Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
12 réactions
Test de l'ampli Blackstar Amplification Amped 3
8/10
Partager cet article

Après avoir présenté l’Amped 1, un ampli complet de 100 watts au format pédale, puis l’Amped 2 qui incarne une solution tout-en-un très convaincante, Blackstar a dévoilé l’Amped 3 il y a peu. Voyons si la polyvalence annoncée par le fabricant est au rendez-vous.

Amped, troisième du nom : Test de l'ampli Blackstar Amplification Amped 3

Le rouge ou le noir ?

Si l’Amped 2 est une évolu­tion de l’Amped 1, l’Am­ped 3 n’est pas un Amped 2+. L’Am­ped 2, testé dans nos colonnes, incarne une solu­tion compacte tout-en-un avec trois options de préam­pli et des effets inté­grés. Avec l’Am­ped 3, la marque britan­nique va plus loin et propose un ampli program­mable à trois canaux, avec boost et réverbe. L’Am­ped 2 propose un ampli à trois voicings (USA, UK et Clas­sic) alors que l’Am­ped 3 est un ampli à trois canaux : Clean Crunch et Over­drive. Chaque canal béné­fi­cie de deux voicings diffé­rents qui s’éta­blissent comme suit : 

  • Clean : Warm ou Bright
  • Crunch : Crunch ou Super Crunch
  • Over­drive : OD1 ou OD2 Amped3-9

De la même manière, la réverbe profite de deux modes : Dark ou Light. Enfin, le boost inté­gré peut être placé avant ou après l’am­pli. Ce procédé permet de choi­sir si on boost le gain ou si on boost le volume. L’Am­ped 3 peut fonc­tion­ner sous deux modes : Manual ou Presets. Quand on allume l’en­gin, il est auto­ma­tique­ment en mode Preset, mais une pres­sion prolon­gée sur le foot switch de Boost permet de passer en mode Manual. L’idée est de se concoc­ter un preset par canal ce qui est très pratique en live. En effet, les trois canaux partagent tous les réglages présents sur l’ap­pa­reil. On béné­fi­cie de réglages de : Gain, Volume, Bass, Middle, Treble, ISF, Boost, Reverb et Presence. En mode Preset, chaque canal dispose de sa couleur de LED (Blanc pour le canal Clean, orange pour le canal Crunch et rouge pour le canal Over­drive) alors qu’en mode Manual, c’est blanc pour tout le monde. Le réglage ISF était absent de l’Am­ped 2, il est de retour sur l’Am­ped 3. L’am­pli de puis­sance est iden­tique à celui de l’Am­ped 2 avec les mêmes choix de réponses de lampes de puis­sance (EL84, EL34 et 6L6) et de puis­sance (1 w, 20 w et 100 w). 

Amped3-3

Le panneau arrière est rigou­reu­se­ment iden­tique à celui qu’on trouve sur l’Am­ped 2. On trouve de gauche à droite : l’en­trée guitare, la sortie sur Jack si on utilise l’Amped 3 avec un ampli, la boucle d’ef­fets avec son switch de niveau (+4dBu ou –10dBv), le bloc de simu­la­tion de HP avec une sortie directe stéréo/casque sur Jack, une sortie directe sur XLR, un port USB-C, un switch à trois posi­tions et un petit réglage de volume, le venti­la­teur, les deux sorties HP sur Jack (8 ohms ou 16 ohms), deux fiches qui permettent d’ali­men­ter des pédales d’ef­fets (ce qui est très pratique et bien pensé), les fiches MIDI sur mini-jack (IN et THRU), le bouton de mise en tension et la fiche d’ali­men­ta­tion. 

En termes d’er­go­no­mie et de faci­lité d’uti­li­sa­tion, l’Am­ped 3 marque pas mal de points, notam­ment grâce à ses deux modes de fonc­tion­ne­ment. Le mode Manual est très pratique pour jouer à la maison. Ce mode peut se défi­nir assez simple­ment : ce que vous voyez est ce que vous enten­dez. La posi­tion des poten­tio­mètres et des switches n’est pas sauve­gar­dée d’un canal à l’autre. Le mode Preset est très intui­tif et simple à utili­ser.Amped3-4 Pour se concoc­ter un preset, il suffit de forger un son à l’aide des diffé­rents réglages et de main­te­nir une pres­sion prolon­gée sur le foot switch corres­pon­dant. Quelques cligno­te­ments de la LED indique­ront que le preset a bien été sauve­gardé. C’est un mode très avan­ta­geux puisqu’il permet de choi­sir le volume de chaque canal. On peut alors profi­ter d’un boost de volume sans même utili­ser le boost, mais simple­ment en chan­geant de canal. Le boost reste quand même très utile si on souhaite profi­ter du même son, mais simple­ment avec davan­tage de gain ou de volume. L’op­tion de posi­tion­ne­ment du Boost (pré ou post) est une option très bien pensée qui, de plus, est acces­sible direc­te­ment sur le châs­sis de l’am­pli. La réverbe et le boost sont égale­ment program­mables : si on les on active et qu’on enre­gistre le preset tel quel, ils seront acti­vés quand on rappel­lera ce preset. 

La partie maté­rielle du produit, le châs­sis, les poten­tio­mètres et les petits switches, inspirent soli­dité, robus­tesse et longé­vité. On sent que le produit a été pensé pour une utili­sa­tion en Live, pour résis­ter aux exigences tech­niques de la scène. Il pèse 1.96 kg. Comme l’Am­ped 2, l’Am­ped 3 profite d’une connec­tique profes­sion­nelle très complète. On peut en effet béné­fi­cier d’un son de plateau très confor­table grâce aux deux sorties HP, mais offrir à l’in­gé­nieur du son un son très propre grâce à la sortie directe sur XLR. Le logi­ciel Archi­tect permet l’édi­tion et la person­na­li­sa­tion des trois presets de simu­la­tion de HP acces­sibles à l’ar­rière de l’am­pli. Ce n’est pas éton­nant que des guita­ristes profes­sion­nels intègrent les produits Amped à leur set-up. On pense notam­ment au guita­riste améri­cain Tracy Guns qui a orga­nisé tout son maté­riel autour de deux Amped 2 direc­te­ment reliés à deux enceintes Marshall 4X12. 

Et le son ?

Une fois l’am­pli inspecté, je le connecte à mon enceinte Victory 1×12 équi­pée d’un haut-parleur Celes­tion Cream­back et je relie sa sortie XLR à une entrée de mon inter­face audio. Si le nom des diffé­rents modes (Clean Warm, Super Crunch, etc.) vous semble fami­lier, c’est normal. Ce sont les mêmes appel­la­tions que l’on retrouve sur les produits de la série ID:CORE de la marque. Cepen­dant, si les déno­mi­na­tions sont les mêmes, les sons, eux, n’ont rien à voir. Je procède par ordre de clas­se­ment et commence le test par le canal Clean en mode Warm. Ce dernier génère une sono­rité qui rappelle celle des amplis Fender avec un léger creux dans les médiums et des aigus et basses bien présents. C’est un son clair basique, mais tout de même assez flat­teur, notam­ment avec des humbu­ckers. L’éga­li­sa­tion est bien réac­tive et le réglage ISF permet de sculp­ter le son davan­tage en en chan­geant le carac­tère (son British vers la gauche et son USA vers la droite). Le réglage de Gain permet de faire crun­cher très légè­re­ment le canal Clean pour obte­nir un son qui tord à peine quand on attaque fort et qui reste clair si on joue plus légè­re­ment, c’est très chouette. Sans plus attendre, je passe en mode Bright. Ce mode ressemble davan­tage au son clair d’un ampli Marshall vintage avec une légère bosse dans les hauts médiums. En pous­sant le gain, on entre sur les terri­toires d’un JTM45 avec très peu de gain, c’est encore une fois très réussi. Malgré une simu­la­tion de lampes de puis­sance assez abou­tie, on sent dans la rapi­dité de l’at­taque, le carac­tère numé­rique du son. On ne sent pas un effet de « sag », cet écra­se­ment du son induit par la compres­sion natu­relle des lampes de puis­sance. Ici, les attaques sont très rapides et le son est immé­diat. On peut le voir comme un incon­vé­nient, mais égale­ment comme un avan­tage. Bien qu’il s’agisse d’un ampli numé­rique, aucune latence n’est à déplo­rer.

Clean Warm – NT1
00:0001:08
  • Clean Warm – NT101:08
  • Clean Warm – DIRECT01:08
  • Clean Bright – NT101:13
  • Clean Bright – DIRECT01:13

 

 Je passe sur le canal Crunch, toujours armé de ma fidèle Gibson SG, et commence par le mode Crunch. Ce dernier délivre un son très Marshal­lien dans l’es­prit avec toujours cette bosse dans les hauts médiums, mais sans le côté baveux. Là encore, il s’agit d’un son plutôt basique, mais auquel on peut appor­ter de la person­na­lité grâce à l’éga­li­sa­tion, au réglage ISF et à la simu­la­tion de lampes de puis­sance. Le poten­tio­mètre de Presence est très bien étagé et permet d’ap­por­ter la juste dose de brillance néces­saire. C’est aussi le cas du réglage de Gain qui, sur le canal Crunch, possède une course très longue. Je passe en mode Super Crunch et constate un gros incré­ment du taux de satu­ra­tion et du niveau de basses. Le son s’épais­sit et une belle compres­sion appa­raît et permet aux notes jouées en palm-muting d’être au même niveau que les notes tenues, c’est encore une fois une belle surprise. Atten­tion au réglage ISF qui, sur ses posi­tions maxi­males, peut avoir tendance à ajou­ter un côté étouffé au son. On peut le compen­ser simple­ment en agis­sant sur le réglage Bass et/ou en chan­geant de simu­la­tion de lampes de puis­sance.Amped3-8 De la même manière, chaque chan­ge­ment de lampes de puis­sance sera suivi d’une mani­pu­la­tion du réglage Middle. Les 6L6 déve­loppent en effet beau­coup moins de médiums que les EL34. Le mode Super Crunch four­nit de super sensa­tions de jeu avec des basses bien resser­rées et des aigus bien présents. J’en­clenche le boost et la réverbe pour donner de l’es­pace et de l’am­pleur au son. Le boost n’a rien d’ex­tra­or­di­naire, mais il fonc­tionne conve­na­ble­ment. En mode pré, en boos­tant le gain donc, il permet d’ajou­ter de la compres­sion et du sustain au son, sans en perdre le carac­tère. La réverbe est du même acabit, elle est agréable sans être trans­cen­dante. J’au­rais aimé retrou­ver le même bloc de réverbe que sur l’Am­ped 2 avec un choix d’al­go­rithme et un réglage de longueur acces­sibles sur le châs­sis direc­te­ment, et pouvoir program­mer une réverbe à ressorts sur le canal Clean et une réverbe à plaque sur le canal Over­drive, par exemple. 

Crunch – NT1
00:0001:42
  • Crunch – NT101:42
  • Crunch – DIRECT01:42
  • Super Crunch – NT101:46
  • Super Crunch – DIRECT01:46
  • Crunch 6L6:EL84:EL34 – NT100:50
  • Crunch 6L6:EL84:EL34 – DIRECT00:50

 

J’ac­tive enfin le canal Over­drive pour termi­ner le test. Selon la marque, il s’agit du préam­pli avec le taux de satu­ra­tion le plus élevé de son cata­logue. Et c’est vrai que du gain, il y en a ! Sur le mode Over­drive 1, le son est précis et bien ouvert et possède le carac­tère typique des amplis Blacks­tar. La distor­sion est bien tran­chante tout en restant très claire. On sent que le fabri­cant britan­nique a passé du temps à conce­voir ce canal pour qu’il soit le plus moderne possible, tout en conser­vant une essence Rock bien affir­mée. Selon la posi­tion du réglage de Gain, on peut aller d’un crunch bien épais à une distor­sion très éner­vée, surtout si on accorde sa guitare bien bas. Comme le mode Super Crunch, le mode Over­drive 2 four­nit un incré­ment du taux de satu­ra­tion et une belle épais­seur sonore. Atten­tion à conser­ver un niveau de gain raison­nable sous peine d’en­tendre le son deve­nir très boueux et perdre toute sa préci­sion. On préféra acti­ver le boost pour obte­nir plus de gain. Malgré un taux de satu­ra­tion très élevé, l’am­pli réagit très bien aux varia­tions du volume de la guitare, c’est très sympa. Le mode Over­drive 2 opère une légère coupure dans les médiums pour une sono­rité un peu plus typée Metal. L’am­pli s’est bien entendu avec une guitare accor­dée assez bas (Drop C), sans bron­cher. 

OD1 + Boost – NT1
00:0001:50
  • OD1 + Boost – NT101:50
  • OD1 + Boost – DIRECT01:50
  • OD2 + Boost – NT102:12
  • OD2 + Boost – DIRECT02:12

 

En bref

Avec l’Am­ped 3, la firme britan­nique Blacks­tar signe un produit abouti et convain­cant. J’ai person­nel­le­ment préféré le côté « tout en un » de l’Am­ped 2, mais l’ex­trême poly­va­lence de l’Am­ped 3 ne m’a pas laissé indif­fé­rent. Pouvoir passer d’un son clair cris­tal­lin à une distor­sion hyper agres­sive, sur simple pres­sion d’un foot switch, est quand même bien pratique. De plus, le côté program­mable de l’am­pli en fait une solu­tion idéale pour les concerts. L’am­pli est facile à utili­ser et sonne bien tout en propo­sant pas mal de fonc­tions, par exemple son utili­sa­tion comme inter­face audio par exemple. Si les effets inté­grés de l’Am­ped 2 ne vous séduisent pas des masses et que vous cher­chez un ampli poly­va­lent pour rejoindre votre set-up, courez essayer l’Am­ped 3.

  • Amped3-2
  • Amped3-5
  • Amped3-6
  • Amped3-7
  • Amped3-10
  • Amped3-11
  • Amped3-12
  • Amped3-14
  • Amped3-15
  • Amped3-16
  • Amped3-17
  • Amped3

 

8/10
Fabrication (?) : Chine
Points forts
  • Polyvalence
  • Facilité d’utilisation
  • Sonorités au top
  • Look réussi
  • Conception
  • Réduction de puissance
Points faibles
  • Réverbe un peu légère
  • Boost fonctionnel mais sans grande originalité
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)