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Sujet Editorial du 10 février 2024 : commentaires

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1 Editorial du 10 février 2024 : commentaires

BadinterRobert Badinter nous a quittés et vue la stature historique du personnage, il serait dur de ne pas se joindre à l’hommage rendu à cet enfant de déporté qui n’a eu de cesse, tout au long de sa vie, de conduire notre société vers plus d’humanité et de fraternité dans le sillage d’un Victor Hugo, à un homme grâce auquel, surtout, on a cessé de couper des êtres humains en deux. Cependant, au-delà même du grand avocat, ce qui me manquera plus accessoirement à moi, c’est d’entendre un homme maîtrisant à ce point la concordance des temps qu’il était capable d’utiliser au débotté le subjonctif plus-que-parfait avec le même naturel qu’un Clapton descendant une pentatonique. Ce n’est sans doute pas d’ailleurs un hasard s’il a signé le livret d’un opéra de Thierry Escaich car il y avait une forme de musique dans l’éloquence de Badinter comme il y a des mathématiques chez Bach...

Passé « ce silence que les morts appellent », on pourra ensuite se rendre sur Audiofanzine pour assister aux plaidoiries des mis en examen cette semaine : l’ampli Foxgear HW-103, les moniteurs Presonus Eris Pro 4, le casque K92 d’AKG et la pédale Pico Attack Decay d’Electro Harmonix

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 10/02/2024 à 11:45:06 ]

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Je suis originaire d'un petit port breton , Doëlan. En cet été 1981, Robert Badinter est venu chez Benoite Grould en vacances. Il travaillait sur la terrasse ci-contre. J'ai le souvenir d'un homme accessible pour tous, très apprécié de la population, se fondant dans la population. Une qualité perdue par nos ELITE, attaché à leur entre soit et leurs privilèges. Je vous indique le message reçu de ma fille le jour de sa disparition.
" Une brise légère souffle sur le petit port de Doëlan, l'écume emporte le souvenir d'un discours courageux qui refuse la souffrance humaine".
La justice doit protéger la population, écarter les personnes dangereuses, servir d'exemplarité. Le cap est difficile à tenir mais notre humanité doit écarter la peine de mort qui relève plus de la vengeance. Musicalement , Serge.
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Au vôtre, vous me permettrez de préférer l'épitaphe de Régis de Castelneau, ci-joint. Pour le surplus, je suis d'avis de ne pas mélanger musique et politique, quelle qu'elle soit, dans un journal d'informations musicales (ce n'est bien sûr pas un rejet des artistes "engagés").
Rubrique : léopard.
À chaque disparition d’une personnalité importante, on se pose la question de savoir quelle ligne adopter :
• la ligne romaine : de mortuis nil nisi bonum (d’un mort on ne doit dire que du bien)
• la ligne Voltaire : nous devons des égards vivants, aux morts nous ne devons que la vérité
• la ligne Westlake : d’un mort, si ne vous ne pouvez pas dire du mal, ne dites rien.

Avec Robert Badinter c’est un peu difficile. D’abord parce que le procès en canonisation a déjà commencé, et nager à contre-courant dans un tsunami ça n’est pas une mince affaire. Ensuite parce qu’un jugement univoque pour une vie de 95 ans, ne voudrait pas dire grand-chose sur l’homme mais plutôt sur celui qui l’émet.

Alors on va se permettre quelques observations.
Robert Badinter fut un grand avocat. C’est à ce titre qu'il se lança dans le combat contre la peine de mort. Qu’il mena courageusement. Il avait défendu Roger Bontemps, un homme qui finit sous l’échafaud. Exécution à laquelle il assista, accompagnant le condamné jusqu’au bout. Le procureur qui avait obtenu sa tête se fit courageusement porter pâle. Cette épreuve le marqua à jamais.
Il accepta de défendre Patrick Henry, qui avait enlevé un enfant pour obtenir une rançon puis l’avait étranglé. La France entière était persuadée que la peine de mort était inévitable, Et la foule hurlait à la mort. Robert Badinter revint devant la même Cour d’assises, celle qui avait décidé de couper Bontemps en deux. Le même procureur requit à nouveau le châtiment suprême. Alors un Badinter seul et habité se leva et sortit Patrick Henry de sous le couteau.
Jeune avocat, je me suis toujours rappelé le moment où bouleversé j’appris cette victoire. Sur la mort et sur la meute.
Par la suite Badinter se lança dans une croisade judiciaire qui l’amena aux quatre coins de la France où il réussit, un par un à sauver ceux qui était promis à un châtiment dont la France n’arrivait pas à se débarrasser.
L’abolition légale, c’est François Mitterrand qui l’a voulue, en en faisant un élément de son programme présidentiel, alors qu’il savait les Français opposés. Pour ce geste là au moins, respect.
Le discours de Badinter à l’Assemblée nationale relevait d’une cérémonie symbolique.

Ensuite l’homme politique Badinter, garde des Sceaux, président du Conseil constitutionnel, sénateur, passa son existence à défendre les intérêts de la grande bourgeoisie à laquelle il appartenait. Se plaçant systématiquement du côté de sa classe, il s’opposera toujours aux mesures sociales et politiques venues de la gauche. Parmi les exemples de son aversion pour les couches populaires pensons à ses prises de position au moment de la crise des gilets jaunes. Et à son aveu d'avoir fait du Conseil constitutionnel, un bouclier contre l'expression souveraine du parlement,

Robert Badinter fut donc un grand avocat.
Pour le reste, on sait bien que le léopard meurt avec ses taches..
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Le truc c'est qu'il est interdit de parler de politique sauf si c'est un mec de gauche qui fait quelque chose de bien, chose assez rare, faut dire.

La musique habille le silence

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Citation de Kibouille :
Le truc c'est qu'il est interdit de parler de politique sauf si c'est un mec de gauche qui fait quelque chose de bien, chose assez rare, faut dire.

IL n'y a guère de militants, surtout des opportunistes, de tous bords justement.
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Au bon endroit au bon moment

La musique habille le silence

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Et sinon, les Presonus Eris Pro 4, y'en a qui les ont ? Ça sonne ? Désolé pour le HS. :mrg:

En plein déménagement. Disponibilité aléatoire.

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Citation de Bob Franxon :

...Pour le surplus, je suis d'avis de ne pas mélanger musique et politique, quelle qu'elle soit, dans un journal d'informations musicales
....
Ensuite l’homme politique Badinter, garde des Sceaux, président du Conseil constitutionnel, sénateur, passa son existence à défendre les intérêts de la grande bourgeoisie à laquelle il appartenait. Se plaçant systématiquement du côté de sa classe, il s’opposera toujours aux mesures sociales et politiques venues de la gauche. Parmi les exemples de son aversion pour les couches populaires pensons à ses prises de position au moment de la crise des gilets jaunes. Et à son aveu d'avoir fait du Conseil constitutionnel, un bouclier contre l'expression souveraine du parlement,...


Il n'y a pas de mixtures plus obscures que celles de substances originellement claires.

Il est bien estimable, Franxon, ton souhait de ne pas "mélanger politique et musique".
Pour ma part, je trouve ce souhait tout à fait déplacé - mais ton point de vue est défendable. Il le serait d'autant mieux, défendable, si toi-même tu ne faisais pas suivre ton souhait de ce long exposé parfaitement... politique. Très bon exposé d'ailleurs.

C'est une rengaine, qui nous colle à chaque fois que Los Teignos aborde un sujet un tant soit peu "de société" : Non non pas de politique avec musique !
Et il faut à chaque fois rappeler, à ceux qui s'exclament ainsi, qu'ils ne sont pas ici "chez eux". Parce qu'ils ne sont pas ici "n'importe où".
Ils sont ici, sur AF, en un un certain lieu, occupé par une certaine communauté, depuis un certain temps, etc. Et, je crois que l'on peut dire que cette communauté apprécie beaucoup les interventions hebdomadaires de Los Teignos.
Ce qui ne veut pas dire que l'on doive être d'accord avec leurs contenus ! Simplement que, les musiciens qui se retrouvent ici n'oublient pas qu'ils sont aussi des citoyens. Ils n'oublient pas que, sortis de leur studios, ils se retrouvent d'un coup dans la Cité. Et d'ailleurs, ils peuvent voir aussi, parfois, les effluves venues de la Cité se répandre dans leurs studios.
Etc.
Bref, si ces interventions de Los Teignos vous défrisent...

*
Maintenant, revenons à ton intervention particulière, Franxon.
Elle est toute politique. Et donc, à considérer comme telle.
Et, donc, à contester comme telle, sur le mode du débat politique bien compris.

Tu distingues donc, en R. Badinter, l'avocat du politicien ?
Bien sûr, que son combat pour l'abolition de la peine de mort trouve sa source dans son activité d'avocat. Mais son action pour qu'elle soit effectivement enfin abolie est une action pleinement politique. Et elle s'inscrit dans l'action d'un gouvernement, etc. Etc. Tout cela est assez connu.
De même son action pour que soit, enfin, dépénalisée l'homosexualité, c'est une action toute politique, au sens le plus fort du terme.

Quant à ta peroraison sur
l’homme politique Badinter, garde des Sceaux, président du Conseil constitutionnel, sénateur, passa son existence à défendre les intérêts de la grande bourgeoisie à laquelle il appartenait...
elle mérite le déplacement.
Garde des Sceaux ? C'est en qualité de, qu'il a fait voter l'abolition.
Mais, passons sur cette petite incohérence.


Parmi les exemples de son aversion pour les couches populaires pensons à ses prises de position au moment de la crise des gilets jaunes


Identifier ainsi "couches populaires" et "gilets jaunes" est un raccourci très... politicien. On peut penser beaucoup de mal des actions des dits "gilets jaunes" sans avoir aucune aversion particulière pour les dites "couches populaires".


son aveu d'avoir fait du Conseil constitutionnel, un bouclier contre l'expression souveraine du parlement


Son "aveu" ? Voilà bien une petite entourloupe de procureur en manque d'arguments pour faire condamner son client... :mrg:
Quant à la formule d'un Conseil constitutionnel "bouclier contre le Parlement" ?
On croirait entendre Wauquiez... :bravo:

Bon, on arrête là.
Tout ça c'est que de la politique.
:clin:

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

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Merci pour cette hommage...
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Le débat à l'époque (1981) avait été qualifié de "débat de conscience" ! donc au dessus d'un débat politique. Au même titre que le combat de Simone Weil pour l'avortement, quelques années plus tôt.

C'est comme même pas rien de se débarrasser enfin d'un rite sauvage et moyenâgeux. C'est une sacré étape pour l'évolution des consciences et de l'humanité. La politique est bien sur, intervenue dans le processus, certes. Mais le résultat est bien au dessus.

Merci Los Teignos !



Un esprit sein dans un... cornichon ?

Le tout venant a été piraté par les mômes, on se risque sur le bizarre : https://soundcloud.com/gojats  

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Demain le sujet sera la fin de vie, je prévois déjà un grand homme ou femme rentrer dans l'histoire.
Sinon non je n'ai pas testé les presonus.

La musique habille le silence