­tible avec leur offre soft­ware, le Genome étant d’ailleurs proposé gratui­te­ment aux posses­seurs de hard­ware Two Notes.

Universal Audio OX Stomp

En concur­rence directe, se trouve la marque Univer­sal Audio, avec son rack OX et une version minia­ture à 429 euros estam­pillée OX Stomp, qui utilisent un moteur de simu­la­tion par modèles physiques. La tech­no­lo­gie modé­lise les non-linéa­ri­tés des enceintes, réglables direc­te­ment sur la pédale avec le poten­tio­mètre Spea­ker Drive, et propose un certain nombre d’en­ceintes asso­ciées à des micro­phones, la possi­bi­lité de mixer 2 micro­phones et un troi­sième spéci­fique d’am­biance, quelques effets addi­tion­nels (compres­seur, réverbe, délai, etc.), dont le réglage se fait exclu­si­ve­ment via une appli­ca­tion, la pédale ne donnant accès qu’à quelques para­mètres seule­ment en direct. Par défi­ni­tion de la tech­no­lo­gie, ces produits ne permettent pas d’uti­li­ser de réponses impul­sion­nelles tierces.

Mooer RadarSi vous êtes à l’aise avec l’usage de réponses impul­sion­nelles, il existe des alter­na­tives à ces marques à petits prix (autour des 140 euros) qui permettent de char­ger des IRs jusqu’à une certaine taille, telles que la Mooer Radar ou les Mooer Cab X2 et TC Elec­tro­nic Impulse IR Loader testées dans nos colonnes. Chaque pédale propose un set de fonc­tion­na­li­tés un peu diffé­rent, par exemple la Radar inclut une simu­la­tion de section de puis­sance, tandis que la Cab X2 gère la stéréo et deux moteurs de convo­lu­tion en même temps, et que la TC gère des tailles d’IRs plus longues que les autres (200 ms vs une dizaine de ms chez Mooer), mais globa­le­ment les 3 seront parfaites pour coller derrière un préam­pli au format pédale à budget serré avec vos IRs préfé­rées.

Tsakalis Audio Works MultiCabParlons à présent de l’ori­gi­nale Tsaka­lis Audio Works Multi­Cab Mk4 à 265 euros. La pédale est prin­ci­pa­le­ment un simu­la­teur d’en­ceinte numé­rique, utili­sant un format d’en­ceinte proprié­taire qui n’est pas non plus basé sur la convo­lu­tion, et qui ne permet pas de char­ger d’IRs. Toute­fois, le produit peut embarquer jusqu’à 8 captures d’en­ceintes, parmi une certaine quan­tité dispo­nible sur le site de l’édi­teur et que l’on va char­ger via une appli­ca­tion desk­top. La section numé­rique gère une partie de la simu­la­tion, ainsi que l’ajout d’une réver­bé­ra­tion d’am­biance (réglable avec le poten­tio­mètre asso­cié). Mais la pédale intègre aussi des trai­te­ments addi­tion­nels analo­giques, en charge de donner le carac­tère asso­cié au type de micro­phone, et de modé­li­ser diffé­rents niveaux d’ou­ver­ture à l’ar­rière, ainsi que des sections voicing d’ap­point désac­ti­vables pour simu­ler un préam­pli et le son d’un ampli­fi­ca­teur de puis­sance push-pull. À mes yeux l’ap­proche permet de mixer les avan­tages des simu­la­teurs numé­riques et analo­giques dont on parlé précé­dem­ment, à voir aussi si le résul­tat sonore convient à l’uti­li­sa­tion que vous souhai­tez en faire.

Neunaber Technology Iconoclast Speaker Emulator

Dans un autre genre, la Neuna­ber Icono­clast à 300 euros fonc­tionne unique­ment avec un chemin du signal numé­rique, mais propose une émula­tion d’en­ceinte géné­rique prin­ci­pa­le­ment à base de filtres, qui peut être visua­li­sée et custo­mi­sée via une appli­ca­tion desk­top dédiée, ou l’usage des 3 poten­tio­mètres low/mid/high de la pédale. Le chemin du signal dispose aussi d’un noise-gate, d’un enhan­cer, d’un EQ para­mé­trique deux bandes, et d’une modé­li­sa­tion de non-linéa­rité addi­tion­nelle de l’en­ceinte pous­sée à fort volume.

ace-main

Pour la dernière sugges­tion hard­ware, il me semble perti­nent de vous parler d’une simu­la­tion à 100 % analo­gique pour les raisons que l’on a abor­dées précé­dem­ment, comme par exemple la Suhr Analog Cabi­net Emula­tor à 400 euros. Cette pédale dispose d’une poignée de contrôles de la réponse en fréquence, et modé­lise la prise de son avec une série de filtres analo­giques, ce qui la rend très simi­laire sur le prin­cipe à la Icono­clast qui est pour­tant numé­rique.

Simu­la­teurs logi­ciels

Côté simu­la­teur soft­ware, préci­sons que tous les proces­seurs de convo­lu­tion qui peuvent char­ger des réponses impul­sion­nelles, que nous avons abor­dés dans le guide d’achat sur les réver­bé­ra­tions ou présents dans des logi­ciels de la caté­go­rie simu­la­teurs d’am­pli­fi­ca­teurs, peuvent aussi lire du contenu pour les enceintes. Toute­fois, de mon point de vue, il peut être inté­res­sant de se forcer à utili­ser une simu­la­tion enceinte dans un plug-in dédié et seule, que ce soit pour profi­ter de fonc­tion­na­li­tés propo­sées spéci­fiques, ou pour foca­li­ser le travail du son sur une partie unique­ment. Par exemple, pour confron­ter deux simu­la­tions de 5150 propo­sées par des éditeurs diffé­rents, il me semble perti­nent de désac­ti­ver la section enceinte de chaque plug-in pour éviter de compa­rer des pommes et des poires, et d’ou­vrir même derrière un proces­seur à convo­lu­tion basique avec une IR que vous connais­sez bien et que vous allez utili­ser systé­ma­tique­ment.

Lancaster Audio Pulse

C’est pourquoi connaître quelques plug-ins gratuits dans le genre peut s’avé­rer utile. Par exemple, le Pulse de Lancas­ter Audio, qui a été déve­loppé par Ignite Amps que l’on connait bien pour leur TPA-1 (que je vous recom­mande), le NadIR ou pour le mixeur d’IRs payant Libra, permet de char­ger faci­le­ment une ou deux réponses impul­sion­nelles de prise de son en même temps. Il propose égale­ment quelques contrôles basiques de volume, filtrage, ou panning qui peuvent justi­fier que celui-ci devienne votre lecteur d’IRs d’en­ceintes par défaut si besoin.

ML Sound Lab Mikko 2

Toujours pour les budgets serrés, ML Sound Labs propose une version gratuite de son moteur Mikko 2, qui dispose d’une enceinte et d’une poignée de micro­phones, que l’on peut dépla­cer dans l’es­pace sur 4 axes, avec la possi­bi­lité d’en mixer plusieurs en même temps et de les posi­tion­ner chacun à un endroit diffé­rent de la stéréo, d’ap­pliquer une égali­sa­tion supplé­men­taire, et même d’en­re­gis­trer le résul­tat sous forme d’une IR !

GGD OversizedCôté plug-ins payants, en plus des propo­si­tions de Two Notes dont on a déjà parlé, je vous propose d’al­ler voir des déve­lop­peurs qui ont sorti des produits avec des concepts inté­res­sants. Commençons par exemple par Get Good Drums, et ses plug-ins Cabs à 50 $ dédiés aux enceintes Zilla ou Mesa Boogie (Cali Over­si­zed). GGD laisse carré­ment tomber ici la possi­bi­lité de lire des IRs exté­rieures ou de dépla­cer virtuel­le­ment un micro­phone devant une enceinte. Ses produits se présentent sous la forme d’une table de mixage, avec pour chaque piste un vague contrôle de tona­lité, du volume et du panning, et le choix seule­ment d’une enceinte et d’un micro­phone. Le plug-in dispose aussi d’un réglage d’EQ global on/off et… c’est tout ! Il s’agira ici de faire confiance aux choix de produc­tions réali­sés par GGD, pour aller vers de l’ef­fi­ca­cité et de la rapi­dité de l’exé­cu­tion…

PRISM-1
Dans un genre complè­te­ment diffé­rent, Prism de Spectre Audio, dispo­nible pour le moment unique­ment en version bêta avec abon­ne­ment, est basé sur l’idée de connec­ter un lecteur d’IRs avec une librai­rie dans le cloud. Ce faisant, il est possible pour l’édi­teur de mettre régu­liè­re­ment à jour sa librai­rie avec du contenu contrôlé, et de tagger les diffé­rentes entrées pour amélio­rer l’ex­pé­rience de la navi­ga­tion et du choix de l’IR idéale. Le plug-in dispose aussi de contrôle de volume/panning / filtre clas­siques, de la possi­bi­lité de mixer 4 IRs en même temps, d’ali­gner le volume et les phases de tout ce beau auto­ma­tique­ment, etc.

Bogren IRDXEnsuite, chez Bogren Digi­tal se trouve un plug-in à 39 euros un peu spécial, qui s’ap­pelle IRDX Core. Celui-ci doit se placer après une simu­la­tion d’en­ceintes exis­tante pour lui ajou­ter une modé­li­sa­tion géné­rique de la non-linéa­rité des enceintes. Il dispose de quelques réglages seule­ment, et permet selon les déve­lop­peurs d’ajou­ter un petit quelque chose en plus en termes de distor­sion et de dyna­mique. À vous de voir si ce qui est rajouté par le plug-in vous apporte quelque chose en essayant la version démo, sachant que la tech­no­lo­gie est présente aussi dans leurs simu­la­teurs d’am­pli­fi­ca­teurs complets.

Three Body Technology CabinetronParlons à présent d’un produit au nom qui laisse un peu à dési­rer contrai­re­ment aux fonc­tion­na­li­tés, le Three-Body Tech Cabi­ne­tron (79 $). Au premier abord, ce énième simu­la­teur de prises de son ressemble à une usine à gaz aux couleurs des sapins de Noël. Dans les faits, il propose un set de fonc­tion­na­li­tés et de para­mètres de custo­mi­sa­tion plutôt impres­sion­nant. Il permet de mixer jusqu’à 8 IRs et de les doser dans un espace 2 d, de char­ger des IRs externes en plus de plusieurs centaines livrées avec le logi­ciel, four­nit une section d’éga­li­sa­tion, un modèle géné­rique de non-linéa­ri­tés à ajou­ter au rendu sonore, un doubleur stéréo basé sur l’ef­fet Haas, une réverbe de type Room addi­tion­nelle dont on peut régler le niveau de send, un analy­seur de spectre, un Tone Matching dédié au son de la guitare, un égali­seur 3 bandes influencé par les fameuses courbes d’im­pé­dances d’en­ceintes, un navi­ga­teur d’IRs avec gestion de tags… On trouve égale­ment des effets à appliquer sur les IRs pour modé­li­ser virtuel­le­ment un dépla­ce­ment de micro­phone, réduire les irré­gu­la­ri­tés présentes dans la réponse en fréquence, appliquer des courbes clas­siques de mixage de son de guitare sur les IRs avec appel­la­tion « Muta­tion », ou encore modé­li­ser l’ef­fet « FRED » lorsqu’on double un micro­phone avec un angle de 45 degrés entre les deux. Le produit ravira les fans de custo­mi­sa­tion de réponses impul­sion­nelles, d’au­tant que l’on peut logique­ment expor­ter sous forme d’IR le fruit de ses expé­ri­men­ta­tions.

Blue Cat DestructorDernier logi­ciel dont je me dois de parler dans cet article, celui d’un autre déve­lop­peur français, le Blue Cat Audio Destruc­tor (à 99 euros, inclus dans le produit Axiom à 249 euros qui ajoute égale­ment des effets). Il s’agit d’un simu­la­teur d’am­pli­fi­ca­teur complet assez unique qu’on a déjà testé dans nos colonnes, mais ce qui va nous inté­res­ser c’est évidem­ment la partie enceinte. Celui-ci four­nit un outil de design de filtres, basé sur les types d’EQ clas­siques ainsi que sur des filtres en peigne, qui sont un ingré­dient essen­tiel pour avoir quelque chose qui ressemble à un simu­la­teur de prise de son. Il est livré avec un ensemble de présets et modèles à bases de filtres de simu­la­teurs de prise de son donc, ainsi que la possi­bi­lité de char­ger quand même des IRs, et même de mixer les deux approches, avec un analy­seur de spectre qui peut être utile pour construire son filtre en prenant la réponse en fréquence de l’IR comme base !

Liste de réponses impul­sion­nelles de prise de son

Pour termi­ner ce petit tour du proprié­taire, je vous propose de parler à présent de banques de réponses impul­sion­nelles. Je vais m’abs­te­nir ici de vous faire une liste de sugges­tions de banques commer­ciales, et je vous lais­se­rai jeter un œil de vous-mêmes aux propo­si­tions par exemple de Sigma Audio, GGD Studio Cabs, Bogren Digi­tal, ou encore aux banques d’IRs de Celes­tion et Eminence, en écou­tant quelques exemples sonores de démo. Par contre, je ne vais pas me priver de vous faire une liste d’IRs gratuites à télé­char­ger pour agré­men­ter les propo­si­tions de vos proces­seurs à convo­lu­tion préfé­rés !

Conclu­sion

La simu­la­tion d’en­ceintes d’am­pli­fi­ca­teurs guitare et basse, avec et sans convo­lu­tion, n’a main­te­nant plus de secrets ou presque pour vous, en tout cas en théo­rie, car norma­le­ment si j’ai bien fait mon boulot vous devriez déjà être en train d’es­sayer plein de nouvelles choses ! J’es­père en effet vous avoir donné envie de chan­ger un peu vos habi­tudes dans ce domaine et de passer plus de temps à travailler votre son pour profi­ter au maxi­mum de votre maté­riel, que ce soit pour jouer en direct chez vous, en live ou pour amélio­rer la qualité et la person­na­lité de vos enre­gis­tre­ments.

Et c’est ainsi que se clôture notre petite série d’ar­ticles sur la convo­lu­tion et ses appli­ca­tions. Je vous souhaite donc une dernière fois de bonnes convo­lu­tions à toutes et à tous !

Auteur de l'article Wolfen

Développeur freelance pour de nombreuses sociétés dans le domaine de l'industrie musicale, créateur de la marque Musical Entropy, et musicien qui achète plus de matos qu'il n'en joue


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre