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Aodyo Anyma Phi
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Test de l’Anyma Phi de Aodyo

Synthétiseur numérique en rack de la marque Aodyo

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Test écrit
56 réactions
Education physique et sportive
8/10
Award Innovation 2022
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Après un premier contrôleur à vent intégrant un synthé mono, la société nordiste Aodyo présente l’Anyma Phi, son premier module de synthèse, où la modélisation physique côtoie plein d’algorithmes originaux. Sortons des sentiers battus…

Anymaphi_2tof 02.JPGC’est à Ville­neuve d’Ascq, tout près de Lille, que la société Aodyo a été créée en 2015. Son premier instru­ment est le Sylphyo, un contrô­leur à souffle sans fil inno­vant, offrant une véri­table colonne d’air, pour capter préci­sé­ment le jeu du musi­cien, et un moteur de synthèse origi­nal, basé sur des calculs en temps réel et en parti­cu­lier la modé­li­sa­tion physique, pour retrans­crire au mieux son expres­si­vité. Il équipe aujour­d’hui de nombreux foyers, orchestres, conser­va­toires et écoles de musiques. L’ami Newjazz l’a testé ici dans nos colonnes.
Frap­pée de plein fouet par la crise sani­taire, l’en­tre­prise a dû faire face à l’ar­rêt brutal de la demande de sa clien­tèle, essen­tiel­le­ment orien­tée spec­tacles vivants. C’est dans ce contexte que les co-fonda­teurs ont imaginé un synthé orienté studio entiè­re­ment éditable, l’Anyma Phi. Une première série a été vendue en finan­ce­ment parti­ci­pa­tif. S’étant ajus­tée face à la pénu­rie de compo­sants, la société a alors décidé de lancer une deuxième série, cette fois commer­cia­li­sée via un circuit clas­sique de reven­deurs, pour le moment en Europe et au Canada. L’Anyma Phi nouveau cru a été présenté au Synth­Fest 2022. Le boss, Laurent Pouillard, alias Huro­lura sur Audio­fan­zine, nous a genti­ment accueilli dans ses locaux et prêté un exem­plaire de test équipé de la V1.0.0…

 

Anyma Phi zic

Anymaphi_2tof 07.JPGL’Anyma Phi est un petit module tout en métal (22,5 × 12 × 7 cm pour 900 g), doté de commandes restreintes : une matrice de 5 pous­soirs x 4 enco­deurs pous­soirs, une touche Shift, un petit écran OLED graphique assisté d’un enco­deur pous­soir et de deux flèches de navi­ga­tion, un poten­tio­mètre de volume et des diodes multi­co­lores, réglables par programme ou en fonc­tion du mode d’édi­tion. Ce mini­ma­lisme tranche avec le nombre astro­no­mique de para­mètres dispo­nibles (jusqu’à 960 pour les programmes les plus complexes), tous acces­sibles depuis le module par enco­dage / pres­sion / main­tien / navi­ga­tion / combi­nai­sons de touches. Inutile de dire que ce n’est pas chose aisée, même si Aodyo a prévu deux niveaux d’édi­tion depuis la machine : rapide via la matrice centrale ou en détail via des raccour­cis et menus.
Parlons d’abord de la matrice : on a plusieurs lignes de 4 fonc­tions assi­gnables à n’im­porte quel para­mètre du programme (pas forcé­ment les noms séri­gra­phiés, qui sont des repères symbo­liques du son) et modi­fiables avec les 4 enco­deurs. En fait, il existe deux ensembles de réglages de la matrice par programme, avec la possi­bi­lité de passer de l’un à l’autre, soit à la main avec la fonc­tion bien nommée « Morph », soit via une source de modu­la­tion (par exemple un CC Midi comme la molette). Cela permet de modi­fier rapi­de­ment le son, parfois même de manière dras­tique suivant les para­mètres assi­gnés. C’est en fait un super mode macro­sco­pique pour éditer et jouer live. Pour les adeptes de la plon­gée dans les abysses, on peut zoomer sur les para­mètres ou passer d’un module à l’autre en jouant avec les enco­deurs pous­soirs, mais il existe un éditeur PC/Mac gratuit fort bien conçu (cf. captures d’écran parmi les photos en bas de test), unique­ment stan­da­lone. Le recours à cet éditeur est vrai­ment requis pour pouvoir program­mer effi­ca­ce­ment la machine. Il sera aussi de bon aloi de se plon­ger dans le manuel de 302 pages (hyper didac­tique, bravo !) pour appré­hen­der l’en­semble des possi­bi­li­tés offertes et décou­vrir tous les modules four­nis. L’Anyma Phi est un synthé pour sortir des sentiers battus et se perdre, pas un Juno.

Anyma Ch’ti

Anymaphi_2tof 09.JPGLa construc­tion est très soignée. Le synthé est produit loca­le­ment en Pays Ch’ti (PCB, peuple­ment, boitier, séri­gra­phie, assem­blage), c’est assez rare pour le signa­ler. Cela n’em­pêche pas l’Anyma Phi d’être proposé à un tarif tout à fait accep­table compte tenu de l’ori­gi­na­lité et des fonc­tion­na­li­tés propo­sées. La connec­tique est vissée sur le panneau arrière : sorties stéréo ligne et casque (jacks 6,35 mm), entrée stéréo (jack 6,35 mm), entrée et sortie Midi DIN, prise USB A (pour connec­ter un clavier de commande), prise USB mini-B (Midi, programmes, OS mais pas d’au­dio, dommage), borne pour alimen­ta­tion externe (four­nie, 5V/1A/C+) et inter­rup­teur secteur.
Point singu­lier, la machine intègre un capteur piézo­élec­trique interne, placé sous le logo, qui permet de déclen­cher le son en tapo­tant sur la façade lorsqu’au­cune prise n’est reliée à l’en­trée audio, c’est vrai­ment addic­tif, surtout avec des sons de percus­sions, la grande sensi­bi­lité du capteur le rendant dyna­mique (force de frappe, distance). Autre origi­na­lité, l’Anyma Phi recon­nait les contrô­leurs de souffle Midi (CC2 et 11) ; il les traduit en message d’ex­pres­sion pour contrô­ler le volume ou le niveau d’ex­ci­ta­tion lorsqu’on utilise un modèle physique. Si aucun contrô­leur de souffle n’est détecté (par exemple quand on utilise un clavier de commande), l’en­ve­loppe de vélo­cité est auto­ma­tique­ment substi­tuée. Cela rend chaque programme compa­tible avec tout type de contrô­leur sans besoin de recon­fi­gu­rer, bien vu ! Toutes les fonc­tions pour sauve­gar­der, copier, coller, initia­li­ser, rando­mi­ser, compac­ter les données et archi­ver les programmes sont prévues (mais pas pour compa­rer, tiens).

Qualité sonore

Anymaphi_3catpure 02L’Anyma Phi renferme 200 programmes réins­crip­tibles, dont une bonne quaran­taine préchar­gés d’usine. Cela peut paraître peu, mais ils sont variés, jouables et utiles, par exemple comme point de départ aux expé­ri­men­ta­tions, pour ceux qui craignent de partir d’une feuille blanche. On trouve des sons acous­tiques modé­li­sés (instru­ments à embou­chure et à anche, cordes pincées et frot­tées, percus­sions) et des sons de synthèse (VA, FM, addi­tive, formants de voix, bruits). Nous avons appré­cié le réalisme des modèles à embou­chure, cordes pincées et percus­sions, tout comme les sons synthé­tiques dans leur globa­lité. Certes ce n’est pas un synthé VA, ne serait-ce que par l’in­ter­face physique. Nous avons été moins convain­cus par les moteurs à anches et cordes frot­tées, qui manquent de réalisme. L’Anyma Phi ne détrône pas le VL1m en la matière. Après, c’est sans doute aussi une ques­tion de jeu, un bon musi­cien doté d’un contrô­leur de souffle saura en tirer un meilleur parti qu’un joueur de clavier.
Le synthé offre des sons variés, dyna­miques et expres­sifs. Ils peuvent être doux, turbu­lents ou très claquants (il n’y a qu’à écou­ter les diffé­rents programmes basés sur des modèles de percus­sions pour s’en rendre compte). Nous sommes dans un registre numé­rique très propre, chirur­gi­cal, à large bande. Les niveaux de sortie ne sont pas très élevés, il faut pous­ser la table, c’est un peu ballot pour un synthé mono. On ne déplore aucun bruit de fond ou pollu­tion, on appré­cie que l’ali­men­ta­tion externe ait sa propre borne et ne passe pas par l’USB. De même, il n’y a pas d’alia­sing exces­sif, il faut monter assez haut en fréquence ou tordre les tuyaux virtuels pour mettre en défaut le moteur audio, très soigné.

Anyma Phi_1audio 01 Modu­lar Party
00:0001:16
  • Anyma Phi_1audio 01 Modu­lar Party01:16
  • Anyma Phi_1audio 02 Art Of Reso­na­tor01:19
  • Anyma Phi_1audio 03 Jim’s Flute00:40
  • Anyma Phi_1audio 04 Tropi­cal Heat00:20
  • Anyma Phi_1audio 05 Phatt Bass00:43
  • Anyma Phi_1audio 06 Steel Wood01:19
  • Anyma Phi_1audio 07 Deep Throat00:29
  • Anyma Phi_1audio 08 Para Draw­bars00:38
  • Anyma Phi_1audio 09 Para SawSquare00:58
  • Anyma Phi_1audio 10 Piezo Attack00:53

 

Prin­cipes géné­raux

Anymaphi_2tof 06.JPGL’Anyma Phi est synthé numé­rique semi-modu­laire mono­dique, capable égale­ment de fonc­tion­ner en para­pho­nie 3 voix. Le moteur audio travaille sur 32 bits / 48 kHz. Son archi­tec­ture diffère des synthés sous­trac­tifs habi­tuels. On dispose de 3 sources sonores (OSC) et 5 trai­te­ments audio (SFX), que l’on arrange sur 2 bus (prin­ci­pal et auxi­liaire). Les 3 OSC peuvent être routés sur les deux bus avec des volumes indé­pen­dants, alors que les SFX sont assi­gnés à l’un ou l’autre bus, à quelques excep­tions près. En effet, comme certains SFX permettent de mélan­ger des signaux, on peut créer des passe­relles entre les deux bus et ainsi dépas­ser l’ar­chi­tec­ture série + paral­lèle. En sortie, on peut envoyer chaque bus dans une réverbe finale, régler leur pano­ra­mique sépa­ré­ment, la réverbe étant réinjec­tée sur les canaux gauche / droit avant la sortie physique (pour une vision globale sché­ma­tique, se repor­ter une nouvelle fois aux diffé­rentes captures d’écran de l’édi­teur en bas de test).
Une fois les modules arran­gés, il reste à les modu­ler. On a pour cela 32 cordons complexes de modu­la­tion, permet­tant de relier des sources à des desti­na­tions. Plutôt qu’of­frir un simple routage avec réglage de quan­tité de modu­la­tion, Aodyo a été beau­coup plus loin. Par cordon, les para­mètres dispo­nibles sont : source, desti­na­tion, quan­tité de modu­la­tion bipo­laire, valeur mini, valeur maxi, courbe de réponse, adou­cis­se­ment, échelle, source laté­rale (modu­la­tion de la modu­la­tion prin­ci­pale) et quan­tité de modu­la­tion laté­rale. Les sources de modu­la­tion (prin­ci­pale et laté­rale) comprennent les contrô­leurs physiques Midi (numéro de note, pitch­bend, contrô­leur de souffle/expres­sion ou enve­loppe de vélo­cité, pédale de main­tien, vélo­cité de l’ar­pé­gia­teur, vélo­cité de chacune des 3 notes para­pho­niques), 2 ensembles de 4 CC Midi A-B-C-D assi­gnables globa­le­ment (avec appren­tis­sage Midi – y compris la pres­sion qui n’est pas un CC à propre­ment parler), 16 modu­la­teurs à défi­nir soi-même (cf. para­graphe dédié), 14 valeurs des para­mètres de la matrice, une valeur constante et un géné­ra­teur aléa­toire. Bref, on va pour­voir s’amu­ser… jusqu’à ce que le CPU du synthé arrive à court de ressources, ce qui se produit dès qu’on commence à char­ger la barque. Le pour­cen­tage de charge du CPU est affi­ché en perma­nence dans l’édi­teur, le synthé indiquant son essouf­fle­ment par un « !! », ce qui peut aussi se mani­fes­ter par des craque­ments. A nous de nous disci­pli­ner. Signa­lons enfin que certaines parties du moteur de synthèse sont des adap­ta­tions du code de Mutable Instru­ments signé Emilie Gillet et du code des « Para­sites » signé Matthias Puech, utili­sés en confor­mité avec les licences respec­tives.

Réglages par patch

Anymaphi_2tof 05.JPGCommençons notre descente dans le moteur par le haut, ce qui est somme toute assez logique. On peut régler le volume, le pitch (demi-ton, fin, porta­mento en temps ou vitesse constante, tempé­ra­ment). A la demande des premiers utili­sa­teurs, les concep­teurs ont déve­loppé de nombreuses possi­bi­li­tés de créer ou impor­ter des gammes de toute sorte. On a 8 mémoires de gammes micro­to­nales program­mables depuis le synthé (octaves de 12 notes, tables de 128 notes, échelles, divi­sions d’oc­tave), impor­tables et expor­tables (format MTS). On trouve aussi 36 échelles et tempé­ra­ments de diffé­rentes origines cultu­relles dans la machine. Viennent ensuite les para­mètres de chaque bus, prin­ci­pal et auxi­liaire : niveaux des 3 oscil­la­teurs, niveau de l’en­trée audio, niveau de sortie du bus, envoi vers la réverbe finale, pano­ra­mique, source d’en­trée audio (L, R, L+R ou bruit blanc substi­tué).
Vient ensuite l’en­ve­loppe de vélo­cité, qui possède deux ensembles de réglages, l’un pour la vélo­cité mini, l’autre pour la vélo­cité maxi : ADSR, niveau d’at­taque et forme des segments. Elle est respon­sable de l’ex­pres­si­vité de la machine et, rappe­lons-le, auto­ma­tique­ment substi­tuée lorsqu’un contrô­leur de souffle est détecté, on sent que les concep­teurs de l’Anyma Phi sont des aéro­pho­nistes. C’est aussi au niveau du patch qu’on règle la réverbe finale, basique : niveau, balance sec/mouillé, temps, densité, atté­nua­tion des hautes fréquences. Elle est mono, pour préser­ver de la charge de CPU (elle en coûte déjà 14% ainsi). Ceci dit, la qualité est correcte et on peut s’amu­ser à passer d’un délai court à une longue réverbe en jouant à la fois sur la diffu­sion et le temps. C’est égale­ment au niveau du patch qu’on règle l’ar­pé­gia­teur : fonc­tion Latch, mode (15 motifs, dont haut, bas, alterné avec répé­ti­tion de note, pendu­laire, convergent, divergent, comme joué, aléa­toire), temps de Gate, facteur de swing, nombre de répé­ti­tions (1 à 8) et distance de répé­ti­tion (-64/+63 demi-tons). Les notes ne sont hélas pas trans­mises en Midi dans la V.1.0.0 testée, mais il semble que ce soit dans la To Do List.

Modules OSC

Anymaphi_3catpure 04Chacun des 3 OSC peut faire appel à l’un des 35 modules-sources dispo­nibles. On trouve diffé­rents modèles physiques (corde vibrante, corde frot­tée, cordes pincée, réso­na­teur modal, anche, flûte, tirette d’orgue), des modèles synthé­tiques (VA, FM, nuage de grains, système de parti­cules, ondes addi­tives, formants de voix, TR-808), des ondes simples (sinus, triangle, impul­sion variable, dent de scie) et des bruits (blanc, filtré, réso­nant, frotté, vent, percus­sif). Suivant le type de module, les para­mètres dispo­nibles sont plus ou moins inha­bi­tuels : timbre, pres­sion, couleur, flux, distance, densité, granu­lo­mé­trie, struc­ture harmo­nique, nombre de voix, grogne­ment, fric­tion, géomé­trie, maté­riau, voyelle, âge…
Certains modules n’ont qu’un para­mètre, d’autres une quin­zaine. La complexité du module augmente la consom­ma­tion des ressources CPU, il existe donc des versions plus ou moins simples de certains d’entre eux. En choi­sis­sant des modules iden­tiques, on peut jouer en para­pho­nie. Lorsqu’on utilise certains types de réso­na­teurs ou d’ef­fets qui permettent au son de se pour­suivre après l’ex­ci­ta­tion, on a l’im­pres­sion d’être en véri­table poly­pho­nie, c’est vrai­ment très surpre­nant. D’ailleurs, la tran­si­tion est toute trou­vée pour parler des modules SFX…

Modules SFX

Anymaphi_2tof 04.JPGPour les 5 SFX, on a le choix entre 33 types de modules. On trouve diffé­rents modèles physiques (réso­na­teur modal, corde vibrante, caisse claire), des filtres modé­li­sés (2 pôles à variables d’état, 4 pôles en échelle de tran­sis­tors, à formants, EQ), des amplis (VCA, compres­seur, boos­ter, porte de bruit, balance, simu­la­teur d’am­pli, over­drive), des modu­la­teurs de signaux (opéra­teur FM, plieur d’ondes, modu­la­tion en anneau, opéra­teur XOR, compa­ra­teur, proces­seur granu­laire, réduc­tion de bit) et des effets d’en­semble (chorus, phaser, pitch-Shif­ter, délai simple/synchro/ping­pong, haut-parleur tour­nant, réverbe mono de type pièce).
Là encore, il faut consom­mer avec parci­mo­nie, sous peine de voir le CPU s’af­fo­ler. On y trouve là aussi des para­mètres singu­liers tels que maté­riau, nombre de voix, tension de la peau, posi­tion, voyelle, âge, replie­ment, bus actuel/alter­na­tif, taille/densité/inver­sion des grains, qui côtoient des choses plus clas­siques, telles que type de filtre, fréquence de coupure, réso­nance, suivi de clavier, mix, attaque, seuil, gain, suréchan­tillon­nage, fréquence d’échan­tillon­nage, délai, feed­back, envoi… Bref, un vrai voyage au cœur de la synthèse, idéal pour tester des choses et tenter de percer ses mystères. On apprend notam­ment que la tension de la peau n’a rien à voir avec l’âge… La qualité du moteur audio est très bonne, il faut vrai­ment le secouer pour faire appa­raitre de l’alia­sing.

Modules de modu­la­tion

Anymaphi_3catpure 08Allez, on passe aux modu­la­teurs, chose essen­tielle pour faire vivre le son. On a 45 types de modules du genre. On peut, rappe­lons-le, en assi­gner jusqu’à 16 dans un même programme, un seul ou plusieurs de chaque type, selon le synthé qu’on veut créer, à concur­rence des ressource CPU dispo­nibles. On trouve des enve­loppes (simple et DAHDSR), des LFO (vibrato simple ou LFO complet), des trans­for­ma­tions mathé­ma­tiques (inver­sion, multiple, embal­lage, replie­ment, inter­po­la­tion, courbe, quan­ti­fi­ca­tion, adou­cis­se­ment, accu­mu­la­tion, retard, max, min, compa­rai­son), des déclen­cheurs (impul­sion, comp­teur, percus­sion, portes simples/multiples, avec capture de valeur, avec délai), des modèles physiques (balle rebon­dis­sante, ressort), des suiveurs/extrac­teurs (enve­loppe, timbre) et des séquen­ceurs (clas­sique à 16 pas, eucli­dien, hexa­dé­ci­mal, logis­tique, cercle d’Ar­nold, chao­tique).
Suivant le module, on peut atteindre la ving­taine de para­mètres éditables, mais on reste le plus souvent en-dessous de dix. On n’ima­gine même pas la taille de la pièce qu’il faudrait pour ranger tous les modules dispo­nibles, la surface du synthé modu­laire qui corres­pon­drait à un programme avec la charge maxi­male de CPU et la chou­croute formée par les cordons de patch… Il y a un côté explo­ra­teur fou derrière les modules propo­sés, on sent que les concep­teurs se sont fait plai­sir. Certains termes scien­ti­fiques sont dignes des meilleures classes prépa, la bonne nouvelle c’est qu’on n’a pas besoin de comprendre ce qu’il se passe pour expé­ri­men­ter, après tout, on ne risque rien, c’est bien l’es­sen­tiel.

Conclu­sion

Anymaphi_2tof 12.JPGAvec l’Anyma Phi, Aodyo offre aux musi­ciens et desi­gners sonores un outil origi­nal entiè­re­ment program­mable. De concep­tion semi-modu­laire, ce synthé mono­dique et para­pho­nique cache bien son jeu, dans son boitier très compact doté de commandes en nombre réduit. Les moteurs de synthèse sont variés et abon­dants, la qualité est omni­pré­sente, même si nous trou­vons les modé­li­sa­tions d’ins­tru­ments à anche et à corde frot­tée perfec­tibles. Vu la pléthore d’ou­tils à dispo­si­tion et les possi­bi­li­tés de routage, l’édi­teur fourni est incon­tour­nable pour qui veut tirer parti de toute la puis­sance offerte, formes de synthèse, trai­te­ments et modu­la­tions réunis. Pour ceux qui préfèrent rester en surface, une édition macro­sco­pique permet d’as­si­gner deux ensembles de para­mètres à la petite surface de contrôle matri­cielle et de passer progres­si­ve­ment de l’un à l’autre, ce qui peut déjà chan­ger consi­dé­ra­ble­ment le son. Dans tous les cas de figure, il faut garder un œil atten­tif sur la jauge de charge du CPU. L’Anyma Phi, une fois dompté, a de quoi satis­faire tous ceux qui recherchent un son origi­nal, taillable et corvéable à merci. Il mérite bien un Award Inno­va­tion !

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8/10
Award Innovation 2022
Fabrication (?) : France
Points forts
  • Grande expressivité sonore
  • Moteurs de synthèse variés et originaux
  • Nombreux modules sources et traitements configurables
  • Matrice de modulation avec morphing
  • Possibilité de paraphonie
  • Arpégiateur intégré
  • Gammes microtonales programmables
  • Détecteur piézo permettant de « percuter » le module
  • Compatibilité avec tout type de contrôleur
  • Entrée audio traitée comme une source
  • Prises USB Host et Device
  • Compact et léger
  • Robuste et fabriqué localement
  • Editeur PC/Mac disponible
Points faibles
  • Moteur monodique
  • Modélisation à anche perfectible
  • Modélisation à corde frottée perfectible
  • Niveaux de sortie un peu faibles
  • Courbe d’apprentissage nécessaire
  • Réverbe principale monophonique
  • Charge du CPU nécessitant des arbitrages
  • Notes arpégées non transmises en Midi (V1.0.0)
  • Pas d’audio via USB
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.